Philippe Chabot — Wikipédia

Philippe Chabot
Fonctions
Amiral de France
Amiral de Bretagne
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
Décès
Famille
Père
Jacques Chabot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Madeleine de Luxembourg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Françoise de Longwy (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Léonor Chabot
Anne Chabot (d)
Françoise Chabot (d)
François Chabot (d)
Antoinette Chabot (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Distinction
Blason

Philippe Chabot1492 - ), dit l'Amiral de Brion, amiral de France, seigneur de Brion et d'Aspremont, du chef de sa femme comte de Charny et de Buzançais, chevalier des ordres de Saint-Michel et de la Jarretière, gouverneur de Bourgogne et lieutenant du gouverneur de Normandie, et amiral de France sous François Ier[1].

Ministre des choses de la mer de François Ier, il fut un grand mécène de la Renaissance qui finança les expéditions de Jacques Cartier à la découverte du Canada.

Le 15 juin 2023 a célébré le 480e anniversaire de sa mort, à l'occasion d'une cérémonie à la Tour Solidor de Saint-Servan (Saint-Malo). En écho à cet hommage et en prévision de la Transat Québec-Saint-Malo, une conférence sur Philippe Chabot[2] s'est tenue 16 décembre 2023 dans les salons du Domaine des Mauriers[3] de Saint-Malo[4],[5].

Gabriel Attal est un descendant direct de Philippe Chabot, comte de Buzançais, l'amiral de France qui finança les expéditions de Jacques Cartier au Canada[6].


Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une ancienne famille du Bas-Poitou, dont l'origine remonte au XIe siècle, il était le second fils de Jacques Ier Chabot, premier[réf. souhaitée] baron de Jarnac, seigneur de Brion et d'Aspremont, décédé en 1496, et de Madeleine de Luxembourg, fille de Thibault, seigneur de Fiennes (des Luxembourg-Saint-Pol).

Son mariage en 1526 avec Françoise de Longwy, fille de Jeanne d'Angoulême, influa sur sa vie et son ascension, en le faisant entrer dans la famille royale, devenant le neveu par alliance du roi François.

Au service du roi[modifier | modifier le code]

Il s'attacha au roi François Ier avant qu'il fût monté sur le trône, ce prince lui donna le gouvernement du duché de Valois, le .

Il fut fait prisonnier en 1525 à la bataille de Pavie avec François Ier, dont il était le favori. Il négocie avec succès la libération du roi, ce qui lui vaut, le , d'être nommé amiral après la mort du précédent titulaire, Guillaume Gouffier de Bonnivet mort lors de cette même bataille de Pavie. Il est aussi pourvu du gouvernement de Bourgogne et envoyé en Piémont à la tête d'une armée en 1535, où il y fit de rapides conquêtes (le Bugey, la Bresse, la Savoie et le Piémont).

Soutien des projets d'exploration des Terres Neuves[modifier | modifier le code]

On a de lui des cartes maritimes, dressées avant l'invention de la gravure.

Il a aidé Jean de Verrazane (ou Verrazano), découvreur de la côte Est des États-Unis, dont la rivière Vendôme, que les Anglais nommeront Hudson, et le site de la Nouvelle-Angoulème (New-York), et du Canada atlantique jusqu'au Labrador.

Il appuie également Jacques Cartier, découvreur du Canada et explorateur du Saint-Laurent. En 1534, il avait accueilli très favorablement la demande de Jacques Cartier d'aller visiter les terres de l'Amérique septentrionale, alors désignées sous le nom de Terres-Neuves, et présenté l'explorateur au roi, qui donna une suite favorable à cette requête.

Déchéance et réhabilitation[modifier | modifier le code]

Mais Montmorency et le cardinal de Lorraine, jaloux de son crédit, l'accusèrent de malversation (d'après les archives portugaises, Chabot fut acheté par le roi Dom João III dès 1531 afin d'interdire toute exploration française hors d'Europe) : il fut livré à une commission présidée par le chancelier Poyet, destitué de sa charge en 1541 et condamné à une forte amende (soixante-dix mille écus) qui le ruina.

Après plus de deux ans de détention, il obtint, par les instances de la duchesse d'Étampes, la révision de son procès, fut élargi, et même rentra en grâce ().

Décès[modifier | modifier le code]

Tombeau de Philippe Chabot, comte de Brion, amiral de France. Sculpture au musée du Louvre

Malgré ce revirement, il mourut peu après, d'une maladie de langueur, contractée par le chagrin que lui avait causé son procès[7], en 1543. Le roi le fit enterrer avec beaucoup de magnificence dans la chapelle d'Orléans du monastère des Célestins de Paris. Son tombeau était surmonté d'un gisant en albâtre, considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de la sculpture de la Renaissance en France. Le tombeau a sans doute été conçu par Jean Cousin le Père, mais l'identité du sculpteur reste encore inconnue[8]. Ce gisant est aujourd'hui conservé au musée du Louvre[9].

Un Quai Philippe Chabot à Saint-Malo ?[modifier | modifier le code]

Le 15 juin 2023, une journée symbolique d’amitiés culturelles a proposé d'ériger un Quai Philippe Chabot à Saint-Malo.

En effet, Philippe Chabot, qui était un proche de François Ier mais également Amiral de France ce qui correspondait à Ministre de la Marine à l’époque organisa et finança les voyages de Jacques Cartier qui découvrit en 1534 la Nouvelle France (actuel Canada).

En 1532, Philippe Chabot qui accompagnait le roi au Mont-Saint-Michel profite de l’occasion pour lui faire rencontrer Jacques Cartier et propose au roi une expédition sur la mer en destination des terres neuves.

François Ier est tout de suite intéressé par les projets de Philippe CHABOT et de Jacques Cartier.

Le 31 octobre 1533, Jacques Cartier recevait de l’Amiral Chabot la permission d’armer des navires pour « voyager, découvrir et conquérir la Neuve France ».

Philippe Chabot obtient du roi, de François Ier qu’il verse à Jacques Cartier une aide financière de 6000 livres.

Le 20 avril 1534, Jacques Cartier quitte Saint-Malo avec ses deux navires : le Pinta et le Santa Maria insi nommés en souvenir des caravelles de Christophe Colomb.

Vingt jours plus tard, les navires arrivent à Terre-Neuve et s’engagent dans le Golfe du Saint-Laurent.

En hommage à l’Amiral Chabot de Brion, Jacques Cartier donne son nom à une île : l’île Brion, à l’entrée du golfe du Saint-Laurent.

Fin juillet 1534, Jacques Cartier décide de revenir en France. Il propose au chef Huron d’emmener ses deux fils en France lui promettant de les ramener l’année suivante, promesse qu’il tiendra.

Le 5 septembre 1534, Jacques Cartier est de retour à Saint-Malo, après avoir fait le tour de Terre-Neuve et reconnu l’embouchure du Saint-Laurent.

Généalogie[modifier | modifier le code]

Il se maria en 1526 à Françoise de Longwy (-Neublans), nièce de François Ier, dame de Pagny et de Gevry, de Mirebeau en Bourgogne et de Fontaine-Française, de Charny et de Buzançais, épousée le , dont il eut deux fils[10] :

L'amiral Philippe et Françoise de Longwy eurent également quatre filles[10] :

Blason[modifier | modifier le code]

Sur le portrait ci-dessus : Écartelé : aux 1 et 4, d'or à trois chabots de gueules (qui est de Chabot) ; au 2, d'argent, au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or, la queue fourchée et passée en sautoir (qui est de Luxembourg) ; au 3, de gueules, à l'étoile à seize rais d'argent (qui est de Baux).

Littérature[modifier | modifier le code]

Le procès de Chabot fut mis en scène par le dramaturge anglais George Chapman (1559?-1634), dans une pièce qui parut de manière posthume, révisée par James Shirley : The Tragedy of Chabot Admiral of France (1639).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Philippe Chabot de Brion, par Robert J. Knecht, p. 463-480 », sur Les conseillers de François Ier, dir. Cédric Michon, aux Presses universitaires de Rennes, 2011 ; mis en ligne par OpenEdition Books
  2. « Philippe Chabot et Villers-Cotterêts, Deux ambitions au service de la francophonie, Conférence et Dîner à Saint-Malo », sur Agendaou.fr (consulté le ).
  3. « Le Petit Servannais n°26 - Novembre 2023 », sur Saint-Servan, (consulté le ).
  4. « Conférence « Philippe Chabot et Villers-Cotterêts » », sur Le Télégramme (consulté le ).
  5. https://www.leparisien.fr/etudiant/sortir/rennes/eve-conference-de-kevin-lognone-philippe-chabot-et-villers-cotterets-deux-ambitions-au-service-de-la-francophonie/
  6. https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/commune/buzancais/les-origines-buzanceennes-du-premier-ministre-gabriel-attal
  7. Marc-Antoine de Voyer Argenson, Grandes affaires, procès, plaidoyers du XVIe siècle
  8. Henri Zerner, L’Art de la Renaissance en France, Paris, Flammarion, p. 246-250)
  9. Françoise de la Moureyre : Un monument de la passion conjugale : Le Tombeau d'Henri Chabot, Duc de Rohan (1656-1660) par François Anguier. In: Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, no 8, 2005. p. 134-153.
  10. a et b de Sainte-Marthe et de Sainte-Marthe 1628, p. 860-861
  11. « Chabot, p. 259 », sur Grand Dictionnaire historique ou Mélange curieux de l'Histoire sacrée et profane, t. II, 1740, par Louis Moreri
  12. « Histoire de Fontaine-Française, p. 203-218, p. 213 notamment : François Chabot, souverain de Chaume », sur Histoire de Fontaine-Française, par Richard-Edouard Gascon, chez Darantière, à Dijon, 1892
  13. « Fiefs et titres de la Maison de Chabot, p. 8 à 10 », sur Histoire et généalogie des Maisons de Chabot et de Rohan-Chabot, par Georges Martin, chez Mathias à La Ricamarie (42), 1996

Sources[modifier | modifier le code]

  • Scevole de Sainte-Marthe et Louis de Sainte-Marthe, Histoire généalogique de la maison de France : Rev. et augm. en cette édition des deux précédentes maisons royales, vol. 2, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF])

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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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