Parti démocrate progressiste (Taïwan) — Wikipédia

Parti démocrate progressiste
(zh) 民主進步黨
Minjindang
Présentation
Président Lai Ching-te
Fondation
Secrétaire général Luo Wen-jia
Positionnement Centre gauche[1]
Idéologie Indépendantisme[2]
Social-libéralisme
Libéralisme
Anticommunisme
Affiliation nationale Coalition pan-verte
Affiliation internationale Conseil des libéraux et démocrates asiatiques (CLDA)[3]
Internationale libérale
Couleurs Vert
Site web www.dpp.org.tw/en/about
Représentation
Yuan législatif
51  /  113

Le Parti démocrate progressiste (PDP) ou Minjindang (民進黨 ou « Parti du peuple qui avance », DPP, en anglais, Democratic Progressive Party) est un parti politique taïwanais actuellement au pouvoir à Taïwan, ainsi qu'entre l'année 2000 et 2008.

Histoire[modifier | modifier le code]

Ancien logo du parti démocrate progressiste.

Fondé le , le PDP est le premier parti d'opposition autorisé à Taïwan après la fin de la loi martiale en 1987. Jusque-là, le pays était dirigé sans partage par le Kuomintang (KMT).

Le parti remporte l'élection présidentielle pour la première fois en 2000 avec Chen Shui-bian. Ce dernier reste à la tête du pays jusqu'en 2008. À cette date, de multiples accusations de corruption endommagent la réputation du parti et du président, au bénéfice du Kuomintang qui remporte l'élection présidentielle. Mais en 2016, le parti revient aux affaires à la suite de la victoire de Tsai Ing-wen. En 2020, Tsai Ing-wen est réélue présidente.

En , le PDP est largement battu lors des élections municipales et de comté, ne conservant que 5 comtés ou villes. Tsai Ing-wen démissionne de son poste de présidente du PDP après la défaite, la plus large de l'histoire du parti. Tsai avait choisi de faire porter les thématiques de campagne du PDP sur la lutte contre la Chine, qui intensifie sa pression militaire sur Taïwan, mais ces thèmes mobilisent peu les électeurs dans les élections locales et ne dépendent pas des compétences des villes et comtés[4].

Lors de l'élection présidentielle de 2024, le candidat du PDP Lai Ching-te, vice-président sortant, est élu avec 40,2 % des voix devant Hou Yu-ih (KMT, 33,4 %) et Ko Wen-je (Parti populaire taïwanais, 26,4 %)[5]. Si le résultat du scrutin est décrit comme un « triomphe » dans les médias, le candidat du PDP perd 17 points par rapport à l'élection de 2020. Lors des élections législatives organisées le même jour, le PDP perd 10 siège au Yuan ainsi que la majorité (le KMT obtient 52 sièges, le PDP 51 et le PPT 8)[6],[7].

Idéologie[modifier | modifier le code]

Relations avec la Chine[modifier | modifier le code]

Le PDP considère que Taïwan est un État indépendant et souverain. Il rejette de ce fait la politique d'une seule Chine promue par le Parti communiste chinois (PCC). Compte tenu des relations tendues avec la Chine qui considère que Taïwan est une de ses provinces, les progrès effectués par le PDP en termes d'indépendance ont été cependant très faibles. Ils consistent principalement en efforts diplomatiques qui sont le plus souvent contrés par la Chine. Parmi ceux-ci, on peut compter les efforts du PDP pour obtenir que Taïwan soit reconnu par l'ONU ; le changement de nom de « république de Chine » en « république de Taïwan » sur les documents officiels ; ou encore l'inscription du pays à l'Organisation des nations et des peuples non représentés.

En 2005, pour contrer toute déclaration officielle d'indépendance de la part du PDP au pouvoir, le PCC a voté une loi anti-sécession, alors que Taïwan est séparé de facto du continent depuis 1949 et que le gouvernement communiste chinois n'a jamais eu autorité sur Taïwan depuis l'instauration de la république populaire de Chine sur le continent.

La même année, une délégation du Kuomintang, parti historique de la république de Chine, rencontre en Chine des officiels du PCC pour la première fois depuis 1949. Historique, cette visite informelle n'a pas été approuvée par le gouvernement en place et a même été dénoncée par le président taïwanais, Chen Shui-bian (2000-2008), issu du Parti démocrate progressiste.

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Élections présidentielles[modifier | modifier le code]

Année Candidat Colistier Voix % Résultat
1996 Peng Ming-min Frank Hsieh 2 274 586 21,1 Non élus
2000 Chen Shui-bian Annette Lu 4 977 737 39,3 Élus
2004 Chen Shui-bian Annette Lu 6 446 900 50,1 Élus
2008 Frank Hsieh Su Tseng-chang 5 445 239 41,5 Non élus
2012 Tsai Ing-wen Su Jia-chyuan 6 093 578 45,6 Non élus
2016 Tsai Ing-wen Chen Chien-jen (Ind) 6 894 744 56,3 Élus
2020 Tsai Ing-wen William Lai 8 170 231 57,1 Élus
2024 William Lai Hsiao Bi-khim 5 586 019 40,5 Élus

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Année Voix % Sièges Gouvernement
1992 2 944 195 31,0
51  /  161
Opposition
1995 3 132 156 33,2
54  /  164
Opposition
1998 2 966 834 29,6
70  /  225
Opposition
2001 3 447 740 36,6
87  /  225
Gouvernement (minoritaire)
2004 3 471 429 37,9
89  /  225
Gouvernement (minoritaire)
2008 3 775 352 38,2
27  /  113
Opposition
2012 4 556 526 34,6
40  /  113
Opposition
2016 5 370 953 44,06
68  /  113
Gouvernement
2020 4 811 241 33,98
61  /  113
Gouvernement
2024 4 981 060 36,16
51  /  113
Gouvernement (minoritaire)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Dongtao Qi, « Globalization, Social Justice Issues, Political and Economic Nationalism in Taiwan: An Explanation of the Limited Resurgence of the DPP during 2008–2012 », The China Quarterly, vol. 216,‎ , p. 1018–1044 (ISSN 0305-7410 et 1468-2648, DOI 10.1017/S0305741013001124, lire en ligne, consulté le )
  2. « A Taïwan, la candidate indépendantiste remporte largement la présidentielle », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  3. « List of members », cald.org (consulté le )
  4. (en) Ben Blanchard et Yimou Lee, « Attention turns to presidential poll after Taiwan ruling party thrashing », Reuters,
  5. « Taïwan: le candidat décrié par la Chine, Lai Ching-te, remporte l'élection présidentielle », Radio France internationale,
  6. Harold Thibault, « Lai Ching-te élu président de Taïwan pour des années houleuses face à la Chine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Jérémy André, « À Taïwan, victoire de Lai Ching-te, l’orphelin devenu président », Le Point,

Liens externes[modifier | modifier le code]