Ornella Muti — Wikipédia

Ornella Muti
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Ornella Muti en 2000.
Nom de naissance Francesca Romana Rivelli
Naissance (69 ans)
Rome (Italie)
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Profession Actrice
Films notables La Dernière Femme
Conte de la folie ordinaire
Mort d'un pourri
Seule contre la mafia
Séries notables Le Comte de Monte-Cristo

Ornella Muti est une actrice italienne, née le à Rome.

Il s'agit d'une des actrices les plus connues d'Italie[1],[2],[3]. Au cours de sa carrière longue de cinquante ans, elle a remporté de nombreux prix : une Targa d'oro aux David di Donatello (1976)[4], deux Grolle d'oro, trois Globi d'oro, trois Ciak d'oro, un prix Pasinetti (it) de l'actrice à la Mostra de Venise 1988[5] et deux Rubans d'argent de la meilleure actrice (1988, 1989) sur cinq nominations. Elle a également reçu trois nominations aux David di Donatello de la meilleure actrice (1982, 1988, 1989)[6] et une en tant que meilleure actrice aux Prix du cinéma européen (1988).

Au cours de sa carrière, elle a joué dans différents genres[7], travaillant aux côtés de réalisateurs tels que Damiano Damiani, Mario Monicelli, Dino Risi, Marco Ferreri, Carlo Verdone, Ettore Scola, John Landis, Francesca Archibugi, Woody Allen, Paolo Virzì, Umberto Lenzi et Francesco Nuti.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ornella Muti naît sous le nom d'état civil de Francesca Romana Rivelli en 1955 à Rome. Son père est un journaliste d'origine napolitaine ; sa mère, Ilse Renate Krause, est une sculptrice d'origine estonienne[8] par son père et russe (de Saint-Pétersbourg) par sa mère[9]. Elle a une sœur aînée, Claudia Rivelli (it), également actrice, qui a joué pendant plusieurs saisons dans les années 1970 dans des roman-photos[10].

Les débuts[modifier | modifier le code]

Dans Les Religieuses du Saint-Archange (1973).
Dans Quand la mafia s'énerve (1973).
Avec Patrick Dewaere en Italie, sur le tournage du film La Chambre de l'évêque, en 1976.

Ses débuts au cinéma ont lieu à l'âge de 14 ans, en 1969, lorsqu'elle est choisie par Damiano Damiani pour jouer dans son film Seule contre la mafia. Son personnage est inspirée de celui de Franca Viola, originaire d'Alcamo en Sicile, qui, en 1965, à 17 ans, fut la première femme italienne à refuser un mariage forcé. Comme il y avait déjà une actrice portant le même nom de famille qu'elle, Luisa Rivelli, Damiani l'a obligée à utiliser le nom Ornella Muti, qui allait devenir son nom de scène tout au long de sa carrière. Son prénom provient de l'œuvre littéraire de Gabriele D'Annunzio, car Ornella est un personnage de La Fille de Jorio (it), tandis que son nom de famille dérive d'Elena Muti, la protagoniste de L'Enfant de volupté[11].

La renommée soudaine que lui vaut ce premier film la mène à jouer dans de nombreux films en Italie et à l'étranger (par exemple en Italie, Le Soleil dans la peau en 1971 et Meurtre par intérim d'Umberto Lenzi, tandis qu'en Espagne, elle tourne La casa de las palomas (ca), Experiencia prematrimonial (es), Cebo para una adolescente, Una chica y un señor (ca)) et dans des photo-romans, où elle est créditée sous le nom de Francesca Rivelli, avec sa sœur.

Le succès des années 1970 et 1980[modifier | modifier le code]

Sa rencontre professionnelle la plus importante a lieu en 1974, lorsqu'elle tourne dans Romances et Confidences de Mario Monicelli, dans le rôle de la belle jeune Vincenzina (elle est enceinte pendant le tournage), avec Ugo Tognazzi dans le rôle de l'ouvrier milanais Basletti. Le film a été un grand succès et a accru sa notoriété.

Dans les années 1970, elle participe aux films Virginité de Franco Rossi, aux côtés de Vittorio Gassman ; La Chambre de l'évêque et Dernier Amour, tous deux de Dino Risi et toujours aux côtés d'Ugo Tognazzi ; Les Nouveaux Monstres du trio Monicelli-Risi-Scola, nommé à l'Oscar du meilleur film étranger en 1979[12] ; La Dernière Femme de Marco Ferreri, en 1976, avec Gérard Depardieu[13].

Avec Ferreri, elle tourne Conte de la folie ordinaire (1981), d'après un scénario co-écrit par le réalisateur lui-même et Sergio Amidei à partir du roman du même nom de Charles Bukowski. Le film, dont l'action se déroule à Los Angeles et qui a été tourné dans les mêmes lieux en 1980, est sorti l'année suivante et a été sélectionné à la Mostra de Venise 1981. Le personnage de Muti est Cass, une jeune prostituée belle et autodestructrice, victime d'une beauté qui la submerge et ne lui permet pas d'être aimée pour ce qu'elle pense être[14]. Elle incarne ensuite la méchante princesse Aura dans la superproduction américaine Flash Gordon réalisée par Mike Hodges, et dans le thriller Les Armes du pouvoir avec Klaus Kinski. Elle tourne plusieurs films produits aux États-Unis, refusant le rôle principal (donné plus tard à Carole Bouquet) dans Rien que pour vos yeux parce que son costumier, Wayne Finkelman, n'avait pas été engagé par la production[15]. À la même époque, elle tourne avec Adriano Celentano Le Vieux Garçon et Amoureux fou de Castellano et Pipolo ; avec Renato Pozzetto, Personne n'est parfait et Un povero ricco, et avec Ben Gazzara La Fille de Trieste, dans le rôle de la psychotique Nicole, tous réalisés par Pasquale Festa Campanile. En 1983, elle joue aux côtés de Paolo Villaggio dans le film Les Aventures de Miss Catastrophe, réalisé par Steno[16]. En 1984, il y a Le futur est femme, toujours réalisé par Ferreri, sélectionné à la Mostra de Venise, et surtout Un amour de Swann de Volker Schlöndorff, dans lequel elle incarne l'énigmatique Odette, l'amour impossible de Proust aux côtés de Jeremy Irons, Fanny Ardant et Alain Delon. Elle a fait des unes célèbres dans le monde entier, comme celle du Time. Elle se lance également dans une carrière télévisuelle : en 1984, elle participe à Risatissima, aux côtés de Johnny Dorelli. Dans le cinéma plus engagé, on trouve Chronique d'une mort annoncée de Francesco Rosi adapté du roman homonyme de Gabriel García Márquez, Codice privato de Citto Maselli (pour lequel elle a été nommée pour la meilleure actrice aux Oscars européens), 'o Re de Luigi Magni, La Femme de mes amours de Gianfranco Mingozzi avec Philippe Noiret et Le Voyage du capitaine Fracasse d'Ettore Scola, tous réalisés dans la seconde moitié des années 1980.

Les années 1990[modifier | modifier le code]

Ornella Muti à Moscou en 1995.

En 1992, elle participe à Non chiamarmi Omar (it), une comédie réalisée par Sergio Staino et inspirée de la nouvelle Nudi e crudi d'un autre dessinateur, Francesco Tullio-Altan, sans grand succès. Elle enchaîne avec les productions américaines L'embrouille est dans le sac avec Sylvester Stallone et Banco pour un crime, toutes deux en 1991. Bien connue en France, elle y est souvent apparue à la télévision, à la fois comme actrice dans des fictions et comme mannequin pour des publicités. En 1994, elle a été élue « plus belle femme du monde » par le magazine américain Class[17]. L'année suivante, El amante bilingüe, réalisé par le prestigieux réalisateur Vicente Aranda, sort en Italie, en Espagne et en Amérique du Sud. Après une période d'absence du grand écran, elle revient en 1999 avec Panni sporchi, de Mario Monicelli.

Années 2000 et 2010[modifier | modifier le code]

Ornella Muti dans Romances et confidences en 1974.

Elle travaille ensuite avec plusieurs réalisatrices : Francesca Archibugi, Asia Argento et Eleonora Giorgi, qui la choisit pour jouer dans son premier long-métrage, Uomini & donne, amori & bugie (it). En 2006, elle joue dans la fiction produite par la RAI Domani è un altro giorno et en 2007, elle retourne travailler avec Citto Maselli dans Civico zero (it)[18].

En 2012, Ornella Muti a participé au film de Woody Allen tourné en Italie, To Rome with Love[19], où elle a côtoyé des acteurs connus mondialement, dont Roberto Benigni, Alec Baldwin, Penélope Cruz et Allen lui-même. L'année suivante, elle joue, avec sa fille Naike Rivelli, dans le clip et la chanson produits par Alexandra Damiani Queen Of The Dancefloor.

En 2017, elle joue dans la série télévisée italienne Sirene (it), produite par la Rai[20], ce qui lui vaut un regain de notoriété auprès de la population plus jeune. En 2018, elle a joué dans la websérie Amami !.

Années 2020[modifier | modifier le code]

En 2022, elle anime, aux côtés d'Amadeus, la première soirée du 72e festival de Sanremo[21].

Démêlés judiciaires[modifier | modifier le code]

Ornella Muti en 2016.

Le , elle a été condamnée à six mois de prison et à une amende de 500 euros par la Cour d'appel de Trieste[22] pour tentative de fraude et de falsification. En 2010, Muti devait se produire dans le rôle principal au Teatro Verdi de Pordenone dans L'ebreo di Gianni Clementi de Gianni Clementi, avec un cachet de 24 000 , mais elle s'est déclarée malade et a présenté un certificat médical pour une laryngo-trachéite aiguë avec fièvre, toux et enrouement, avec une prescription de ne pas utiliser sa voix pendant cinq jours. En vérité, elle s'était rendue à Saint-Pétersbourg le , invitée quelques mois plus tôt[23],[24] par Vladimir Poutine à un gala de charité. La condamnation avec sursis était conditionnée au versement d'une indemnité de 30 000  au théâtre frioulan[23]. La condamnation a été définitivement confirmée par la Cour de cassation le [24],[25].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Ornella Muti a été mariée deux fois : la première avec Alessio Orano (de 1975 à 1981), la seconde avec Federico Facchinetti (de 1988 à 1996). De ce second mariage, elle a eu deux enfants : un fils, Andrea, et une fille, Carolina.

Elle a eu une première fille, Naike Rivelli (elle aussi devenue actrice), née en 1974. Ornella Muti n'a jamais révélé le nom du père. Naike dément la rumeur selon laquelle il s'agirait du producteur espagnol José Luis Bermudez de Castro[26]. Naike qui n'a pas été reconnue par son père, porte le patronyme de sa mère, « Rivelli ».

À partir de 1998, Ornella Muti a pour compagnon le chirurgien esthétique Stefano Piccolo. Après dix ans de vie commune, elle le quitte en 2008, pour le Français Fabrice Kerhervé.

Par sa fille Naike Rivelli, Ornella Muti est grand-mère d'un petit garçon né en 1996, prénommé Akash.

En 2014, Adriano Celentano a révélé avoir eu une liaison avec Ornella Muti au début des années 1980, l'actrice a réagi avec courroux par une interview sur Il Fatto Quotidiano à la décision unilatérale du chanteur de dévoiler cet épisode[27].

Muti se dit de religion bouddhiste[28].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]

Années 1980[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

Années 2000[modifier | modifier le code]

Années 2010[modifier | modifier le code]

Voix françaises[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (it) Federico Rocca, Silvana Mangano, L'epos, (ISBN 978-88-8302-353-8, lire en ligne)
  2. (it) « Ornella Muti, una carriera straordinaria raccontata in 5 suoi film » [vidéo], sur lastampa.it, (consulté le )
  3. (it) Francesco Chignola, « Le attrici italiane più citate (e amate) all’estero », (consulté le )
  4. (it) « cronologia dei premi david di donatello », sur daviddidonatello.it
  5. (it) Enrico Lancia, I premi del cinema, Gremese Editore, (ISBN 978-88-7742-221-7)
  6. (it) « premi david di donatello », sur daviddidonatello.it
  7. (it) « Ornella Muti: la sua carriera in 5 film », sur sorrisi.com (consulté le )
  8. (it) « Auguri Ornella Muti, 60 anni di un'icona di bellezza », sur ilmessaggero.it, (consulté le )
  9. (ru) « Орнелла Мути - "КП": Я была бы рада получить российское гражданство и поселиться в Питере! », sur kp.ru,‎ (consulté le )
  10. (it) « ASCESA E CADUTA DEL PRINCIPINO »,
  11. (it) « Chi è l’attrice che compie 60 anni ospite a Le Invasioni Barbariche. Il processo e la condanna per truffa », sur ilsussidiario.net, (consulté le )
  12. (it) « "Piacere, Ettore Scola", il cinema in mostra », sur rainews.it, (consulté le )
  13. (it) « Ornella Muti », sur mymovies.it (consulté le )
  14. C. Bukowski, dans le recueil No Love Songs (nouvelle Crazy Enough)
  15. (it) Candida Morvillo, « Ornella Muti: «Non so se amerò mai più, ma ho imparato a meditare» », sur corriere.it, (consulté le )
  16. (it) « Ornella Muti "Sola, abbandonata », sur lastampa.it, (consulté le )
  17. (it) Stefano Pallaroni, « Gli occhi di Ornella Muti », (consulté le )
  18. (it) « Civico 0 », sur mymovies.it (consulté le )
  19. (it) « Roma protagonista dell’ultimo film di Woody Allen », sur varesenews.it, (consulté le )
  20. (it) Silvana Palazzo, « Ornella Muti su Rai 1: la figlia Naike Rivelli la sua prima fan », sur ilsussidiario.net, (consulté le )
  21. (it) Rita Celi, « Sanremo 2022, Ornella Muti, Sabrina Ferilli, Maria Chiara Giannetta, Lorena Cesarini e Drusilla Foer sul palco con Amadeus », sur repubblica.it, (consulté le )
  22. (it) « Tentata truffa, condannata Ornella Muti », sur ansa.it, (consulté le )
  23. a et b (it) Giuseppe Candela, « Ornella Muti condannata a 6 mesi di reclusione: saltò uno spettacolo dandosi malata per andare a cena con Putin », sur ilfattoquotidiano.it, (consulté le )
  24. a et b (it) Fulvio Fiano, « Si diede malata per il gala da Putin, Ornella Muti condannata a 6 mesi », sur corriere.it, (consulté le )
  25. « lexpress.fr/actualite/societe/justice/l-actrice-ornella-muti-condamnee-a-de-la-prison-apres-avoir-dine-avec-poutine- »
  26. (it) « Naike Rivelli da Paola Perego: «Chi è mio padre? Non mi interessa» », sur ilmessaggero.it, (consulté le )
  27. (it) « Ornella Muti e Adriano Celentano: l'attrice parla della loro relazione segreta », sur The Social Post, (consulté le )
  28. (it) « Cinema: Ornella Muti, il sesso mi mantiene giovane », sur tio.ch, (consulté le )
  29. a b c et d « Comédiennes ayant doublé Ornella Muti en France » sur RS Doublage.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alberto Scandola, Ornella Muti, L'epos, 2009.
  • Stefano Masi, Enrico Lancia, Les Séductrices du cinéma italien, Gremese, 1997.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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