Oswald Wirth — Wikipédia

Oswald Wirth
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Oswald Wirth vers la fin de sa vie
Naissance
à Brienz, Drapeau de la Suisse Suisse
Décès (à 82 ans)
à Mouterre-sur-Blourde,
Drapeau de la France France
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres

Œuvres principales

  • Le Tarot des imagiers du Moyen Âge
  • Le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'Alchimie et la Franc-maçonnerie
  • Le symbolisme astrologique : planètes, signes du zodiaque, maisons de l'horoscope, aspects, étoiles fixes
  • La Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes
  • Les mystères de l'art royal

Oswald Wirth, né le à Brienz, Suisse et mort à Mouterre-sur-Blourde, France a été le secrétaire de Stanislas de Guaita, et dessina en collaboration avec lui un Tarot, réédité depuis sous le nom de Tarot de Wirth. Ce Tarot est expliqué et commenté dans son ouvrage Le Tarot des imagiers du Moyen Âge, devenu un classique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Joseph Paul Oswald Wirth est né le , vers 9 heures du matin[1], à Brienz, bourgade suisse de 2 500 habitants bordant le lac du même nom. De trois frères, deux moururent en bas âge, et Edward, officier de zouaves, périt au champ d'honneur en 1894. Une sœur, Élise, née en 1875, fut la compagne d'Oswald de sa jeunesse jusqu'à sa mort. Oswald Wirth mourut le . Il est enterré au cimetière de Mouterre-sur-Blourde, au sud de Poitiers (Vienne).

Sa relation avec Stanislas de Guaïta[modifier | modifier le code]

Il disait tout devoir à Stanislas de Guaïta[2] :

« (…) l'entrée en relation avec Stanislas de Guaïta devint pour moi un événement capital. Il fit de moi son ami, son secrétaire, et son collaborateur. Sa bibliothèque fut à ma disposition, et, bénéficiant de sa conversation, j'eus en lui un professeur de Qabbale, de haute métaphysique, autant que de langue française. Guaïta prit la peine de me former le style, de me dégrossir littérairement (…) je lui dois d'écrire lisiblement. »

Même si l'on peut convenir que Guaïta ait pu lui enseigner l'art de tourner heureusement ses phrases, dans notre langue que les étrangers considèrent comme si difficile — Oswald Wirth était originaire de Suisse alémanique —, le disciple a par la suite égalé, sinon dépassé, le maître, au moins dans le domaine du symbolisme ; on lui doit en effet un certain nombre d'ouvrages qui sont devenus des classiques : Le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'alchimie et la Franc-maçonnerie, Le Symbolisme astrologique, et surtout Le Tarot des imagiers du Moyen Âge dans lequel il reprend l'étude symbolique des lames majeures qu'il avait dessinées pour Guaita.

Franc-maçonnerie[modifier | modifier le code]

D'une manière générale, et contrairement à celui qu'il considérait comme son maître, il s'est davantage intéressé à la franc-maçonnerie, dont il était membre, qu'à la Rose-Croix. Les mystères de l'Art Royal, et La Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes en rendent compte. Il fut initié en franc-maçonnerie le dans la loge La Bienfaisance Châlonnaise du GODF. À son retour à Paris, il devient le secrétaire de Stanislas de Guaita et s'affilie à la loge Les Amis Triomphants. Insatisfait, en 1889, il s'affilie à la loge Le Travail et les Vrais Amis Fidèles de la Grande Loge symbolique écossaise, dont il sera plusieurs fois le vénérable maître. Cette loge rejoindra la Grande Loge de France, probablement fin 1898[3].

Il a aussi été martiniste[4] et membre de la Société des Philalèthes (Philalèthes Society) et un des fondateurs de la revue Le Symbolisme.

Selon Roger Dachez et Alain Bauer : « En publiant dès la fin des années 1890, en volumes successifs sa célébrissime série, La franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes (I. L’Apprenti, II. Le Compagnon, III. Le Maître) puis Les mystères de l’art royal, Wirth assurera pendant plus de quarante ans un véritable magistère des études de symbolique maçonnique à la direction de sa revue justement nommée Le Symbolisme (fondée en 1912) [5] ».

Joannes Corneloup a fait un portrait de la relation spiritualiste de Wirth avec la franc-maçonnerie[6].

Occultisme[modifier | modifier le code]

Il appartenait à un groupe d'occultistes du genre « scientifique », qui comprenait Ernest Britt (le second mari de Mme Dina), Pierre Vincenti di Piobetta (connu sous le pseudonyme de Pierre Piobb, auteur de Le secret de Nostradamus et d'un Formulaire de Haute Magie), Francis Warrain et le Dr Rouhier, directeur commercial des Éditions Véga, tous en désaccord avec René Guénon[7].

Mais dans le domaine ésotérique, son œuvre maîtresse fut sans aucun doute le Tarot des Imagiers du Moyen-âge, fruit de quarante années de recherches sur le symbolisme des 22 arcanes. C'est en 1887 que Stanislas de Guaita fit appel à lui pour dessiner un premier tarot destiné à l'Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix qu'il créait alors avec Augustin Chaboseau et Papus (Gérard Encausse) — bientôt fondateurs de l'Ordre Martiniste — Joséphin Péladan, l'astrologue François-Charles Barlet et quelques autres. Un premier opus ne répondant pas totalement à l'attente des membres de l'Ordre, Wirth reprit son ouvrage et aboutit à un tarot publié en1889. Devenu secrétaire à la fois de l'Ordre et de Guaita, il ne quitta plus celui qui fut son ami jusqu'à sa mort en 1897. Continuant ses recherches en symbolisme dans les domaines de l'astrologie, la kabbale, l'hermétisme et la franc-maçonnerie, il publiera en 1926 un second tarot dans lequel il s'efforcera de mettre en évidence les concordances entre ces disciplines. Il conclura l'année suivante en faisant paraître Le Tarot des Imagiers du Moyen-âge. Enfin, en 1931, paraîtra un opuscule d'une cinquantaine de pages, l'Introduction à l'étude du Tarot, destiné à une première approche synthétique, dans lequel apparaît aussi le 'tirage en croix" dont il est, semble-t'il, l'inventeur.

Littérature[modifier | modifier le code]

Oswald Wirth a été le modèle du personnage du franc-maçon Lengnau dans le roman de Jules Romains Les hommes de bonne volonté[8].

Publications[modifier | modifier le code]

  • La Franc-maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes, sa philosophie, son objet, sa méthode, ses moyens, trois tomes, Paris, Éd. Dervy, 1999 (ISBN 978-2850763762), (ISBN 978-2850765001), (ISBN 978-2850765490)
    • t. I : L'Apprenti (1893, 2° éd. revue 1908 : Le livre de l'Apprenti : manuel d'instruction rédigé à l'usage des FF. du 1er degré), J'ai lu, coll. "Aventure secrète", 2015, 189 p.
    • t. II : Le Compagnon (1912 : Le livre du Compagnon : manuel d'instruction rédigé à l'usage des FF. du 2° degré), J'ai lu, coll. "Aventure secrète", 2015, 190 p. [1]
    • t. III : Le Maître (1922 : Le livre du maître : manuel d'instruction rédigé à l'usage des FF. du 3° degré), J'ai lu, coll. "Aventure secrète", 2016, 249 p.
  • Le Tarot des imagiers du Moyen Âge (1927), Paris, réédité en fac-similé en 2019, Quimper, Aquilonia Editions (ISBN 979-1095144021)
  • Le Symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'alchimie et la franc-maçonnerie (1910), Paris, Éd. Dervy (ISBN 978-2850765322)
  • Le Symbolisme astrologique: planètes, signes du zodiaque, maisons de l'horoscope, aspects, étoiles fixes (1938), Paris, Éd. Le Symbolisme, 1937 (nouv . éd.: Paris, Éd. Dervy, 1992 (ISBN 978-2850765063))
  • Les Mystères de l'art royal - Rituel de l'adepte (1932), Paris, Éd. Dervy (ISBN 978-2850769689)
  • L'Imposition des mains et la médecine philosophale, Paris, Éd. Guy Trédaniel (ISBN 978-2857070078)
  • Le Livre de Thot comprenant les 22 arcanes du Tarot (1889).
  • L'idéal initiatique (1923) (édition complétée en 1927, Paris, Éd. Le Symbolisme)
  • Qui est régulier ? Le pur maçonnisme sous le Régime des Grandes Loges inauguré en 1717, Paris, Éd. Le Symbolisme,1938.
  • Stanislas de Guaïta - Oswald Wirth, L'occultisme vécu: souvenirs de son secrétaire, Paris, Éd. Le Symbolisme, 1935.

Traductions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Baylot, Oswald Wirth 1860-1943, Paris, 1975, p. 13, suivant le registre de la paroisse catholique de Berne.
  2. dédicace au Tarot des imagiers du Moyen Âge
  3. Françoise Jupeau Réquillard, La Grande Loge Symbolique écossaise 1880-1911, ou les avant-gardes maçonniques, Éditions du Rocher, Monaco, 1998, p. 165, n.13.
  4. Richard Raczynski, Un dictionnaire du Martinisme, Paris, Dualpha éd., 2009, p. 621-622.
  5. Introduction à Lexique des symboles maçonniques, « Que sais-je? », PUF, Paris, 2014.
  6. Joannes Corneloup, La chair quitte les os..., Paris, Éditions Vitiano, 1968, "passim".
  7. Marcel Clavelle, Alcuni ricordi su René Guénon e la rivista "Études traditionnelles" (Dossier confidenziale inedito), L'Arcano, Rome, 2007, p. 58-59.
  8. Jules Romain, Les hommes de bonne volonté, Paris, Flammarion, 1958, nouv. éd. en quatre volumes Paris, Robert Laffont, "Collection Bouquins", 1988. Pour Lengnau voir vol. 1, chap. "Recherche d'une Église", p. 1190-1202.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Baylot, Oswald Wirth 1860-1943: rénovateur et mainteneur de la véritable franc-maçonnerie, coll. l’Être et l’Esprit, Paris, Dervy Livres, 1975 (ISBN 2850760110).
  • Françoise Jupeau Réquillard, La Grande Loge Symbolique Écossaise 1880-1911, ou les avant-gardes maçonniques, Éditions du Rocher, Monaco, 1998 (ISBN 978-2268031378).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]