Pierre II de Bourbon — Wikipédia

Pierre de Bourbon
Description de cette image, également commentée ci-après
Pierre de Beaujeu en prière, par Jean Hey.
Biographie
Titulature duc de Bourbon
comte de Clermont
comte de Forez
duc d'Auvergne
baron de Roannais
sire de Beaujeu
prince de Dombes
comte de la Marche
vicomte de Carlat et de Murat
Dynastie maison de Bourbon
Naissance
Décès (à 64 ans)
Moulins
Sépulture Prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Souvigny
Père Charles de Bourbon, duc de Bourbon
Mère Agnès de Bourgogne
Conjoint Anne de France
Enfants Charles de Bourbon
Suzanne de Bourbon
Description de l'image Arms of Charles de Bourbon.svg.

Pierre II de Bourbon, à l'origine Pierre de Beaujeu, né le et mort le à Moulins, duc de Bourbon et d'Auvergne à partir de 1488, est particulièrement connu comme époux (à partir de 1474) d'Anne de France, fille de Louis XI, souvent appelée « Anne de Beaujeu », régente du royaume de France de 1483 à 1491, au début du règne de son frère Charles VIII.

D'abord sire de Beaujeu, il fait partie des rebelles de la Ligue du Bien public, puis se rallie à Louis XI et reçoit en 1472 une partie des biens de la maison d'Armagnac (comté de la Marche, vicomté de Carlat et de Murat), devenant son gendre en 1474.

Il assiste son épouse lorsqu'elle devient régente à la mort de Louis XI (août 1483), notamment au cours de la Guerre folle, menée contre le duc Louis II d'Orléans, héritier présomptif de Charles VIII, et contre le duc de Bretagne François II, vaincu à Saint-Aubin-du-Cormier en 1488, ce qui amène en 1491 le mariage du roi avec la duchesse Anne de Bretagne.

En 1488, Pierre de Beaujeu devient, du fait de la mort de ses deux frères aînés, chef de la maison de Bourbon et à ce titre duc de Bourbon et duc d'Auvergne, comte de Clermont, comte de Forez et comte de Gien, ainsi que prince souverain des Dombes (fief d'Empire).

La régence (de fait depuis la majorité du roi en 1484) d'Anne de France prenant progressivement fin à la suite du mariage du roi, Pierre de Bourbon et son épouse quittent la cour de France pour s'installer dans leurs domaines, dont la capitale est la ville de Moulins.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines familiales et formation[modifier | modifier le code]

Il est le cinquième fils du duc de Bourbon Charles Ier (1401-1456), et d'Agnès de Bourgogne (1407-1476), fille du duc de Bourgogne de la maison de Valois Jean sans Peur (1371-1419) et petite-nièce du roi de France Charles V.

Il a trois frères aînés : Jean (1426-1° avril 1488), Charles (1433-13 septembre 1488) et Louis (1437-1482), prince-évêque de Liège de 1456 à 1482.

Débuts contre Louis XI[modifier | modifier le code]

Ses liens de parenté avec les ducs de Bourgogne le poussent dans un premier temps à participer à la ligue du Bien public et la guerre du Bien public (1465).

Mais Louis XI réussit à le détacher du parti des princes et le maria à sa fille Anne de France.

Au service de Louis XI[modifier | modifier le code]

Il combattit le comte d'Armagnac Jean V pour le roi, en Guyenne en 1472. Louis XI lui confia ensuite la lutte contre Jacques d'Armagnac, duc de Nemours et comte de la Marche, et lui donna le comté de la Marche en récompense. Pierre était alors l'un des principaux conseillers du souverain.

En 1475, il reçoit l'apanage de la Dombes qu'il organise en douze châtellenies[1]. En 1482, il est fait lieutenant général du royaume, lorsque Louis XI, très malade, se rend en pèlerinage à Saint-Claude.

La période de la régence d'Anne de France[modifier | modifier le code]

Son épouse Anne fut régente du royaume pendant la minorité de son frère le roi Charles VIII de France. À la majorité du roi, il se retira dans ses terres préférant diriger sa propre cour qu'avoir un rôle subalterne à celle de France.

Duc de Bourbon[modifier | modifier le code]

En 1488, son frère aîné Jean II meurt. C'est leur frère Charles, cardinal archevêque de Lyon qui lui succède avant de mourir dans l'année. En 1489, il acquiert de Jean d'Armagnac, fils aîné de feu Jacques III, les vicomtés de Carlat et de Murat[2].

Pierre devenu duc de Bourbon, d'Auvergne, etc., réaffirme fortement son autorité sur ses États qui couvrent la majeure partie du massif central. Il procède à plusieurs réformes administratives. En dépit de ses fonctions à la cour royale, notamment lors des régences qu'il occupe avec sa femme, il refuse de s'absenter longtemps de ses terres et administre notamment le royaume depuis sa capitale, Moulins.

Il déconseille à Charles VIII de s'engager dans son expédition pour réclamer le royaume de Naples (1494).

Pendant toute sa vie, il fut avec son épouse Anne de France un mécène. Il protégea ainsi le maître de Moulins (Jean Hey). Il fit reconstruire une partie des châteaux de l'État bourbonien, comme celui d'Aigueperse ou celui de Moulins.

Mort et funérailles[modifier | modifier le code]

Après avoir rencontré le roi Louis XII à Mâcon au début du mois d' avec son épouse Anne de France, Pierre II de Bourbon fut pris d'une fièvre. Deux mois plus tard, Anne aida son bon époux à rédiger son testament, le . Dans le palais ducal de Moulins, le duc reçut l'extrême-onction avec l'eucharistie et décéda le . Son cœur fut envoyé à la collégiale Notre-Dame de Moulins, alors que le corps fut inhumé dans la chapelle neuve du prieuré clunisien de Souvigny où sa fille puis son épouse le rejoignirent[3]. Les funérailles furent somptueuses, en partie calquées sur le cérémonial royal, et attestent la puissance des ducs de Bourbon[4].

Ascendance[modifier | modifier le code]

Descendance[modifier | modifier le code]

De son mariage en 1474 à Tours[5] avec Anne de France (1461-1522), fille de Louis XI, roi de France, et de Charlotte de Savoie, il eut pour descendants[6] :

Jean-Baptiste L'Hermite dans son Histoire généalogique de la noblesse de Touraine publiée en 1665 cite une fille naturelle, prénommée Henriette, que Pierre de Bourbon aurait mariée à son premier écuyer, Philibert Barjot[7]. Si le généalogiste François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois reprend cette affirmation en 1770 [8], cette filiation est cependant controversée (« une forgerie intenable infiltrée dans le Dictionnaire de la Noblesse : cette Henriette reste strictement inconnue »[9]) et n'est pas retenue dans le site de référence Medieval Lands[6].

Emblématique[modifier | modifier le code]

Armoiries de Pierre de Beaujeu.

Comme cadet de la maison de Bourbon, Pierre de Beaujeu commença par porter les armes de la maison de Bourbon brisées : la bande de gueules était chargée d'un compon aux armes des anciens seigneurs de Beaujeu, soit un lion de sable sur champ d'or, un lambel de gueules brochant. Devenu duc, il supprima cette brisure.

Il utilisa par ailleurs plusieurs devises. Il reprit ainsi largement l'emblématique traditionnelle de la maison de Bourbon : la ceinture chargée du mot Espérance et l'épée ardente. À l'imitation de Charles VIII, il utilisa également le cerf ailé. Il remplaçait cependant la couronne d'or du cerf royal par la ceinture d'Espérance des ducs de Bourbon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Présentation de la commune de Trévoux, Site de la région Auvergne-Rhône-Alpes
  2. Christian Rémy, Crozant forteresse d'exception entre Limousin et Berry, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin, coll. « Approches », , 91 p. (ISBN 978-2-911167-71-3), p. 46.
  3. Jean Cluzel, Anne de France, fille de Louis XI, duchesse de Bourbon, Paris, Fayard, 2002 et Jacques Château, Les Bourbons avant Henri IV, Charroux, Éditions des Cahiers bourbonnais, 2005.
  4. Un récit des funérailles a été rédigé par Jacques de Bigue, seigneur de Chézy, ancien valet de chambre de Charles VIII et de Louis XII. Son manuscrit, dédié à la fille du défunt, Suzanne de Bourbon, fut conservé au château ducal de Moulins ; il passa dans les collections royales avec la confiscation de 1523 et se trouve à la Bibliothèque nationale de France (manuscrit français no 5872). Le texte en a été publié par J.-M. de La Mure, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, Paris, 1868, t. III, p. 225 et suiv. Cf. Murielle Gaude-Ferragu, « Le corps glorifié : les funérailles des ducs de Bourbon à la fin du Moyen Âge », in Le Duché de Bourbon des origines au Connétable, suivi d'un extrait du 'Désastre de Pavie' de Jean Giono, Actes du colloque des et organisé par le musée Anne-de-Beaujeu de Moulins, Saint-Pourçain-sur-Sioule : Bleu autour, 2001, p. 75-84. (ISBN 2-912019-16-8)
  5. Élodie Lequain, « Anne de France », sur siefar.org,
  6. a et b « Pierre II de Bourbon », sur Medieval Lands : Fondation pour la généalogie médiévale
  7. Jean-Baptiste L'Hermite, Histoire généalogique de la noblesse de Tourraine, Langlois, (lire en ligne), p. 57
  8. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, vol. 1, veuve Duchesne, (lire en ligne), p. 733
  9. Etienne Pattou, « Généalogie des Barjot » [PDF], sur Racines Histoire

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Pradel, Anne de France (1461-1522), Paris, rééd., 1986.
  • André Recoules, Le duc Pierre II de Bourbon, 1438-1503 : le duc méconnu, Moulins, 2008.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Chronologies[modifier | modifier le code]