Otage — Wikipédia

Des membres de la police d'intervention (SWAT) et de la Police nationale philippine (PNP) prennent position dans l'une des entrées d'un centre commercial lors d'une  prise d'otages dans la ville de San Juan

Un otage est une personne retenue prisonnière par un preneur d'otage, et dont la vie sauve et la libération dépendent d'une exigence à remplir par une tierce partie. Les armées en guerre ont souvent, par le passé, recouru à cette pratique en territoire ennemi pour assurer la sécurité de leurs troupes ou réprimer des actes hostiles. Ce fut notamment le cas durant les deux Guerres mondiales.

Quand le motif est apolitique et ne vise qu'à l'obtention d'une rançon, on parle d'enlèvement, de kidnapping ou de rapt. Dans d'autres cas, il s'agit d'une forme de terrorisme visant à la libération de prisonniers, à la livraison d'armes, à l'impunité des ravisseurs.

Étymologie[modifier | modifier le code]

En germanique, ghil ou ghisil signifie « otage » ou « héritier ». Il a donné les prénoms Gilbert, Gilles, Gisèle, Ghislain (ou Guislain).

Otage : terme de la famille de hôte, hôtel... (h)ostage. L'otage (souvent un fils, des vassaux) était forcé de loger dans la « demeure » du vainqueur et garantissait que le vaincu allait appliquer les conditions du traité de paix. Exemple : les fils de François Ier, otages de Charles Quint.

Historique[modifier | modifier le code]

Les prises d'otages ont toujours existé dans l'histoire mais ne recouvraient pas toujours une notion négative.
Ainsi, la pratique des otages donnés voulait qu'un pays vaincu ou qui s'engageait à quelque chose fournisse des otages (souvent de haut rang) au vainqueur ou à celui envers qui il s'engageait (parfois un allié) comme garanties en attendant que toutes les obligations qu'il avait soient remplies[1]. Ce type d'otages s'apparente à des hôtes et ceux-ci sont bien traités, bénéficiant d'un cadre de vie semblable à celui qu'ils ont quitté[1]

Antiquité[modifier | modifier le code]

Au Ve siècle av. J.-C., les Spartiates faits prisonniers après la bataille de Sphactérie sont utilisés par Athènes comme otages, mais dans un seul but : priver Sparte de sa supériorité militaire en les gardant prisonniers[1].

Le jeune Jules César est capturé par des pirates en Cilicie, contre une rançon dont il juge vexante la modestie.[réf. souhaitée]

Dans l'Antiquité, les otages sont parfois offerts à un autre État pour garantir un traité. Cette pratique est utilisée par beaucoup de peuples : Aetius fut otage romain chez les Wisigoths mais aussi dans l'autre sens, Arminius fut otage chérusque chez les Romains. Trop impopulaire, cette pratique ne semble pas s'être maintenue[réf. souhaitée].

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Les otages sont parfois utilisés pour un but purement pécuniaire. C'est une pratique des Vikings. Guy de Lusignan, roi latin de Jérusalem, est fait prisonnier par Saladin, ce dernier le traitant selon son rang de souverain en attendant le versement d'une rançon[1]. C'est le cas également de Jean le Bon otage d'Édouard III à Bordeaux puis à Londres.

En 1347, les bourgeois de Calais se livrent en otages au roi Édouard III d'Angleterre, et sauvent ainsi la ville de la destruction.

Il existe des ordres religieux spécialisés dans la négociation d'otages : Ordre de la Très-Sainte Trinité[2], Ordre de Notre-Dame-de-la-Merci dont la mission principale est le rachat des chrétiens captifs des pirates barbaresques.

Siècle des Lumières[modifier | modifier le code]

Au XVIIIe siècle, la pratique de prendre des otages comme garantie devient obsolète. À la Révolution française, l'otage devient une cible : Loi des suspects du 17 septembre 1793, loi des otages du 12 juillet 1799 en vertu de laquelle les administrations des départements où avaient lieu des troubles politiques peuvent arrêter comme otages, les parents des émigrés et les adversaires notoires de la République[3].

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Le 5 avril 1871, la Commune de Paris publie le « décret des otages » précisant « que toutes personnes prévenues de complicité avec le gouvernement de Versailles […] seront les otages du peuple de Paris ». Selon l’article 5, « Toute exécution d’un prisonnier de guerre ou d’un partisan du gouvernement régulier de la Commune de Paris sera, sur-le-champ, suivie de l’exécution d’un nombre triple des otages retenus […] et qui seront désignés par le sort[4]. »

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Pendant l'occupation allemande dans le nord-est de la France, un certain nombre de civils furent pris en otages comme Jean-Baptiste Langlet, maire de Reims, et certains fusillés, actes dénoncés par les Français comme atrocités allemandes.

Guerre civile russe (1918-1921)[modifier | modifier le code]

En décembre 1920, la révolution russe est confrontée à une forte résistance, la guerre civile est partout. Le gouvernement des soviets annonce dans la Pravda et les Izvestia qu'il considère ses prisonniers de la Garde blanche et des groupes Savinkov et Wrangel comme des otages : en cas d'attaque contre les chefs des soviets, ils seront « exterminés sans merci ». Lisant cela, Pierre Kropotkine, l'anarchiste, s'adresse aussitôt à Lénine : « Respecté Vladimir Iltich, n'y a-t-il personne autour de vous pour rappeler à vos camarades que de telles mesures sont un retour aux pires périodes du Moyen Âge ? Quiconque se soucie de l'avenir du communisme ne peut y recourir. Personne n'a-t-il expliqué ce qu'est réellement un otage ? Un otage est détenu non pas en punition de quelque crime mais pour exercer un chantage sur l'ennemi avec sa mort. Vos camarades ne comprennent-ils pas que pour les otages et leurs familles, cela équivaut à une restauration de la torture ? N'y verra-t-on pas le signe que vous considérez votre expérience communiste comme un échec et que ce n'est plus tant ce système qui vous est si cher que vous essayez de sauver mais votre propre peau ? »

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Annonce allemande de l'exécution de 100 otages polonais en représailles de la mort de deux soldats allemands à Varsovie, en Pologne occupée, pendant la Seconde Guerre mondiale (février 1944).

Depuis le 19 juin 1940, la répression allemande dans la France occupée se traduit par des prises d'otages à la journée, sans les fusiller. Cette répression se radicalise après le 21 août 1941 qui voit le communiste Pierre Georges, futur colonel Fabien, aidé de Gilbert Brustlein abattre un officier allemand, l'aspirant Moser au métro Barbès, à Paris. Dès le lendemain, les Allemands font de tous leurs prisonniers des otages afin de tenter d'enrayer la nouvelle extension de ces actions de résistance[5].

Le 16 septembre 1941, Hitler fait donner le « décret Keitel » qui préconise la peine de mort pour tous les délits à l'encontre de la puissance d'occupation allemande et fixe à 50 ou 100 le nombre d'otages à exécuter pour la mort d'un soldat allemand. Publié le 28 septembre par le MBH, un « code des otages » précise les règles du « choix » des victimes potentielles, le ministre de l'Intérieur de Vichy, Pierre Pucheu, suggérant aux Allemands les noms de ces otages[6].

Aspects juridiques[modifier | modifier le code]

En décembre 1979, l'Assemblée générale des Nations unies adopte, à l'unanimité, la convention internationale contre la prise d'otages[7].

Otages notables[modifier | modifier le code]

Otages français[modifier | modifier le code]

Otage Date Lieux Auteur Situation Temps de détention
Marcel Carton 22 mars 1985 Drapeau du Liban Liban Organisation du Jihad islamique (Affaire des otages du Liban) libéré le 4 mai 1988 3 ans, 1 mois et 13 jours
Marcel Fontaine
Jean-Paul Kauffmann 22 mai 1985 2 ans, 11 mois et 13 jours
Michel Seurat exécuté le 6 mars 1986 9 mois et 15 jours
Marcel Coudari 2 mars 1986 libéré le 11 novembre 1986 8 mois et 9 jours
Philippe Rochot 8 mars 1986 libéré le 7 juin 1986 2 mois et 30 jours
Georges Hansen
Aurel Cornéa libéré le 24 décembre 1986 9 mois et 16 jours
Jean-Louis Normandin libéré le 27 novembre 1987 1 an, 8 mois et 19 jours
Camille Sontag 7 mai 1986 libéré le 10 novembre 1986 6 mois et 3 jours
Roger Auque 13 janvier 1987 libéré le 27 novembre 1987 10 mois et 14 jours
François Barthelet 20 septembre 1993 Drapeau de l'Algérie Algérie Groupe islamique armé exécutés le 21 septembre 1993 1 jour
Emmanuel Didion
Jean-Pierre Manière 2 octobre 1994 exécuté le 8 octobre 1994 6 jours
Christian de Chergé 27 mars 1996 exécutés le 30 mai 1996 2 mois et 3 jours
Luc Dochier
Bruno Lemarchand
Célestin Ringeard
Paul Favre-Miville
Christophe Lebreton
Michel Fleury
Sonia Wendling 23 avril 2000 Drapeau de la Malaisie Malaisie Abou Sayyaf (2000 Sipadan kidnappings (en))[8] libérée le 27 août 2000 4 mois
Marie Moarbes
Stephane Loisy libéré le 9 septembre 2000 4 mois
Maryse Burgot 9 juillet 2000 libérée le 27 août 2000 2 mois
Jean-Jacques Le Garrec s’échappe le 20 septembre 2000 3 mois
Roland Madura
Íngrid Betancourt 23 février 2002 Drapeau de la Colombie Colombie FARC libérée le 2 juillet 2008 6 ans, 4 mois et 7 jours
Georges Malbrunot 20 août 2004 Drapeau de l'Irak Irak Armée islamique en Irak libéré le 21 décembre 2004 4 mois et 1 jour
Christian Chesnot
Florence Aubenas (Prise en otage de Florence Aubenas et Hussein Hanoun) 5 janvier 2005 libérée le 11 juin 2005 5 mois et 6 jours
Bernard Planche 5 décembre 2005 libéré le 7 janvier 2006 1 mois et 2 jours
Denis Alex 14 juillet 2009 Drapeau de la Somalie Somalie Harakat al-Chabab al-Moudjahidin exécuté le 11 janvier 2013 3 ans, 5 mois et 28 jours
Pierre Camatte 25 novembre 2009 Drapeau du Mali Mali Al-Qaïda au Maghreb islamique libéré le 23 février 2010 2 mois et 28 jours
Hervé Ghesquière 29 décembre 2009 Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan Talibans libéré le 29 juin 2011 1 an et 6 mois
Stéphane Taponier
Michel Germaneau 20 avril 2010 Drapeau du Niger Niger Al-Qaïda au Maghreb islamique exécuté le 11 juillet 2010 2 mois et 21 jours
Jérémie Bellanger 29 août 2010 Drapeau de la Bolivie Bolivie - exécutés le 29 août 2010 1 jour
Fannie Blancho
Françoise Larribe 16 septembre 2010 Drapeau du Niger Niger Al-Qaïda au Maghreb islamique libérée le 24 février 2011 5 mois et 8 jours
Thierry Dol libéré le 29 octobre 2013 3 ans, 1 mois et 13 jours
Daniel Larribe
Marc Feret
Pierre Legrand
Antoine de Léocour 7 janvier 2011 exécuté le 8 janvier 2011 1 jour
Vincent Delory tué par erreur le 8 janvier 2011
Stéphane Frantz di Rippel 4 avril 2011 Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Milice pro « Gbagbo » exécutés le 2 juin 2011 1 mois et 28 jours
Yves Lambelin
Marie Dedieu 30 septembre 2011 Drapeau du Kenya Kenya Harakat al-Chabab al-Moudjahidin morte en détention le 19 octobre 2011 20 jours
Philippe Verdon 24 novembre 2011 Drapeau du Mali Mali Al-Qaïda au Maghreb islamique exécuté le 19 mars 2013 1 an, 3 mois et 25 jours
Serge Lazarevic libéré le 9 décembre 2014 3 ans et 15 jours
Gilberto Leal 20 novembre 2012 MUJAO mort en détention le 22 avril 2014 1 an, 5 mois et 2 jours
Francis Collomp 19 décembre 2012 Drapeau du Nigeria Nigeria Ansaru libéré le 18 novembre 2013 10 mois et 335 jours
Yann Desjeux 16 janvier 2013 Drapeau de l'Algérie Algérie Les Signataires par le sang exécuté le 19 janvier 2013 3 jours
Didier François 6 juin 2013 Drapeau de la Syrie Syrie État islamique en Irak et au Levant libéré le 19 avril 2014 10 mois 13 jours
Édouard Élias
Corinne Dechauffour 21 septembre 2013 Drapeau du Kenya Kenya Harakat al-Chabab al-Moudjahidin exécutées le 24 septembre 2013 3 jours
Anne Dechauffour
Ghislaine Dupont 2 novembre 2013 Drapeau du Mali Mali Al-Qaïda au Maghreb islamique exécutée le 2 novembre 2013 1 jour
Claude Verlon
Hervé Gourdel 22 septembre 2014 Drapeau de l'Algérie Algérie Soldats du califat en Algérie exécuté le 23 septembre 2014 2 jours
Isabelle Prime 24 février 2015 Drapeau du Yémen Yémen Al-Qaïda dans la péninsule arabique libérée le 7 août 2015 5 mois et 11 jours
Nourane Houas libérée le 3 octobre 2016 10 mois et 2 jours
Sophie Pétronin 24 décembre 2016 Drapeau du Mali Mali GDSIM libérée le 8 octobre 2020 3 ans, 9 mois et 16 jours
Laurent Lassimouillas Drapeau du Bénin Bénin État islamique dans le Grand Sahara libéré le 10 mai 2019 10 jours
Patrick Picque
Antoine Brochon 20 janvier 2020 Drapeau de l'Irak Irak Milice chiite Irakienne libéré le 26 mars 2020 2 mois et 6 jours
Julien Dittmar
Alexandre Goodarzy
Olivier Dubois 8 avril 2021 Drapeau du Mali Mali Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans libéré le 1 an, 11 mois et 12 jours
Eithan Yahalomi 7 octobre 2023 Drapeau d’Israël Israël Hamas libérés le 27 novembre 2023 1 mois et 20 jours
Erez Calderon
Sahar Calderon
Mia Schem libérée le 30 novembre 2023 1 mois et 23 jours
Eliya Toledano mort en détention le 15 décembre 2023 2 mois et 8 jours
Ofer Calderon en captivité en captivité
Ohad Yahalomi
Orion Radoux

Otages américains[modifier | modifier le code]

  • David Dodge, vice-président de l'Université américaine de Beyrouth (AUB) (19 juillet 1982 – libéré le 20 juillet 1983)
  • Frank Reiger, professeur à l'AUB (11 février 1984 – libéré le 16 avril 1984).
  • Jeremy Levin, journaliste, chef du bureau de CNN (7 mars 1984 – a réussi à s'évader le 18 février 1985).
  • William Buckley, chef du bureau de la CIA au Liban (16 mars 1984 – mort probablement en 1985, sous la torture). Ses restes ont été retrouvés le 27 décembre 1991 dans la banlieue sud de Beyrouth.
  • Benjamin Weir, pasteur protestant (8 mai 1984 – libéré le 19 septembre 1985).
  • Peter Kilburn, bibliothécaire à l'AUB (3 décembre 1984 - assassiné le 18 avril 1986).
  • Lawrence Martin Jenco, prêtre catholique, directeur du Catholic Relief Services (9 janvier 1985 – libéré le 24 juillet 1986).
  • Terry Anderson, journaliste, chef du bureau Moyen-Orient de l'Associated Press (16 mars 1985 – libéré le 4 décembre 1991).
  • David Jacobsen, directeur de l'Hôpital Américain de Beyrouth (28 mai 1985 - libéré le 2 novembre 1986)
  • Thomas Sutherland, doyen de la Faculté d'agronomie de l'AUB (9 juin 1985 – libéré le 18 novembre 1991)
  • Frank Reed, directeur de la Lebanese International School (9 septembre 1986] – libéré le )
  • Joseph Cicippio, comptable à l'AUB, enlevé sur le campus (12 septembre 1986 – libéré le 2 décembre 1991)
  • Edward Tracy, écrivain (21 octobre 1986 - libéré le 11 août 1991).
  • Alann Steen, professeur au Beirut University College (24 janvier 1987 – libéré le 3 décembre 1991).
  • Robert Polhill, professeur au Beirut University College (24 janvier 1987 – libéré le 22 avril 1990).
  • Jesse Turner, professeur au Beirut University College (24 janvier 1987 – libéré le 21 octobre 1991).
  • William Higgins, lieutenant-colonel de la marine américaine, commandant en chef adjoint de l'ONUST, l'Organisation des Nations unies pour la supervision de la trêve (17 février 1988 – sa mort, probablement sous la torture, a été annoncée le 6 juillet 1990). Son corps a été retrouvé le 24 décembre 1991.

Otages britanniques[modifier | modifier le code]

  • James Richard Cross, diplomate britannique, enlevé par le FLQ (5 octobre 1970 - libéré le  3 décembre 1970).
  • Geoffrey Nash, chercheur (14 mars 1985 – libéré le 28 mars 1985).
  • Brian Levick (15 mars 1985 – libéré le 30 mars 1985).
  • Alec Collett, journaliste et fonctionnaire à l'UNRWA (25 mars 1985 – son corps a été retrouvé le 18 avril 1986).
  • Brian Keenan, anglo-irlandais, professeur à l'AUB, enlevé sur le campus de l'université (11 avril 1986 – libéré le 24 août 1990)
  • John McCarthy, journaliste (17 avril 1986 – libéré le 8 août 1991).
  • Terry Waite, envoyé spécial de l'archevêque de Canterbury, chef de l'Église anglicane, pour négocier la libération de John McCarthy. En dépit des interventions de son Église auprès des autorités iraniennes, il sera l'un des derniers otages à être libérés par le Hezbollah (20 janvier 1987 – 18 novembre 1991).
  • Jackie Mann, 77 ans, britannique (12 mai 1989 – libéré le 23 septembre 1991).

Otages d'autres nationalités[modifier | modifier le code]

  • Alberto Molinari, cadre commercial italien, (11 septembre 1985 – son corps n'a jamais été retrouvé).
  • Rudolf Cordes, Allemand (17 janvier 1987 - libéré le 12 septembre 1988).
  • Alfred Schmidt, Allemand (20 janvier 1987 - libéré le 7 septembre 1987).
  • Mitheleshvara Singh, Indien, professeur à l'AUB (24 janvier 1987 – libéré le 3 octobre 1988).
  • Mellissa Fung, canadienne, journaliste (12 octobre - 8 novembre 2008)

Otages en Irak[modifier | modifier le code]

Saddam Hussein prit en otage des familles de ressortissants étrangers et les plaça sur des sites stratégiques pour prévenir des bombardements. Il utilisa aussi ces otages pour les médiatiser en se montrant à la télévision avec un enfant. En Irak, et sous l'occupation américaine, un très grand nombre d'otages sont pris par diverses factions politiques en guérilla ou plus souvent encore à des fins crapuleuses. Quelques-uns ont malheureusement été exécutés.

Le , deux journalistes français Christian Chesnot, Georges Malbrunot et leur chauffeur irakien, sont enlevés par l'Armée islamique en Irak, au sud de Bagdad. Une campagne internationale se développe en faveur de la libération des otages : Les représentants des musulmans de France, l'association des oulémas musulmans d'Irak (en), Yasser Arafat ou encore Abbassi Madani demandent la libération des deux journalistes français. Une manifestation de soutien a eu lieu le à Paris. Le , des dizaines de personnes ont manifesté dans les rues de la capitale irakienne pour exiger la libération des deux journalistes français pris en otages. Les ravisseurs réclament l’abrogation de la loi sur les signes religieux dans les écoles publiques françaises qualifiée d'« injustice et une agression contre l'islam et la liberté personnelle dans le pays de la liberté présumée ». Ils sont finalement libérés le . Florence Aubenas et son guide Hussein Hanoun, enlevés le et libérés le . Bernard Planche, qui travaille pour l'ONG AACCESS dans le secteur économique et social a été enlevé le par des inconnus armés dans le quartier résidentiel de Mansour, à l'ouest de Bagdad, alors qu'il sortait de chez lui pour aller travailler et libéré le .

Plusieurs otages américains ont été recensés dans ce pays. Nick Berg, homme d'affaires, a été enlevé en , le une vidéo d'Al-Qaida en Irak montre sa décapitation. Le sergent Keith Maupin, enlevé le , présumé mort (exécuté) en , considéré comme disparu par l'armée. Tom Fox, pacifiste, enlevé le et retrouvé mort le .

Également, des otages italiens ont été recensés dans ce pays. Fabrizio Quattrocchi, abattu d'une balle dans la tête le . Premier otage occidental assassiné. Ses trois autres compagnons (Umberto Cupertino, Maurizio Agliana et Salvatore Stefio) sont libérés le . Enzo Baldoni, journaliste, exécuté par l'Armée islamique en Irak le . Simona Pari et Simona Torretta (it), âgées toutes deux de 29 ans, ont été enlevées le à Bagdad dans les bureaux de leur ONG, un pont pour Bagdad. Elles ont été libérées le . Salvatore Santoro, homme d'affaires exécuté le par le Mouvement islamique des moudjahidine irakiens (futur membre fondateur du Front pour le djihad et la réforme (en)[9]). Giuliana Sgrena, journaliste à Il Manifesto, enlevée le à Bagdad, à la sortie d'une mosquée où elle était allée interviewer des habitants de Falloujah. Le , la journaliste demande en larmes le retrait des troupes italiennes dans une vidéo. Elle est libérée le alors que Nicola Calipari (en), membre du SISMI, est tué par des balles américaines à l'approche de l'aéroport de Bagdad à hauteur d'un barrage américain.

Des journalistes irakiens ont aussi été victimes d'enlèvement : Rim Zeid (23 ans) et Marouane Khazaal (25 ans), enlevés le et portés disparus depuis[10],[11].

Susanne Osthoff (en), 43 ans, archéologue allemande et son chauffeur ont été enlevés le dans la région de Ninive, dans le nord-ouest du pays. Dans leur message vidéo, les ravisseurs demandent à l'Allemagne de cesser toute collaboration avec le gouvernement irakien et menacent de tuer leurs deux otages. Ils ont été libérés par les ravisseurs le .

Otages en Afghanistan[modifier | modifier le code]

Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, journalistes français, sont enlevés le 29 décembre 2009 et libérés le 29 juin 2011, après 547 jours de captivité.

Otages dans les Territoires palestiniens[modifier | modifier le code]

Alan Johnston, journaliste de la BBC à Gaza, fut enlevé par un groupe de terroristes palestiniens le 12 mars 2007 et fut libéré le 4 juillet. Guilad Shalit, soldat israélien, de nationalité franco-israélienne, a été capturé en territoire israélien le 25 juin 2006 à l'âge de 19 ans au sud de Gaza, par les Brigades Ezzedine Al-Qassam (branche armée du Hamas) et par le Comité de résistance populaire et « l'Armée de l'islam », un groupe créé à la fin de 2005 se réclamant du courant d'al-Qaida. Il fut libéré le 18 octobre 2011 en échange de 1 027 prisonniers palestiniens, après plus de cinq années de captivité retenu dans une cave à Gaza.

Otages en Colombie[modifier | modifier le code]

Environ 3 000 otages sont recensés en Colombie, classés en deux groupes : « les otages « financiers » – aux mains de divers groupes et libérables contre rançon –, en majorité écrasante et les otages « politiques » – aux mains des FARC et libérables contre un échange de prisonniers. »[12]

La façade du Club de la Presse de Strasbourg-Europe arborant un calicot « Libérez les otages », le 26 octobre 2013.

Otages en Syrie[modifier | modifier le code]

En Syrie, les journalistes sont devenus en 2012 la cible d’assassinats, de rapts et d’exactions de la part des djihadistes.

Le , Yara Saleh, jeune femme reporter d’Al-Ikhbariya, est enlevée avec son équipe par un groupe salafiste de l'Armée syrienne libre (ASL) alors qu'ils couvrent la Bataille d'Al-tel. L'assistant cameraman est rapidement exécuté. L'armée syrienne parvient à les localiser et à les libérer sains et saufs le [13].

Otages célèbres[modifier | modifier le code]

Otages politiques ou institutionnels[modifier | modifier le code]

Victimes de crimes « crapuleux »[modifier | modifier le code]

On parle alors plutôt d'enlèvement.

Utilisation du terme en économie[modifier | modifier le code]

Afin de garantir le « retour au pays » des travailleuses immigrées, le gouvernement des pays d'accueil impose parfois la présence d'enfant laissés au pays de départ[14].

Bouclier humain[modifier | modifier le code]

Au cours d'un conflit armé, les otages sont considérés comme des boucliers humains quand ils sont placés en avant des combattants de façon à mettre ceux-ci à l’abri, ou mis dans des convois militaires, trains, navires etc. et dans des lieux jugés stratégiques afin d'éviter leur attaque ou leur bombardement[15].

Une population est « prise en otage » quand des combattants sont dissimulés dans des zones civiles ; il s’agit là aussi de boucliers humains.

L'utilisation de boucliers humains dans un conflit armé est interdite par la quatrième Convention de Genève, le Protocole I, le Protocole II et le droit international humanitaire coutumier[16].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Irène Herrmann et Daniel Palmieri, « Une figure obsédante: l’otage à travers les siècles », Revue internationale de la Croix-Rouge, vol. 87,‎ , p. 77-87 (lire en ligne)
  2. Erwan Le Fur, « La renaissance d’un apostolat : l’Ordre de la Trinité et la rédemption des captifs dans les années 1630 », Cahiers de la Méditerranée, no 66,‎ , p. 201-214 (lire en ligne)
  3. Frédéric Rouvillois, Libertés Fondamentales, Flammarion, , p. 25
  4. « Décret des otages » du 2 prairial An 79, sur Wikisource
  5. Roger Linet, 1933-1943, la traversée de la tourmente, Messidor, , p. 231
  6. Denis Peschanski, Vichy 1940-1944. Contrôle et exclusion, Éditions Complexe, , p. 119
  7. « Multilatéral. Convention internationale contre la prise d'otages. Adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies le 17 décembre 1979 », sur treaties.un.org.
  8. « Chronologie de la prise d'otages »
  9. (ar) « فصائل عراقية تطلق جبهة والجيش الأميركي يواجه مسلحين » [« Des factions irakiennes lancent un front et l'armée américaine affronte des militants »], Al Jazeera,‎ (consulté le )
  10. (ar) « خطف اثنين من مراسلي قناة السومرية » [« Deux correspondants d'Al Sumaria TV ont été enlevés »], sur Al Bawaba,‎ (consulté le )
  11. (ar) « مصير الصحفييْن ريم زيد ومروان خزعل لا يزال مجهولا » [« Le sort des deux journalistes, Rim Zeid et Marouane Khazaal, est encore inconnu »], Radio Sawa,‎ (consulté le )
  12. Amnesty International en Belgique
  13. http://teleobs.nouvelobs.com/articles/36404-l-armee-syrienne-libere-par-la-force-une-equipe-de-la-tv-officielle
  14. Capital, Dimanche 25 décembre 2007.
  15. Herrman, Irène et Palmieri, Daniel Une figure obsédante : l'otage à travers les siècles Revue internationale de la Croix-Rouge, Vol. 87, sélection française 2005, pp.77-87.
  16. « Bouclier humain », sur Dictionnaire pratique du droit humanitaire, Médecins sans frontières

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Gilles Ferragu, Otages, une histoire. De l'Antiquité à nos jours, Folio Histoire, 2020.

Témoignages[modifier | modifier le code]

  • Beck, Christophe & Martine, L´otage oublié : prisonnier des guérilleros en Colombie, Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, 2009, (ISBN 978-2-35013-166-5)
  • Seurat, Marie, Les corbeaux d'Alep, Gallimard, 1988
  • Delisle, Guy, S'enfuir. Récit d'un otage, 2016, Dargaud (BD)
  • Fleutiaux, Brice, Otage en Tchétchénie, 2001, Robert Laffont
  • Borghi, Pierre, 131 nuits otage des talibans – Kabul Rock Radio, 2014, First
  • Collomp, Francis, L'évasion, 2015, XO
  • Blais, Edith, Le sablier. Otage au Sahara pendant 450 jours, 2021, De l'Homme
  • Fowler, Robert R., Ma saison en enfer. 130 jours de captivité aux mains d'Al-Qaïda, 2001, Quebec Amerique

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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