Pévèle — Wikipédia

Pays de Pévèle
Subdivision administrative Hauts-de-France
Subdivision administrative Nord
Villes principales Orchies, Saint-Amand-les-Eaux, Templeuve, Cysoing
Coordonnées 50° 32′ 00″ nord, 3° 10′ 00″ est
Communes 55 communes
Régions naturelles
voisines
Gohelle, Weppes,
Plaine de la Scarpe,
Mélantois

Image illustrative de l’article Pévèle
Localisation

La Pévèle est une région naturelle[1] qui se caractérise par des reliefs doux (avec notamment la colline de Mons-en-Pévèle), développés principalement dans l'argile yprésienne, avec recouvrements lœssiques épars. La Pévèle tirerait son nom du latin pavula qui signifie pâture.

Cette région est arrosée par la Marque, qui la traverse du sud-ouest au nord-est. Son altitude moyenne est de 30 m et le point culminant est la colline qui domine à 107 m, au nord-ouest qui porte son nom. Elle forme le toit des eaux entre la Scarpe au sud et la Lys, par la Marcq, au nord. En 1946, la Pévèle a donné son nom à une région agricole (n° 59/207) entièrement contenue dans le département du Nord.

Histoire[modifier | modifier le code]

Pagi réunis pour former le marquisat de Flandre.

À l'origine, la Pévèle est un pagus de la civitas des Ménapiens (Pabula). Il était limité par la Marque à l'ouest, la Scarpe au sud, l'Elnon et le pagus Tornacensis à l'est. Les localités citées dans ce pagus sont : Elno (Saint-Amand), Saméon, Beuvry, Marchiennes (toutes quatre furent plus tard annexées à l'Ostrevent), Flines, Espain, Orchies, Landas, Bouvines, Gruson, Cysoing (peut-être anciennement ces trois paroisses appartenaient-elles au Tournaisis), Coutiches, Mons-en-Pévèle, Raismes. La Pévèle était comprise dans le doyenné de Lille[2].

C'est l'un des quartiers[3] de l'ancienne châtellenie de Lille, au même titre que le Ferrain, le Mélantois, le Carembault et les Weppes.

Cette région fut le théâtre de nombreuses guerres durant le Moyen Âge :

Hippolyte-Romain Duthillœul, dans « Douai et Lille au XIIIe siècle », publié en 1850, rapporte que Pévèle se prononce pève et que les habitants s'appellent les Pavelains[4]. Néanmoins, aujourd'hui l'adjectif Pévélois semble l'avoir emporté sur Pavelain.

Le territoire[modifier | modifier le code]

Les communes[modifier | modifier le code]

Le Bulletin de la Société d'Etudes de la Province de Cambrai, tome 6 année 1904, page 183 de l'article La Châtellenie de Lille rédigé par le chanoine Théodore Leuridan donne ceci qui est tout autre :

La Pévèle, le pagus Pabulensis, Pabula, dont la tête était Orchies, s'étendait originairement jusqu'à la Scarpe, qui le séparait de l'Ostrevant, et jusque St Amand. Orchies devint à son tour le siège de la châtellenie. Le quartier qui représente la Pévele dans l'arrondissement de Lille, avait pour limites au nord le Ferrain, à l'est le Tournaisis, au midi l’arrondissement de Douai, à l'ouest la Marque, qui le sépare du Mélantois et du Carembaut. On y compte 25 communautés. Cysoing en était le chef-lieu :

1. Attiches 2. Bachy 3. Bersée 4. Bourghelles 5. Bouvines 6. Camphin-en-Pévele 7 Cappelle 8. Chéreng 9. Cobrieux 10. Cysoing 11. Ennevelin 12. Genech 13. Gruson 14. Louvil 15. Mérignies 16. Moncheaux...17. Mons-en-Pévele 18. Mouchin 19. Ostricourt 20. Pont-à-Marcq 21. Templeuve 22. Thumeries 23 Tourmignies 24. Wahagnies 25 Wannehain

Le pays est foncièrement rural mais ouvert aux nouveautés et aux techniques de pointe. On y trouve en quantité du maïs, des pommes de terre, des fraises, des endives ou encore des betteraves à sucre. Les céréales sont cultivées, en particulier pour l’alimentation du bétail et l’orge de brasserie. En Pévèle, on retrouve aussi de nombreuses industries familiales comme la dynastie Béghin à Thumeries (sucre), les Leroux à Orchies (chicorée), les Desprez à Bersée et Cappelle (semences).

Le terroir[modifier | modifier le code]

L'agriculture[modifier | modifier le code]

Si la région Nord-Pas-de-Calais est connue pour être l’une des régions les plus industrielles de France, elle est moins connue pour en être également l’une des plus agricoles. En effet, le Nord-Pas-de-Calais est situé au 4e rang national, quant à la Métropole Lilloise, elle est l’agglomération la plus agricole de France. La Pévèle fait partie des fleurons de l’agriculture de l’arrondissement.

Produits locaux[modifier | modifier le code]

Cette région fut le berceau du « chicon » (mot désignant l'endive) en France, introduit depuis la Belgique toute proche. L’endive continue de se cultiver en Pévèle avec des méthodes qui ont considérablement évolué, passant de la culture traditionnelle à la production automatisée en salles de forçage. La chicorée (cousine de l’endive) est également l’une des productions phares du territoire, comme l'usine Leroux à Orchies. Pour élargir leurs débouchés et développer une alternative aux productions plus traditionnelles, certains agriculteurs se sont diversifiés dans les cultures maraîchères, notamment la production de fraises. L’élevage laitier, jadis florissant en Pévèle, est aujourd’hui en forte régression. Les débouchés de ces productions locales sont assurés, soit par la vente directe qui se développe fortement sur le territoire, soit par des coopératives agricoles qui fonctionnent comme des grossistes (stockage, conditionnement des productions et revente), tel le marché de Phalempin (spécialisé notamment dans l’endive).

La Marque[modifier | modifier le code]

À une altitude de 50 mètres, sur la commune de Mons-en-Pévèle, prend sa source une rivière : la Marque. Serpentant au cœur du territoire, elle fait l’objet de beaucoup d’attentions. En effet, s’il fait bon se promener le long de ses rives, la Marque peut parfois se révéler redoutable en cas de fortes pluies. De sa source, la Marque parcourt 31 km en secteur rural.

Sur le territoire, la rivière traverse les communes de Tourmignies, Mérignies, Avelin, Ennevelin, Templeuve, Louvil et Cysoing. Arrivée à l’altitude de 20 mètres, au port du dragon, à Wasquehal, elle est canalisée sur 6 km avant de se jeter dans la Deûle, à Marquette. En plus des eaux qui ruissellent sur les pentes de Mons-en-Pévèle, la Marque est alimentée par une multitude d’affluents (ruisseaux et courants), voire par de simples fossés surcreusés artificiellement. La rivière s’étend sur un secteur assez plat, avec une pente moyenne d'un mètre pour 1 km de parcours, ce qui explique la présence de marais et de zones humides, particulièrement entre Ennevelin et Bouvines.

Culture et patrimoine[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Depuis 1972, la Société historique du Pays de Pévèle publie une revue semestrielle intitulée Pays de Pévèle. Elle édite d'autre part des ouvrages sur le patrimoine historique, culturel et naturel de la région.

Monuments remarquables[modifier | modifier le code]

La Pévèle recèle de nombreux monuments remarquables. Certains bénéficient d'un classement ou d'une protection particulière au titre des Monuments Historiques.

Les Géants[modifier | modifier le code]

Tradition bien ancrée en Flandre, les Géants existent aussi dans la Pévèle. En effet, les communes d'Attiches, Bachy, Cappelle en Pévèle, Cysoing, Moncheaux, Mouchin et Wannehain comptent 13 Géants.

Les histoires et légendes de géants pullulent, comme celles d'Eleyne et Gauthier d'Attiches, d'Antoine de Baissy de Bachy, d'Hippolyte-Hyacinthe de Mouchin, d'Habert de Cappelle-en-Pévèle, Ennevelin et Templeuve, d'Hellin II et Pétronille, de Bacchus et Mouquil' de Cysoing et de Gérard et Gilette de Wannehain. Un autre géant, plus particulier celui-ci – c'est un poireau géant –, appartient à la commune de Moncheaux. Le dernier géant en date, baptisé à Cappelle-en-Pévèle en , se nomme Eoline.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Derville, Histoire et géographie administrative de la Pévèle et des régions voisines de 850 à 1150 (lire en ligne)
  2. Léon Vanderkindere, La Formation territoriale des principautés belges au Moyen Âge, vol. I, Bruxelles, H. Lamertin, (réimpr. 1981) (lire en ligne), p. 282
  3. Équivalent du terme Pays.
  4. Hippolyte-Romain Duthillœul, Douai et Lille au XIIIe siècle, (Livre numérique Google), Adam D'Aubers, 1850.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Véronique Baud, Le sud de la Pévèle : architectures de la campagne habitée, Parcours du patrimoine, 2009.
  • Henri Delerive, Parler picard en Pévèle transfrontalière, Société historique du Pays de Pévèle, 2007.
  • Bruno Fourot (dir.), Fermes de Pévèle-Histoire et patrimoine, Société historique du Pays de Pévèle, 2016.
  • Ouvrage collectif, Les châteaux de la Pévèle française et belge, avant 1789, Société historique du Pays de Pévèle, 2009.
  • Alain Plateaux, Les églises de la Pévèle française, éd. Mardaga Pierre, 1995.
  • Patrice Rossez, Pays de Pévèle : communauté de communes, Nouvelles éditions Sutton, coll. « Mémoire en images », 2010.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]