Philippe de Scitivaux — Wikipédia

Philippe de Scitivaux
Philippe de Scitivaux
Philippe de Scitivaux entre le Général De Gaulle à gauche, René Mouchotte et Martial Valin à droite en 1943.

Naissance
Rosnay (Indre)
Décès (à 75 ans)
Toulon
Origine Drapeau de la France France
Allégeance Drapeau français République française
Royal Air Force Royal Air Force
Drapeau de la France Forces françaises libres
Arme Aéronautique navale
Grade Vice-amiral d'escadre
Années de service 19311971
Commandement Aviso La Pérouse
Base aéronavale de Port-Lyautey
Arrondissement maritime de Rochefort
Préfecture maritime de Toulon
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Grand Officier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Grand Croix de l'Ordre national du mérite
Croix de Guerre 1939-1945
Famille Xavier de Scitivaux (frère)

Philippe de Scitivaux de Greische (Rosnay, - Toulon, ) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Engagé dans la marine dès les années trente, il se spécialise dans l'aéronavale et combat comme pilote pendant la bataille de France avant de s'échapper de France pour rejoindre les forces navales françaises libres. S'illustrant pendant la bataille d'Angleterre et les bombardements qui la suivent, il est cependant abattu et fait prisonnier. Après-guerre, il poursuit sa carrière militaire jusqu'au rang de vice-amiral d'escadre et occupe des fonctions de commandement dans diverses institutions de la marine nationale française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Avant-guerre[modifier | modifier le code]

Fils d'un officier de cavalerie tué pendant la Première Guerre mondiale, Philippe de Scitivaux naît à Rosnay dans l'Indre le , un an après son frère Xavier de Scitivaux[1]. Il effectue des études au collège jésuite de Poitiers et au collège Stanislas de Paris puis entre à l'École navale en 1931[2]. Affecté successivement sur le croiseur Tourville, le cuirassé Bretagne et le sous-marin Junon, il se spécialise ensuite dans l'aéronavale et obtient un brevet de pilote en 1937[3].

Bataille de France[modifier | modifier le code]

Avec le grade d'enseigne de 1re classe, il débute la guerre en combattant dans les airs pendant la bataille de France. Il remporte une victoire aérienne mais est blessé le [2]. Soigné à l'hôpital de Boulogne-sur-Mer et refusant de tomber entre les mains des allemands qui s'apprêtent à s'emparer de la ville, il embarque le sur un remorqueur belge qui le débarque à Hastings[3]. De retour en France peu de temps après, il reprend le combat mais se trouve à nouveau confronté à l'avancée de la wehrmacht. Parvenant jusqu'à Bayonne, il embarque sur un chalutier se dirigeant vers Casablanca mais le détourne vers Gibraltar[1].

FNFL et captivité[modifier | modifier le code]

Philippe de Scitivaux arrive à Londres en et s'engage aussitôt dans les forces navales françaises libres. Encore sous le coup de ses blessures, il est dans un premier temps affecté comme aide de camp de l'amiral Muselier[2]. Le 1er octobre, après avoir été promu lieutenant de vaisseau, il est détaché à la Royal Air Force et, affecté au no 245 Squadron, il prend part à la bataille d'Angleterre[1]. De à , affecté successivement aux Squadrons no 253, no 249, no 242 et no 615, il effectue de nombreuses missions dans le ciel de la France et de la Belgique. Escortant des groupes de bombardiers ou attaquant des convois maritimes ennemis, il parvient à abattre deux avions et à couler deux navires[1]. Le , il prend le commandement du Groupe de chasse Île-de-France avec lequel il poursuit les combats. Le , au-dessus de Condette, son avion est touché par un tir ennemi l'obligeant à sauter en parachute[3]. Blessé et fait prisonnier, il passe quatre mois dans un hôpital avant d'être transféré dans un Oflag. Tentant de s'évader, il est transféré en Silésie[2]. Après trois nouvelles tentatives d'évasion, il parvient finalement à s'échapper en et, parvenant à traverser toute l'Allemagne, il réussit à atteindre Paris au mois de mars[1]. Reprenant immédiatement les missions aériennes, il termine la guerre comme capitaine de corvette et titulaire de trois victoires aériennes officielles.

Après-guerre[modifier | modifier le code]

De 1945 à 1946, Philippe de Scitivaux prend le commandement de la partie des troupes françaises de l'aéronavale partie se former aux États-Unis[2]. De retour en France, il prend le commandement de l'aviso La Pérouse en 1949. Il est promu capitaine de vaisseau trois ans plus tard[3]. En 1953, il commande la base aéronavale de Port-Lyautey avant de devenir professeur au Centre des hautes études militaires jusqu'en 1957. Promu contre-amiral, il commande l'arrondissement maritime de Rochefort puis est désigné commandant en chef pour le Pacifique de 1962 à 1964[2]. Ensuite il préside pendant trois ans, la commission permanente des essais des bâtiments de la flotte. Promu vice-amiral en 1966, il est de 1967 à 1971 Préfet maritime de Toulon et Commandant en chef pour la Méditerranée[3]. Elevé au rang de vice-amiral d'escadre en 1968 et membre du Conseil supérieur de la Marine en 1969, Philippe de Scitivaux est versé en 2e section le . D'abord retiré en Polynésie française, il revient ensuite à Toulon où il meurt le [1]. Il est inhumé à Anneyron dans la Drôme.

Décorations[modifier | modifier le code]

Grand Officier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite
Croix de Guerre 1939-1945 Médaille de l'Aéronautique Distinguished Flying Cross
(Royaume-Uni)
1939-45 Star
Avec agrafe "Battle of Britain"
(Royaume-Uni)
Air Crew Europe Star
(Royaume-Uni)
War Medal 1939-1945
(Royaume-Uni)
Commandeur de l'Ordre de Dranneborg
(Danemark)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. a b c d e et f Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  3. a b c d et e Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, SHAA, (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128,‎ .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33,‎ .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS no 3,‎ .

Liens externes[modifier | modifier le code]