Opération Namal — Wikipédia

Opération Namal

Informations générales
Date 23 mai 1948
Lieu Al-Tantoura, Israël
Issue Victoire israélienne; les Israéliens s'assurent du contrôle opérationnel de la côte maritime
Belligérants
Drapeau d’Israël Israël milices arabo-palestiniennes
Forces en présence
Drapeau d’Israël 1500 hommes 300 hommes
Pertes
14 tués 70 tués

Guerre israélo-arabe de 1948

Batailles

L'Opération Namal (מבצע נמל) est l'opération militaire qui permit aux Israéliens, à la fin , lors de la guerre israélo-arabe de 1948, de prendre le contrôle de l'ensemble de la bande côtière, et par la même de la route reliant Tel-Aviv et Haïfa.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après avoir mis la communauté juive de Palestine sur la défensive entre le début décembre 1947 et la fin mars 1948, les irréguliers palestiniens sont vaincus par la contre-offensive que la Haganah avait lancée le 1er avril, et ne jouent plus de rôle militaire notable à compter du courant du mois de mai.

Un des derniers affrontements entre milices juives (Tsahal n'est créée que le ) et combattants palestiniens se déroule dans le nord de la bande côtière après l'entrée en guerre des armées arabes. L'enjeu en est la zone de Tantoura (aujourd'hui Hof-Dor, en Israël), située en bord de mer, près de Césarée, environ à mi-chemin entre Tel-Aviv et Haïfa.

En effet, avec la prise de Haïfa par Israël et le départ des Arabes de Césarée, Tantoura devient l'unique point de retrait arabe de la route menant à Zihron Yaakov, mais aussi la place forte d'approvisionnement en armes des villages de la région. Tantoura sert également de port de sortie aux réfugiés palestiniens partis pour le Liban. Enfin, la zone est pour le nouvel État d'Israël (créé le ) le dernier point contrôlé par les Palestiniens sur la route reliant Tel-Aviv à Haïfa.

Les tentatives de compromis avec la position arabe sont menées par un membre de la Haganah de Zihron Yaakov, qui avait réussi à instaurer des relations de respect avec les notables de Tantoura. Par le refus des jeunes de Tantoura, ainsi que par celui des combattants arabes originaires de villages alentour, les pourparlers échouent.

Israël décide en conséquence de s'emparer de la position par la force. Elle évalue le camp adverse à 300 combattants munis de 100 fusils, de quelques dizaines de pistolets, de plusieurs obus et d'un canon de 40 mm. Le camp arabe est dirigé par quatre déserteurs anglais, d'anciens policiers arabes et quelques combattants bosniaques.

C'est la brigade Alexandroni de la Haganah (Tsahal ne sera formé que quelques semaines plus tard) qui est chargée de l'attaque.

Organisation de l'opération[modifier | modifier le code]

Des opérations de repérage sont au préalable organisées. L'une d'elles est faite en train. Le réseau ferroviaire du pays dépendant du territoire portuaire de Haïfa encore sous contrôle britannique, les officiers israéliens demandent et obtiennent l'arrêt momentané du train face à Tantoura. Un peu après, à la gare de Zihron Yaakov, le convoi est attaqué par un avion égyptien.

La stratégie de l'opération israélienne prévoit que l'attaque se fera sur trois fronts, chacun tenu par trois bataillons juifs de la brigade Alexandroni, et qu'elle débutera à minuit, le jeudi .

Le bataillon A doit se déplacer en direction du nord, dépasser la voie de chemin de fer puis se diviser en trois groupes attaquant simultanément le nord-est du village et les ruines de El-Bouraj, l'ancienne usine de verrerie construite par le baron Edmond de Rothschild.

Le bataillon B est divisé en deux groupes : le premier a pour mission l'assaut sur l'école, construite au sommet d'un monticule, à l'est du village, et le second est conservé en renfort.

Le bataillon C doit partir de la gare de Zihron Yaakov, passer la voie de chemin de fer et attaquer le village par le sud.

Les trois bataillons juifs sont soutenus par des tirs de roquettes ciblés, et par une unité marine qui postée en mer, doit paralyser les mouvements maritimes palestiniens.

L'attaque se déroule globalement comme prévu, le passage de la voie de chemin de fer par le bataillon A déclenchant la mise en mouvement du reste des forces. Les bataillons parviennent à remplir leur mission, malgré les tirs précis provenant du monticule est, qui un instant ralentissent l'avancée du bataillon B. Une dizaine de tireurs d'élite arabes sont mis hors de combat, et le combat se poursuit à la grenade. À 8h le , les combats prennent fin avec l'arrestation des survivants adverses par les forces israéliennes.

L'opération Namal est l'un des tout derniers affrontements entre Juifs et Arabes de Palestine. La victoire israélienne signe la fin de la prise de contrôle de toute la zone côtière par les forces sionistes.

Victimes[modifier | modifier le code]

Les affrontements font 70 victimes chez les Arabes, et 14 chez les Israéliens, dont un soldat de la marine. La population civile s'enfuit ou est chassée. Un massacre de civils aurait également eu lieu. Cette thèse a suscité un vif débat entre historiens Israéliens[1].

Références[modifier | modifier le code]

    • Le point de vue de l'historien Yoav Gelber : « Folklore versus History: The Tantura Blood Libel », , publié sur le répertoire de l'université de Beer-Sheva consacré à l'affaire. Gelber y critique vigoureusement la thèse de Katz, parlant de « conjectures, mensonges et désinformation pure et simple ».
    • Le point de vue de l'historien Benny Morris : « The Tantura "Massacre" », publié le dans le Jerusalem Report, consultable sur le répertoire de l'université de Beer-Sheva consacré à l'affaire. Morris analyse l'ensemble des documents, et en conclut qu'aucune preuve formelle d'un massacre n'existe. Il cite cependant divers documents laissant entendre que des actes de violences ont eu lieu après les combats, mais que ces documents sont trop imprécis pour qu'on puisse définir ces violences. Morris critique le caractère tranché des affirmations de Katz sur le massacre, mais considère qu'on ne peut cependant écarter l'hypothèse.
    • Le point de vue de l'historien Ilan Pappé, « Une dissidence israélienne », Interview de Ilan Pappé du mardi 7 janvier 2003, par Radio Orient. Pappé soutient totalement la thèse de Katz sur le massacre, et indique que « les soldats se sont retrouvés avec tous ces Palestiniens à leur merci. C’est alors qu’ils ont décidé de les massacrer pour s’en débarrasser. Ils ne voulaient pas se retrouver avec des prisonniers de guerre ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]