Oïrats — Wikipédia

Oïrats
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Caravane oirat

Populations importantes par région
Drapeau de la Mongolie Mongolie 206 000 (2002)[1]
Drapeau de la Russie Russie 174 000 (2002)[1]
Drapeau de la République populaire de Chine Chine 139 000 (2002)[1]
Drapeau du Kirghizistan Kirghizistan 4 188 (2009)[2]
Population totale 518 500 (2002)[1]
Autres
Régions d’origine Drapeau de la Mongolie Mongolie, Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Langues Oïrate
Religions Bouddhisme tibétain, Tengrisme, Athéisme

Répartition des différents mongols de Mongolie et de Chine

Le terme Oïrats ou Oyrats, Oyirads (mongol : Ойрад, /Ojrad/) est le nom collectif de plusieurs peuples mongols occidentaux. Ils sont présents en Chine et en Mongolie, mais on les trouve aussi en Russie, où ils sont connus sous le nom de Kalmouks.

Présentation[modifier | modifier le code]

Distribution actuelle[modifier | modifier le code]

Langue[modifier | modifier le code]

La langue oïrate fait partie du groupe des langues mongoles.

Histoire[modifier | modifier le code]

Khanat des oïrats en 1415, au Nord-Ouest de la Chine des Ming, couvrant la Mongolie et une grande partie de l'actuelle Xinjiang. Elle y inclus le royaume ouïghour à Tourfan

Menant une vie nomade dans les steppes de l'Altaï, les Oïrats sont soumis par les Mongols de Gengis Khan en 1207.

Plus tard, ils participent aux expéditions d'Houlagou Khan et d'Abaqa au Levant et certains se fixent en Syrie. Un petit nombre d’Oïrats (300) arrive en Égypte dès 1292. Puis en 1296, entre 10 000 et 18 000 guerriers Oïrats et leurs familles, menés par leur chef Turghay, sont accueillis en Syrie par le sultan mamelouk al-Adil Kitbugha (1294-1296), lui-même d’origine oïrate. Leurs chefs (entre 113 et 300 selon les sources) sont accueillis avec tous les honneurs au Caire. La wāfidiyya devient alors un corps majoritairement oïrat, d’où son nom dans les sources de uwayratiya. Perdant leur influence à la suite de la déposition de Kitbugha, ils se fondent progressivement dans la société égyptienne et disparaissent des sources au milieu du XIVe siècle. On les retrouve cependant en 1300 dans un complot, qui échoue, visant à assassiner les deux émirs qui détiennent les rênes du pouvoir sous le règne du jeune al-Nâsir, Baybars al-Jashankir et Sayf al-Din Salar, et à rétablir Kitbugha sur le trône[3].

Ligue oïrat (XVe-XVIIe siècle)[modifier | modifier le code]

Au XVe siècle, les Oïrates forment une ligue, connue sous le nom des « Quatre Alliés », en mongol Dörvn Öörd, dont pourrait venir leur nom, Oyirad étant peut-être une déformation de Öörd. Les principaux composants sont les Choros (ou Öölds), les Torgut, les Dörbets et les Qoshots.

Départ des Torgut vers la Russie et création de la Kalmoukie (1616)[modifier | modifier le code]

En 1616, mécontents de la politique de l’alliance dictée par les Choros, la plupart des Torgut et une partie des Dörbets migrent vers l’ouest. Ils s’installent dans la région de la basse Volga, où ils établissent le khanat kalmouk. Les Kalmouks, soumis par la suite aux différents gouvernements de la Russie, se sont lentement sédentarisés tout en conservant leur culture.

Distribution des Khanats Oïrat en 1798, par Johann Christian Hüttner pour l'ambassade de l'Empire britannique :
* Khanat qoshot (Kokonor Choschot Oelöths)
* Khanat dzoungar (Soongarr Oelöths)
* Khanat torgut (Torgot Oelöths)
* Oïrats (peut être du Taklamakan ?) (Oelöths du Taschanai)

Départ des Qoshots vers le Qinghai et le Tibet (XVIIe siècle)[modifier | modifier le code]

En 1637, les Qoshots sous le règne de Güshi Khan migrent vers le Qinghai autour du Lac Qinghai et y établissent le Khanat qoshot.

Le dalaï-lama demande, à sa majorité de mettre au pouvoir les gélougpa (école des bonnets jaunes) et de détruire pour cela ses rivaux[4]. Ils envahissent le Tibet central, contrôlé depuis 1618 par les karmapa, opposés au Gélougpa[4], en 1640 et y placent le Dalaï-lama, chef de l'école des bonnets jaunes, au pouvoir religieux.

Choros et khanat dzoungar[modifier | modifier le code]

Les Choros, restés sur place, fondent le khanat dzoungar. Sous le règne de Galdan, leur territoire s'étend à tout le Xinjiang en 1679. Ils conquièrent le Tibet et tuent le chef Qoshot Lkhazan Khan, allié des Chinois mandchous de l'Empire Qing, puis le territoire des Khalkhas en Mongolie-Intérieure. Ces derniers, alliés des Qing, mènent ensuite plusieurs campagnes militaires contre le khanat dzoungar, ce qui permet aux empereurs mandchous de soumettre les derniers Oïrats hostiles à leur pouvoir.

Retour des Kalmouks en Dzoungarie (1771)[modifier | modifier le code]

En 1771, certains Kalmouks entreprennent une migration de retour vers leurs territoires ancestraux. Ceux qui atteignent la Chine rejoignent ainsi les autres Oïrats.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Ethnologue: Languages of the World, 17th Edition », SIL (consulté le )
  2. Перепись населения Кыргызской Республики 2009 года. Численность постоянного населения по национальностям.
  3. Ayalon, David (1951). « The Wafidiya in the Mamluk Kingdom ». Islamic Culture. In Studies on the Mamluks of Egypt (1250-1517), Variorum Reprints, Londres, 1977, pp. 89-104
  4. a et b (en) A. Tom Grunfeld, The Making of Modern Tibet, An East Gate Book, (lire en ligne), p. 41,42

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (ru) Санчиров В. П. (Santchirov V. P.), О Происхождении этнонима торгут и народа, носившего это название // Монголо-бурятские этнонимы [« L'origine de l'ethnonyme Togrut et du peuple portant ce nom // Ethnonymes mongols et bourrages »], Oulan-Edé, БНЦ СО РАН,‎ , p. 31—50
  • (en) « An Asian-specific 9-bp deletion in region V of mitochondrial DNA is found in Europe », Medizinische Genetic. 9 Tahrestagung der Gesellschaft für Humangenetik,‎ , p. 85 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Galushkin S.K., Spitsyn V.A., Crawford M. H., « Genetic Structure of Mongolic-speaking Kalmyks », Human biology, vol. 73, no 6,‎ , p. 823-834 (lire en ligne, consulté le )
  • (ru) Хойт С.К. (Khoit S. K.), « Генетическая структура европейских ойратских групп по локусам ABO, RH, HP, TF, GC, ACP1, PGM1, ESD, GLO1, SOD-A (Genetic Structure of European Oyrat groups based on loci ABO, RH, HP, TF, GC, ACP1, PGM1, ESD, GLO1, SOD-A) », Проблемы этнической истории и культуры тюрко-монгольских народов. Сборник научных трудов, Elista, КИГИ РАН, 2009. с. 146-183.,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Malyarchuk, Boris, Derenko, Miroslava, Denisova, Galina et Khoyt, Sanj, « Y-chromosome diversity in the Kalmyks at the ethnical and tribal levels », Journal of Human Genetics, vol. 58,‎ (ISSN 1434-5161, lire en ligne, consulté le )
  • (ru) Хойт, С. К. (Санжи Кубаевич) (Khoĭt, S. K. (Sanji Koubaievich)), Кереиты в этногенезе народов Евразии : (историография проблемы), BROSKO,‎ , 82 p. (ISBN 978-5-91458-044-2, OCLC 609013493, lire en ligne)
  • (en) Sergei l.Kuz’min, « Reports on the Mongols of Xinjiang in the 1920s », Anthropology & Archeology of Eurasia, Taylor & Francis Group, LLC, vol. 53, no 4,‎ , p. 14–20 (ISSN 1061-1959, e-ISSN 1558-092X, DOI 10.1080/10611959.2014.1069687)
  • (ru) Хойт Санж.К., « Антропологические характеристики калмыков по данным исследователей XVIII-XIX вв. », Вестник Прикаспия: археология, история, этнография, Элиста, Изд-во КГУ, no 1,‎ , p. 220-243 (lire en ligne)
  • (ru) Хойт Санж.К., « Калмыки в работах антропологов первой половины XX вв. », Вестник Прикаспия: археология, история, этнография, Элиста, Изд-во КГУ, no 3,‎ , p. 215-245 (lire en ligne)
  • (en) Joo-Yup Lee, « Were the historical Oirats “Western Mongols”? An examination of their uniqueness in relation to the Mongols” », Études mongoles et sibériennes, centrasiatiques et tibétaines [Online], no 47,‎ (DOI 10.4000/emscat.2820, lire en ligne)

Article connexe[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]