Liste des partis politiques aux Pays-Bas — Wikipédia

Les Pays-Bas sont une monarchie constitutionnelle. La consultation de la population par référendum ne s'y fait que très rarement. Les partis politiques néerlandais jouent donc un rôle primordial dans la vie politique, car ils sont les seuls représentants des citoyens dans les prises de décisions à tous niveaux dans le pays. En théorie, selon le mode de scrutin proportionnel, les Néerlandais ne votent donc pas pour une personne mais pour une idéologie exprimée par un parti politique.

Au niveau national, le Premier ministre des Pays-Bas est désigné par le roi après les élections parlementaires et un long processus de formation de gouvernement. Traditionnellement, la couronne choisit l'individu dirigeant la formation qui a gagné les élections législatives, le plus grand parti au Parlement. Le nommé va ensuite former une coalition de partis ayant ensemble la majorité au Parlement. Le gouvernement est constitué de personnalités politiques appartenant à ces partis. Ce gouvernement de coalition va ensuite assurer le gouvernement du pays.

Depuis le début des années 2000, certaines personnalités politiques et leurs discours ont tendance à remplacer la fonction idéologique et organisatrice des formations politiques. En parallèle à cela, on observe un envol des partis à visée locale. Ces partis existaient depuis toujours, avec comme projet de présenter aux élections des habitants du territoire concerné, dont la politique n'est pas le métier. Ils veulent ainsi devenir les porte-parole des électeurs, jouant sur la proximité. Ils connaissent le terrain et leur but est de faire passer au mieux les envies et les projets de la population auprès du conseil communal. Cependant, les campagnes électorales nationales semblent préférer mettre en valeur une personne charismatique au lieu d'un courant idéologique ou politique. Les bourgmestres et les dirigeants de provinces étant nommés par décret royal, seule la tête de liste aux élections législatives est assurée d'obtenir le poste en cas de victoire et de formation de coalition.

Synthèse des partis[modifier | modifier le code]

Partis parlementaires[modifier | modifier le code]

Ci-dessous les partis représentés au Sénat, au Parlement ou au Parlement européen, dans l'ordre alphabétique.

Parti politique Positionnement et idéologie Chef de parti Affiliation européenne
50 Plus (50+)
50Plus
Centre
Défense des retraités[1]
Martin van Rooijen
Appel chrétien-démocrate (CDA)
Christen-Democratisch Appèl
Centre droit
Démocratie chrétienne[1]
Wopke Hoekstra PPE
Démocrates 66 (D66)
Democraten 66
Centre
Social-libéralisme
Sigrid Kaag ALDE
Denk (DENK)
Denk
Gauche[2]
Multiculturalisme[3],[4], antiracisme[5],[6],[3]
Tunahan Kuzu
Ensemble (BIJ1)
BIJ1
Extrême gauche[7]
Égalitarisme, anticapitalisme, féminisme
Sylvana Simons
Forum pour la démocratie (FvD)
Forum voor Democratie
Droite radicale
National-conservatisme, euroscepticisme
Thierry Baudet
Gauche verte (GL)
GroenLinks
Gauche à centre gauche
Politique écologique, progressisme, social-démocratie, europhilie[8]
Jesse Klaver PVE
Groupe indépendant du Sénat (OSF)
Onafhankelijke Senaatsfractie
Centre
Régionalisme
Henk ten Hoeve ALE
Juste réponse 21 (JA21)
JA21
Droite à droite radicale
Libéral conservatisme, opposition à l'immigration
Joost Eerdmans CRE
Mouvement agriculteur–citoyen (BBB)
BoerBurgerBeweging
Centre à centre droit
Agrarisme
Caroline van der Plas
Parti politique réformé (SGP)
Staatkundig Gereformeerde Partij
Droite
Démocratie chrétienne, conservatisme social
Kees van der Staaij MPCE
Parti populaire libéral et démocrate (VVD)
Volkspartij voor Vrijheid en Democratie
Centre droit
Libéral-conservatisme
Mark Rutte ALDE
Parti pour la liberté (PVV)
Partij voor de Vrijheid
Droite à droite radicale
Nationalisme
Geert Wilders MENL
Parti pour les animaux (PvdD)
Partij voor de Dieren
Gauche
Politique écologique[1], animalisme[9], antispécisme[10]
Esther Ouwehand APEU
Parti socialiste (SP)
Socialistische Partij
Gauche radicale[11] à gauche[12],[13]
Social-démocratie[14],[1],[15], socialisme démocratique[16],[17],[18]
Lilian Marijnissen GUE/NGL
Parti travailliste (PvdA)
Partij van de Arbeid
Centre gauche[19],[20]
Social-démocratie[1], progressisme
Lilianne Ploumen PSE
Union chrétienne (CU)
ChristenUnie
Centre gauche à centre droit
Démocratie chrétienne[1], conservatisme social[1]
Gert-Jan Segers MPCE
Volt Pays-Bas (Volt)
Volt Nederland
Centre
Progressisme, fédéralisme européen, social-libéralisme
Laurens Dassen Volt Europa

Autres partis nationaux[modifier | modifier le code]

Partis fréquemment candidats aux élections nationales et européennes, mais qui n'ont jamais obtenu de siège lors des élections, dans l'ordre alphabétique.

Parti politique Positionnement et idéologie Chef de parti Affiliation européenne
Jésus est vivant (JL)
Jezus Leeft
Droite
Évangélisme
Florens van der Spek
Les Verts (DG)
De Groenen
Centre gauche
Écologie politique
Angela Zikking PVE
Nouveau parti communiste des Pays-Bas (NCPN)
Nieuw Communistische Partij Nederland
Extrême gauche
Communisme, marxisme-léninisme
Libre
Parti libertarien (LP)
Libertarische Partij
Droite
Libertarianisme, libéralisme économique
Robert Valentine EPIL
Parti pirate (PPNL)
Piratenpartij
Centre
Vie privée, accès à l'information
Ahmed Aarad PPEU
Parti pour l'humain et l'esprit (MenS)
Partij voor Mens en Spirit
Centre gauche
Spiritualité, astrologie
Lea Manders

Autres partis[modifier | modifier le code]

Les Pays-Bas comptent de nombreux autres partis, dont certains ne sont représentés que dans les conseils municipaux ou les conseils de province. Les Pays-Bas comptent aussi quelques partis régionalistes ou autonomistes, tels que le Parti national frison.

Historique[modifier | modifier le code]

Les vieilles familles politiques[modifier | modifier le code]

Le suffrage universel a été adopté aux Pays-Bas en 1848, avec la constitution de Thorbecke.

L'Appel chrétien-démocrate (Christen-Democratisch Appèl, CDA) reprend les courants politiques les plus anciens du pays. Ce parti est né en 1980 d'une fusion de trois partis chrétiens-démocrates, dont un fut le plus ancien parti du pays, l'ARP, le Parti antirévolutionnaire. Les deux autres partis qui ont formé le CDA étaient le KVP, le Parti populaire catholique, et le CHU, l'Union chrétienne historique, un parti protestant réformé. Jan Peter Balkenende, membre du CDA fut Premier ministre de 2002 à 2010. Ruud Lubbers détient en outre la plus longue longévité au poste, de 1982 à 1994. Grâce à sa position centriste, ce parti a fait partie de beaucoup les coalitions gouvernementales. C'est ainsi que le pays a connu sa période violette (allusion aux couleurs politiques qui se sont combinées pour former un gouvernement à deux reprises consécutives). Le CDA a cependant perdu en 2010 et 2012 beaucoup de points de vote, les anciens électeurs se tournant vers les discours sociaux du PvdA ou économiques du VVD. Un autre parti religieux est le Parti politique réformé (Staatkundig Gereformeerde Partij, SGP) calviniste et plus fondamentaliste, qui existe depuis 1918.

Le Parti travailliste (Partij van de Arbeid, « Parti du travail », PvdA) est fondé en 1946 pour remplacer le SDAP. ce parti est plus apparenté au socialisme anglo-saxon qu'au socialisme européen.

Le Parti populaire libéral et démocrate (Volkspartij voor vrijheid en democratie, « Parti populaire pour la liberté et la démocratie », VVD) existe depuis 1948. Actuellement un parti stable, le courant libéral a eu beaucoup de peine à s'organiser pendant un siècle, le libéralisme néerlandais étant traditionnellement très individualiste. Des trois grandes formations politiques, ce parti est le plus petit. Pourtant, il a plus souvent fait partie du gouvernement que les travaillistes, les chrétiens-démocrates préférant virer à droite. L'actuel Premier ministre Mark Rutte est membre du VVD.

Les formations fondées depuis 1945[modifier | modifier le code]

Les formations politiques qui ont vu le jour depuis la Seconde Guerre mondiale sont en règle générale issues de mouvements protestataires.

Le Parti des fermiers (Boerenpartij), fondé pendant les années 1950, a survécu jusqu'en 1982 sous la direction inspirée du Boer koekoek, Paysan coucou (du nom de l'oiseau). Les membres ont surtout milité contre l'interférence de l'État.

Les Démocrates 66 (Democraten 66, D'66). Ce parti se définit comme libéral-social. Comme l'indique son nom, ce parti a été fondé en 1966, d'un mouvement protestataire qui exigeait des réformes d'état pour plus de démocratie. Dans le discours idéologique, c'est le plus important parti protestataire du pays, le seul à avoir survécu à plus de quarante années d'existence. Il a participé à un certain nombre de gouvernements. Quoique l'existence des D'66 a été menacée sérieusement dans le passé, il semble avoir trouvé une place fixe dans la vie politique du pays.

Le Parti socialiste (Socialistische Partij, SP). D'origine maoïste, ce parti fondé en 1972 a englobé toute l'extrême gauche qui ne trouva pas sa place dans le Parti travailliste ou dans celui des verts. Ce parti siège au Parlement national depuis 1994, et depuis l'instabilité politique du début de ce siècle, qui a fait voir le jour à beaucoup de partis contestataires, il est même devenu très important, interprétant avec succès un grand nombre des préoccupations de l'électorat contemporain.

Les Verts, a été fondé 1983 pour défendre l'écologie. Il a plus de nos jours une vocation locale, ne participant pas aux législatives mais il participe aux élections européennes.

La Gauche verte (GroenLinks, GL). Ce parti existe depuis 1989 et a fait fusionner quatre petits partis de la gauche et l'extrême gauche présents depuis longtemps dans la vie politique : le PSP (Parti socialiste pacifiste), le PPR (Parti politique des radicaux), le EVP (Parti populaire évangélique), et depuis 1991 le CPN (Parti communiste des Pays-Bas). La gauche verte est une force stable dans l'opposition de gauche.

L'Union chrétienne (Christen Unie, CU). Ce parti existe depuis 2001 et est issu d'une fusion de deux petits partis protestants (la Fédération politique réformatrice et la Ligue politique réformée). Historiquement, on considérait ces partis comme étant fondamentalistes ou presque, mais depuis leur fusion, ils se sont ouverts, et ont cherché et trouvé une entrée dans la conscience de l'électorat en général, même dans celle de ceux qui ne votent normalement pas pour la démocratie chrétienne. Ses vues des plus traditionnelles sur les mœurs (les « normes et valeurs ») ont une grande attirance aux Pays-Bas.

Le Parti pour la liberté (Partij voor de Vrijheid, PVV), fondé par Geert Wilders en 2006, a succédé à la Liste Pim Fortuyn dans le camp de l'extrême-droite. Le Forum pour la démocratie de Thierry Baudet, créé en 2016, lui fait concurrence.

Partis extraparlementaires[modifier | modifier le code]

Plusieurs partis non représentés au Parlement ont une influence, soit via d'autres assemblées où ils siègent, soit via des manifestes politiques qu'ils publient. Quelques exemples :

  • Les Verts, parti fondé en 1983 et initialement à vocation européenne. Il a plus de nos jours une vocation locale, ne participant pas aux législatives.
  • Le Parti national frison, militant pour une plus grande autonomie de la province de Frise et une utilisation plus large de la langue frisonne occidentale. Il n'est présent que dans cette province. Il recueille quelques suffrages aux élections municipales et provinciales, et a déjà eu un siège au Sénat.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (de) « Parties and Elections in Europe », sur parties-and-elections.eu (consulté le ).
  2. « Links en rechts », sur parlement.com (consulté le ).
  3. a et b (en) Nina Siegal, « A Pro-Immigrant Party Rises in the Netherlands », The New York Times,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  4. (en) « Ethnic minorities desert Labour, turn to Denk ahead of March vote », sur DutchNews.nl, (consulté le ).
  5. (en) Thessa Lageman, « Dutch election day : What six voters have to say », sur aljazeera.com, (consulté le ).
  6. (en) « Fighting systemic racism is key to improving Netherlands says MP », sur NL Times (consulté le ).
  7. (nl) « Alle artikelen », sur OneWorld (consulté le ).
  8. « Europese Raad », sur tweedekamer.nl (consulté le ).
  9. https://www.laprovence.com/article/edition-aubagne-la-ciotat/4461566/christophe-amouroux-defend-les-couleurs-du-parti-animaliste.html
  10. Julien Sigari, « Pour les législatives, le Parti animaliste met un tigre dans son moteur », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  11. https://library.fes.de/pdf-files/id/ipa/05818.pdf
  12. (en) Jon Stone, « New Dutch Eurosceptic party that wants Netherlands EU referendum now polling in second place », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Cynthia Kroet, « Rutte’s support steady in Dutch local elections », Politico Europe,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. (en) José M. Magone, Contemporary European Politics : A Comparative Introduction, , 688 p. (ISBN 9781136933974, lire en ligne), p. 533.
  15. https://www.europeansocialsurvey.org/docs/round6/survey/ESS6_appendix_a3_e01_1.pdf
  16. (en) Ruth Wodak, Brigitte Mral et Majid KhosraviNik, Right-Wing Populism in Europe : Politics and Discourse, , 334 p. (ISBN 9781780932453, lire en ligne), p. 202.
  17. http://dnpp.eldoc.ub.rug.nl/FILES/root/publicatieLucardie/nrcmrt07/nrcmrt07.pdf
  18. (en) Susan Watkins, « Susan watkins, continental tremors, nlr 33, may-june 2005 », sur New Left Review, (consulté le ), p. 5–21.
  19. (en) Josep M. Colomer, Comparative European Politics, , 310 p. (ISBN 9780203946091, lire en ligne), p. 221.
  20. « Liesbet Hooghe at the University of North Carolina at Chapel Hill », sur unc.edu via Internet Archive (consulté le ).