Osami Nagano — Wikipédia

Osami Nagano
永野 修身
Osami Nagano
Osami Nagano
en uniforme de vice-amiral

Surnom L'Éléphant
Naissance
Kochi
Décès (à 66 ans)
Prison de Sugamo, Tokyo
Origine Drapeau du Japon Japon
Allégeance Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Arme  Marine impériale japonaise
Grade Amiral de la flotte
Années de service 1900 – 1945
Commandement Croiseur Hirado
3e division de cuirassés
1re Flotte Expéditionnaire de Chine
District naval de Yokosuka
Académie navale impériale du Japon
Ministre de la Marine
Cdt-en-Ch. Flotte Combinée
Chef de l'E-M G.M.
Conflits Guerre russo-japonaise
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Distinctions Grand Cordon de l'Ordre du Trésor sacré (1re classe)

Ordre du Milan d'or (3e classe)
Ordre du Soleil levant (3e classe)

Osami Nagano (永野 修身, Nagano Osami?) ( - ) est un amiral de la marine impériale japonaise, qui fut attaché naval à l'ambassade du Japon aux États-Unis, et participa à la Conférence navale de Washington de 1921-1922. ministre de la Marine de 1936 à 1937, il fut également commandant-en-chef de la flotte combinée en 1937 puis chef de l'État-major de la marine impériale japonaise d' à durant la Seconde Guerre mondiale. Il est l'un des partisans de la doctrine du Kantai Kessen. Il fait partie des 14 criminels de guerre de classe A vénérés au sanctuaire Yasukuni.

Carrière[modifier | modifier le code]

Avant la Seconde guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Né à Kōchi dans une famille d'anciens samouraïs, Nagano est diplômé de la 28e promotion de l'académie navale impériale du Japon en 1900, classé 2e sur 105 cadets. En tant qu'aspirant, il sert durant la guerre russo-japonaise, principalement à des postes administratifs. Il se spécialise ensuite dans l'artillerie, servant sur le croiseur protégé Itukushima, de construction française, de la classe Matsushima. Il entre en 1909 à l'École de Guerre Navale du Japon. Promu capitaine de corvette en 1910, il sert comme chef artilleur sur le cuirassé pré-dreadnought Katori de la classe Kashima[1], puis exerce en 1911-1912, des fonctions à l'État-major.

Il effectue un séjour aux États-Unis de 1913 à 1915 pour étudier à l'université Harvard. Il est ensuite commandant en second du croiseur Nisshin de la classe Kasuga, et du croiseur Iwate[2], durant la Première Guerre mondiale. Nommé capitaine de vaisseau en 1918, il reçoit le commandement du croiseur Hirado de la classe Chikuma. Il retourne ensuite aux États-Unis comme attaché naval de 1920 à 1923, et fait partie de la délégation japonaise à la conférence de Washington en 1921-1922. Promu contre-amiral en 1924, il rejoint l'État-major de la marine impériale japonaise comme chef du 3e Bureau (Renseignement), puis commande la 3e escadre de cuirassés, la 1re flotte expéditionnaire en 1925, puis la flotte d'entrainement en 1927. Promu vice-amiral en 1927, il est nommé en 1928 directeur de l'Académie navale d'Etajima, puis il rejoint l'État-Major de la marine, dont il devient le Vice-Chef. Il est le plénipotentiaire japonais lors de la première conférence de Londres, puis devient, en 1933, commandant-en-chef du district naval de Yokosuka. Promu amiral en 1934, il est le plénipotentiaire japonais à la conférence navale de Londres de 1935-1936, au cours de laquelle l'empire du Japon annonce son retrait de tous les traités de désarmement naval, devant le refus des États-Unis et du Royaume-Uni de lui accorder la parité en matière de forces navales.

Il est nommé ministre de la Marine en mars 1936 dans le gouvernement de Kōki Hirota. De février à , il est commandant-en-chef de la 1re flotte (les cuirassés) et de la Flotte Combinée. Nommé conseiller naval fin 1937, il est poussé vers une semi-retraite. Il rejoint le haut-comité technique en 1939, et en devient président à la mi-. En , il devient Chef de l'État-Major de la marine, alors qu'il est le doyen des officiers de marine en activité.

Osami Nagano est une personnalité complexe. Il soutient la politique d'expansion japonaise en Asie du Sud-Est, mais en fin connaisseur des États-Unis, il pense qu'il ne faut pas aller jusqu'à une guerre totale, soutenant la politique japonaise vis-vis de l'Indochine française tout en en connaissant bien les risques. C'est un des chefs de la « faction de la flotte », et son rôle lors de la conférence de Londres en 1936 est sans ambiguïtés. Il a cependant favorisé la carrière d'hommes comme Isoroku Yamamoto, ou Shigeyoshi Inoue, qui défendent ouvertement des positions opposées[3].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À bord du cuirassé Musashi, le , l'empereur Hirohito est au centre du premier rang. L'amiral de la Flotte Nagano est au premier rang, sixième à partir de la gauche.

Administrateur plus que chef de guerre, il n'est initialement pas partisan de l'entrée en guerre contre les États-Unis, estimant que l'isolationnisme du gouvernement américain l'empêchera de rejoindre le conflit si les attaques se limitent aux colonies asiatiques des pays européens. Il finit néanmoins par céder aux membres les plus bellicistes des forces armées.

Ainsi, en tant que membre du quartier-général impérial, il est reçu à maintes reprises par l'empereur Hirohito auquel il explique en détail, le , la version finale du plan d'attaque de Pearl Harbor[4]. Il tente de plus de le convaincre de la nécessité d'une attaque contre la marine américaine, notamment le , alors qu'il est convoqué par l'empereur avec le ministre de la Marine, l'amiral Shimada, pour discuter de l'argument du prince Nobuhito Takamatsu quant au fait que la marine impériale ne puisse tenir plus de deux ans contre les États-Unis[5].

En , il est promu amiral de la flotte[Note 1]. En , les forces japonaises perdent le contrôle de l'archipel des îles Salomons, et ne parviennent pas à contenir les Américains, commandés par le général MacArthur, en Nouvelle-Guinée, tandis que se rapprochent les attaques de la flotte américaine dans le centre du Pacifique (libération des îles Gilbert, bombardement de Truk dans les îles Carolines). Tout ceci amène le Premier ministre Hideki Tōjō à relever de leur commandement les chefs de l'État-Major de l'armée et de la marine[6]. L'amiral de la flotte Nagano est remplacé par le ministre de la marine, l'amiral Shimada. Osami Nagano reste cependant au poste de conseiller naval jusqu'à la fin du conflit. Arrêté et inculpé de crimes de guerre, il se montre très coopératif avec les autorités d'occupation alliées. Il meurt à la prison de Sugamo d'un infarctus avant la fin de son procès devant le tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Herbert Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, New York, HarperCollinsPublishers, , 816 p. (ISBN 978-0-06-019314-0)
  • (en) Paul S. Dull, A Battle History of the Imperial Japanese Navy, 1941-1945, Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, , 402 p. (ISBN 0-87021-097-1)
  • Bernard Ireland, Cuirassés du XXe siècle, St-Sulpice (Suisse), Éditions Airelles, (ISBN 2-88468-038-1)
  • (en) Anthony Watts, Japanese Warships of World War II, Londres, Ian Allen Ltd, (ISBN 0-7110-0215-0)
  • (en) Peter Wetzler, Hirohito and War : Imperial Tradition and Military Decision Making in Prewar Japan, University of Hawaii Press, , 294 p. (ISBN 978-0-8248-1925-5, lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Ce sera la seule promotion d'Amiral de la Flotte effectuée au sein de la Marine impériale japonaise, du vivant de son bénéficiaire, pendant la guerre du Pacifique
Références

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]