Pierre de Maricourt — Wikipédia

Pierre de Maricourt
dit Pierre le Pèlerin
Description de cette image, également commentée ci-après
Les travaux de Pierre de Maricourt sur le magnétisme permettent de mettre au point le compas (Epistola De magnete, 1269)

Naissance XIIIe siècle
vraisemblablement Maricourt, en Picardie
Décès XIIIe siècle après 1269

Compléments

Analyse détaillé du pivotement de l'aiguille des boussoles

Pierre de Maricourt, surnommé Petrus Peregrinus (« Pierre le Pèlerin »), est un savant du Moyen Âge qui vécut au XIIIe siècle, connu pour avoir rédigé le premier traité sur les propriétés des aimants, en 1269.

Biographie[modifier | modifier le code]

Sous le nom de Magister Petrus de Maharncuria, Picardus, il est cité par son disciple Roger Bacon dans son Opus Maius en tant que seul auteur de son temps qui a possédé une connaissance exacte de la perspective.

Selon Bacon, il serait originaire de Picardie, du village de Maricourt, près de Péronne, dans l'actuel département de la Somme.

Ce solitaire se consacrait à l'étude de la nature, de la métallurgie, il créa un modèle d'armure pour Louis IX et son armée.

Dans une des copies de son manuscrit, il est précisé à la fin : Actum dans castris dans obsidione Luceriæ anno domini 1269 º 8 º filière Augusti ("Fait dans le camp pendant le siège de Lucera , , 1269 "). Le siège de Lucera, dans les Pouilles, par le roi de Sicile, Charles Ier d'Anjou, ayant reçu l'approbation du pape, s'apparentait donc à une croisade. C'est peut-être ce qui incita ses contemporains à attribuer à Pierre de Maricourt le surnom de Pèlerin.

C'est le seul épisode de sa vie connu. Peut-être était-il présent à Lucera en tant qu'ingénieur de Charles Ier de Sicile.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Il a laissé un traité remarquable sur l'aimant, Epistola Petri Peregrini de Maricourt ad Sygerum de Foucaucourt, militem, de magnete (Lettre de Peter Peregrinus de Maricourt à Sygerus de Foucaucourt[a], soldat, au sujet de l'aimant).

L'Epistola de magnete est divisé en deux parties :

  • la première, un modèle de raisonnement inductif basé sur des expériences définies et correctement interprétées, a déterminé les lois fondamentales du magnétisme. Son apport essentiel n'est pas la découverte de ces lois mais leur présentation dans un ordre logique. Il améliore le principe de la boussole connu en Occident depuis le XIIe siècle et décrit le compas[1].
  • la seconde est plus faible. Il s'agit d'une tentative d'exposé sur la prétendue capacité des aimants à réaliser le mouvement perpétuel.

Au Moyen Âge, la préoccupation de trouver la clé du mouvement perpétuel est grande. En 1326, Thomas Bradwardine cite Pierre de Maricourt dans son Tractatus de proportionibus et les docteurs de l'université d'Oxford utilisent fréquemment son Epistola de magnete. Les manuscrits le contenant sont très nombreux, et il a été imprimé un certain nombre de fois. La première édition a été publiée à Augsbourg, en 1558, par Achilles Gasser. En 1572, Jean Taisnier le plagie dans son Opus matematica. William Gilbert a reconnu sa dette envers Pierre de Maricourt et a incorporé les expériences de ce scientifique du XIIIe siècle sur le magnétisme à son propre traité, appelé De Magnete.

L'Epistola de magnete a été publiée par Guillaume Libri, mais cette édition était pleine d'erreurs. Des éditions correctes ont été éditées par P.D. Timoteo Bertelli et G. Hellmann. Une traduction en anglais a été faite par Silvanus P. Thompson et par Brother Arnold en 1904. Une traduction française, assortie du texte latin et accompagnée de commentaires, a été publiée en 1975 par la Revue d'histoire des sciences[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. paroisse de Picardie, proche de Maricourt

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Gimpel, La Révolution industrielle du Moyen Âge, éditions du Seuil, 1975, p. 184-185
  2. Patricia Radelet De Grave et D. Speiser, « Le De magnete de Pierre de Maricourt : Traduction et commentaire », Revue d'histoire des sciences, t. 28, no 3,‎ , p. 193-234 (DOI 10.3406/rhs.1975.1153, lire en ligne [PDF], consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Epistula Petri Peregrini de Maricourt ad Sigerem de Foucaucourt, militem, de magnete (Épître sur les aimants au soldat Siger de Foucaucourt, 1269), édi. par L. Sturlese, Pise 1995. Trad. D. Speiser et P. Radelet de Grave : "Le De magnete de Pierre de Maricourt. Traduction et commentaire", Revue d'histoire des sciences, vol. 28, no 3, 1975, p. 193-234. [1] Résumé : Jean Daujat, Origines et formation de la théorie des phénomènes électriques et magnétiques, Hermann, 1945, 530 p.

Études[modifier | modifier le code]

  • E. Grant, "Peter Peregrinus", apud C. C. Gillispie (dir.), Dictionary of Scientific Biography, New York, Schribner, 1974, vol. X, p. 532-540.
  • Gerhard Dohrn-van Rossum, L'Histoire de l'heure - l'horlogerie et l'organisation moderne du temps, éditions de la Maison des sciences de l'homme, 1997.
  • R. Halleux, "Entre philosophie naturelle et savoir d'ingénieur : l' Epistola de magnete de Pierre de Maricourt", Archives internationales d'histoire des sciences, 56/156-157, 2006, p. 3-17.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]