Oka (Québec) — Wikipédia

Oka
Oka (Québec)
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec[1]
Région Laurentides
Subdivision régionale Deux-Montagnes
Statut municipal Municipalité
Maire
Mandat
Pascal Quevillon
2021-2025
Code postal J0N 1E0
Constitution
Démographie
Gentilé Okois, e
Population 3 968 hab. (2016)
Densité 46 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 28′ nord, 74° 05′ ouest
Superficie 8 590 ha = 85,9 km2
Divers
Fuseau horaire Est (-5)
Code géographique 2472032
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Laurentides
Voir sur la carte administrative des Laurentides
Oka
Géolocalisation sur la carte : Québec
Voir sur la carte administrative du Québec
Oka
Géolocalisation sur la carte : Canada
Voir sur la carte administrative du Canada
Oka
Liens
Site web Site officielVoir et modifier les données sur Wikidata

Oka est une municipalité du Québec située dans la municipalité régionale de comté de Deux-Montagnes dans la région des Laurentides[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

Carte
Dans la MRC : Deux-Montagnes.

Oka se trouve à 50 kilomètres à l’ouest de Montréal, au confluent de la rivière des Outaouais et du lac des Deux Montagnes. Son territoire couvre une superficie totale de 96,58 km2 dont 69,07 km2 sont terrestres et 27,51 km2 en eau, correspondant principalement au lac des Deux Montagnes[3].

Les limites de la municipalité sont très complexes, car elle enclave la communauté mohawk de Kanesatake dont la réserve est composée de plusieurs terrains épars, parfois isolés les uns des autres, à l'intérieur même d'Oka.

La municipalité est traversée complètement par la route 344. D'est en ouest, la route porte les noms de chemin d'Oka, de rue Notre-Dame, de rue Saint-Michel et de rang Sainte-Philomène. Le rang de l'Annonciation, qui traverse Oka du nord au sud, débouche sur la traverse Oka-Hudson. Celle-ci permet de franchir le lac des Deux-Montagnes pour atteindre la localité de Como et la presqu'île de Vaudreuil-Soulanges.

Le relief est marqué par les collines d'Oka, lesquelles font partie des collines montérégiennes. Plutôt plat au sud, le centre et le nord d'Oka est caractérisé par un terrain vallonné. Son altitude minimale est de 20 mètres (au lac des Deux-Montagnes) tandis que son altitude maximale atteint 238 mètres (au mont Bleu). Le sous-sol renferme un gisement de niobium. Le sol, quant à lui, est principalement occupé par de grands boisés ainsi que par l'agriculture.

Le territoire est arrosé par la rivière aux Serpents et plusieurs ruisseaux (Varin, Girard, Rousse). Le marais de la Grande Baie constitue un milieu humide à valeur écologique. Une quinzaine d'espèces d'oiseaux migrateurs en déclin y séjournent[4].

Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

Le calvaire d'Oka est créé au début des années 1740.

Colonisation[modifier | modifier le code]

Au début du XVIIIe siècle, le Sault-au-Récollet avait été en grande partie défriché et il était exploité par des Amérindiens, sous la tutelle des missionnaires de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice (les Sulpiciens). Ces derniers souhaitent alors laisser les terres aux nouveaux colons français et poursuivre leur mission d'évangéliser dans un territoire vierge, à l'extérieur l'île de Montréal. Le , la Couronne de France leur concède la propriété d'un nouveau territoire, la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes. Elle est située entre les seigneuries de des Mille-Îles et d'Argenteuil. Certaines sources documentaires affirment qu'on aurait alors promis aux autochtones « des terres bien à eux »[5] afin de les motiver à se déplacer dans la seigneurie. Ils consentent à leur déplacement, et une fois les installations prêtes, la Mission du Lac-des-Deux-Montagnes est officiellement ouverte en février 1721. Le Calvaire d'Oka, un chemin de croix conçu pour faciliter l'évangélisation, est érigé entre 1740 et 1742. Dans les décennies qui suivent la Conquête britannique du Canada, des litiges apparaissent quant à l'exploitation des ressources de la seigneurie par les autochtones. À plusieurs reprises, le gouvernement refuse de leur accorder un quelconque droit de propriété. En 1840, le parlement du Bas-Canada émet une ordonnance renforçant le droit des Sulpiciens.

Les premiers colons canadiens s'installent à Oka à la fin du XVIIIe siècle. Un bureau de poste est ouvert en 1867 et on lui confère le nom d'Oka. « Suivant la tradition, le nom municipal et le gentilé qui en a été tiré, Okois, rappellent la mémoire d'un vieux chef algonquin, dont la tribu a jadis foulé le sol d'Oka; dans cette langue, okow a pour sens « poisson doré », variété que l'on pêche encore en face d'Oka. »[6] Ce toponyme s’appliquera progressivement à tout le village entre 1878 et 1881.

Lieu de pèlerinage et d'agronomie[modifier | modifier le code]

La municipalité d'Oka est créée en 1874. En 1887, environ 100 000 pins et épinettes sont plantés pour empêcher l'ensablement d'Oka. On reconnaît aujourd'hui cette plantation comme étant la plus vieille forêt plantée en Amérique du Nord[7]. Le calvaire d'Oka est à l'époque un lieu de pèlerinage régional important. Cette ferveur religieuse est amplifiée par la création de l'abbaye d'Oka par des pères français trappistes en 1881. La fête de l'Exaltation de la Sainte-Croix attire jusqu'à 30 000 personnes en 1889[8]. En 1893, les moines fondent l'école d'agriculture d'Oka. Celle-ci devient un institut et s'affilie avec l'Université Laval à Montréal en 1908. On y enseigne l'agronomie ainsi que la médecine vétérinaire (entre 1928 et 1947). L'institut ferme ses portes en 1962 lorsque l'enseignement de l'agronomie est concentré à Québec[9]. Ce bâtiment devient une école secondaire au début des années 1970.

Depuis le XXe siècle[modifier | modifier le code]

Oka, carte postale

Au XXe siècle, Oka rayonne par son expertise en agronomie, développant la race de poule Chantecler et se spécialisant dans la production maraîchère et fruitière. En 1917, Oka est divisée en deux entités municipales : une rurale (paroissiale), l'autre villageoise. Elles seront réunies à nouveau lors de la fusion municipale de 1999. Au début du siècle, le tourisme de villégiature en provenance de Montréal est devenu important. Il explose en 1960 à la création du parc national d'Oka et sa plage donnant sur le lac des Deux Montagnes.

En 1945, le gouvernement fédéral acquiert une grande partie des terres possédées par les Sulpiciens. Il accorde aux autochtones locaux des « certificats de possession » sur ces terrains devenus terres de la Couronne. Cependant, le conseil de bande n'a aucune autorité administrative sur ce territoire qui n'est pas une véritable réserve indienne. Le rejet de la revendication territorial par le gouvernement fédéral en 1986 entraîne des relations explosives entre individus et communautés. La situation culmine lors de la crise d'Oka en 1990, alors que la Sûreté du Québec et l'Armée canadienne doivent intervenir physiquement vis-à-vis des « guerriers mohawks ». Ce conflit juridique persiste, mais l'essor de la municipalité n'en a pas été diminué. De nos jours, Oka est une destination agrotouristique importante au Québec et son développement commercial et résidentiel se poursuit.

Démographie[modifier | modifier le code]

Après une période de stabilité dans les années 1990, la population d'Oka augmente depuis. Lors du recensement du Canada de 2016, on y comptait 1 636 logements privés[10].

Évolution démographique
1991 1996 2001 2006 2011 2016
3 3143 0123 1943 3003 9693 824

Administration[modifier | modifier le code]

Conseil municipal[modifier | modifier le code]

Les élections municipales ont lieu en bloc et par district tous les quatre ans.

Composition du conseil municipal[2],[13]
2009-2013 2013-2017 2017-2021
Maire Richard Lalonde Richard Lalonde Pascal Quevillon
1 - Récoltes Luc Lemire Luc Lemire Jérémie Bourque
2 - Abbaye Gaétan Haché Gaétan Haché Joëlle Larente
3 - Rive Jean-Claude Guindon Jean-Claude Guindon Jules Morin
4 - Chapelles Lucie Pominville Jean-François Girard Jean-François Girard
5 - Pinède Laurel Malboeuf Pascal Quévillon Yannick Proulx
6 - Pointe-aux-Anglais Marc Guy Tremblay Yves Lavoie Stéphanie Larocque

Mairie[modifier | modifier le code]

À l'élection de 2013, Richard Lalonde conserve la mairie avec 49,8 % des voix contre 47,5 % pour Guy St-Pierre, avec un taux de participation de 48,7 %[13]. À l’issue des élections municipales du dimanche 5 novembre, M. Pascal Quevillon entamera un nouveau mandat à titre de Maire de la Municipalité d’Oka. En tout, 1 930 électeurs, soit 54,9 % des 3 513 personnes habiles à voter, se sont prononcés à cette élection.

Oka
Maires depuis 2003
Élection Maire Qualité Résultat
2003 Yvan Patry Voir
2005 Voir
2009 Richard Lalonde Voir
2013 Voir
mars 2014 Yves Lavoie Maire suppléant Voir
juin 2014 Pascal Quevillon Voir
2017 Voir
2021 Voir
Élection partielle en italique
Depuis 2005, les élections sont simultanées dans toutes les municipalités québécoises


La population d'Oka est représentée à l'Assemblée nationale du Québec par le député de la circonscription de Mirabel[2],[14] et à la Chambre des communes du Canada par le député de la circonscription d'Argenteuil—Papineau—Mirabel[15].

Attraits[modifier | modifier le code]

L'église de L'Annonciation d'Oka

Économie[modifier | modifier le code]

Le parc national d'Oka et sa plage est l'un des moteurs touristiques de la municipalité.

Le village d'Oka est un centre populaire de tourisme, grâce au Parc national d'Oka et à l'Abbaye Notre-Dame-du-Lac où des moines trappistes produisaient le fromage d'Oka. En automne, beaucoup de gens viennent à Oka et dans les villes des environs pour cueillir des pommes dans les nombreux vergers de la région. Le projet de mine de niobium a dû être abandonné[16].

Agropur y possède une usine de fabrication de fromages (la fromagerie d'Oka) au 1500, chemin d'Oka[17].

Éducation[modifier | modifier le code]

École secondaire d'Oka

La Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles administre les écoles francophones[18]. Cette Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Iles (CSSMI) propose ses services aux résidents des municipalités de : Blainville, Boisbriand, Bois-des-Filion, Deux-Montagnes, Lorraine, Mirabel (Saint-Augustin, Saint-Benoît, Sainte-Scholastique et secteur du Domaine-Vert), Oka, Pointe-Calumet, Rosemère, Sainte-Anne-des-Plaines, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Sainte-Thérèse, Saint-Eustache, Saint-Joseph-du-Lac, Saint-Placide et Terrebonne Ouest..

Les écoles sont :

L'École de l'Amitié à Saint-Placide servi a autres parties de la ville[21].

La Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier (CSSWL) administre les écoles anglophones. L'École primaire Mountainview et l'école primaire Saint Jude à Deux-Montagnes servent Oka[22],[23]. L'École secondaire Lake of Two Mountains (en) à Deux-Montagnes sert Oka[24].

Art public[modifier | modifier le code]

  • Aménagement (1986), François Lauzon, École des Pins[25]
  • Sculpture (1991), Pierre Desrosiers, École des Pins[25]

Culture[modifier | modifier le code]

Le fromage d'Oka, fabriqué à l'abbaye d'Oka depuis 1893, dérive du Port-Salut[26].

Panorama du lac des Deux Montagnes depuis la plage du Parc national d'Oka

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Les informations de la fiche proviennent de Gouvernement du Québec, « Répertoire des municipalités : Oka », 72032, sur Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation du Québec (consulté le )
  2. a b et c Gouvernement du Québec, « Répertoire des municipalités, Oka », 72032, Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation (consulté le )
  3. Gouvernement du Québec, Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation, Les superficies des entités inscrites au Répertoire des municipalités, Québec, Publications du Québec, , 71 p. (lire en ligne), p. 57.
  4. (en) « Nature on display at Parc National d'Oka », Gazette Vaudreuil-Soulanges, vol. 63, no 21,‎ , p. 33.
  5. Oka, 20 ans déjà! Les origines lointaines et contemporaines de la crise
  6. Toponymie : Oka
  7. Municipalité d’Oka
  8. Un peu d'histoire - Oka
  9. INSTITUT AGRICOLE D'OKA, (1893-1962)
  10. Recensement du Canada de 2016 - Oka
  11. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - Oka, MÉ » (consulté le )
  12. « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - Oka, MÉ » (consulté le )
  13. a et b Gouvernement du Québec, « Élections municipales 2013, Candidatures et résultats pour Oka », 72032, Ministère des Affaires municipales et de l'Habitation du Québec, (consulté le ).
  14. Commission de la représentation électorale du Québec, « La carte électorale du Québec : Les 125 circonscriptions électorales 2011 », Directeur général des élections du Québec (consulté le ).
  15. Gouvernement du Canada, « Proclamation donnant force de loi au décret de représentation électorale à compter de la première dissolution du Parlement postérieure au 25 août 2004 (TR/2003-154), Annexe: Loi sur la révision des limites des circonscriptions électorales - Décret de représentation », Ministère de la Justice du Canada (consulté le ).
  16. « Le projet de mine de niobium à Oka doit être abandonné » (consulté le )
  17. Fromagerie d’Oka - Agropur
  18. Admission et inscription. Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles. Consulté le 16 septembre 2017.
  19. secondaire d'Oka. Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Iles. Consulté le 7 décembre 2014.
  20. des Pins. Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Iles. Consulté le 20 septembre 2017.
  21. Répertoire des aires de desserte par ville 2017 - 2018 (Généré le 7/9/2017) Oka. Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles. Consulté le 20 septembre 2017.
  22. Mountainview Elementary Zone. Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier. Consulté le 8 décembre 2014.
  23. Saint Jude Elementary School Zone Map. Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier. Consulté le 8 décembre 2014.
  24. LAKE OF TWO MOUNTAINS HS ZONE. Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier. Commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier. Consulté le 4 septembre 2017.
  25. a et b « Listes des œuvres d’art public », sur Gouvernement du Québec (consulté le )
  26. Agropur, « La fromagerie d'Oka », Plaisirs et fromages (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]