Pascale Ferran — Wikipédia

Pascale Ferran
Naissance (63 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Réalisatrice, scénariste
Films notables Petits arrangements avec les morts
Lady Chatterley
Bird People

Pascale Ferran est une réalisatrice et scénariste française, née le à Paris.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Pascale Ferran est la benjamine de Jacques Ferran, célèbre journaliste sportif[1], et la sœur de l'actrice française Catherine Ferran.

Parcours[modifier | modifier le code]

Après une première tentative manquée[2], elle entre à l'IDHEC, ancêtre de La Fémis, en 1980[2] où elle rencontre Arnaud Desplechin, Éric Rochant[2] et Pierre Trividic. Elle est diplômée de l'école en 1983[2].

De 1983 à 1990, elle travaille régulièrement soit comme assistante à la télévision, soit comme co-scénariste ; et, pour le cinéma, avec Jean-Pierre Limosin, Philippe Venault ou Arnaud Desplechin, ou pour les vidéo-créations de Pierre Trividic.

Elle obtient plusieurs prix internationaux pour son court métrage, Le Baiser, en 1990.

En 1994, son premier long métrage, Petits arrangements avec les morts, est salué par la critique, reçoit la Caméra d'or au festival de Cannes[2] et obtient un succès public inattendu.

En 1995, elle écrit, avec Anne-Louise Trividic, un film pour les jeunes élèves comédiens du Théâtre national de Strasbourg, qu'elle tourne avec eux au printemps. Arte Fiction entre dans le financement du film qui s'appellera L'Âge des possibles. D'abord diffusé sur Arte en , le film sort en salles le lendemain après avoir été récompensé par le grand prix du jury du festival Entrevues et le prix Fipresci, ex-aequo à la Mostra de Venise. Il obtient ensuite deux 7 d'Or, celui du meilleur téléfilm et du meilleur réalisateur.

En 1999, la réalisation du doublage en français d'Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick lui est confiée, juste après la mort du cinéaste.

En 2000, elle réalise en Floride un documentaire, Quatre jours à Ocoee, sur les séances d'enregistrement d'un disque de jazz avec Sam Rivers (au saxophone) et Tony Hymas (au piano). Le disque Winter Garden est produit par Jean Rochard pour Nato.

En 2003, elle doit renoncer deux mois avant le début du tournage et après des mois de préparation, à la réalisation d'un long métrage, Paratonnerre (un conte fantastique contemporain écrit avec Pierre Trividic), faute d'avoir trouvé les financements nécessaires, en particulier en provenance des télévisions en clair.

Son troisième long métrage, Lady Chatterley, est une adaptation de Lady Chatterley et l'Homme des bois, deuxième version du roman de D.H. Lawrence L'Amant de Lady Chatterley[3]. Le film lui-même donne lieu à deux versions : une pour le cinéma, d'une durée de h 47, et une autre, en deux parties de h 45 et h 40, pour Arte, diffusée le , qui obtient à cette occasion sa meilleure audience de l'année.

Le film sort en salles, le . Il est récompensé par le prix Louis-Delluc et obtient, en février 2007, cinq Césars : celui de la meilleure actrice pour Marina Hands, de la meilleure adaptation et du meilleur film ; ainsi que deux Césars techniques, meilleure image pour Julien Hirsch et meilleurs costumes pour Marie-Claude Atlot. En mai 2007, Marina Hands obtient le prix d'interprétation féminine au festival du film de TriBeCa à New York. Le film a une importante carrière à l'international où il est vendu dans plus de 25 pays.

En mai 2007, Pascale Ferran préside le jury de la sélection Un certain regard au festival de Cannes.

En 2014, son film Bird People, avec Anaïs Demoustier et Josh Charles, est présenté dans la sélection Un certain regard du festival de Cannes, ainsi qu'au festival international de Toronto. Il rencontre un vif succès critique, sans pour autant rencontrer complètement son public, contrairement à ses films précédents.

Engagements[modifier | modifier le code]

En 1997, Pascale Ferran est à l'initiative, avec Arnaud Desplechin, du Manifeste des 66 cinéastes qui appelle à la désobéissance civile contre les lois Debré criminalisant les personnes qui hébergent des étrangers en situation irrégulière.

En , lors de la cérémonie de remise des Césars, elle s'exprime sur la situation de crise que traverse le cinéma d'auteur français[4] ; elle s'interroge pendant plus de cinq minutes sur la précarisation des intermittents du spectacle, le système de financement du cinéma français[5], ainsi que sur le rapport entre public, créateurs et décideurs. Le discours est repris en intégralité les jours suivants par de nombreux journaux (Le Monde, les Cahiers du cinéma, Libération, Studio Magazine, Les Inrockuptibles) jusqu'à devenir l'« appel du  ». L'hebdomadaire Marianne y voit « un modèle de retenue pédagogique. Ni diatribe ni leçon de morale, il alarme sans accuser. Truffé de "peut-être", "un tout petit peu", son propos ciblait en réalité, avec une implacable méthode, l'acheminement dangereux de la culture vers un loisir exclusivement de masse[6]. »

Dans la foulée de son discours des Césars, elle crée le Club des 13 avec les réalisateurs Claude Miller et Jacques Audiard, les producteurs Denis Freyd et Patrick Sobelman, la distributrice Fabienne Vonier, ainsi qu'une scénariste, des exploitants de salles indépendantes et un exportateur de films à l'étranger. La cinéaste souligne que « tous ne se connaissaient pas et avaient de bonnes raisons de ne pas arriver à s’entendre tant les relations sont devenues tendues entre les secteurs, y compris au sein du cinéma indépendant[7]. » Mais cela n'empêche pas le groupe de se réunir plusieurs fois par mois et pendant plus d’un an, au CNC, dans le but d'identifier, de confronter et de tenter d'apporter des solutions aux problèmes rencontrés tout au long de la vie d'un film, de son écriture à sa distribution en salles en France ou à l'étranger[8]. Ces travaux donnent lieu à un rapport de 190 pages, intitulé « Le milieu n’est plus un pont mais une faille », qui pointe les problèmes de financement des films à moyen budget[9]. Il est remis à Véronique Cayla, directrice à l'époque du CNC, ainsi qu'à Christine Albanel, ministre de la Culture[10],[11]. La ministre de la Culture missionne le CNC pour engager rapidement une négociation inter-professionnelle à partir des propositions du Club des 13 sur la production. Cela aboutit à un certain nombre de réformes, favorables au cinéma d'auteur, en particulier du Fonds de soutien automatique Production, géré par le CNC, ainsi qu'une augmentation conséquente de l'avance sur recettes, les années suivantes.

Pascale Ferran est également à l'initiative de LaCinetek, première plateforme de vidéo à la demande (VoD) consacrée au cinéma de patrimoine. C'est à la suite d'une discussion avec Alain Rocca, président d'Univerciné, Cédric Klapisch et Laurent Cantet sur l'absence d'offre dédiée aux classiques du cinéma sur les plateformes de VoD que le projet est lancé en [12].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Réalisatrice[modifier | modifier le code]

Scénariste et adaptatrice[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

En 2020, elle collabore avec Roland Auzet pour porter à la scène une adaptation du Gène du garde rouge de Luo Ying. Le spectacle est créé en 2022 sous le titre Adieu la mélancolie[13].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Co-créateur, notamment, de la Coupe d'Europe des clubs champions européens et du Ballon d'or de football.
  2. a b c d et e « Le cinéma défendu »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) Didier Peron, Libération, 3 mars 2007.
  3. En fait la troisième version, considérée comme définitive par l'auteur.
  4. Myriam Marin-celibert, « Directrice de Production », sur dirprod.fr (consulté le ).
  5. Et son corollaire : la menace portée sur les films dits « du milieu », ces films d'auteur d'un budget intermédiaire, ni très riche, ni très pauvre.
  6. Clara Dupont-Monod, « Pascale Ferran, cinéaste de l'ombre », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « RFI - 7e art : La réforme du "Club des 13" », sur rfi.fr (consulté le ).
  8. « Le cinéma appelle à l’aide », Télérama,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. « Le rapport alarmant du Club des 13 », Rue 89, 27 mars 2008.
  10. « Cinéma : l'appel du Club des 13 », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. Rapport « Le milieu n’est plus un pont mais une faille », édité chez Stock, sorti en librairie le 15 avril 2008.
  12. Emmanuelle Jardonnet, « LaCinetek, la cinémathèque idéale des cinéastes en VoD », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  13. Présentation sur le site du Théâtre des Quartiers d'Ivry.
  14. « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres – hiver 2022 », sur culture.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]