Pietas (Rome antique) — Wikipédia

Sur les autres projets Wikimedia :

La pietas est une des vertus romaines, appartenant au mos majorum. Son équivalent grec est l'Eusébie.

Difficile à traduire en français, le substantif latin peut être notamment rendu, selon le contexte, par les mots « piété » (au sens large) ou « dévouement », ou par l'expression « sens du devoir ». Il désigne à la fois le devoir religieux envers les dieux, le devoir de respect et de protection envers les parents et la famille (ancêtres compris) et le devoir envers la patrie, autrement dit le patriotisme romain, que Cicéron met en tête dans la définition qu'il propose du terme (en omettant la piété à l'égard des dieux)  : « ... la piété, qui nous enjoint d'observer notre devoir envers la patrie ou envers nos parents et les autres personnes auxquelles nous sommes liés par le sang » (De inventione, 2, 2, 66).

Le héros Énée (pius Aeneas) de Virgile[1] incarne cette vertu, notamment quand il fuit Troie en flammes en portant son père sur son dos et en tenant dans ses bras les statues sacrées des Pénates troyens (Énéide, livre II). La pietas est, avec la uirtus, la clementia et la iustitia, l'une des quatre vertus impériales que reconnaît à Auguste l'inscription du bouclier d'or (clupeus aureus) placé en son honneur dans la Curia Iulia[2].

Sous l'empire, le surnom de « Pius » (pieux) fut souvent associé au nom des empereurs, en particulier à partir du IIe siècle et d'Antonin le Pieux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierre Boyancé, La religion de Virgile (coll. « Mythes et religions »), Paris, Presses universitaires de France, 1963, p. 58-82 ; Jean-Paul Brisson, « Le “pieux Énée“ », Latomus, 31, 2, 1972, p. 379-412.
  2. Res gestae diui Augusti, 34. Cf. aussi les odes civiques d'Horace et spécialement Carm., III, 6.

Liens internes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Huguette Fugier, Recherches sur l'expression du sacré dans la langue latine (Publ. de la faculté des lettres de l'université de Strasbourg, fasc. 146), Paris, Les Belles Lettres, 1963 (particulièrement les chapitres VIII et IX).