Pasticcio — Wikipédia

On appelle pasticcio une œuvre lyrique composite en usage dans la musique italienne de la période baroque.

La pratique consiste pour le compositeur à assembler, sur un livret unique, des airs provenant d'opéras différents dont il peut, ou non, être l'auteur (il peut aussi s'agir d'airs nouveaux, mais de compositeurs différents).

Les pasticcios étaient un moyen commode de composer une œuvre « nouvelle » de façon rapide, en utilisant de préférence des airs ayant connu un grand succès.

Le principe du pasticcio choque de nos jours ; ce n'était pas le cas à l'époque. D'une part, la notion même de protection des droits d'auteur n'existait pratiquement pas. Par ailleurs, les opéras étaient démodés sitôt représentés ; dans la péninsule italienne, ils n'étaient généralement pas imprimés ; comme l'enregistrement n'existait évidemment pas, ni la retransmission, un opéra de l'année passée était pour ainsi dire perdu. Le pasticcio permettait de redonner une seconde vie à cette musique. Cette pratique se répandit en France, où l'on publiait les opéras représentés à l'Académie royale de musique (l'Opéra de Paris). Elle permit ainsi de réentendre des extraits d'opéras, imprimés, qu'on appréciait particulièrement. Ou, si l'on était poète et amateur de musique, de faire chanter ses vers sans avoir à entretenir un musicien. Haendel, compositeur de la royauté anglaise, fut d'abord connu sous cette forme (cf. La Musique. Poème, dans Les Dons des Enfans de Latone, de Jean de Serré de Rieux, 1734). La BnF conserve un pasticcio manuscrit, constitué en grande partie par lui et rédigé en grande partie de sa main : Le Triomphe De L’amour Et de L’hymen, Idille, Parodiée. En Musique (janvier 1747).

Une pratique comparable, en France, consistait à fabriquer un opéra-ballet à l'aide d'actes de ballet composés indépendamment.

Quelques exemples :

Références[modifier | modifier le code]

  1. Benedict Hévry, « Bastarda à La Monnaie : quatre opéras pour un enterrement », sur ResMusica, (consulté le )
  2. « Verdi caught in La Monnaie's revolving door », sur bachtrack.com (consulté le )