Paul Amar — Wikipédia

Paul Amar, né le à Constantine (Algérie)[1], est un journaliste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille et enfance[modifier | modifier le code]

Il est le fils de Charles Amar, cheminot de la Société nationale des chemins de fer français en Algérie et de Julie Zraïda Ghrenassia née à Constantine en 1911[2],[3], tous deux juifs, issus d'une famille juive d'Algérie. À l'âge de 11 ans, il est traumatisé par l'assassinat à Constantine de Cheikh Raymond, le chanteur le plus populaire d'Algérie : « Mes souvenirs d'enfance sont aussi ceux de la guerre d'Algérie et d'événements qui m'ont traumatisé. J'avais 10 ans lorsque j'ai assisté à la mort de Raymond Leyris, le papa de Suzy, la fiancée d'Enrico Macias. Mon père m'avait envoyé chercher du pain. En arrivant à la place Négrier, j'ai entendu deux coups de feu et j'ai vu un homme s'écrouler. Enrico et son frère Jean-Claude, arrivés avant moi, hurlaient de douleur[4]».

Alors qu'il joue aux billes devant l'école Diderot de Constantine où il est inscrit, il échappe de peu à la mort : à la suite d'un attentat à la bombe effectué par un commando du F.L.N., son dos est criblé d'éclats et ruisselle de sang[4]. Cet événement décide ses parents à quitter l'Algérie et c'est le que la famille Amar, qui a voyagé sur le Ville d'Alger, arrive à Marseille. Dès le lendemain, elle se retrouve à Lyon hébergée par l'oncle de Paul Amar. Son père l'inscrit en 6° dans un collège de Villeurbanne, puis il entre au lycée Berliet de Lyon[3].

Études et débuts professionnels[modifier | modifier le code]

À 18 ans, il monte à Paris et vend des pull-overs sur les marchés pour payer ses études[5].

Diplômé du Centre de formation des journalistes (promotion 1971)[1], Paul Amar commence sa carrière en 1971 à France Inter, comme correspondant de guerre à Phnom Penh, capitale du Cambodge[1], puis comme correspondant à Washington aux États-Unis.

Carrière médiatique[modifier | modifier le code]

En 1979[6], il rejoint Antenne 2 comme grand reporter, puis devient chef du service politique en 1983.

À partir du 22 janvier 1990[7], il présente en solo le 19/20 sur FR3. On lui adjoint Élise Lucet à la co-présentation à partir du 12 mars 1990[8]. Le président de France Télévision Hervé Bourges le propulse ensuite au 20h00 de France 2 à partir du 12 septembre 1992, en alternance avec Bruno Masure.

Paul Amar est mis à pied après avoir animé, le , un débat entre Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie dans le cadre de la campagne précédant les élections européennes, au début duquel il avait proposé des gants de boxe rouges aux deux contradicteurs et déposé un sac de la marque Décathlon, visible à l'écran[9]. Contraint selon lui à ce débat par Jean-Pierre Elkabbach, alors président de France Télévisions, Paul Amar estimait que « ce débat ne pouvait être qu'un pugilat entre les deux hommes ». Les deux politiciens sont courroucés d'être « comparés à des pantins » et Elkabbach le renvoie « pour des raisons d'éthique et de déontologie »[10]. Paul Amar estime pour sa part « avoir subi des pressions de Jean-Pierre Elkabbach pour quitter le 20 heures bien avant » le débat litigieux, le président de France Télévisions semblant souhaiter intervenir dans le choix des invités politiques du Journal[11] en vue de favoriser le futur candidat à la présidentielle Édouard Balladur[11] et lui reprochant sa trop grande influence au sein de la rédaction[12]. À la fin de son dernier JT le 31 juillet 1994, Paul Amar glisse un tacle subtil à sa hiérarchie en annonçant le film Van Gogh que la chaîne doit diffuser le soir même, dont « la passion et le regard sur le monde ont survécu à l'aveuglement et parfois la malveillance à son égard »[13].

Paul Amar rejoint la chaîne Paris Première pour animer le 20h Paris Première[14] (un magazine culturel). Il présente Le Monde de Léa du [15] au [16], un débat sur TF1. Il revient ensuite sur France 2 avec le même concept sous le titre D'un monde à l'autre le lundi soir de 1997 à 1999, puis anime Dimanche Midi Amar (DMA)[1] du [17] au [18]. Puis, de 1999 à 2004, il revient sur Paris Première pour interviewer chaque semaine pendant cinquante-deux minutes une personnalité dans Recto-Verso, produite par 17 juin média[19], ce qui lui vaudra un 7 d'or en [20].

En 2001, il rejoint La Cinquième (devenue France 5), pour animer le magazine On aura tout lu.

Il lance et produit à la rentrée 2004, Les 109 puis reprenant l'un de ses anciens titres, D'un monde à l'autre. Il crée ensuite États Généraux, de à [1].

Depuis , Paul Amar présente Revu et corrigé chaque semaine sur France 5, succédant ainsi à Daniel Schneidermann et Arrêt sur images[21],[22]. Ce dernier a annoncé ironiquement sur son blog « la création d’un Observatoire international de Paul Amar (OIPA) », estimant que Paul Amar n'avait « pas compris la différence entre parler des médias, et parler de l’actualité »[23],[24], tandis que l'intéressé dément succéder à Daniel Schneidermann : « d'ailleurs il est irremplaçable... Lui, c’était le traitement de l’actualité vu par la télé, moi, je m’intéresserai aussi à l’actu, je n’aurai pas l’œil rivé sur la télévision, je ne serai pas nombriliste[6]. »

En 2009, Paul Amar indique que ses parents étaient « juifs pratiquants », que « tout le ramène à la Méditerranée » et que s'il « devait mener un combat dans sa vie, cela serait le combat pour la paix au Proche-Orient »[25].

À la rentrée 2012, après cinq saisons, l'émission Revu et corrigé est remplacée par 19 H Paul Amar : Paul Amar entend ainsi continuer à « analyser l’actualité de la semaine mais s'intéresser également à ses répercussions dans l’opinion »[26]. L'émission prend fin en [27].

En , il devient directeur de l'information de i24News. Il présente du dimanche au vendredi à 19 heures (heure française) l'émission Paris/Jaffa, en direct des studios de Jaffa-Tel Aviv. Il est remercié en [28].

En octobre 2021, il rejoint la radio juive RCJ, où il présente tous les vendredis de 12h à 13h Le grand rendez-vous [29],[30],[31].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Paul Amar a deux enfants : Raphaël et Jérémie[3] . Il a trois frères et cinq sœurs[réf. souhaitée].

Paul Amar est un cousin éloigné du chanteur Enrico Macias, leurs grands-pères étaient cousins germains[32].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Paul Amar », La République des Lettres, .
  2. Acte de décès n°55 du 29/11/2002 à Roquefort-la-Bédoule de Julie Zraïda Ghrenassia, fille de Rahmin Ghrenassia et de Fanida Hadjaj
  3. a b et c Who’s Who in France : dictionnaire biographique, Éditions Jacques Lafitte, .
  4. a et b Télé 7 Jours, no 1429, semaine du 17 au 23 octobre 1987, page 92, article de Michel Alexandre : "Paul Amar et Enrico Macias : un jour nous avons dû quitter Constantine"
  5. Télé 7 Jours, no 1429, semaine du 17 au 23 octobre 1987, pages 92 et 93, portrait-interview réalisé par Michel Alexandre.
  6. a et b « Paul Amar : “Je ne succède pas à Daniel Schneidermann, d’ailleurs il est irremplaçable” » par Raphaël Garrigos, Écrans,
  7. « 19/20 2EME: émission du 22 janvier 1990 | INA » (consulté le )
  8. « 19/20 2EME : émission du 12 mars 1990 | INA » (consulté le )
  9. « Paul Amar propose des gants de boxe à Bernard Tapie et Jean-Marie Le Pen », journal de 20 h de France 2 du , sur le site officiel de l'Institut national de l'audiovisuel
  10. Vincent Quivy, Profession, Elkabbach, Éditions du Moment, , p. 27
  11. a et b « Paul Amar - On n'est pas couché 19 mars 2016 #ONPC » (consulté le )
  12. telestar_video, « C à vous : Paul Amar tacle Jean-Pierre Elkabbach », (consulté le )
  13. « F2 Le Journal 20H : émission du 31 juillet 1994 | INA » (consulté le )
  14. a-l-heure-du-_150768 Paris Première, 20h, «20h Paris Première», magazine. Mis KO par France 2, Amar relève le gant. À l'heure du JT, Paul Amar revient sur le câble avec une «émission généreuse». par Jean-Philippe PISANIAS, Libération,
  15. TF1 17.09.1996 22:45:55 01:36:03 Le monde de Léa
  16. [1]
  17. France 2 17/10/1999 12:06:08 00:48:12:00 François Léotard DMA
  18. [http://inatheque.ina.fr/doc/TV-RADIO/TV_1730630.001/dma-emission-du-17-juin-2001?rang=404 France 2 17/06/2001 12:04:40 00:51:36:00 DMA : émission du 17 Juin 2001
  19. Recto-Verso sur le site officiel de 17 juin média.
  20.  Paris Première, « La chaîne > Paris Première, c'est quoi ? », sur paris-premiere.fr (consulté le )
  21. « Paul Amar aux commandes de Revu et corrigé », Télé 2 semaines,
  22. « Revu et corrigé : l'émission média de Paul Amar sur Fr5 » sur le blog de Jean-Marc Morandini,
  23. « URGENT : création d’un Observatoire international de Paul Amar » sur le blog de Daniel Schneidermann,
  24. « Revu et corrigé sur France 5. », sur leblogtvnews.com,
  25. Jonathan Nahmany, « Paul Amar : “Tout me ramène à la Méditerranée” », Tribune juive, no 45,‎ , p. 28-29
  26. Isabelle Ducrocq, « Le samedi à 19.00 à partir du 22 septembre 2012 : 19 H Paul Amar », sur france5.fr,
  27. France 5 : Paul Amar sonné, sur lefigaro.fr, consulté le 1er mai 2013
  28. « Paul Amar, patron de l’info d’I24 News, remercié », sur The Times of Israel,
  29. « https://twitter.com/paulamar_news/status/1430878432477519874 », sur Twitter (consulté le )
  30. « https://twitter.com/rcjradio/status/1442507073875554311 », sur Twitter (consulté le )
  31. Brulhatour, « Paul Amar rejoint l'équipe de RCJ », sur La Lettre Pro de la Radio & des Médias - La Puissance du Média Radio (consulté le )
  32. Télé 7 Jours, no 1429, semaine du 17 au 23 octobre 1987, page 92, article de Michel Alexandre : "Paul Amar et Enrico Macias : un jour nous avons dû quitter Constantine".

Liens externes[modifier | modifier le code]