Panhellénisme — Wikipédia

Le panhellénisme est une doctrine politique qui vise à réunir tous les Grecs au sein d'un même ensemble politique.

Concept[modifier | modifier le code]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Le courant du panhellénisme tire principalement son origine des guerres médiques, au cours desquelles les Grecs des différentes cités-États s'allient pour lutter contre l'empire perse[1]. Isocrate considère le panhellénisme comme la seule voie vers la paix entre les Grecs. Platon soutient lui-même dans la République que les guerres entre Grecs sont fratricides[2].

En réalité, les grandes cités-États jugent souvent que l'alliance des Grecs doit se réaliser sous leur propre bannière. Ainsi du panhellénisme soutenu par Athènes au Ve siècle av. J.-C.[3] Nicole Loraux écrit par exemple que « il est de l'essence même du panhellénisme de chercher à greffer l'union des Grecs sur l'hégémonie d'une cité »[4].

Le panhellénisme sous-tend souvent une conception aristocratique en soutenant l'alliance des meilleures cités grecques[pas clair],[5].

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

À l'époque moderne et contemporaine, le panhellénisme se confond avec la Grande Idée[réf. nécessaire], une théorie soutenue par le nationalisme grec du XIXe siècle visant à réunir tous les Grecs dans un État-nation unique qui aurait pour capitale Constantinople. Mais cette théorie s'est heurtée au panturquisme, et ces deux conceptions se sont révélées incompatibles, puisque toutes deux prétendent à la possession du même sol[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nicole Loraux, « "Marathon" ou l'histoire idéologique. À propos des paragraphes 20 à 26 de l'oraison funèbre en l'honneur des soldats qui allèrent au secours des Corinthiens (attribuée à Lysias) », Revue des Études Anciennes, vol. 75, nos 1-2,‎ , p. 13-42 (v. p. 15; 17; 27) (lire en ligne)
  2. Claude Mossé, Les Grecs inventent la politique, Bruxelles, Complexe, , 157 p. (ISBN 978-2-870-27996-0, lire en ligne)
  3. Edmond Lévy, La Grèce au Ve siècle. De Clisthène à Socrate, Paris, Seuil, coll. « Points », (ISBN 978-2-7578-4495-3, lire en ligne)
  4. Nicole Loraux, L’invention d’Athènes: Histoire de l’oraison funèbre dans la »cité classique«, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, (ISBN 978-3-11-081408-8, lire en ligne)
  5. Vincent Azoulay, Xénophon et les grâces du pouvoir: De la charis au charisme, Paris, Éditions de la Sorbonne, (1re éd. 2004), 502 p. (ISBN 979-1-035-10199-2, lire en ligne), v. § 16
  6. Melvüt Bozdemir, La marche turque vers l'Europe, Paris, Karthala, , 296 p. (ISBN 978-2-845-86587-7, lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]