Arapaima gigas — Wikipédia

Arapaïma, Pirarucu, Paiche

Arapaima gigas
Description de cette image, également commentée ci-après
Arapaima gigas
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Actinopterygii
Sous-classe Neopterygii
Infra-classe Teleostei
Super-ordre Osteoglossomorpha
Ordre Osteoglossiformes
Sous-ordre Osteoglossoidei
Famille Osteoglossidae
Sous-famille Heterotidinae

Genre

Arapaima
Müller, 1843

Espèce

Arapaima gigas
(Schinz, 1822)

Synonymes

  • Arapaema gigas (Schinz, 1822)[1]
  • Arapaima gigas (Cuvier, 1822)[2]
  • Sudis gigas Cuvier, 1829[1]
  • Sudis gigas Schinz (ex Cuvier), 1822[3]
  • Sudis gigas Schinz, 1822[4]
  • Sudis pirarucu Spix & Agassiz, 1829[1]
  • Vastres agassizii Valenciennes, 1847[1]
  • Vastres arapaima Valenciennes, 1847[1]
  • Vastres cuvieri Valenciennes, 1847[1]
  • Vastres mapae Valenciennes, 1847[1]

Statut de conservation UICN

DD  : Données insuffisantes

Statut CITES

Sur l'annexe II de la CITES Annexe II , Rév. du 01/07/1975

Arapaima gigas, communément appelé Arapaïma, Pirarucu ou Paiche, est une espèce de poissons d'eau douce de la famille des Osteoglossidés, vivant en Amazonie. C'est le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Sud et c'est un des 10 plus gros poissons d'eau douce de la planète actuellement[5].

Dénominations[modifier | modifier le code]

En Guyane française on l'appelle localement : pilauluku[9], tchouri[9], kihiuri[9], bodeco[9]...

Description[modifier | modifier le code]

Arapaima gigas est le plus gros poisson d'eau douce d'Amérique du Sud. Avec une taille maximale pouvant atteindre 4,5 m pour un poids de 250 à 300 kg, il fait également partie des plus gros poissons d'eau douce du monde. Il est notamment connu pour être l'un des rares animaux à opposer une parfaite résistance aux morsures des piranhas grâce à un véritable gilet pare-dents.

C'est un physostome : sa vessie natatoire communique avec l'œsophage, ce qui le rapproche des cyprinidés et des salmonidés. Sa bouche, énorme, est garnie de petites dents pointues et s'ouvre très largement en créant un tourbillon à la surface de l'eau quand l'arapaima monte « gober » une proie. L'arapaima a une langue « osseuse » équipée d'un ensemble de dents que certains peuples indigènes utilisent pour poncer. Il possède plusieurs rangées de dents en haut et en bas de sa mâchoire. Son dos très large est effilé vers la queue et porte une nageoire dorsale rejetée très en arrière[12].

Écologie[modifier | modifier le code]

Alimentation[modifier | modifier le code]

Le régime alimentaire de l'Arapaïma se compose de poissons, de crustacés et d'autres petits animaux. Ce poisson a une respiration aérienne obligatoire, il vient respirer en surface en utilisant sa vessie natatoire riche en vaisseaux sanguins, un avantage pour capter l'oxygène souvent rare dans les rivières de l'Amazonie. Ce poisson est donc en mesure de survivre dans les eaux où l'oxygène dissous est aussi faible que 0,5 ppm. L'Arapaima peut rester sous l'eau durant vingt minutes sans prendre de respiration à la surface[13].

Reproduction[modifier | modifier le code]

En raison de l'étendue géographique de l'Arapaïma, son cycle de vie est grandement affecté par les inondations saisonnières. L'Arapaima pond ses œufs au cours des mois de février, mars et avril lorsque le niveau d'eau est faible ou au début à la hausse. Ils construisent un nid d'environ 50 cm de large et 15 cm de profondeur, généralement dans des zones sableuses. Les œufs éclosent environ 24 heures après la fécondation et les alevins ont la saison des crues pour se développer, du mois de mai au mois d'août. Par conséquent, le frai annuel est saisonnier, mais la même femelle peut se reproduire plusieurs fois au cours de la saison. L'Arapaima mâle contrairement à son parent, Osteoglossum spp., n'est pas incubateur buccal, les jeunes pourraient se réfugier dans la bouche du père en cas de danger grave pendant les premiers jours de leur vie, ensuite ils restent en groupe compact sous la surveillance constante des deux parents qui nagent en permanence en dessous d'eux. Ce travail de garde rapprochée semble être la tâche principale du mâle pendant plus d'un mois. La femelle Arapaima aide à protéger également le nuage d'alevins en intimidant les prédateurs.

Répartition et habitat[modifier | modifier le code]

L'arapaima est originaire des rivières d'Amazonie, en Amérique du Sud. Il a également été introduit pour la pêche en Thaïlande et en Malaisie. La pêche de cette espèce en Thaïlande peut se faire dans plusieurs lacs, où l'on voit souvent des spécimens de plus de 150 kg.

Étymologie et dénominations[modifier | modifier le code]

Le nom Pirarucu vient d'une langue indienne d'Amazonie, dans laquelle ce mot signifie « poisson rouge ».

L'Arapaïma et l'Homme[modifier | modifier le code]

Préparation du paiche salé au Pérou
Détail des écailles dorsales très résistantes, même aux piranhas.

Il fait l'objet d'une pêche intensive car sa chair (légèrement sucrée et aux arêtes peu nombreuses) est recherchée. Il est servi même en période de fermeture dans tous les restaurants du bassin amazonien.

L'élevage permettra peut-être d'enrayer la disparition de l'espèce : sa croissance est rapide (10 kg/an) et peu coûteuse (4 €/kg). Sur le plan halieutique : comme la carpe et le saumon, l'arapaïma se défend vigoureusement lorsqu’il est pêché à la canne mais il survit mal à une remise à l’eau.

D'autre part, les écailles de l'arapaïma suscitent l'intérêt de nombreux chercheurs en raison de leur résistance ; on envisage actuellement d'élaborer des matériaux biomimétiques inspirés de ces écailles (pour faire des protections par exemple), qui font de l'arapaïma l'une des seules espèces animales à ne pas redouter une attaque de piranhas[14].

Dans les années 1990, dans le bassin amazonien, cette espèce a d'abord suivi la même courbe de déclin que les autres poissons géants dans le monde[15]. Menacé d'extinction au Brésil, l'arapaïma (pirarucu) est inventorié[16] dans la base de données de l'Arche du goût. Alors que, introduit à partir du Pérou par accident vers 1975, l'arapaïma (paiche) se développe rapidement dans l'Amazonie bolivienne[17],[18].

Un arrangement légal, durable et communautaire, national et fédéral a été mis au point par l’Institut brésilien pour le développement durable Mamirauá[19] créé en 1999 sous l'égide du ministère des Sciences, de la Technologie, de l'innovation et des Communications. Cette stratégie de gestion se base sur des évaluations périodiques des stocks, qui font réviser tant que de besoin les quotas de pêche gouvernementaux[20]. Ces mesures ont été efficaces, permettant une augmentation des populations arapaima dans une zone protégée de l’Amazonie péruvienne[21] : là où cet accord est appliqué en Amazonie brésilienne, les populations d’arapaima sauvages ont aussi commencé à se reconstituer (augmentation de 425% localement[22]). Par exemple dans la réserve de Mamirauá, ces accords passés avec les populations locales ont permis d'augmenter significativement les populations d'arapaïma[23]. Un article de l'AFP fait état de 190.523 individus en 2018 contre 2.507 en 1999[24].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g BioLib, consulté le 13 mai 2018
  2. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 13 mai 2018
  3. UICN, consulté le 13 mai 2018
  4. World Register of Marine Species, consulté le 13 mai 2018
  5. (en) WWF, « River of Giants : Giant Fish of the Mekong » [PDF], sur assets.worldwildlife.org, , p. 3
  6. a b c et d FishBase, consulté le 13 mai 2018
  7. a b c et d Nom en français d'après Dictionary of Common (Vernacular) Names sur Nomen. [lire en ligne]
  8. a b et c Meyer C., ed. sc., 2015, Dictionnaire des Sciences Animales. [lire en ligne]. Montpellier, France, Cirad. [12/05/2015].
  9. a b c d et e Nom en français d'après l'Inventaire National du Patrimoine Naturel, sur le site Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)
  10. a et b Nom en français d'après l'UICN sur le site de la liste rouge de l'UICN
  11. Nom en français d’après Termium plus, la banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada
  12. Larousse I/VI, p.303
  13. Monstre en eau douce, Canal Évasion [1].
  14. « Ce poisson en armure qui tient tête aux piranhas », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Fengzhi He, Christiane Zarfl, Vanessa Bremerich et Jonathan N. W. David, « The global decline of freshwater megafauna », Global Change Biology, vol. 25, no 11,‎ , p. 3883–3892 (ISSN 1354-1013 et 1365-2486, DOI 10.1111/gcb.14753, lire en ligne, consulté le )
  16. (en-US) « Pirarucu - Arca del Gusto », sur Slow Food Foundation (consulté le )
  17. Michael Snyder, « Un poisson qui change la vie », Courrier international, no 1445,‎ 12-18 juillet 2018, p. 23.
  18. Claudia Coca Méndez, Gabriela Rico López, Fernando M. Carvajal Vallejos, Roxana Salas Peredo, John Matia Wojciechowski, Paul A. Van Damme, La cadena de valor del pescado en el Norte Amazónico de Bolivia : contribución de especies nativas y de una especie introducida (el paiche-Arapaima gigas), La Paz : Programa de Investigación Estratégica en Bolivia (PIEB), (ISBN 978-99954-57-49-5, lire en ligne)
  19. (pt-BR) W5 Publicidade, « Instituto Mamirauá - Conservação na Amazônia », sur Instituto de Desenvolvimento Sustentável Mamirauá (consulté le )
  20. João Vitor Campos-Silva (2019) Giant fish bucks population decline ; Nature ; 01 octobre 2019 |URL:https://www.nature.com/articles/d41586-019-02926-5
  21. « COMFauna.org », sur comfauna.org (consulté le )
  22. JV Campos-Silva et al. Freshwater Biol. 64, 1255– 1264; 2019
  23. (pt-BR) W5 Publicidade, « Programa de Manejo de Pesca », sur Instituto de Desenvolvimento Sustentável Mamirauá (consulté le )
  24. « La survie miraculeuse du pirarucu, poisson géant d'Amazonie », sur TV5MONDE, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Bases de référence[modifier | modifier le code]

Autres liens externes[modifier | modifier le code]