Panyembrama — Wikipédia

Panyembrama est une forme de danse balinaise laïque chorégraphiée par I Wayan Berata et représentée pour la première fois en 1971. Comprenant des mouvements de danse sacrée, elle est destinée à être représentée devant des touristes.

Histoire[modifier | modifier le code]

La danse payembrama naît du besoin de montrer aux touristes une danse proche des danses sacrées : ces dernières ne peuvent être effectuées devant des touristes sans compromission de leur caractère sacré. Une controverse à ce sujet a lieu dans les années 1960. Réalisée hors des temples, elle a l'avantage de permettre de danser devant des touristes tout en maintenant le sacré des autres danses. La danse oleg tamulilingan se trouve dans la même situation : il s'agit de représenter cet art devant un public non Balinais, et notamment occidental [1] [2] [3].

I Wayan Beratha, chorégraphe du Conservatoire Karawitan (indonésien : Konservatori Karawitan) connaît la danse traditionnelle balinaise. Son organisation le charge de créer une nouvelle danse profane [4]. Pour créer ce qui allait devenir le panyembrama, Beratha s'inspire du legong, du condong et du pendet, danses traditionnelles [2] [5] [6]. Cette base, dans la danse traditionnelle, conduit à la classification du panyembrama comme une forme de danse classique par le critique d'art AM Hermin Kusmayati [7].

La danse Panyembrama est représentée pour la première fois au Pandan Festival[5]. Cette forme de danse s'enseigne dans les écoles de danse balinaises [6] et peut se pratiquer dans les temples lors de cérémonies religieuses, comme une danse de bienvenue pour les dieux[4] [8].

Performance[modifier | modifier le code]

Une danseuse de panyembrama avec son plat de fleurs

Le nom panyembrama, du mot balinais sambrama, signifie "bienvenue" : il s'agit d'une danse d'accueil [9]. Lors de longs évènements, cette danse est exécutée avant le legong rendu laïc [7].

Les danseuses, toujours de jeunes femmes, montent sur scène avec un plat en métal (généralement en argent ou en aluminium) contenant de l'encens et des fleurs [7]. Elles sont plusieurs à réaliser cette danse, et portent des vêtements superposés, décorés d'un motif doré appelé prada . Elles portent le kamben (sarong), ainsi qu'un tissu étroitement enveloppé qui les couvre de la poitrine à la taille. Sur la tête, elles portent des coiffes dorées et des fleurs de frangipanier [10].

Pour ouvrir la danse panyembrama, les interprètes s'agenouillent, comme pour prier[10]. Des mouvements de bienvenue aux invités sont effectués[9], accompagnés de gamelan. Leurs mouvements sont lents, accentuant les courbes du corps des danseuses [10]. À la fin de la représentation, les danseuses tournent en rond, se lançant des fleurs parfumées les unes aux autres et au public[9] [10]. Contrairement à d'autres danses balinaises, le panyembrama n'est pas destiné à transmettre une histoire [10].

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Barker, Putra et Wiranatha 2006, p. 218.
  2. a et b Laskewicz 2003b, p. 31.
  3. Picard 2006, p. 216.
  4. a et b Picard 2006, p. 230.
  5. a et b Tanjung 2012.
  6. a et b Heimarck 2003, p. 179.
  7. a b et c Kusmayati 1992.
  8. Suardana 2012, p. 16.
  9. a b et c Laskewicz 2003a, p. 59.
  10. a b c d et e Suardana 2012, p. 17.

Ouvrages cités[modifier | modifier le code]

  • Tanuja Barker, Melanie K Smith et Agung Wiranatha, Cultural Tourism in a Changing World, vol. 7, New York, Channel View Publications, coll. « Tourism and cultural change », , 215–24 p. (ISBN 978-1-84541-044-5), « Authenticity and Commodification of Balinese Dance Performances Tanuja Barker, Darma Putra & Agung. Wiranatha »
  • Zachar Laskewicz, « From the Hideous to the Sublime: Olfactory Processes, Performance Texts, and the Sensory Episteme », Performance Research, vol. 31, no 8,‎ 2003a, p. 55–65 (ISSN 1469-9990, lire en ligne)
  • Zachar Laskewicz, Music as Episteme, Text, Sign and Tool: Comparative Approaches to Musicality as Performance, Seattle, Saru, 2003b (ISBN 978-0-935086-35-5, lire en ligne)
  • Brita Renee Heimarck, Balinese Discourses on Music and Modernization: Village Voices and Urban Views, vol. 5, New York, Routledge, coll. « Current research in ethnomusicology », (ISBN 978-0-415-94208-9)
  • (id) A.M. Hermin Kusmayati, Pengantar Apresiasi Seni [« Introduction to Art Appreciation »], Jakarta, Balai Pustaka, (OCLC 29591251), « Tari Daerah »
  • Michel Picard, Bali: Pariwisata Budaya dan Budaya Pariwisata [« Bali: Culture Tourism and Tourism Culture »], Jakarta, Kepustakaan Populer Gramedia, (ISBN 978-979-9100-58-0, lire en ligne)
  • Kartika D Suardana, Dances of Bali, Kuta, Now! Bali, (ISBN 978-602-97971-1-4, lire en ligne)
  • Intan Tanjung, « Stories within dances », The Jakarta Post,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )