Opération Aspide — Wikipédia

Opération Aspide
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des attaques des Houthis en mer Rouge :
  • Territoire yéménite contrôlé par les Houthis (SPC)
  • Territoire yéménite contrôlé par le gouvernement du Yémen (PLC)
  • Attaques des Houthis (en rouge) et détournements de navires (en bleu)
Informations générales
Date Depuis le
(2 mois et 8 jours)
Lieu Détroit de Bab el-Mandeb, détroit d’Ormuz, eaux internationales de la mer Rouge, golfe d’Aden, mer d’Oman, golfe d’Oman, golfe Persique, Yémen
Casus belli Attaque des Houthis contre des navires commerciaux naviguant en mer rouge
Belligérants
Drapeau de l’Union européenne Union européenne Houthis
Commandants
Drapeau de la France Emmanuel Macron
Drapeau de la France Sébastien Lecornu
Drapeau de l'Italie Giorgia Meloni
Drapeau de l'Allemagne Olaf Scholz
Drapeau de la Grèce Kyriákos Mitsotákis
Drapeau de la Grèce Nikos Dendias
Abdul-Malik al-Houthi
Mohamed al-Atifi
Abdel Aziz ben Habtour
Mehdi Hussein al-Machat

Crise de la mer Rouge
Débordement de la guerre Israël-Hamas

Batailles

L'opération Aspide, également connu sous le nom d'EUNAVFOR Aspide, est une opération militaire menée par l'Union européenne en réponse aux attaques des Houthis contre le transport maritime international en mer Rouge[1]. Celle-ci est menée parallèlement à l'opération Gardien de la prospérité, mission aux objectifs similaires menée principalement par les États-Unis et une coalition impliquant plus d’une vingtaine de pays.

Contexte[modifier | modifier le code]

Depuis le début de la guerre Israël-Hamas, les Houthis attaquent et détournent des navires traversant la mer Rouge, prétendant être en réponse à la contre-attaque israélienne dans la bande de Gaza après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023[2]. Depuis le début des attaques, au moins quatre navires battant pavillon de l’UE ont été attaqués par les Houthis[3],[4],[5],[6].

Mission[modifier | modifier le code]

Le 8 février, les États membres de l'UE adoptent une motion visant à lancer l'opération Aspide, qui doit débuter le 19 février et durer un an, avec une base d'opérations à Larissa en Grèce et un officier de la marine hellénique chargé des opérations[7],[8].

Le but de l'opération est, selon le Service européen pour l'action extérieure, la protection des navires marchands contre les attaques, leur accompagnement et le renforcement de la sécurité de la situation maritime dans la région[9]. Son objectif est donc « purement défensif », ce qui a également été souligné par les responsables de l'UE, contrairement à l'opération Gardien de la prospérité menée par les États-Unis[10]. La mission est en coordination étroite avec l'opération Atalante, une autre mission militaire dirigée par l'UE dans la zone du golfe d'Aden[11].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Navires participants à l'opération
Navires Nationalité Type Notes Référence
Caio Duilio  Marina Militare Destroyer Navire amiral de l'opération [12]
Virginio Fasan  Marina Militare Frégate - [13]
Federico Martinengo  Marina Militare Frégate - [13]
Languedoc  Marine nationale Frégate - [14]
Alsace  Marine nationale Frégate -
Hessen  Deutsche Marine Frégate - [15],[16]
Louise-Marie  Composante marine Frégate - [17],[16]
Hydra  Marine hellénique Frégate - [16],[18]
Tromp  Marine royale néerlandaise Frégate Déployé dans le cadre de l'opération Gardien de la prospérité, fournit un « soutien associé » à l'opération Aspide. [19]
Karel Doorman  Marine royale néerlandaise Navire polyvalent de soutien Déployé de mai à août 2024 dans le cadre de l'opération Aspide, fournit un « soutien associé » à l'opération Gardien de la prospérité. [20],[21]

Opération[modifier | modifier le code]

Les moyens annoncées comprennent la frégate allemande Hessen, la frégate grecque HS Hydra, la frégate de défense aérienne italienne Caio Duilio, la frégate belge Louise-Marie et les frégates de premiers rangs françaises Languedoc et Alsace[22].

Dans la nuit du 19 au 20 février, les frégates françaises abattent deux drones houthis au dessus de la mer Rouge et du golfe d'Aden[23]. Deux jours plus tard, l'état-major des Armées annonce la destruction de deux autres drones dans la nuit[24].

Le 22 février, le gouvernement suédois annonce envoyer du personnel militaire pour participer à l'opération. La Suède enverra dans un premier temps quatre officiers d'état-major avec la possibilité d'augmenter ce nombre à dix[25],[26].

Le , la frégate Hessen effectue la première utilisation d'armes réelles au combat de la Deutsche Marine en abattant deux drones aériens Houthis visant le trafic maritime en mer Rouge[27].

Le 2 mars, la frégate grecque Hydra franchit le canal de Suez pour rejoindre l'opération en mer Rouge[18]. Le même jour, le destroyer italien Caio Duilio détruit un missile houthi au-dessus de la mer Rouge. Celui-ci se trouvait à moins de 6,4 km du destroyer avant qu'il ne soit abattu[28].

Le 9 mars, les Houthis lancent une vaste attaque de drones aériens kamikazes contre les navires des coalitions et contre le remorquage du MV True Confidence, touché le 6 mars. La FREMM Alsace et les forces aériennes françaises à Djibouti, des Mirage 2000-5F de l'escadron de chasse 3/11 Corse, abattent 4 drones kamikazes[29]. Le 20 mars, un hélicoptère embarqué sur une FREMM française engage et abat un drone Houthis[30]. Le 21 mars, la frégate française Alsace abat trois missiles balistiques visant un porte-conteneurs sous son escorte. Le même jour, la frégate allemande Hessen détruit un drone de surface naval visant également un navire commercial sous son escorte[31],[32].

Au 26 mars, les navires français ont tiré au total 22 missiles Aster[33]. Le 6 avril, la frégate allemande Hessen intercepte un missile lancé depuis le territoire contrôlé par les Houthis[34].

Le 8 avril, un premier bilan de la mission Aspide est réalisé et annoncé par Josep Borrell, Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. L’opération a permis d’escorter 68 navires et de repousser 11 attaques. Dans le détail, les navires français, allemands, italiens et grecs ont abattu : 9 drones aériens, 1 drone de surface naval et 4 missiles balistiques[35].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Aspides mission officially established », Agence Europe, (consulté le )
  2. Salhani, « Beyond Gaza: How Yemen’s Houthis gain from attacking Red Sea ships », Al Jazeera, (consulté le )
  3. Bray et Guerry, « Second Israeli-owned ship attacked by Iran-backed forces as shadow war intensifies », TradeWinds, (consulté le )
  4. Gambrell, « A missile fired by Yemen’s Houthi rebels strikes a Norwegian-flagged tanker in the Red Sea », AP News, (consulté le )
  5. Faucon, « Iran-Backed Forces Widen Their Attacks on Commercial Shipping », www.msn.com (consulté le )
  6. « Empty Malta-flagged ship hit by missile off Yemen », CBC News, (consulté le )
  7. Uysal, « The EU’s New Red Sea Naval Mission: Implications and Challenges », The Washington Institute for Near East Policy, (consulté le )
  8. Rose, « EU's Aspides mission to the Red Sea will be based in Greece », The National, (consulté le )
  9. « EUNAVFOR OPERATION ASPIDES », European External Action Service, (consulté le )
  10. Mared Gwyn Jones, « EU launches mission Aspides to protect Red Sea vessels from Houthi attacks », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Security and freedom of navigation in the Red Sea: Council launches EUNAVFOR ASPIDES », Council of the European Union, (consulté le )
  12. Luca Peruzzi, « Italy's contribution to the nascent EU Operation Aspides », sur Naval News, (consulté le )
  13. a et b (it) « Missione Aspides: Italia, Francia e Germania insieme per difendere le navi nel Mar Rosso dagli Houthi », sur INFODIFESA,
  14. Laurent Lagneau, « Mer Rouge : Le commandement de l'opération navale européenne Aspides sera assuré par la Grèce », sur Zone Militaire, (consulté le )
  15. Sabine Siebold, « German air defence frigate leaves port to join EU Red Sea mission », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. a b et c Hans-Ewe Mergener, « EU comes closer to mounting maritime security mission in the Red Sea - European Security & Defence », sur euro-sd.com, European Security & Defence, (consulté le )
  17. « Belgium sends warship to Red Sea », sur Politico, (consulté le )
  18. a et b Dimitris Mitsopoulos, « Greek frigate 'Hydra' enters Red Sea », sur Naval News, (consulté le )
  19. (nl) « Marine gaat bijdragen aan veiligheid en vrije doorvaart in de Rode Zee » [archive du ], sur Defensie.nl, Ministerie van Defensie, (consulté le )
  20. (nl) « Marineschip naar Rode Zee voor bevoorrading en medische zorg » [archive du ], sur Defensie.nl, Ministerie van Defensie, (consulté le )
  21. (nl) Jaime Karreman, « Kabinet: ook Zr.Ms. Karel Doorman naar Rode Zee » [archive du ], sur Marineschepen.nl, (consulté le )
  22. Laurent Lagneau, « Mer Rouge : Le commandement de l'opération navale européenne Aspides sera assuré par la Grèce », sur Zone Militaire, (consulté le )
  23. Armée française - Opérations militaires (Etat-major des armées, Cellule communication), « Interceptions de drones aériens en provenance du Yémen », sur Compte officiel de l'État-major des armées (EMA) - twitter.com, (consulté le )
  24. « Mer Rouge  : la Marine française met à nouveau en échec des attaques de drones en provenance du Yémen », sur La Tribune, (consulté le )
  25. (sv) S. V. T. Nyheter, « Svensk militär ska skickas till Röda havet », SVT Nyheter,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. Johan Hjelmstrand, « Svenska stabsofficerare skickas till Röda havet », sur Regeringskansliet (in Swedish),
  27. AFP, « Attaques en mer Rouge: une frégate parvient à repousser les assauts des rebelles houthis », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  28. Patrick Wintour, « Italian warship forced to shoot down Houthi missile in Red Sea », sur The Observer,
  29. Armée française - Opérations militaires, « Destruction de 4 drones hostiles en provenance du Yémen par des moyens maritimes, sous commandement 🇪🇺 », sur Compte officiel de l'État-major des armées (EMA) - twitter.com,‎ (consulté le )
  30. (en) EUNAVFOR ASPIDES, « On March 20, while conducting close protection under @EUNAVFORASPIDES in Red Sea, the embarked helicopter of a French destroyer shot down a Houthi UAV threatening the commercial navigation. », sur EUNAVFOR ASPIDES is an EU military operation in the Red Sea, the Indian Ocean and the Gulf - twitter.com, (consulté le )
  31. Commandement maritime de la zone océan indien - cellule communication, « Interception de missiles balistiques houthis en mer Rouge », sur Compte officiel des forces françaises aux Emirats arabes unis et déployées en océan Indien - twitter.com, (consulté le )
  32. (en) EUNAVFOR ASPIDES, « On March 21 », sur EUNAVFOR ASPIDES - twitter.com, (consulté le )
  33. « Economie de guerre : En coulisses, le fabricant du canon Caesar a mis les bouchées doubles »,
  34. « German military vessel intercepts Houthi missile in Red Sea », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. « Mer Rouge : premier bilan de la mission Aspides | Mer et Marine », sur www.meretmarine.com, (consulté le )