Pheu Thai — Wikipédia

Pheu Thai
(th) พรรคเพื่อไทย
Image illustrative de l’article Pheu Thai
Logotype officiel.
Présentation
Cheffe Paethongtarn Shinawatra
Fondation
(16 ans, 6 mois et 24 jours)
Siège OAI Tower
1770 New Petchaburi Rd.
Khwaeng Bang Kapi
Huai Khwang
Bangkok 10310
Secrétaire général Sorawong Thienthong
Slogan « Penser grand, le faire, pour tous les Thaïs. »
คิดใหญ่ ทำเป็น เพื่อไทยทุกคน
Positionnement Centre à centre droit
Idéologie Populisme
Réformisme
Libéralisme économique[réf. nécessaire]
Adhérents 66 833 (2023)
Couleurs Rouge, blanc et bleu marine
Site web ptp.or.th
Représentation
Chambre des représentants
141  /  500
Conseil métropolitain de Bangkok
21  /  50

Le Pheu Thai (aussi abrégé PT en anglais[1] ; thaï : เพื่อไทย ; RTGS : Phuea Thai ; litt. Pour les Thaïs) est un parti politique thaïlandais fondé le comme le successeur du de facto Palang Prachachon, parti ayant été dissous par la Cour constitutionnelle trois mois plus tard, le . Celui-ci succédait lui-même au Thai Rak Thai, parti ayant amené Thaksin Shinawatra au pouvoir en 2001 puis de nouveau en 2005, avant d'être dissous par la Cour constitutionnelle le .

Le Pheu Thai reprend le pouvoir à l'issue des élections législatives de 2011, où Yingluck Shinawatra, femme d'affaires et sœur de Thaksin Shinawatra, devient la première femme à être nommée Première ministre du pays. Le parti ne parvient néanmoins pas à être majoritaire lors des élections législatives de 2019, menée par Sudarat Keyuraphan, où il parvient à obtenir 136 sièges sur 500 à la Chambre des représentants, mais moins de suffrages exprimés que le Palang Pracharat, parti ayant soutenu Prayut Chan-o-cha, alors en place depuis le coup d'État de 2014 qui avait renversé Yingluck Shinawatra.

Aux élections législatives de 2023, le Pheu Thai, menée par Paethongtarn Shinawatra, fille de Thaksin Shinawatra et « cheffe de la famille Pheu Thai », est largement en tête des sondages pour les élections, aux côtés du parti Aller de l'Avant, mené par Pita Limjaroenrat, tous deux menant la principale opposition à une potentielle coalition pro-junte notamment mené par le Parti de la Nation thaïe unie, parti soutenant Prayut Chan-o-cha. Après une première tentative de coalition avec Aller de l'avant et 6 autres partis, le parti se forme finalement autour des anciens partis de l'ancienne coalition gouvernementale, dont notamment le Parti de la fierté thaïe ou encore le Développement national thaï, et Srettha Thavisin, issu du Pheu Thai devient premier ministre en août 2023.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le parti est fondé le , dans le but de remplacer le Palang Prachachon, alors au pouvoir et sous le coup d'une procédure de dissolution par la Cour constitutionnelle. Le Palang Prachachon succédait au Thai Rak Thai (TRT), parti ayant amené au pouvoir l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra lors des élections législatives de 2001 et celles de 2005. Le 3 décembre suivant, le Palang Prachachon est dissous et l'ensemble de ses députés passent au Pheu Thai, mais 5 des partis de la coalition des gouvernements précédents (ceux de Samak Sunthorawet et de Somchai Wongsawat) décident de se tourner vers le Parti démocrate d'Abhisit Vejjajiva et le portent à la tête du gouvernement le 15 décembre.

Le , le parti désigne la femme d'affaires Yingluck Shinawatra, sœur cadette de l'ancien Premier ministre, comme chef de file aux élections législatives anticipées du 3 juillet. Sans expérience politique, elle mène campagne auprès des populations rurales et provinciales défavorisées, à l'instar de son frère aîné, et remporte le scrutin avec la majorité absolue des sièges, en devenant ainsi la première femme Première ministre du pays[2].

Yingluck Shinawatra est Premier ministre du au . Elle est chassée du pouvoir par un nouveau coup d’État militaire[3].

Après cinq années de dictature militaire, le Pheu Thai termina en tête des élections législatives de 2019. Cependant, la junte au pouvoir introduisit une disposition constitutionnelle imposant que les 250 sénateurs nommés par l’ex-junte désignent le premier ministre au côté des 500 députés de la Chambre basse, ce qui permit au général putschiste, Prayuth Chan-o-cha, de conserver le pouvoir[3].

Le Peua Thai obtient près de 11 millions de voix (29 % du total) et 141 sièges de députés aux élections législatives de 2023, ce qui en fait le deuxième parti le plus populaire de Thaïlande après Aller de l'avant[4]. Mais après avoir promis durant toute la campagne électorale qu'il ne s'allierait pas avec l'armée et qu'il soutiendrait le parti qui remporterait les élections, le Peua Thai a finalement annoncé s'allier à l'armée pour constituer un gouvernement : « Nous n'avons pas menti au peuple, mais aujourd'hui nous devons être réalistes, a ainsi déclaré le nouveau premier ministre, Srettha Thavisin, lors de la conférence de presse précédant le vote au Congrès. Il est nécessaire d'oublier ce que nous avons promis. » Pour expliquer sa volte-face, Peua Thai a indiqué refuser de s'allier avec un parti souhaitant réformer la loi de lèse-majesté[5].

Idéologie[modifier | modifier le code]

Le parti porte notamment les revendications des provinces défavorisées du Nord-Est[3] et promeut des politiques sociales comme le soutien aux agriculteurs, le développement du système public de santé ou l’augmentation du salaire minimum[6]. Il cherche cependant à ménager l'establishment et ne propose pas de réforme en profondeur de la structure du pouvoir thaïlandais[7]. Il représente, avec le parti Aller de l'avant, le camp pro-démocratique face aux partis pro-militaires[8]. Il est parfois considéré comme plus opportuniste que populiste[5].

Historique des dirigeants[modifier | modifier le code]

Chefs[modifier | modifier le code]

Portrait Nom Dates du mandat
Banjongsak Wongratanawan
Suchart Thadathamrongvech
Yongyuth Wichaidit
Intérim de Wiroj Pao-in du 8 octobre au 30 octobre 2012
Charupong Ruangsawan
Intérim de Wiroj Pao-in du 16 juin 2014 au 28 octobre 2018
Wiroj Pao-in
Intérim de Plodprasop Suraswadi du 3 juillet au 12 juillet 2019
Sompong Amornwiwat
Chonlanan Srikaew
Intérim de Chusak Sirinil du 3 juillet au 12 juillet 2019
Paethongtarn Shinawatra depuis le
(5 mois et 17 jours)

Secrétaires généraux[modifier | modifier le code]

Nom Dates du mandat
Oran Kitlertphairoj
Sunee Luangvichit
Supol Fongngam
Charupong Ruangsawan
Phumtham Wechayachai
Anudith Nakornthap
Prasert Jantararuangtong en fonction

Personnalités du Pheu Thai[modifier | modifier le code]

Premiers ministres[modifier | modifier le code]

Premiers ministres thaïlandais issus du Pheu Thai
Dates Portrait Nom Fonctions
2011-2014 Yingluck Shinawatra femme d'affaires
depuis 2023 Srettha Thavisin homme d'affaires

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Tête de liste Voix % Sièges Rang Statut Gouvernement
SM SP SM SP
2011 Yingluck Shinawatra 15 752 470 48,41
265  /  500
1er Majorité absolue (coalition) Shinawatra
2014 Élection annulée
2019 Sudarat Keyuraphan 7 881 006 22,16
136  /  500
2e Opposition
2023 Paethongtarn Shinawatra 9 340 082 10 962 522 25,11 29,22
141  /  500
2e Majorité absolue (en coalition) Thavisin

Élections locales[modifier | modifier le code]

Conseil métropolitain de Bangkok[modifier | modifier le code]

Année Voix % Sièges Rang Statut
2010 Non communiqués
15  /  61
2e Opposition
2022 620 009 26,77
20  /  50
1er Majorité

Gouverneur de Bangkok[modifier | modifier le code]

Année Candidat Voix % Rang Statut
2009 Yuranunt Pamornmontri 611 669 29,72 2e Battu
2013 Pongsapat Pongcharoen 1 077 899 40,97 2e Battu
2022 Pas de candidat

Annexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (th) « ประกาศนายทะเบียนพรรคการเมือง เรื่อง รับจดแจ้งการจัดตั้งพรรคเพื่อไทย » [PDF],‎ (consulté le ) : « ข้อ ๔ พรรคการเมืองที่ใช้ข้อบังคับนี้เรียกว่า "พรรคเพื่อไทย" เขียนเป็นภาษาอังกฤษว่า “PHEU THAI PARTY” (ใช้ชื่อย่อภาษาไทยว่า “พท.” และชื่อย่อภาษาอังกฤษว่า “PT.”) », p. 23
  2. (en) Sara Sidner, « Yingluck Shinawatra set to be Thailand's first female premier », sur CNN, (consulté le )
  3. a b et c « Thaïlande : des législatives dans l’ombre de Thaksin Shinawatra », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  4. Brice Pedroletti, « En Thaïlande, Move Forward bouscule le jeu politique et s’impose en tête du scrutin législatif », sur lemonde.fr, Le Monde,
  5. a et b Eugénie Mérieau, « Le vol du vote thaïlandais », sur Le Monde diplomatique,
  6. Antoine Bourdon, « Thaïlande : les victoires sans fin de la junte militaire libérale », sur lvsl.fr,
  7. « Thaïlande : le retour de la démocratie, enjeu décisif du scrutin de dimanche », sur Les Echos,
  8. (en-US) « Thailand’s Conservative Old Guard Has Snuffed Out the Popular Demand for Change », sur jacobin.com,

Articles connexes[modifier | modifier le code]