Paul Henrys — Wikipédia

Paul Henrys
Paul Henrys

Nom de naissance Paul Prosper Henrys
Naissance
Neufchâteau
Décès (à 81 ans)
5e arrondissement de Paris
Origine Drapeau de la France France
Arme Cavalerie
Grade Général de corps d'armée (Réserve)
Années de service – 1924
Commandement 59e Division d'Infanterie de Réserve
17e Corps d'Armée
33e Corps d'Armée
Conflits Première Guerre mondiale
Distinctions Grand-croix de la Légion d'honneur
Croix de Guerre 1914-1918
Médaille interalliée 1914-1918
Médaille Commémorative du Maroc
Médaille commémorative de la Grande Guerre
Médaille coloniale

Paul Henrys, né le à Neufchâteau et mort le à Paris, est un général de division français, grand-croix de la Légion d'honneur, dont le nom est associé à la Première Guerre mondiale.

Il se distingue lors de la pacification du Maroc en 1914-1916 puis particulièrement au commandement de l'armée française d'Orient (AFO) en 1918.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine et formation[modifier | modifier le code]

Paul Prosper Henrys est né le de Paul Henrys (Juge de paix) et de Caroline de Baudel [1], au 19 rue des Vosges à Neufchâteau[2], au domicile de son aïeul François Nicolas Henrys (1798-1866). Né à Neufchâteau, son père était avocat et avait été juge suppléant du tribunal de première instance de la ville[A 1]. La lignée paternelle était d'ailleurs de robe depuis longtemps. Sa mère était fille d'un juge de paix de La Marche avec une ascendance de parlementaires et de magistrats tant du côté maternel que paternel[3].

Suivant les déplacements professionnels de son père, juge à Commercy, Verdun, puis conseiller à la Cour d'appel de Nancy, le jeune Paul Henrys fréquente les établissements scolaires de ces villes jusqu'à la classe préparatoire à l'École spéciale militaire, au lycée de Nancy[A 1]. Le , il fait sa rentrée à Saint-Cyr, dont il ressort avec le numéro 71 sur 406 élèves et le , il intègre l'École de cavalerie de Saumur, comme sous-lieutenant élève et en sort le , avec le numéro 22 sur 78 élèves et la note générale « Bien », pour être affecté, dès le , au 1er régiment de Cuirassiers à Lunéville[4].

Il connaît alors la vie de garnison dans la « cité cavalière », comme on appelait alors Lunéville. Le nom de Henrys apparaît souvent avec celui de son cheval « Congallus » sur les programmes des manifestations équestres, notamment des courses à l'hippodrome de Jolivet (Lunéville) ou à Nancy, à Auxonne, etc.[5]

L'Afrique[modifier | modifier le code]

Service en Algérie et formation[modifier | modifier le code]

Le , toujours sous-lieutenant, il est nommé au 6e régiment de chasseurs d'Afrique en garnison à Saïda, puis à Mascara (Algérie). Nommé lieutenant en octobre de l'année suivante, il est en 1889, détaché pour servir en qualité d'officier d'ordonnance du général Plessis, commandant la subdivision d'Oran et commandant de la cavalerie de la division. En , il est désigné pour suivre les cours d'Instructeur à l'École d'application de cavalerie de Saumur. Il revient en au 6e régiment de Chasseurs d'Afrique, comme officier instructeur[6].

Affecté au 5e régiment de chasseurs d'Afrique, et promu capitaine en 1894, il est admis à l'École supérieure de guerre et accomplit les stages classiques inhérents à cette formation dans les différents services de l'état major général de l'Armée jusqu'à la fin de 1897. Il rejoint alors le 2e régiment de chasseurs d'Afrique en [7].

Soudan[modifier | modifier le code]

Sur les confins algéro-marocains aux côtés de Lyautey[modifier | modifier le code]

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Paul Henrys en couverture de Le Pays de France n°185.

Maroc[modifier | modifier le code]

Commandant général du territoire du Maroc du Nord, le général Henrys enlève la ville de Khenifra en juin 1914, position stratégique pour assurer la communication entre Azrou et Tadla[8].

En , il est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur pour ses faits d'armes au Maroc avec la citation suivante : « général de division, commandant général du Nord (Maroc) : titulaire du commandement général du territoire du Nord, a pris une part prépondérante au maintien de l'intégrité de l'occupation française au Maroc depuis le début de la guerre ; a dirigé à plusieurs reprises avec le plus grand succès, les opérations militaires, notamment en novembre 1914 et en janvier 1915 ; a continué depuis à exercer dans toutes les parties du Maroc en cours de pacification, une action personnelle doublant la valeur des effectifs mis par le général en chef à sa disposition. »[9].

Fronts lorrains et champenois[modifier | modifier le code]

En 1916, la situation au Maroc se trouvant partout consolidée, Henrys obtient donc du Résident général de se rendre en France visiter le front, puis d'être remis à la disposition du général en chef. Il est alors affecté au commandement de la 59e division d'infanterie et tient successivement entre et , les secteurs de Lenoncourt, en avant de Nancy, des Chambrettes en avant de Verdun et de Troyon[10]. Le , il est nommé commandant du 17e Corps d'Armée tenant les secteurs de Bovey en Champagne, de Pierrefitte devant Saint-Mihiel et du Faubourg-Pavé devant Verdun[7].

Commandant de l'Armée française d'Orient[modifier | modifier le code]

Le , le général prend le commandement de l'Armée française d'Orient et il prend une part considérable aux succès définitifs des Alliés en Orient. Pendant les mois de juillet et d', il organise et dirige les opérations victorieuses en Albanie obligeant les Autrichiens à dégarnir la Piave et à ramener vers ce front secondaire deux et même trois bonnes divisions, selon le général Franchet d'Espérey[7]. S'ensuit en septembre, au moment de l'offensive générale, un appui efficace avec ses deux divisions d'infanterie des armées serbes et force à la capitulation à Uskub de 75 000 soldats bulgares. Cela mène à la capitulation de la Bulgarie qui signe l'armistice avec les alliés dès le . La Hongrie cesse les hostilités quelques jours après le , ce sont le général Henrys pour la France et le voïvode Michitcht pour la Serbie qui signent l'armistice au noms des alliés.

Le , le général Henrys est élevé à la dignité de grand croix de la Légion d'honneur[A 2] avec la citation suivante : « général de division commandant l'armée française d'Orient : par son coup d'oeil et sa décision, a obtenu la capitulation de la XIe armée allemande, faisant mettre bas les armes le même jour à plus de 72,000 hommes ; communiquant à tous l'ardeur qui l'anime, a amené ses troupes sur le Danube, culbutant les forces allemandes et austro-hongroises accourues en toute hâte d'Alsace, de la Piave et de Russie. »[11].

La fin de carrière et les honneurs[modifier | modifier le code]

Pologne[modifier | modifier le code]

Henrys (droite) avec le général polonais Haller. Vers 1919

En 1919, il est nommé chef de la mission militaire française en Pologne. Cette mission était destinée à aider les autorités de la Pologne reconstituée (Polonia Restituta) à mettre en place leurs structures propres après la si longue période de division et d'annexion par l'Allemagne, l'Autriche et la Russie. La situation politique complexe de ce pays renaissant ne permit pas à Henrys d'utiliser les capacités diplomatiques et politiques dont il avait fait preuve en d'autres circonstances. Il fut rappelé en France et reçut le commandement du 33e corps d'armée en Rhénanie[A 3].

La retraite et la mort[modifier | modifier le code]

Il est admis, le , dans la deuxième section de l'État major de l'armée, c'est-à-dire qu'il est mis en retraite. Il se retire à Paris, rue de Suffren, et a, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, une intense activité dans les milieux d'anciens combattants : anciens Chasseurs d'Afrique, anciens de la Rhénanie, et surtout anciens combattants de l'Armée d'Orient, les « Poilus d'Orient ».
Pendant cette période, les Vosges eurent à plusieurs reprises l'occasion de le voir participer à des manifestations officielles à Neufchâteau, Épinal et Domremy[A 4]. Il devient d'ailleurs le président d'honneur de l'Association vosgienne des Poilus d'Orient en 1927[12].

Il meurt à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris, le . Le , il est honoré, privilège assez rare, de l'inhumation aux Invalides, dans le caveau des maréchaux et généraux en chef[A 5].

Postes[modifier | modifier le code]

Grades[modifier | modifier le code]

  • 04/07/1913 : général de brigade
  • 24/11/1914 : général de division

Décorations[modifier | modifier le code]

Françaises[modifier | modifier le code]

Étrangères[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Le général Henrys a une rue à son nom dans sa ville natale de Neufchâteau depuis 1947, une autre à Épinal depuis 1953 [12] et une troisième dans le 17ème arrondissement de Paris dès 1946.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Francis-Henri Courroy, « Le général Paul Henrÿs 1862-1943, de la rue des Vosges à la crypte des invalides, itinéraire d'un Néocastrien », Patrimoine et culture du pays de Neufchâteau, Actes des 10e Journées d'Études Vosgiennes, . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  1. a et b p.  384
  2. p.  394
  3. p.  395
  4. p.  396
  5. p.  397
  • Autres références :
  1. Acte de naissance AD 88
  2. Arch. dép. Vosges, Edpt 326/GG1L.
  3. Charles Germain, Histoire de La Marche, Épinal, Éditions du sapin d'or, 1981
  4. Archives Francis-Henri Courroy (désormais arch. FHC), livret matricule d'officier de Paul Henrys.
  5. Arch. FHC, Programmes des réunions hippiques.
  6. Arch. FHC, livret matricule d'officier de Paul Henrys.
  7. a b et c Ibidem.
  8. Louis Berthou, La bataille du Maroc
  9. JORF du 29 avril 1916, p. 3670. En ligne.
  10. Service historique des armées, dossier personnel du général Henrys
  11. JORF du 23 janvier 1919, p. 892. En ligne.
  12. a et b Jean Bossu, « Place Général Henrys », dans Jean Bossu, Chronique des rues d'Epinal, vol. 3, Épinal, Jeune chambre économique d'Épinal, , p. 63-65.
  13. « Cote LH/1288/35 »
  14. Décret du Commandant en chef L. 2956 de 1921 r. (Dziennik Personalny z 1922 r. Nr 1, s. 11)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Francis-Henri Courroy, « Le général Paul Henrÿs 1862-1943, de la rue des Vosges à la crypte des invalides, itinéraire d'un Néocastrien », in Patrimoine et culture du pays de Neufchâteau, Actes des 10e Journées d'études vosgiennes, 2009, p. 383-398
  • Dictionnaire de biographie française, vol. 17, Paris, [détail des éditions]
  • Cotes S.H.A.T. : 9 Yd 603

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]