Olivier Stirn — Wikipédia

Olivier Stirn
Illustration.
Olivier Stirn en 1989.
Fonctions
Ministre délégué au Tourisme

(2 ans et 12 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Rocard II
Prédécesseur François Doubin
Successeur Jean-Marie Rausch
Secrétaire d'État aux DOM-TOM[N 1]

(1 mois et 12 jours)
Président François Mitterrand
Gouvernement Rocard I
Prédécesseur Bernard Pons
Successeur Louis Le Pensec

(3 ans, 9 mois et 23 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Chirac I
Barre I et II
Prédécesseur Joseph Comiti
Successeur Paul Dijoud
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères

(3 ans, 1 mois et 17 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Barre III
Prédécesseur Jean-François Deniau
Successeur Jean-Michel Baylet
Secrétaire d'État auprès du ministre chargé des Relations avec le Parlement

(1 an, 1 mois et 14 jours)
Président Georges Pompidou
Gouvernement Messmer II et III
Prédécesseur Robert Boulin (ministre délégué)
Successeur René Tomasini
Député français

(6 jours)
Élection 12 juin 1988
Circonscription 5e de la Manche
Législature IXe (Cinquième République)
Groupe politique app. SOC
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Bernard Cauvin

(2 ans, 1 mois et 28 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Manche
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC

(4 ans, 8 mois et 30 jours)
Élection 21 juin 1981
Circonscription 5e du Calvados
Législature VIIe (Cinquième République)
Groupe politique UDF (1981-1984)
NI (1984-1986)
Prédécesseur Antoine Lepeltier
Successeur Proportionnelle par département

(1 mois et 3 jours)
Élection 19 mars 1978
Circonscription 5e du Calvados
Législature Ve (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Charles Malouin
Successeur Antoine Lepeltier

(4 ans, 10 mois et 1 jour)
Élection 30 juin 1968
Réélection 11 mars 1973
Circonscription 5e du Calvados
Législature IVe (Cinquième République)
Groupe politique UDR
Prédécesseur Marcel Restout
Successeur Charles Malouin
Président de la Communauté urbaine de Cherbourg

(1 an)
Prédécesseur Jean Lerouvreur
Successeur Bernard Cauvin
Maire de Vire

(17 ans, 11 mois et 27 jours)
Élection mars 1971
Réélection mars 1977, mars 1983
Prédécesseur André Halbout
Successeur Jean-Yves Cousin
Conseiller général du canton de Vire

(7 ans)
Élection mars 1994
Prédécesseur Jean-Yves Cousin
Successeur Jean-Yves Cousin

(18 ans)
Élection mars 1970
Réélection mars 1976
mars 1982
Prédécesseur Bertrand Le Chevrel
Successeur Jean-Yves Cousin
Biographie
Date de naissance (88 ans)
Lieu de naissance Boulogne-Billancourt (France)
Nationalité Française
Parti politique UDR (1968-1976)
RPR (1976-1977)
MSL (1977)
CSD (1977)
UDF-RAD (1977-1984)
UCR (1984-1986)
PS (1986-1993)
UDF (1993-1994)
MDR (1994-2002)
UMP (depuis 2002)

Olivier Stirn
Maires de Vire

Olivier Stirn, né le à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), est un homme politique français, ancien ministre, qui a appartenu à plusieurs partis de droite et de gauche.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Olivier Stirn est l'arrière-petit neveu d'Alfred Dreyfus[1]. Il est l'ainé d'une famille de six frères[2], dont François-Henri, Gérard, Bernard, Pierre-Jérôme, tous fils d'Alexandre Stirn, ancien préfet et magistrat à la Cour des comptes (1911-2000).

Élève au lycée Janson-de-Sailly, il y obtient son baccalauréat. Il est diplômé d'études supérieures de droit public et de sciences politiques, ainsi que diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, promotion 1958)[3].

À la fin de sa carrière politique, Olivier Stirn est particulièrement actif dans l'affaire d'héritage qui l'oppose à sa jeune belle-mère, Kenza, épousée par son père en 1996[2]. Il gagne un procès[4].

Il est divorcé de Marine Saunier avec laquelle il a deux enfants, Renaud Stirn et Guillaume Stirn[5]. Il s’est ensuite marié à Évelyne Stirn, candidate provisoirement investie par Les Républicains pour la 6e circonscription du Calvados[6] aux élections législatives de 2017. De ce second mariage sont nés deux autres enfants, Anna et Emmanuel.

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Tout comme son père, il choisit l'administration préfectorale, devenant chef de cabinet du préfet de la Meuse en 1961.

Il occupe des postes de chargé de mission et puis de chef de cabinet de Louis Jacquinot, ministre d'État chargé des DOM-TOM (1964), et de chef de cabinet de Jean Charbonnel, secrétaire d'État aux Affaires étrangères chargé de la Coopération (1966-1967), et de Jacques Chirac, secrétaire d'État aux Affaires sociales, chargé des problèmes de l'emploi (1967-1968).

Il s'implante à Vire à partir de 1968. Il en est député UDR (1968-1973), conseiller général (1970-1988) et maire (1971-1989). Bon orateur et parlementaire actif, il est nommé secrétaire d'État auprès du ministre chargé des Relations avec le Parlement (1973-1974), secrétaire d’État aux Départements et territoires d’outre-mer (1974-1978), puis aux Affaires étrangères (1978-1981). À partir du , outre les attributions qu'il exerce en qualité de secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, il est mis à la disposition du ministre de la Défense, ministre de la Coopération pour toutes les missions que celui-ci lui confie.

Comme secrétaire d'État aux DOM-TOM pendant presque quatre ans, il négocie l'indépendance des Comores en 1975 et de Djibouti en 1977. Il désire départementaliser l'outre-mer, ce qu'il fait pour Saint-Pierre-et-Miquelon mais doit accorder l'autonomie à la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie en 1976 et 1977 face aux pressions indépendantistes[7].

Dans l'opposition libérale[modifier | modifier le code]

Le , lorsque Jacques Chirac annonce sa candidature à la Mairie de Paris, entrant ainsi en conflit ouvert avec Valéry Giscard d'Estaing, il quitte le RPR, et le crée le Mouvement des sociaux-libéraux (MSL)[8] avec le soutien de René Lenoir et Lionel Stoléru et le concours de Didier Schuller, Christian Gerondeau, François Thual et Gérard Pince. Le , avec René Lenoir et Lionel Stoléru, il crée le Carrefour social-démocrate[9]. Le , le MSL fusionne dans le Parti radical valoisien, future partie constitutive de l'UDF, et Olivier Stirn devient vice-président du Parti radical[10].

En , il brigue la présidence du Parti radical. Il obtient le 33,57 % des suffrages exprimés et est battu par André Rossinot[11]. En , Olivier Stirn quitte le Parti radical pour créer l'Union centriste et radicale (UCR). Aux élections européennes de 1984, il est tête de liste de l’Entente radicale écologiste pour les États-Unis d'Europe (ERE), unissant l'UCR, le MRG et des écologistes, dont Brice Lalonde, et obtient 3,32 % des voix.

Retour sous François Mitterrand[modifier | modifier le code]

Aux élections législatives de 1986, l'UCR, rebaptisée depuis Union centriste républicaine, participe à des listes d'alliance avec le PS puis fusionne avec ce dernier.

À l'époque, Le Canard enchaîné le surnomme « l'Andouille de Vire » puis « l'Andouille de Vire à gauche ». Il change alors de département d'élection en devenant, malgré des réticences locales, la tête de la liste socialiste dans la Manche en 1986. Il obtient un score qui permet à la gauche manchoise d'avoir deux élus à l'Assemblée pour la première fois de son histoire[12]. En 1988, il succède à Louis Darinot dans la circonscription de Cherbourg.

Il quitte son mandat parlementaire lorsqu'il devient ministre du Tourisme sous le premier gouvernement Michel Rocard (1988-1990).

Fin de carrière politique[modifier | modifier le code]

Il doit renoncer à ses fonctions ministérielles le en raison d'un scandale : des auditeurs payés avaient été recrutés afin de faire nombre dans un colloque organisé par son association Dialogues 2000 sur l'avenir de la gauche[13] (les recrutés avaient tous quitté la salle à 18 h, heure de fin de leur contrat, pendant un discours d'orateur, laissant la salle quasiment vide hormis les personnalités du PS). Sous la pression de la majorité socialiste, il démissionne alors du conseil municipal de Cherbourg et de la présidence de la communauté urbaine de Cherbourg.

L'année suivante, il est nommé par l'exécutif ambassadeur de France auprès du Conseil de l'Europe[14]. Il démissionne en pour se présenter aux élections législatives[15], année de la déroute de la gauche. Après avoir échoué à redevenir député de Vire face à René Garrec (UDF) aux législatives de 1993, il rejoint en 1994 le MDR de Jean-Pierre Soisson, comme lui ancien ministre d'ouverture du gouvernement Rocard, puis annonce son soutien à Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995. Aux élections régionales de 1998, il présente avec Corinne Lepage une liste dissidente à celle du président RPR sortant René Garrec, sans obtenir de siège. Il intègre ensuite l'UMP où il est conseiller du président.

En 2004, il publie Mes Présidents, illustrant par ce titre un record, celui d'avoir appartenu à tous les partis des six présidents de la Ve République. Dans ce livre, il se qualifie de « gaulliste de gauche » et exprime son soutien à Nicolas Sarkozy.

En 2009, il devient conseiller de la présidence de la République pour l’Union pour la Méditerranée puis, l'année suivante, secrétaire national de l'UMP chargé de la diversité[16]. C'est en tant que secrétaire national à la diversité qu'il annonce, le , la création de « l'Union des Français musulmans »[17]. L'UMP annonce que « les musulmans de France favorables à (...) la majorité présidentielle décident de créer l'UFM ». L'initiative n'aura cependant pas de succès : le communiqué de presse est retiré du site de l'UMP le jour même[18].

Affiliations[modifier | modifier le code]

Olivier Stirn est président d'honneur de l'Union pour la diversité républicaine (affilié à l'UMP) ainsi que du Club Nouveau Siècle de la Manche.

Il est membre du comité France-Israël[19].

D'après le Dictionnaire historique des Francs-Maçons du « frère » Jean-André Faucher, paru en 1988, il serait initié au sein de la Grande Loge nationale française.

Académie[modifier | modifier le code]

Olivier Stirn est élu membre libre de l'Académie des sciences d'outre-mer le [20].

Mandats électifs[modifier | modifier le code]

Député du Calvados (5e circonscription, Vire)
Député de la Manche
Député de la Manche (5e circonscription, Cherbourg)
  • -  : apparenté socialiste
Conseiller général du Calvados
  • 1970-1988 et 1994-2001
Maire de Vire
  • -
Président de la Communauté urbaine de Cherbourg
  • 1989 - 1990

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

Secrétaire d'État auprès du Ministre chargé des Relations avec le Parlement
  • -
  • -
Secrétaire d'État aux DOM-TOM (autonome)
  • -
Secrétaire d'État aux DOM-TOM (auprès du Ministre de l'Intérieur)
  • -
  • -
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères
  • -
Ministre délégué aux DOM-TOM (auprès du Premier ministre)
  • -
Ministre délégué au Tourisme (auprès du Ministre de l'Industrie et de l'Aménagement du territoire)
  • -

Honneurs[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

  • Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur (1993)[21]
  • Médaille d'honneur de l'engagement ultramarin, échelon or (2022) au titre d' « ancien secrétaire d'État aux DOM-TOM »[22]
  • Commandeur de l'ordre national du de la république de Djibouti (2019)[23]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Préface[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Gotha noir de France, 2012-2013 : démentir les préjugés par l'exemple, éditions Efficience, 2012

Livres[modifier | modifier le code]

  • Mes présidents, 50 ans au service de la Ve République, éditions du Félin, 2004
  • Une certaine idée du centre, Albin Michel, 2017
  • L'éveil décisif de l'Afrique : il n'y a pas d'autre choix que l'espérance, avec Évelyne Stirn, L’Harmattan, 2019

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sous Rocard, il est ministre délégué des Outre-mer.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Auffray, « Une cérémonie nationale pour Alfred Dreyfus », Libération, (version du sur Internet Archive).
  2. a et b Renaud Lecadre, « Le riche préfet, la jeune héritière et l'ancien ministre », Libération,‎ (lire en ligne).
  3. « Sciences Po Alumni », sur asso.fr (version du sur Internet Archive).
  4. J.D., « Olivier Stirn relaxé », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  5. (en) « Visit of Mr Olivier Stirn, Secretary of State of foreign affairs of France », Singapore Government Press Release,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  6. « Législatives 2017 : Évelyne Stirn investie à Vire par Les Républicains », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  7. Dictionnaire des ministres
  8. A. P., « M. Olivier Stirn lance le Mouvement des sociaux-libéraux », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  9. Nadine Gardelle, « Précédent : L'ouverture en 1977 », Le Monde,‎ , p. 2 (lire en ligne).
  10. « Les sociaux libéraux de M. Stirn rejoignent le parti radical », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  11. Christine Fauvet-Mycia, « Plusieurs personnalités du M.R.G. et du parti radical ont engagé une démarche commune », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  12. Lors des élections législatives françaises de 2012, deux députés socialistes sont de nouveau élus dans le département : Stéphane Travert et Bernard Cazeneuve
  13. « Qui va nous payer ? », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  14. Décret du portant nomination d'un ambassadeur, représentant permanent de la France auprès du Conseil de l'Europe, à Strasbourg, publié au JORF du .
  15. « La préparation des élections législatives - D'une région à l'autre - Basse-Normandie Calvados : le retour d'Olivier Stirn », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant).
  16. « Olivier Stirn chargé de la diversité à l'UMP »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Le Parisien, .
  17. Samuel Laurent, « L'UMP crée une "Union des Français musulmans" », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  18. « L'UMP se débarrasse de ses « Français musulmans » », Al-Kanz,‎ (lire en ligne).
  19. « Association France-Israël » [PDF] (version du sur Internet Archive).
  20. « Académiciens - Académie des sciences dʼoutre-mer », sur Académie des sciences dʼoutre-mer (consulté le ).
  21. Décret du portant promotion et nomination, publié au JORF du .
  22. Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses no 02 du  : Arrêté du portant attribution de la médaille d’honneur de l'engagement ultramarin (lire en ligne), p. 535.
  23. Laura Baudier, « L'ancien maire de Vire et ancien ministre Olivier Stirn nommé Commandeur par la République de Djibouti », sur actu.fr, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]