Paul Gonsalves — Wikipédia

Paul Gonsalves
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Paul Gonsalves, le né à Boston et mort le à Londres, est un saxophoniste ténor de jazz américain.

Biographie[modifier | modifier le code]

Paul Gonsalves, dont la famille est originaire du Cap-Vert, naît à Boston le , dans une des plus importantes communautés cap-verdiennes des États-Unis[1],,[2]. Il commence à travailler comme musicien à Boston, notamment dans le groupe de Sabby Lewis[3].

Après son service militaire, où il combat à la Seconde Guerre mondiale[3], il joue dans l'orchestre de Count Basie, de 1946 à 1949, avant de jouer quelques mois dans l'orchestre de Dizzy Gillespie[1].

Il rejoint l'orchestre de Duke Ellington en 1950 en remplacement de Ben Webster et finira sa carrière avec lui[1], seulement interrompue quelquefois par ses addictions à la drogue et à l'alcool, addictions développées dans sa jeunesse et contre lesquelles il luttera toute sa vie[3].

En 1953 ou 1956, il joue brièvement avec Tommy Dorsey[1],[4].

Diminuendo and Crescendo in Blue[modifier | modifier le code]

un orchestre de jazz sur scène
Le big band de Duke Ellington à Munich en 1963. Paul Gonsalves est le saxophoniste le plus à gauche.

Son morceau de bravoure est le long solo, 27 fois 12 mesures, qu'il joue sur Diminuendo and Crescendo in Blue (en) au festival de Newport en 1956[1],[5]. Le solo commence d'une façon conventionnelle, mais à partir du sixième chorus, durée déjà inhabituelle dans un morceau d'Ellington[6], le public se rend compte qu'il se passe quelque chose : les gens commencent à monter sur leurs chaises et à danser[5],[6]. Infatigable, Gonsalves continue à jouer pendant que le public hurle de plus belle[6].

On peut entendre ce morceau sur Ellington at Newport, album qui permet à Ellington de revenir sur le devant de la scène[7].

Après ce succès, Paul Gonsalves se retrouve souvent à « amuser la galerie » en jouant de longs solos sur des tempos rapides[3].

Albums en leader[modifier | modifier le code]

En parallèle de son engagement chez Ellinton, Paul Gonsalves enregistre nombre d'albums en leader pour Argo, Jazzland, Impulse! (en particulier Salt and Pepper, paru en 1963, en duo avec Sonny Stitt), Storyville, Black Lion et Fantasy[4].

Il joue en compagnie de Clark Terry, un autre ellingtonien, notamment sur The Jazz School, une compilation parue en 1954 et sur Cookin' (1957)[8].

En 1970 parait Paul Gonsalves Meets Earl Hines, également appelé It Don't Mean a Thing If It Ain't Got That Swing (Black Lion), un album sur lequel les deux musiciens jouent de manière décontractée[9].

Mort[modifier | modifier le code]

Il meurt le à Londres, dix jours avant Duke Ellington, à qui on ne dira jamais que son saxophoniste est mort[1],[3].

Style[modifier | modifier le code]

Un Noir-Américain en train de jouer du saxophone
Ben Webster, une des influences de Paul Gonsalves.

Le jeu de Paul Gonsalves est issu de l'école de Coleman Hawkins et de Don Byas, même si sa principale influence est sans doute Ben Webster[1],[6]. On raconte d'ailleurs qu'Ellington l'engage après qu'il a rejoué le solo de Cottontail de Webster[1],[3].

Il possède une « douceur toute particulière dans l'attaque du son [et une] rare fluidité du phrasé »[1], restant dans le registre medium de l'instrument, « se gardant des notes extrêmes qui rompraient le fil »[1]. Ses chorus sont admirablement construits, donnant l'impression qu'il pense plusieurs mesures à l'avance[1].

Bien qu'il soit surtout connu pour son solo sur Diminuendo and Crescendo in Blue, au tempo rapide, il est particulièrement doué pour les ballades, et a enregistré de nombreuses chansons d'amour, sur lesquelles il développe de longues phrases, claires et pleines de tendresse[3]. On peut par exemple citer ses versions de Don't Blame Me enregistrées en 1967 avec Eddie Davis puis en 1970 avec Ray Nance[3].

Discographie[modifier | modifier le code]

En tant que leader/co-leader[modifier | modifier le code]

  • 1957 : Cookin' (Argo)
  • 1958 : Diminuendo, Crescendo and Blues (RCA Victor)
  • 1960 : Ellingtonia Moods and Blues (RCA Victor)
  • 1961 : Gettin' Together! (Jazzland)
  • 1961 : Tenor Stuff, avec Harold Ashby (Columbia)
  • 1963 : Tell It the Way It Is! (Impulse)
  • 1963 : Cleopatra Feelin' Jazzy (Impulse)
  • 1963 : Salt and Pepper, avec Sonny Stitt (Impulse)
  • 1963 : Rare Paul Gonsalves Sextet in Europe (Jazz Connoisseur)
  • 1964 : Boom-Jackie-Boom-Chick (Vocalion)
  • 1965 : Just Friends, avec Tubby Hayes (Columbia EMI)
  • 1965 : Change of Setting, avec Tubby Hayes (World Record Club)
  • 1967 : Jazz Till Midnight (Storyville)
  • 1967 : Love Calls, avec Eddie Lockjaw Davis (RCA)
  • 1968 : Encuentro (Fresh Sound)
  • 1969 : With the Swingers and the Four Bones (Riviera)
  • 1970 : Humming Bird (Deram)
  • 1970 : Just a-Sittin' and a-Rockin' (Black Lion Records)
  • 1970 : Paul Gonsalves and His All Stars (Riviera)
  • 1970 : Paul Gonsalves Meets Earl Hines (Black Lion)
  • 1973 : Mexican Bandit Meets Pittsburgh Pirate (Fantasy)
  • 1974 : Paul Gonsalves Paul Quinichette
  • 2014 : Sitting In, Paul Gonsalves et Clyde Fats Wright (Silk City)

En tant que sideman[modifier | modifier le code]

Avec Duke Ellington[modifier | modifier le code]

Autres participations[modifier | modifier le code]

Avec Eddie « Lockjaw » Davis
  • Love Calls (RCA Victor, 1968)
Avec Johnny Hodges
  • Ellingtonia '56 (Norgran, 1956)
  • The Big Sound (Verve, 1957)
Avec John Lewis
  • The Wonderful World of Jazz (Atlantic, 1960)
Avec Billy Taylor
  • Taylor Made Jazz (Argo, 1959)
Avec Clark Terry
  • Duke with a Difference (Riverside, 1957)
Avec Jimmy Woode
  • The Colorful Strings of Jimmy Woode (Argo, 1957)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Jean-Yves Le Bec, « Paul Gonsalves », dans Philippe Carles, André Clergeat, Jean-Louis Comolli (dir.), Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1 390 (ISBN 2-221-07822-5), p. 456.
  2. (en) « Paul Gonsalves », sur caboverdeamusica.online, (consulté le ).
  3. a b c d e f g et h (en) James Nadal, « Paul Gonsalves », sur All About Jazz (consulté le ).
  4. a et b (en) Scott Yanow, « Paul Gonsalves », sur AllMusic (consulté le ).
  5. a et b (en) Matt Micucci, « Duke Ellington, “Diminuendo in Blue and Crescendo in Blue” », Song of the Day, sur jazziz.com, (consulté le ).
  6. a b c et d (en) Mitch Myers, « Diminuendo and Crescendo in Blue », sur jazzhouse.org, (consulté le ).
  7. (en) « Diminuendo and Crescendo in Blue », sur ellingtonstudygroup.com, (consulté le ).
  8. (en) Marc Myers, « Paul Gonsalves: '54 and '57 », sur All About Jazz, (consulté le ).
  9. (en) Marc Myers, « Paul Gonsalves Meets Earl Hines », sur All About Jazz, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]