Osman II — Wikipédia

Osman II
Illustration.
Le sultan Osman II
Titre
16e sultan ottoman
80e calife de l’islam

(4 ans, 2 mois et 23 jours)
Prédécesseur Moustapha Ier
Successeur Moustapha Ier
Biographie
Dynastie Dynastie ottomane
Date de naissance
Lieu de naissance Constantinople (Empire ottoman)
Date de décès (à 17 ans)
Lieu de décès Constantinople (Empire ottoman)
Nature du décès tué
Nationalité ottoman/turc
Père Ahmet Ier
Mère Mahfiruz Hatice
Fratrie Mourad IV , Ibrahim Ier
Conjoint Ayşe Sultan, Akile Hatun, épouse inconnue
Enfants Şehzade Ömer
Religion Islam

Signature de Osman II
Liste des sultans de l'Empire ottoman

Osman II, dit Genç Osman ou Osman le Jeune, né le au palais de Topkapı à Constantinople et assassiné le dans la forteresse de Yedikule par les janissaires, est sultan de l'Empire ottoman et calife de l’islam du à sa mort.

Ιl monte sur le trône de l'Empire ottoman après la destitution de son oncle Moustapha Ier, quelques mois après son treizième anniversaire. Il est le 16e sultan et le 8e calife issu de la dynastie des Osmanli.

Malgré son jeune âge et étant un garçon actif et intelligent, il comprit la nécessité de la réforme dans l'empire durant son court règne. Il fut le premier empereur ottoman à être victime d'un régicide.

Biographie[modifier | modifier le code]

Naissance et éducation[modifier | modifier le code]

Şehzade Osman est né le au Palais de Topkapı à Constantinople, la capitale de l'Empire ottoman. Il est le fils aîné du sultan Ahmet Ier (r. ) et de sa concubine Mahfiruz Hatice. Avec la naissance d'Osman, Ahmet Ier devint le plus jeune sultan ottoman à devenir père (à l'âge de 14 ans), et Osman fut le premier prince aîné à naître dans la capitale de l'Empire ottoman, Constantinople.

Osman était aussi un écrivain et un poète. Il écrit des poèmes en persan sous le pseudonyme de Farisi.

Ascension au trône[modifier | modifier le code]

Ascension d'Osman II peinte par un artiste européen qui accompagnait l'ambassadeur autrichien Ludwig von Mollard vers 1618.

Osman accéda au trône en 1618, à l'âge de treize ans, après la destitution de Moustafa Ier, installé aux dépens d'Osman par Kösem[1]. Malgré sa jeunesse, Osman essaya de s'imposer en tant que dirigeant et, après avoir sécurisé la frontière orientale en signant un traité avec la Perse safavide, il mena personnellement l'invasion ottomane de la Pologne durant la Guerre des magnats moldaves[2]. Forcé de signer un traité de paix avec les Polonais après la bataille de Khotin, en 1621, Osman retourna honteux à Constantinople, reprochant la couardise des janissaires et l'insuffisance de ses fonctionnaires.

Le 12 janvier 1621, il renoue avec la tradition du fratricide en ordonnant l'exécution de son demi-frère Şehzade Mehmed, de peur que celui-ci prenne le pouvoir[3].

Traité de paix de Chocim, après la défaite de Osman II, en 1621

Renversement et exécution[modifier | modifier le code]

Osman II fut probablement le premier sultan à voir que les janissaires étaient une institution prétorienne faisant plus de mal que de bien à l'Empire moderne. Osman II ferma leurs cafés — les points de rencontre où ils élaboraient leurs conspirations — et commença à planifier la création d'une nouvelle armée loyale, composée d'Anatoliens, de Mésopotamiens, d'Ottomans égyptiens et de Turkmènes.

Le 19 mai 1622, les janissaires envahirent alors le palais et emprisonnèrent rapidement le jeune sultan qui est alors déposé et remplacé par son oncle Moustafa Ier[4]. Osman II aurait été humilié publiquement par les janissaires et le villageois, habillé de chiffons et forcé de chevaucher un cheval décrépi[5]. Le lendemain, lorsqu'un bourreau fut envoyé pour l'étrangler, Osman II refusa d'abandonner et commença à combattre le bourreau, jusqu'à être finalement frappé de dos par une flèche. Osman II est le premier sultan ottoman à être victime d'une révolte. Cet événement va conforter pour longtemps le pouvoir des janissaires. Le grand vizir Davud Pacha, qui participa à la conspiration avec Halime Sultan, mère de Moustafa[6], finira par être capturé, torturé et assassiné à son tour sous les ordres de la toute puissante Kösem et avec l'accord du sultan fou Moustapha[7]. Pour prouver à Halime Sultan qu'Osman était bien décédé, son oreille droite lui a été coupée et apportée à la reine mère[8],[9].

Osman II fut un sultan très progressiste, mais le manque de cadres professionnels et volontaires pour l'aider dans ses réformes provoqua sa chute.

En novembre 1622, Mehmed Abaza (en) débuta une révolte contre les janissaires[10].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Osman aimait une fille russe d'une naissance commune, mais d'une beauté extraordinaire. Tombée dans l'esclavage comme enfant, elle était devenue la propriété d'un officier de la cour de Constantinople, qui l'aimait de l'affection d'un père, et lui donna la liberté. Osman la vit ; ses charmes l'enflammèrent, et il la demanda à son ancien maître, qui déclara ne pouvoir en disposer à moins que le sultan ne l'épousât. Ainsi fut répété l'exemple que Soliman avait anciennement donné, en déclarant Roxelane son épouse. Miliclia (aussi appelée Meyl-i Sah, Meleksima, Meylikaya ou Marica), c'est ainsi que son nom fut travesti, accoucha de Şehzade Ömer, héritier présomptif du trône, le , pendant qu'Osman (âgé de 16 ans) était devant Choczim, le prince Ömer. Quand il retourna à Constantinople, elle alla à sa rencontre jusqu'à Andrinople, pour lui montrer son fils, et fut traitée par son ordre en souveraine. Pour lui donner une image de la guerre, le sultan fit représenter dans l'intérieur du sérail le spectacle d'une ville assiégée, et de l'explosion d'une mine. Par accident funeste, un coup de fusil frappa le petit prince qu'on faisait assister à cette fête et le tua, en .

Voulant réparer une perte douloureuse, le sultan prit à la fois trois nouvelles épouses, en , non parmi les esclaves du sérail, mais parmi les filles libres de ses sujets; violation de la loi fondamentale, qui interdit la cohabitation du sultan non seulement avec une princesse étrangère, mais avec toute personne libre, née dans le pays: le but du législateur a été d'empêcher qu'aucune famille n'acquît une influence prépondérante, et que les esclaves qui rampent devant son trône, eussent sur lui un avantage au moins, celui d'être nés d'une mère libre. Ces mariages d'Osman, contraires à la loi, indisposèrent fortement le peuple. Ces trois épouses étaient Aïcha, sa favorite, une petite-fille de Pertev Pacha dont le nom est inconnu et Akile (aussi appelée Ukayle ou Rukiye), la fille du moufti Essad Efendi, qui avait longtemps refusé son consentement au mariage de sa fille, et ne l'avait finalement donné que dans l'espoir que les caresses de sa fille pourraient engager un époux à accorder ce que les représentations sages d'un ministre n'avaient pu obtenir d'un maître absolu dans sa volonté. Akile accoucha de deux jumeaux, en , après la mort de son époux, un fils et une fille: Moustapha et Zeynep qui moururent en de maladie.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The A to Z of the Ottoman Empire », sur Google Books (consulté le ).
  2. (en) « New Perspectives on Safavid Iran », sur Google Books (consulté le ).
  3. (en) « An Ottoman Tragedy », sur Google Books (consulté le ).
  4. (en) « The A to Z of the Ottoman Empire », sur Google Books (consulté le ).
  5. « Five Osmans: The Ottoman crisis of 1622 in early seventeenth-century literature », sur pure.uva.nl (consulté le ).
  6. (en) « A History of the Ottoman Empire to 1730 », sur Google Books (consulté le ).
  7. Robert Mantran, Histoire de l'Empire ottoman, Fayard 1989, p. 233
  8. (en) « The Black Eunuchs of the Ottoman Empire », sur Google Books (consulté le ).
  9. (en) « Horrible Histories Special: Rotten Rulers », sur Google Books (consulté le ).
  10. Lord Kinross: The Ottoman Centuries (trans: Meral Gaspıralı)Altın kitaplar, İstanbul, 2008, (ISBN 978-975-21-0955-1) p295

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Olivier Bouquet : Pourquoi l'Empire ottoman ? : Six siècles d'histoire, 2022, Éditeur Folio; édition illustrée (ISBN 2072941431)
  • (en) Osman II. (2006). In Encyclopædia Britannica. Retrieved July 31, 2006, from Encyclopædia Britannica Premium Service

Liens externes[modifier | modifier le code]