Philothée O'Neddy — Wikipédia

Philothée O'Neddy
Description de cette image, également commentée ci-après
Projet de médaillon par Jehan du Seigneur (1832).
Nom de naissance Auguste-Marie Dondey
Alias
Théophile Dondey de Santeny
Naissance
Ancien 9e arrondissement de Paris
Décès (à 64 ans)
5e arrondissement de Paris
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture français
Mouvement Romantisme
Genres

Œuvres principales

  • Feu et Flamme

Auguste-Marie Dondey, dit Théophile Dondey de Santeny, mais plus connu sous le nom de Philothée O'Neddy (pseudonyme anagramme)[1], né à Paris le et mort dans cette ville le , est un écrivain français, considéré comme un « petit romantique » ou un « romantique frénétique ».

Biographie[modifier | modifier le code]

De condition modeste, il est le fils d'un petit fonctionnaire au ministère des finances mort en 1832, victime de l'épidémie de choléra, après vingt-neuf ans de service. N'ayant pas les trente ans requis, sa veuve ne peut toucher de pension. Ancien élève externe à l'Institution Lemasson (où il s'est lié d'amitié avec Ernest Havet et Félix Ravaisson) puis à Louis-le-Grand, Théophile est alors surnuméraire dans ce ministère depuis dix-huit mois. Nommé commis, il y demeure jusqu'à sa mort, pour subvenir aux besoins de sa famille[2]. Célibataire, il vit avec sa sœur et sa mère (1779-1861), qui meurt après cinq ans de paralysie[3].

D'éducation chrétienne mais tôt libre-penseur[4], il s'affiche républicain et libéral[5].

Familier du Petit-Cénacle, groupuscule romantique des années 1830, auquel il appartient avec Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Petrus Borel, Augustus Mac-Keat (Auguste Maquet), Jehan Duseigneur ou Joseph Bouchardy[6], il admire inconditionnellement Victor Hugo et participe à la bataille d'Hernani, le . La même année, il s'enthousiasme pour la révolution de juillet. En août 1833, grâce à son oncle, l'imprimeur Prosper Dondey-Dupré, il publie Feu et flamme, recueil de poésie tiré à 300 exemplaires qui n'obtient aucun succès mais qui traduit bien l'atmosphère du mouvement Jeune-France.

Il a également écrit plusieurs feuilletons oubliés et un drame, inédit de son vivant, Miranda, ou les Harpes fées[7]. En , il publie en feuilleton dans l'Estafette un épisode d'un roman inédit intitulé Sodome et Solime, sous le titre: L'Escarcelle et la rapière, suivi en octobre par un autre épisode: L'Abbé de Saint-Or. En 1841, une pièce de vers intitulée Une fièvre de l'époque paraît dans le Voleur. Puis, au début de 1842, il donne à la Patrie, également en feuilleton, L'Histoire d'un anneau enchanté, paru en volume en 1842, avec une préface et un épilogue en vers (Paris, Boulé et Cie), repris dans les Mille et un romans, collection de romans entreprise par l'imprimeur Boulé[8]. Le même périodique publie un conte, Le Lazare de l'amour, en huit feuilletons en . Toujours en 1843, il publie neuf critiques théâtrales à la Patrie (de janvier à mars)[9], puis autant au Courrier français (de mai à octobre)[10],[11]. Par la suite, abandonnant le journalisme, il se borne à écrire des vers, conservés par sa sœur et publiés après sa mort.

En 1871, pendant la Commune de Paris, il demande un congé pour raison de santé, avant de prendre sa retraite en . Il meurt à Paris le . Il est inhumé le lendemain à Paris, au cimetière du Montparnasse, sous le nom de Théophile Dondey, dans la 6e division (3e ligne sud, 39e tombe ouest).

Apparence[modifier | modifier le code]

Dans son Histoire du romantisme, Théophile Gautier le décrit comme « un garçon qui offrait cette particularité d'être bistré de peau comme un mulâtre et d'avoir des cheveux blonds crêpés, touffus, abondants comme un Scandinave; ses yeux étaient d'un bleu clair, et leur extrême myopie en rendait le globe saillant; sa bouche était forte, rouge et sensuelle. De cet ensemble résultait une sorte de galbe africain, qui avait valu à Philothée le sobriquet d'Othello. » Il précise que « son lorgnon ne le quittait pas; il le portait au lit et le gardait sur son nez même en dormant »[12].

Il existe un portrait de lui gravé par Célestin Nanteuil en frontispice de Feu et Flamme (chez Dondey-Dupré, 1833).

Œuvres[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Feu et flamme, Paris, Librairie orientale Dondey-Dupré, , XIV-150 p. (lire en ligne)
  • L'Escarcelle et la Rapière (épisode de Sodome et Solime), 1839
  • L'Abbé de Saint-Or (épisode de Sodome et Solime), 1839
  • L'histoire d'un anneau enchanté, roman de chevalerie, 1842 (en volume, Boulé et Cie, 1842, [2] 46 pages)
  • Le Lazare de l'amour (conte), 1843
  • Lettre inédite de Philothée O'Neddy sur le groupe littéraire romantique dit des Bousingos (Théophile Gautier, Gérard de Nerval, Petrus Borel, Bouchardy, Alphonse Brot, etc.), Paris, P. Rouquette, , 16 p. (lire en ligne)

Éditions posthumes[modifier | modifier le code]

  • Poésies posthumes, Paris, G. Charpentier, , 496 p. (lire en ligne) (édition d'Ernest Havet).
  • Œuvres en prose : romans et contes, critique théâtrale, lettres, Paris, G. Charpentier, , 354 p. (lire en ligne)[13].
  • Feu et Flamme, Paris, éditions des Presses françaises et Société « les Belles- Lettres », 1926, 144 pages.
  • Œuvres complètes (t. 1: « Œuvres en prose : romans et contes, critique théâtrale », t. 2: « Poésies posthumes, précédées d'une notice sur Philothée O'Neddy par E. Havet »), Genève, Slatkine, 1968, 354 et 494 pages.
  • Miranda, suivi de Le Cul-de-jatte, présentés par Jean-Luc Faivre, [Alfortville] Librairie Jérôme Doucet, Bibliothèque frénétique, .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Ernest Havet, Notice sur Philothée O'Neddy, G. Charpentier, 1877, 131 pages, p. 1.
  2. Théophile Dondey, Poésies posthumes (édition d'Ernest Havet), G. Charpentier, 1877, 496 pages, p. 6.
  3. Théophile Dondey, Feu et flamme (édition de Marcel Hervier), Éditions des Presses françaises, coll. les Belles-lettres, 1926, 143 pages, p. XVIII.
  4. Rythmes: Histoire, littérature, Université Paul Valéry, Centre d'études romantiques et dix-neuviémistes, Publications de l'université de Montpellier III, 2001, 443 pages, p. 417 (ISBN 2842694384).
  5. Théophile Dondey, Poésies posthumes (édition d'Ernest Havet), G. Charpentier, 1877, 496 pages, p. 3.
  6. Du Petit-Cénacle à Henry Murger, lire en ligne sur Gallica.
  7. Publié par E.Havet dans les Poésies posthumes (1877); nouvelle édition, faite sur le manuscrit de l'auteur conservé à la BnF, Librairie Jérôme Doucet, 2011.
  8. Catalogue J.Doucet, Philothée O'Neddy, un brigand de la pensée, 2011, n°6 et 7
  9. Il avait écrit pour ce périodique un feuilleton en faveur de Hugo qui devait paraître en mais qui est demeuré inédit, devant l'hostilité des deux principaux rédacteurs politiques à l'égard du chef de file des romantiques, jusqu'à sa parution dans le second volume de ses œuvres complètes en 1878, « L'émeute aux Burgraves ». C'est à la suite de cette affaire que Dondey quitte La Patrie
  10. Charles Asselineau, Mélanges tirés d'une petite bibliothèque romantique, Paris, René Pincebourde, 1866, p. 198-199.
  11. Théophile Dondey, Œuvres en prose: Romans et contes, Critique théâtrale, Lettres, 1878, 354 pages, p. 347.
  12. Théophile Gautier, Histoire du romantisme, suivie de Notices romantiques et d'une Étude sur la poésie française, 1830-1868, Paris, Charpentier, 1874, VI-410 pages, p. 63-64.
  13. Le volume comprend un portrait de Philothée O'Neddy, p. 3.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Asselineau, « Philothée O'Neddy », dans Mélanges tirés d'une petite bibliothèque romantique, Paris, René Pincebourde, 1866, pp. 136-154
  • Jérôme Doucet, Philothée O’Neddy (1811-1875), un brigand de la pensée (catalogue bio-bibliographique), [Alfortville], 2011.
  • Ernest Havet, Notice sur Philothée O'Neddy, G. Charpentier, 1877, 131 pages
  • Valery Larbaud, Théophile Dondey de Santeny (1811-1875), Éditions de mirages, 1935, 95 pages
  • (de) Josef Mönninghoff, Théophile Dondey (Philothée O'Neddy) (1811-1875): Eine Analyse seines Gesamtwerkes (thèse), Münster, 1976, 321 pages

Liens externes[modifier | modifier le code]