Parlement de Flandres — Wikipédia

Parlement de Flandres
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Le parlement de Flandre à Douai, installé dans l'ancien refuge de l'abbaye de Marchiennes, aujourd'hui Palais de justice de Douai.
Carte de l'organisation
Territoire où le parlement de Flandres est la première cour d'appel en 1789.
Situation
Création
Type Parlement
Siège Tournai (1668)
Cambrai (1709)
Douai (1713)
Langue Français
Organisation

Le parlement de Flandres ou de Flandre, créé en 1668, était le douzième parlement créé dans le royaume de France. Ce parlement avait des pouvoirs de justice et jugeait en appel.

Histoire[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative à Tournai.

Le ressort[1] du conseil souverain de Tournai[2], établi en , puis du parlement de Tournai[3], érigé en et transféré à Cambrai en 1709[4], et enfin du parlement de Flandre transféré à Douai[5], a connu de nombreuses vicissitudes. Ces changements sont liés directement aux guerres menées au cours du XVIIe et du XVIIIe siècles le long de la frontière septentrionale[6]. Dès lors, selon l’avancée ou le recul des troupes du roi de France le long de cette frontière et des traités passés pour la fixer[7], les justiciables, établis le long de celle-ci, ressortissaient ou non de la cour souveraine ou du parlement de Flandre.

En 1678 les villes de Le Quesnoy, Avesnes, Philippeville, Mariembourg et Landrecies, qui étaient du ressort du parlement de Metz, furent attribués par édit au conseil souverain de Tournai.
Par un autre édit de mars 1679, le roi attribua encore au conseil de Tournai les acquisitions du traité de Nimègue, soit ;

À sa création le ressort du parlement comprenait les conquêtes de la campagne de 1667.

Tournai ayant été prise par les puissances coalisées contre la France en 1709 (guerre de Succession d'Espagne), le parlement fut transféré à Cambrai. Les parlementaires auraient préféré Lille, mais le roi les pria de choisir entre Douai et Cambrai. Dans leur plaidoyer ils firent valoir, entre autres arguments, la situation plus centrale de Douai dans le ressort ainsi que « l'air trop subtil de Cambrai qui mine la santé de la plupart des officiers et de leurs familles », et obtinrent l'installation définitive à Douai en 1713.

Un des privilèges particuliers de ce parlement était que l'on ne pouvait se pourvoir en cassation contre ses arrêts, mais, suivant l'usage du pays, demander la révision du procès.

Douai est aujourd'hui encore le siège de la cour d'appel des départements du Nord et du Pas-de-Calais.

Archives[modifier | modifier le code]

Le fonds d'archives de ce parlement ont été conservées à la Gouvernance de Douai, puis transférées aux archives départementales du Nord (Lille)

Magistrats[8],[9][modifier | modifier le code]

Premiers présidents[modifier | modifier le code]

Procureurs généraux du roi[modifier | modifier le code]

  • 1668 : Robert de Flines
  • 1671 : Pierre de Bray
  • 1674 : Jean de La Hamayde
  • 1688 : Jacques-Martin de Pollinchove
  • 1691 : Ladislas de Baralle
  • 1714 : Gilles-Paul Vernimmen
  • 1741 : Eugène-Roland-Joseph Blondel d'Aubers
  • 1757 : Louis-Joseph-Dominique de Calonne, père
  • 1759 : Charles-Alexandre de Calonne, fils
  • 1765 : Jacques-Joseph de Francqueville d'Abancourt
  • 1777 : Charles-François de Castéele
  • 1785 : Albert-Marie-Auguste Bruneau de Beaumetz

Avocats généraux du roi[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Sur les fluctuations du ressort de la cour souveraine et du parlement de Tournai, voir également J. LORGNIER, « Cour souveraine et parlement de Tournai, pièces maîtresses de l’ordre judiciaire français dans les anciens Pays-Bas », dans J. POUMAREDE et J. THOMAS, Les parlements de province, pouvoirs, justice et société du XVe au XVIIIe siècle, Toulouse, Framespa, 1996, p. 141-164.
  2. SIX et PLOUVAIN, Recueil des Édits..., op. cit., t. 1, p. 1 à 4, édit d’avril 1668 portant établissement du conseil souverain de Tournai, conformément aux capitulations.
  3. Idem, t. 1, p. 677 et 678, lettres patentes en forme d’édit de février 1686 qui donne au conseil souverain de Tournai le titre de parlement.
  4. Id., t. 4, p. 25 et 26, ordonnance du 20 août 1709 pour la translation du parlement de Flandre en la ville de Cambrai. Voir également pour cette période cambrésienne, J.-J. Taisnes, « Cambrai, éphémère capitale judiciaire de Flandres », dans Études cambrésiennes, no 12, juin 1989, p. 3-20.
  5. SIX et PLOUVAIN, Recueil des Édits..., op. cit., t. 4, p. 178-183, édit de décembre 1713 portant établissement du parlement de Flandre en la ville de Douai.
  6. BUFQUIN, Le parlement de Flandres, la cour d’appel de Douai, le barreau, opuscule édité pour le 250e anniversaire de la cour, p. 11.
  7. Pour une vue complète de la question, voir N. GIRARD D’ALBISSIN, Genèse de la frontière franco-belge : les variations des limites septentrionales de la France de 1659 à 1789, Paris, A. et J. Picard, 1970.
  8. Pierre-Antoine-Samuel-Joseph Plouvain, Souvenirs à l'usage des habitans de Douai, ou notes pour servir à l'histoire de cette ville, jusques et inclus l'année 1821, 1822
  9. Pierre Antoine Samuel Joseph Plouvain, Notes historiques relatives aux offices et aux officiers de la Cour de Parlement de Flandres, 1809
  10. A la recherche de son juge dans le ressort du parlement de Flandre (halshs.archives-ouvertes.fr)