Offensive de Narva (18-24 mars 1944) — Wikipédia

Troisième offensive de Narva
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte soviétique du début de l'opération estonienne (février - avril 1944).
Informations générales
Date du au
Lieu Narva, Estonie (URSS)
Issue Victoire défensive allemande
Belligérants
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand Drapeau de l'URSS Union soviétique
Commandants
Drapeau de l'Allemagne Karl von Oven Drapeau de l'URSS Ivan Korovnikov
Forces en présence
1 division d'infanterie
quelques pièces d'artillerie, véhicules blindés, avions
6 divisions de fusiliers
2 500 pièces d'artillerie
100 véhicules blindés
800 avions
Pertes
Inconnues 38 véhicules blindés
21 pièces d'artillerie

Front de l'Est de la Seconde Guerre mondiale
(Bataille de Narva)

Batailles

Coordonnées 59° 23′ nord, 28° 12′ est

La troisième offensive de Narva[1] est une opération du front de l'Est ayant opposée le 43e corps d'armée allemand et la 59e armée soviétique du 18 au 24 mars 1944, visant la conquête de l'isthme de Narva.

Au moment de l'opération, Joseph Staline était personnellement intéressé par la prise de l'Estonie, la considérant comme une condition préalable pour forcer la Finlande à sortir de la guerre. L'assaut des chars soviétiques à la gare d'Auvere est stoppé par le 502e bataillon de chars lourds. Les combats acharnés se poursuivent pendant une autre semaine, lorsque les forces soviétiques subissent de lourdes pertes et passent à la défensive.

Contexte[modifier | modifier le code]

La défaite lors de l'offensive précédente de Narva est une mauvaise surprise pour la direction du front de Léningrad, la blâmant sur l'arrivée de la 20e division SS estonienne, motivée pour résister à la réoccupation soviétique imminente[2]. Depuis début janvier, le front de Léningrad avait perdu 227 440 soldats tués, blessés ou portés disparus, soit plus de la moitié des hommes ayant participé à l'offensive stratégique Leningrad-Novgorod. Les deux camps se précipitent pour mobiliser des renforts[3],[4]. La 59e armée est amenée à Narva et le 8e corps de fusiliers estoniens placé sous le commandement du front de Léningrad. Après ce déploiement, le secteur de Narva acquiert la plus forte concentration de forces sur le front de l'Est en mars 1944[3].

Combats précédent l'opération[modifier | modifier le code]

La 59e armée nouvellement arrivée attaque vers l'Ouest depuis la tête de pont de Krivasoo au Sud de la ville de Narva et encercle les points forts de la 214e division d'infanterie et de deux bataillons estoniens. La résistance des unités encerclées donne au commandement allemand suffisamment de temps pour déplacer un peloton du 23e régiment SS de Panzergrenadier Norge et pour arrêter les unités de la 59e armée.

Conception[modifier | modifier le code]

L'objectif de l'offensive soviétique vise le quartier général du XXXXIIIe corps d'armée sur la hauteur de Lastekodumägi dans les collines de Sinimäed à côté de la route Narva-Tallinn, à seize kilomètres à l'Ouest de Narva. La défense était constituée d'un ensemble de postes entre les collines et la voie ferrée.

Ordre de bataille[modifier | modifier le code]

Allemand[modifier | modifier le code]

Soviétique[modifier | modifier le code]

L'offensive[modifier | modifier le code]

Les six divisions soviétiques, les véhicules blindés et l'artillerie du 109e corps de fusiliers et le 6e corps de fusiliers nouvellement arrivés attaquent la 61e division d'infanterie affaiblie à la défense de la station d'Auvere. Le 162e régiment de Grenadier est secoué par les bombardements d'artillerie préparatoires massifs et l'attaque aérienne. Le 930e régiment soviétique franchit la ligne de défense éclaircie de la 61e division d'infanterie jusqu'à la voie ferrée, poussant vers le quartier général du XXXXIIIe corps d'armée[6]. Six chars soviétiques T-34 sont détruits par les deux chars Tiger du lieutenant Otto Carius, forçant l'infanterie soviétique au repli[7],[8].

Pertes[modifier | modifier le code]

Entre le 17 et le 22 mars, les forces allemandes affirment que leur 502e bataillon a détruit 38 chars, quatre canons automoteur et 17 canons d'assaut[8].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le Kampfgruppe du Brigadeführer Hyazinth Strachwitz ont anéanti les troupes de choc de la 59e armée soviétique à l'extrémité Ouest de la tête de pont de Krivasoo le 26 mars. Le Kampfgruppe détruisit la pointe Est de la tête de pont soviétique le 6 avril. Strachwitz, inspiré par ce succès, tente d'éliminer toute la tête de pont, mais échoue en raison du dégel printanier ayant rendu le marais infranchissable pour ses chars[7]. Fin avril, les parties avaient mutuellement épuisé leurs forces. Un calme relatif s'installe sur le front jusqu'à fin juillet 1944[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. David M. Glantz, The Soviet-German War 1941-1945: Myths and Realities, Glemson, South Carolina, Strom Thurmond Institute of Government and Public Affairs, Clemson University, (lire en ligne)
  2. (ru) V. Rodin, Na vysotah Sinimyae: kak eto bylo na samom dele. (On the Heights of Sinimäed: How It Actually Was, Vesti,
  3. a et b (et) L. Lentsman, Eesti rahvas Suures Isamaasõjas (Estonian Nation in Great Patriotic War), Tallinn, Eesti Raamat,
  4. a et b Mart Laar, Estonia in World War II, Tallinn, Grenader, , 32–59 p., « Battles in Estonia in 1944 »
  5. Операция "Нева-2" http://www.rkka.ru/memory/baranov/6.htm chapter 6, Baranov, V.I., Armour and people, from a collection "Tankers in the combat for Leningrad"Lenizdat, 1987 (Баранов Виктор Ильич, Броня и люди, из сборника "Танкисты в сражении за Ленинград". Лениздат, 1987)
  6. (ru) Евгений Кривошеев et Николай Костин, Битва за Нарву, февраль-сентябрь 1944 год (The Battle for Narva, February–September 1944), Tallinn, Eesti raamat,‎ , 9–87 p., « I. Sraženie dlinoj v polgoda (Half a year of combat) »
  7. a et b Otto Carius, Tigers in the Mud: The Combat Career of German Panzer Commander Otto Carius, Stackpole Books,
  8. a et b (et) Mart Laar, Sinimäed 1944: II maailmasõja lahingud Kirde-Eestis (Sinimäed Hills 1944: Battles of World War II in Northeast Estonia), Tallinn: Varrak,