Parti progressiste congolais — Wikipédia

Parti progressiste congolais
(PPC)
Présentation
Président Jean Félix-Tchicaya
Fondation 1945
Siège Pointe-Noire
Secrétaire général Aubert-Lucien Lounda

Le Parti progressiste congolais (PPC) est un ancien parti politique du Congo-Brazzaville. C'est la première formation politique de l'histoire congolaise, fondée par Jean Félix-Tchicaya en 1945 avec les Congolais de la section du Rassemblement démocratique africain (RDA).

Histoire[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1950, le PPC est étroitement lié au Parti communiste français[1]. Le parti est majoritairement composé de ressortissants Vili[2].

Aubert-Lucien Lounda, conseiller territorial et planteur-transporteur Kongo de la région de Boko, a été le premier Secrétaire général du parti[3].

Les autres membres sont : Maurice Akouala, Akarambol, Pierre Goura, Simon-Pierre Kikhounga-Ngot, Raphael Ambassa, Emmanuel Damongo-Dadet Jean Malonga, Marcel Ibalico, Joseph Pouabou, Jacques Bouiti, Victor-Justin Sathoud, Auguste Nzongo, Raymond Ango.

De nombreux militants de la CGT au Congo (qui devient plus tard une centrale syndicale indépendante sous le sigle CGAT) étaient membres du PPC[1]. Le parti avait des sections de jeunes et de femmes, mais ces dernières n'étaient pas très actives.

Entre 1947 et 1949, le PPC a publié des articles dans Nouvelles d' AEF[4].

À Pointe-Noire et dans le Koulou, le parti est dirigé par Robert Stéphane Tchitchéllé, jeune loup avec une forte personnalité politique, capable de concurrencer à terme le leadership de Félix Tchikaya. Tchitchéllé recrute majoritairement au sein des cheminots du CFCO[5].

Entre 1948 et 1949, les deux sections actives à Brazzaville, étaient celles des deux villages africains : Bacongo et Poto-Poto. Toutefois, comme tous les partis d'alors, le PPC éprouvait les pires difficultés à recruter parmi la population Kongos. Dans les quartiers nord de la capitale en revanche, les militants se réunissaient à Poto-Poto, chez Yves Marcos, originaire de Porto-Novo au Dahomey, commis-greffier au Tribunal de Brazzaville, chez Joseph Sinald, comptable à la Caisse centrale de la France d'Outre-Mer ou encore chez Aubert Lounda[5].

Le PPC remporte les élections législatives françaises de novembre 1946 représentant le Moyen-Congo et le Gabon, en obtenant 46 % des suffrages[1]. Tchicaya est élu membre de l'assemblée nationale constituante.

Lors des élections tenues en 1947 pour le second collège de l'AEF[1], comprenant le Congo et le Gabon, le PPC obtient 62,5 % des voix, correspondant à 15 sièges au conseil, tandis que le MSA (Mouvement socialiste africain) de Jacques Opangault, émanation de la SFIO, en obtient 9[1].

Lorsque le Parti communiste est exclu du gouvernement français en , cela a des répercussions au sein du PPC. Il s'ensuit pour ce parti, une série de désagréments[6].

Le PPC reste le parti majoritaire lors des élections législatives françaises de 1951, et remporte 44 % des suffrages. Toutefois, lors des élections de 1952, le PPC n'obtient que 34 % des voix.

Fulbert Youlou, Robert Stéphane Tchitchéllé et Alphonse Massamba-Débat, les trois futurs hommes d'état congolais, étaient membres du PPC à cette époque[1]. En 1956, ils quittent tous les trois le parti, avec armes et bagages pour rejoindre l'UDDIA[1]. Le déclin du PPC s'amorce avec l'ascension politique de Youlou. En 1956 lors des élections municipales à Brazzaville, le PPC n'obtient que 2,478 voix soit trois sièges sur 37. Dans son fief de Pointe-Noire, le PPC n'obtient que 8 sièges[7].

En , une alliance PPC-MSA (Mouvement socialiste africain) est formée. Le bloc PPC-MSA obtient la majorité de 25 sièges de justesse (dont deux sièges étaient occupés par PPC), dans la nouvelle Assemblée territoriale du Moyen-Congo. Un gouvernement dirigé par le MSA du leader Jacques Opangault a été formé. Mais l'alliance entre le PPC et le MSA ne fait pas long feu. En , le frêle équilibre de la majorité s'effondre avec le transfuge de Paul YAMBO du PPC vers l'UDDIA. Ce dernier parti devient majoritaire et en profite pour former un nouveau gouvernement[7],[1]. La même année, le RDA prend ses distances avec le PPC et mise sur l'UDDIA de Youlou[7]. Après la rupture avec le RDA, le PPC s'allie avec le Parti du regroupement africain (PRA)[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Rémy Bazenguissa-Ganga, Les voies du politique au Congo : essai de sociologie politique, Paris, Karthala, , 472 p. (ISBN 978-2-86537-739-8, lire en ligne), p. 36, 38, 63, 87
  2. (en) Kevin Shillington, Encyclopedia of African History, New-York, Fitzroy Dearborn, , 300 p.
  3. Frederic Grah Mel, Felix Houphouët Boigny : Biographie, Paris, Maisonneuve et Larose, 484 p.
  4. Forence Bernault, Démocraties ambiguës en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Paris, Karthalla, , p. 78
  5. a et b Florence Bernault, Démocraties ambiguës en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Paris, KARTHALA Editions, , 423 p. (ISBN 978-2-86537-636-0, lire en ligne), p. 175
  6. (en) Marc Aicardi de Saint-Paul, Gabon : The Development of a Nation, Londres, Routledge, (lire en ligne), p. 30
  7. a b et c (en) Kidane Mengisteab, Cyril Daddieh et Cyril K. Daddieh, State Building and Democratization in Africa : Faith, Hope, and Realities, Greenwood Publishing GroupGreenwood Publishing Group, , 295 p. (lire en ligne), p. 163
  8. (en) Thompson, Virginia McLean et Richard Adloff, The Emerging States of French Equatorial Africa, Stanford, Calif: Stanford University Press, , 488 p. (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]