Parti de la Grande Roumanie — Wikipédia

Parti de la Grande Roumanie
(ro) Partidul România Mare
Image illustrative de l’article Parti de la Grande Roumanie
Logotype officiel.
Présentation
Président Victor Iovici (ro)[1]
Fondation
Siège 16 rue Vasile Lăscar, Bucarest, Roumanie
Fondateurs Corneliu Vadim Tudor
Eugen Barbu
Religion Église orthodoxe roumaine
Positionnement Centre gauche (minorité)[2]
Droite à extrême droite (majorité)[3],[4]
Idéologie Nationalisme roumain
Irrédentisme roumain
Populisme de droite
National-conservatisme
Euroscepticisme modéré[5]
Conservatisme social
Antisionisme[6]
Hungarophobie[7],[8]

Historiquement :
National-communisme (en) (avant 2000)

Affiliation nationale Bloc d'identité nationale en Europe
Adhérents 37 000 (estimation, 2014)[9]
Couleurs Jaune et bleu
Site web partidulromaniamare.ro
partidulromaniamare.com
Représentation
Conseillers locaux
31  /  39900
Corneliu Vadim Tudor pendant la campagne présidentielle de 2014.

Le Parti « Grande Roumanie » (en roumain : Partidul România Mare, abrégé en PRM) est un parti politique Nationaliste roumain, fondé en 1991 par Corneliu Vadim Tudor. Il est actuellement dirigé par Victor Iovici (ro).

Histoire[modifier | modifier le code]

Initialement, le PRM s’est placé à l’extrême droite de l'échiquier politique[10],[11],[12] en adoptant des positions ultra-nationalistes, xénophobes, homophobes et antisémites, et en promouvant l’idée d’une « Grande Roumanie » qui réunirait tous les territoires peuplés par des Roumains, y compris dans des pays voisins (Ukraine et Moldavie)[13]. Ultérieurement et officiellement, le parti a abandonné ces positions (reprises par deux autres partis : celui de Noua Dreaptă, la « Nouvelle Droite », et l’« AUR ») : à présent, il déclare être de « centre gauche » et « chrétien-démocrate ». Son programme est de type social-démocrate (économie de marché encadrée par l’État, protection des pauvres, défense des intérêts des artisans et petits commerçants) et les valeurs morales qu’il revendique sont conservatrices (travail, patrie, famille, respect des religions et des traditions populaires[14],[15]. Par ailleurs, le PRM mobilise un discours nationaliste et ethnocentriste, dénonçant et stigmatisant principalement les minorités roms, juives et hongroises, allant jusqu'à comparer les minorités à des verrues[16].

Corneliu Vadim Tudor, parfois surnommé le « Le Pen des Carpates », s’est présenté plusieurs fois aux présidentielles, arrivant deuxième en 2000 avec 28,34 % au 1er tour et 33,17 % au 2e tour. En 2004, il échoue au 1er tour avec 12,57 % ; il recueille 5,56 % en 2009. Après être devenue la deuxième formation politique en Roumanie, le PRM décline progressivement jusqu’à disparaître du Parlement en 2008. Vadim Tudor décède en 2015. Issus tous deux de la nomenklatura du régime communiste de Roumanie, Vadim Tudor et le sénateur Gheorghe Buzatu (professeur universitaire d’histoire, protochroniste et accusé par certains de négationnisme) ont joué, pour l’électorat modéré, le rôle d’« épouvantail extrémiste », permettant à Ion Iliescu du Parti social-démocrate d’être élu à une large majorité ; ce dernier leur a décerné en 2004, l’Ordre de l’Étoile roumaine pour leurs mérites culturels. Révulsé par cet acte, Elie Wiesel retourna à Iliescu cette distinction qu’il avait également reçue[17].

Depuis, Vadim Tudor semble avoir changé de convictions, adoptant la démocratie chrétienne. Après avoir été un membre influent du parti communiste roumain jusqu’en 1989 et après s’être affirmé « inébranlablement souverainiste » entre 1990 et 2003, il devient un fervent partisan de l’adhésion de la Roumanie à l’OTAN et à l’Union européenne ; après avoir été antisémite et négationniste, il fait son mea culpa et encourage la catharsis, le devoir de mémoire sur la Shoah en Roumanie et l’amitié entre Israël et la Roumanie (notamment par l’entremise de Nati Meir). Dans une lettre ouverte du , il écrit « j’avais tort d’avoir nié l’Holocauste en Roumanie, qui a été véridiquement perpétré entre 1941 et 1944 sous le régime d’Antonescu ». Lors des élections européennes de 2014, le PRM remporte 2,70 % des suffrages exprimés et ne peut conserver ses élus, un minimum de 5 % étant nécessaire pour cela. Le Parti populaire européen refuse d’inscrire le PRM dans ses rangs.

Idéologie et programme politique[modifier | modifier le code]

Carte d’une « Grande Roumanie » hypothétique résultant d’un regroupement entre la Roumanie et la Moldavie.

Voici les revendications actuelles de ce parti[18] :

L’hebdomadaire satirique Caţavencu estime que Vadim Tudor et Buzatu n’ont en fait aucune conviction sincère et font partie du plus grand parti de Roumanie, celui qui recueille 90 % des suffrages : le « Parti opportuniste », mais qu’en revanche, ils font partie de la « minorité de politiciens qui, pour réussir, engraissent le débat politique avec le fumier le plus nauséabond possible »[21].

Dirigeants[modifier | modifier le code]

Présidents[modifier | modifier le code]

Autres membres notables[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections parlementaires[modifier | modifier le code]

Résultats électoraux du Parti de la Grande Roumanie en 1996.
Résultats électoraux du Parti de la Grande Roumanie en 2000.
Année Chambre des députés Sénat Rang Gouvernement
Voix % Sièges Voix % Sièges
1992 422 136 3,90
16  /  341
421 042 3,86
6  /  143
6e Văcăroiu
1996 545 430 4,46
19  /  343
558 026 4,54
8  /  143
5e Opposition
2000 2 112 027 19,48
84  /  345
2 288 483 21,01
37  /  140
2e Opposition
2004 1 316 751 12,92
48  /  332
1 394 698 13,63
21  /  137
3e Opposition
2008 217 595 3,16
0  /  334
245 930 3,57
0  /  137
6e Extraparlementaire
2012 92 382 1,25
0  /  412
109 142 1,47
0  /  176
5e Extraparlementaire
2016 73 264 1,04
0  /  329
83 568 1,18
0  /  136
8e Extraparlementaire
2020 32 654 0,55
0  /  330
38 474 0,65
0  /  136
10e Extraparlementaire


Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Année Candidat 1er tour 2e tour
1996 Corneliu Vadim Tudor 4,7 % (5e)
2000 28,3 % (2e) 33,2 % (2e)
2004 12,6 % (3e)
2009 5,56 % (4e)
2014 3,68 % (7e)

Élections européennes[modifier | modifier le code]

Année Voix % Rang Sièges Tête de liste Groupe
2007 212 596 4,2 7e
0  /  35
Eugen Mihăescu
2009 419 094 8,7 5e
3  /  33
Corneliu Vadim Tudor NI
2014 150 484 2,7 8e
0  /  32

Élections dans les județe[modifier | modifier le code]

Année Voix % Conseillers Présidents
1996 345 815 4,04
68  /  1642
2000 540 801 6,61
133  /  1718
2004 732 935 8,10
129  /  1436
2  /  41
2008 313 666 3,75
15  /  1393
0  /  41
2012 194 137 2,00
0  /  1393
0  /  41
2016
0  /  41

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ro) « Partidul „România Mare” are o nouă conducere. Ce funcție ocupă fiica lui Vadim » [« PRM has elected a new president. »], b1.ro,‎ (lire en ligne)
  2. « Partidul România Mare (PRM) », sur votez.info (consulté le )
  3. (ro) « Strategiile PRM de maximizare a capitalului electoral (1996-2005) » (consulté le )
  4. (en) « The Ideological Institutionalization of the Romanian Party System » (consulté le )
  5. (ro) « PRM vrea să obţină 13% la viitoarele alegeri, la nivel naţional », Monitorulcj.ro,‎ (lire en ligne)
  6. « Vadim Tudor a cerut Senatului ca NATO sa fie scos in afara legii »
  7. « Kiss FM - Partidele care-ți arată că naționalismele de doi lei din România nu au apărut odată cu AUR »,
  8. « Vadim Tudor, atac violent la adresa ungurilor »
  9. (ro) « Câți membri au partidele din România. Ce partid a pierdut din adepți », sur stiripesurse.ro, (consulté le ).
  10. « Roumanie : l’extrême droite dépassée », sur liberation.fr, .
  11. (en) « Romania's far-right contender », sur bbc.co.uk, .
  12. (en) « Far-Right MPs Join Forces in EU Parliament: A Small Thorn in The EU's Side », sur spiegel.de, .
  13. Antonela Capelle-Pogacean et Nadège Ragaru, « La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie », Le courrier des pays de l'Est, no 1054,‎ , p. 44-51 (lire en ligne).
  14. [1]
  15. Jean-Michel de Waele, « L'émergence, l'organisation et les spécificités des partis politiques dans les pays candidats », dans Pouvoirs n° 106, pages 85 à 98, 2003/3.
  16. Benjamin Biard, « L’extrême droite en Europe centrale et orientale (2004-2019) », sur CRISP,
  17. Antonela Capelle-Pogăcean et Nadège Ragaru, « La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie » dans Le Courrier des pays de l'Est n° 1054, pages 44 à 51, 2006/2.
  18. (ro) Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata
  19. Michael Minkenberg, « A l’Est, l’obsession des frontières », sur Le Monde diplomatique,
  20. Observatoire des extrêmes « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  21. George Bonea, « Cât de normal e Marșul normalității? », Academia Cațavencu, 7 juin 2013.
  22. (ro) « Generalul Străinu conduce PRM ! », sur ziare.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]