Pierre Woeiriot — Wikipédia

Pierre Woeiriot
Autoportrait (1556).
Naissance
Décès
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Lieu de travail

Pierre Woeiriot de Bouzey, né à Neufchâteau en 1531 ou 1532 et mort à Damblain en 1599, est un peintre, sculpteur, graveur et médailleur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils et petit-fils d'orfèvres, Pierre Woeiriot débute dans ce métier[1]. Son grand-père Pierre a été nommé « orfèvre ducal » par le duc René Ier en 1500[2]. Des descriptions de pièces d'orfèvrerie réalisées par lui ont été retrouvées[3].

À partir de 1555, il se spécialise dans la gravure sur cuivre et illustre divers livres. Il réside alternativement à Nancy où il travaille pour le duc de Lorraine et à Lyon où il fréquente un cercle d'artistes et de poètes, tels que Barthélemy Aneau, Louise Labé et Charles Fontaine dont il réalise des portraits gravés[4]. Vers 1560, il effectue des voyages à Rome et à Florence. À Lyon, sous l'influence de Barthélemy Aneau et du poète Louis Des Masures, il se convertit au protestantisme et réalise les portraits d'humanistes protestants, François Douaren (1556) et Melchior Wolmar (1559) ainsi que deux portraits de Calvin.

Pierre Woeiriot voyage également jusqu'à Bologne pour rencontrer l'humaniste Achille Bocchi[5].

Après l'assassinat d'Aneau en 1561, alors qu'il vient de lui dédicacer le Livre d'aneaux d'orfèvrerie, il retourne en Lorraine. Il entreprend la gravure de 36 planches pour illustrer l'Ancien Testament pour le marchand Antoine God, l'ouvrage est publié en 1580. Entre 1566 et 1577, il illustre les Emblemes ou devises chrestiennes[6], de Georgette de Montenay[7], dame de compagnie de Jeanne d'Albret. Afin de se rapprocher du pouvoir ducal, il illustre le Discours des Medalles d'Antoine Le Pois (1579)[8]. Après un séjour à Augsbourg, il s'établit en 1571 à Damblain, dans les Vosges où il vient d'hériter du fief et du titre de sa mère Urbaine de Bouzey et y meurt en 1599.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Illustrations gravées :
    • Lilio Gregorio Giraldi et Clément Baudin Pinax iconicus antiquorum ac variorum in sepulturis rituum, publié en 1556, contenant un autoportrait.
    • Jean Girard, Epinicia.... Carminum libri sex..., Lyon, Fradin, 1558 : portrait de l'auteur[4].
    • Livre d'aneaux d'orfèvrerie, publié en 1561, dédicacé à son ami, le poète Barthélemy Aneau mort cette année.
    • Nicolas Clément, Austrasiae reges et duces[9], 1591 : 63 médaillons circulaires portraits des ducs de Lorraine[10].
    • Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne, Genève, Perrin, 1566.
    • Georgette de Montenay, Emblèmes, ou devises chrétiennes, Lyon, 1571[11].
    • Antoine Le Pois, Discours sur les Medalles et graveures antiques, 1579.
    • Icones XXXVI ad Sacrae..., Novéant : A. God, 1580.
    • Portrait de Joachim de Dinteville, burin, 1588.
  • Médailles :

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Albert Jacquot, Les Wiriot-Woeiriot : orfèvres-graveurs lorrains, Paris, Rouam, , p. 58
  2. Paulette Choné, Emblèmes et pensée symbolique en Lorraine, 1525-1633 : "comme un jardin au cœur de la chrétienté", Klincksieck, (ISBN 2-252-02754-1 et 978-2-252-02754-7, OCLC 24626858, lire en ligne), p. 545
  3. Thomas Mentrel, « Les pièces d'orfèvrerie dans l’œuvre gravé de Pierre Woeiriot », Le Pays lorrain,‎
  4. a et b Thomas Mentrel, « PIerre II Woeiriot, graveur et orfèvre de Neufchâteau », Le Pays lorrain,‎ , p. 174-176
  5. A. Mayens-Rolet, Les Symbolicae Quaestiones d'Achille Bocchi (thèse de doctorat), Université de Tours, , p. 1170
  6. (en) Notice sur ouvrage sur le site de l'Université de Glasgow.
  7. Paulette Choné, « "Ô temps ! tes éphémères pyramides". Les villes imaginaires de Pierre Woeiriot ou l'emblème comme fiction eschatologique », Le Pays lorrain,‎ , p. 7-26
  8. Paulette Choné, « "Hauts discours plaisans, industrieux, chascun selon son coeur, son art et suffisance...". Notes de lecture en marge du Discours sur les medalles et graveures antiques... d'Antoine Le Pois (1579) » (contribution à des mélanges), Le livre demeure. Studies in Book History in Honour of Alison Saunders. Cahiers d'Humanisme et de Renaissance, no 97,‎
  9. [1] Édition française de cet ouvrage.
  10. « Austrasiae reges et duces epigrammatis. Per Nicolaum Clementem Trelaeum Mozellanum descripti », sur galeries.limedia.fr (consulté le )
  11. « Emblèmes, ou devises chrestiennes », sur galeries.limedia.fr (consulté le )
  12. Notice de la National Gallery of Washington.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ambroise Firmin-Didot, Étude sur J. Cousin, suivie de notices sur J. Leclerc et Pierre Woeiriot, Paris, 1872.
  • André Steyert, « Notes critiques sur quelques artistes lyonnais », Revue du Lyonnais, vol. XIX,‎ , p. 157.
  • Louis Jouve, Biographie générale des Vosges : Woeiriot - Les Briot - Fratel, (lire en ligne), p. 39-50
  • Mizue Iwai, L’œuvre de Pierre Woieriot (1532-1599) (thèse de doctorat), (lire en ligne).
  • B. Biot, Barthélemy Aneau, Régent de la Renaissance, Paris, Honoré Champion,
  • Thomas Mentrel, « L'escarcelle et le coeur du bon chrestien : une nouvelle pièce d'orfèvrerie de Pierre Woeiriot », dans F. Elsig (dir.), Peindre à Lyon au XVIe siècle, Genève, Université de Genève, .

Liens externes[modifier | modifier le code]

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