Ofra Haza — Wikipédia

Ofra Haza
עפרה חזה
Description de l'image Ofra Haza (Cutout).jpg.
Informations générales
Surnom La Madonna israélienne
La Madonna de l'Est
Nom de naissance Bat-Sheva Ofra Haza
Naissance
Tel Aviv
Drapeau d’Israël Israël
Décès (à 42 ans)
Ramat Gan
Drapeau d’Israël Israël
Activité principale Actrice
Auteure-compositrice-interprète
Chanteuse
Genre musical Pop
Synthpop
World music
Instruments Chant, piano
Années actives 1969-2000
Labels Hed Arzi
EastWest Records
Shanachie
BMG Ariola
Ausfahrt
Site officiel Ofrahaza.too.co.il

Ofra Haza (עפרה חזה, IPA [ʕafˈraː hazˈzaː]), née le à Tel Aviv et morte le à Ramat Gan, est une actrice et chanteuse israélienne[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Ofra Haza, de son vrai nom Bat-Sheva Ofra Haza, est née le dans le quartier d'Hatikva, à Tel Aviv[2]. Elle est issue d’un milieu très modeste originaire du Yémen. Elle est la dernière d'une fratrie de neuf enfants (six sœurs et deux frères) d'Yefet et de Shoshana Haza. Sa famille a émigré en Israël dans le contexte de la crise au Proche-Orient.

À l’âge de 12 ans, elle fait ses premiers pas dans une troupe théâtrale locale. Son talent de chanteuse est repéré par le manager Bezalel Aloni qui organise beaucoup de productions autour d'elle et qui devient plus tard son mentor. À 19 ans, elle est la première star pop d'Israël, et les journalistes de la musique la décrivent rétrospectivement comme « la Madonna israélienne »[3] ou « la Madonna de l'Est »[4].

Au même moment, elle termine son service militaire en 1979 et se lance dans une carrière solo sur la scène de la variété israélienne.

Carrière[modifier | modifier le code]

Ses premiers albums à l’instar de Shir Hashirim Besha'Ashum'Im (1978), Al Ahavot Shelanu (1980) et Bo Nedaber (1981) lui confèrent une popularité croissante et elle est désignée comme représentante de son pays lors du concours Eurovision de l’année 1983, où elle remporte la deuxième place avec son titre intitulé Chai (adapté en français sous le titre « Va, va, va » et en allemand « Frei »).

Cet exploit dynamise sa reconnaissance musicale en Israël mais permet aussi d’étendre sa notoriété à l’étranger. Cependant, il faut attendre 1985 et l’alliance musicale entre des arrangements pop, de la musique traditionnelle et des chants religieux (textes du rabbin Shalom Shabazi du XVIIe siècle), sur l’album Yemenite Songs, pour assister à une véritable consécration internationale. À ce sujet, le titre Im Nin'alu conserve le sommet des palmarès musicaux occidentaux durant de longues semaines et est intégré à la bande son du jeu vidéo Grand Theft Auto: Liberty City Stories. Ofra Haza devient une habituée des plateaux de télévision. Suivent d’autres albums à vocation internationale à l’instar de Shaday et de Desert Wind, qui l’amenent à travailler aux États-Unis et a y effectuer des tournées de promotion.

Parmi ses plus célèbres collaborations, il convient de retenir notamment la participation au morceau précurseur de la musique électronique contemporaine Paid in Full d’Eric B. & Rakim (article anglais) ainsi qu'au titre Temple of love, touched by the hand of Ofra avec les britanniques Sisters of Mercy (1992), et surtout Daw Da Hiya en duo avec Iggy Pop. Elle travaille avec Lou Reed et chante avec d’autres artistes dans Give Peace A Chance en 1991. Son duo avec Paula Abdul connait aussi un grand succès. On raconte qu’elle a refusé un duo avec Michael Jackson.

En 1994, elle marque son retour sur la scène israélienne avec l’album Kol Haneshama, au style plus traditionnel et composé de ballades. Une nouvelle consécration nationale lui est réservée ainsi qu’une notoriété jamais démentie. Elle est ainsi invitée par le Premier ministre Yitzhak Rabin afin de chanter lors de la cérémonie de l’octroi du prix Nobel de la paix ladite année. Par la suite, elle collabore également au projet des bandes musicales du dessin animé Le Prince d'Égypte, qu’elle a chanté en pas moins de 18 langues (portugais brésilien, tchèque, néerlandais, anglais, espagnol européen, portugais européen, finnois, français, allemand, grec, hébreu, hongrois, italien, espagnol latin, norvégien, polonais, slovaque et suédois) ainsi qu'au film The Governess.

À l'été 2021, le groupe d'EDM Anglo-Belge Gravity Noir édite une nouvelle version de la chanson Im Nin'alu. Les voix originales d'Ofra Haza ont été conservées et elle figure également dans le vidéoclip qui est un hommage à la chanteuse. Gravity Noir avec Ofra Haza, Im Nin Alu 2021, est officiellement sorti le 14 juillet 2021[5],[6]. Le long métrage ANKH est ensuite sorti en 2022, dans lequel Ofra Haza peut être vu et entendu plusieurs fois dans des images d'archives[7].

Événements[modifier | modifier le code]

Le , elle est propulsée malgré elle sous les projecteurs de l'actualité quand elle survit miraculeusement au crash d'un petit avion à la frontière israëlo-jordanienne, une date qu'elle célèbre par la suite comme une deuxième naissance.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Le , elle épouse le riche homme d'affaires Doron Ashkenazi. Le couple n'a pas d'enfants mais Doron Ashkenazi a un fils adoptif et une fille biologique issue de son précédent mariage[8].

Mort[modifier | modifier le code]

La tombe d'Ofra Haza au cimetière de Yarkon.

Le , à Ramat Gan, Ofra Haza meurt à l'âge de 42 ans d'une pneumonie liée à des complications immunitaires par contraction du SIDA[9]. Bien qu'elle soit séropositive, le grand quotidien national israélien Haaretz décide d'étouffer l'affaire quant aux causes exactes de son décès afin d'éviter la controverse[10] en Israël[11].

Sa mort suscite un drame national, les stations de radio israéliennes organisent des rétrospectives sans fin autour de sa musique[12]. Le Premier ministre Ehud Barak évoque son parcours, répétant de plateau en plateau qu'elle représente la « success story à l'israélienne » :

« Ofra Haza émergea des bidonvilles de Hatikvah pour atteindre le sommet de la culture israélienne. Elle nous a laissé une trace. »

Trois ans après son décès, les révélations sur sa maladie sont officielles et causent un mouvement de stupéfaction auprès de ses fans. Les médias télévisés rapportent alors que son mari, l'homme d'affaires Doron Ashkenazi, toxicomane, l'aurait lui-même contaminée[13]. Le manageur d'Ofra Haza, Bezalel Aloni, soutient cette version en écrivant dans son livre qu'Ofra Haza a contracté le SIDA à la suite de rapports avec son époux[14]. Plus tard, il est révélé que son mari croit qu'elle a été infectée lors d'une transfusion sanguine reçue dans un hôpital en Turquie à la suite d'une fausse couche. Le , Doron Ashkenazi meurt d'une overdose de drogue, laissant une fille issue d'un premier mariage et son fils adoptif de 14 ans, Shai Ashkenazi.

Ofra Haza repose au cimetière de Yarkon, dans la section des artistes, à Petah Tikva, près de Tel Aviv.

Discographie[modifier | modifier le code]

Albums avec le Shechunat Hatikvah Workshop Theatre[modifier | modifier le code]

  • 1974 : Ahava Rishona (Premier amour)
  • 1976 : Vehutz Mizeh Hakol Beseder (Mis à part que tout va bien)
  • 1977 : Atik Noshan (Ancien)

Albums solo[modifier | modifier le code]

  • 1978 : Shir HaShirim Besha'ashu'im (Chant des chansons avec amusement)
  • 1980 : Al Ahavot Shelanu (À propos de nos amours)
  • 1981 : Bo Nedaber (Parlons)
  • 1982 : Pituyim (Tentations)
  • 1982 : Li-yeladim (Chanson pour enfants)
  • 1983 : Hai (Vivante)
  • 1983 : Shirei Moledet A (Shirei Moledet I)
  • 1984 : Bayt Ham
  • 1984 : Shirey Teyman (Chansons Yéménites ou Cinquante portes de la sagesse)
  • 1985 : Yemenite Songs
  • 1985 : Adamah
  • 1985 : Shirey Moledet B (Shirei Moledet II)
  • 1986 : Yamim Nishbarim
  • 1987 : Album HaZahav (Album d'Or)
  • 1987 : Shirey Moledet C (Shirei Moledet III)
  • 1988 : Shaday
  • 1988 : Yemenite Love
  • 1989 : Desert Wind
  • 1992 : Kirya
  • 1993 : Oriental Nights
  • 1994 : Kol Haneshama (Mon Âme)
  • 1995 : Queen in Exile[n 1]
  • 1995 : Star Gala
  • 1997 : Ofra Haza
  • 1998 : Ofra Haza At Montreux Jazz Festival[n 2]
  • 2000 : Manginat Halev vol.1 (Mélodie du cœur vol.1)
  • 2004 : Manginat Halev vol.2 (Mélodie du cœur vol.2)
  • 2007 : The Remixes
  • 2008 : Forever Ofra Haza – Her Greatest Songs Remixed
  • 2014 : TBA

Singles[modifier | modifier le code]

Année Single Classement Albums
Royaume-Uni Irlande Pays-Bas Belgique France Italie Allemagne Autriche Suisse Suède Norvège États-Unis Turquie
1988 Galbi 18 Shaday
Im Nin'alu 15 16 29 14 6 23 1 2 1 6 13 15
Galbi[n 3] 20 19 21
Shaday
1989 Eshal [n 4] 43
Wish Me Luck 22 Desert Wind
I Want to Fly[n 5]
1990 Ya Ba Ye 20
Fatamorgana
1991 Today I'll Pray (Oggi Un Dio Non Ho)[n 6]
1992 Daw Da Hiya Kirya
Innocent – A Requiem for Refugees
1994 Elo Hi La Reine Margot
1995 Mata Hari
1996 Love Song
1997 Show Me Ofra Haza
1998 Give Me A Sign
2021 Im Nin Alu, Gravity Noir avec Ofra Haza 7[15] 32[16] ANKH
"—" signifie que l'album n'est pas classé ou sorti dans le pays.

Bandes sonores[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Non paru.
  2. Enregistré en 1990.
  3. Réédition.
  4. Uniquement au Italie.
  5. Uniquement au Japon.
  6. En duo avec Sanremo.
  7. Version hébraïque.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en)Jon Parales, « Ofra Haza, 41, Israeli Pop Singer Who Crossed Cultural Bounds », sur The New York Times,
  2. Véronique Mortaigne, « Ofra Haza », sur Le Monde,
  3. (en)Deborah Moher, « Ofra Haza, The 'Israeli Madonna': 11 Songs You Need To Know », sur Culture Trip,
  4. (en)Peter Paphides, « Ofra Haza: Madonna of the dark soul », sur The Guardian,
  5. « Im Nin Alu 2021 », musicbrainz.org (consulté le )
  6. « Gravity Noir - Feat. Ofra Haza - Im Nin Alu אם ננעלו 2021 (Clip officiel) », YouTube.com (consulté le )
  7. « Ankh (2022) - IMBd » [archive du ], IMBd, (consulté le )
  8. (en)Amit Ben-Aroya, « Ofra Haza's husband found dead, police suspect drug overdose », sur Haaretz,
  9. « La chanteuse israélienne Ofra Haza est morte », sur L'Obs,
  10. « Polémique sur la cause du décès d'Ofra Haza. », sur Libération,
  11. (en)Deborah Sontag, « A Pop Diva, a Case of AIDS and an Israeli Storm », sur The New York Times,
  12. Christophe Boltanski, « Israël pleure Ofra Haza.La chanteuse morte mercredi a suscité moult vocations. », sur Libération,
  13. (en)« Singer's death prompts AIDS debate », sur BBC News,
  14. (en)Avi Shilon, « The Double Life of Ofra Haza », sur Haaretz,
  15. « LGBTQ Music Chart - Week 34 - 2021 » [archive du ], lgbtqmusicchart.uk (consulté le )
  16. « Turkey iTunes Top 100 Dance Songs Chart, Gravity Noir avec Ofra Haza - Im Nin Alu, #32 » [archive], top-charts.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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