Notitia de servitio monasteriorum — Wikipédia

Saint Benoît de Nursie tenant le livre de la « Règle » et saint Benoît d'Aniane tenant le modèle du monastère d'Aniane (Bas-relief du XVIIe siècle ; église de Saint-Guilhem-le-Désert).

La Notitia de servitio monasteriorum est une liste de monastères de l'Empire carolingien. Elle est compilée sous le règne de Louis le Pieux, en 819, et a pour but de faire appliquer la réforme monastique de l'ordre bénédictin à l'intérieur de l'empire. Cette réforme est voulue et mise en place principalement par saint Benoît d'Aniane.

Historique[modifier | modifier le code]

Les quatrième et cinquième conciles d'Aix-la-Chapelle sont centrés sur la discipline ecclésiastique et le respect de la règle bénédictine. Depuis la création de la Règle par saint Benoît de Nursie, au VIe siècle, celle-ci s'était en effet considérablement assouplie[1].

Liste des monastères[modifier | modifier le code]

La liste nous est parvenue grâce à une reproduction faite en 1750 d'un manuscrit trouvé dans l'Abbaye Saint-Gilles (Gard) ; le contenu en est repris par Léon Ménard dans son Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nismes[2].

Dona et militia[modifier | modifier le code]

Le premier groupe de monastères regroupe les monastères les plus riches, et qui devaient donc le service militaire et les dons annuels (« haec sunt quae dona et militiam facere debent »[3]). Ils sont subdivisés en trois groupes : monastères situés en deçà du Rhin (Neustrie et Bourgogne), au-delà (Austrasie), et en Bavière :

En deçà du Rhin
Au-delà du Rhin (Ultra Rhenum)
En Bavière (In Bawaria)

Dona sine militia[modifier | modifier le code]

Le second groupe correspond aux abbayes qui doivent faire des dons, mais sont exemptées de service militaire[3]. Elles sont subdivisées en quatre groupes : monastère situés en deçà du Rhin, au-delà, en « Allemagne » et en Bavière :

En deçà du Rhin
Au-delà du Rhin (Ultra Rhenum)
En « Allemagne » (In Alemannia)
En Bavière (In Bawaria)

Orationes[modifier | modifier le code]

Le troisième groupe rassemble les monastères les plus modestes, qui ne sont obligés de contribuer à la vie du royaume que par des prières[3]. Ils sont répartis en sept groupes géographiques : Neustrie, Outre-Rhin, Bavière, Aquitaine, Septimanie, Toulouse et Gascogne :

En deçà du Rhin
Au-delà du Rhin (Ultra Rhenum)
  • Un monastère non identifié (Monasterium Scewanc)
  • Schlüchtern (Monasterium Sculturbura)
En Bavière (In Bawaria)
  • Un monastère non identifié (Monasterium Berch)
  • Metten (Monasterium Methema)
  • Schönau (Monasterium Scovenawa)
  • Un monastère non identifié (Monasterium Aloseburch)
  • Un monastère non identifié (Monasterium Weizzenbrunninco)
En Aquitaine (In Aquitania)
En Septimanie (In Septimania)
Dans le comté de Toulouse (In Tolosiana)
En Gascogne (In Wasconia)
  • Un monastère non identifié (Monasterium Cella-fraxilii)
  • Simorre (Monasterium Cimorra)
  • Pessan (Monasterium Piciano)
  • Un monastère non identifié (Monasterium Altum fagitum)
  • Saint-Savin-en-Lavedan (Monasterium sancti Savini)

Références[modifier | modifier le code]

  1. Émile Lesne, « Les ordonnances monastiques de Louis le Pieux et la Notitia de servitio monasteriorum », Revue d'histoire de l'Église de France, vol. 6, no 31,‎ , p. 61-75 (ISSN 0398-4214, lire en ligne).
  2. (la + fr) Léon Ménard, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de Nismes : Suivie de dissertations sur ses antiquités & sur son histoire naturelle, Paris, Hugues-Daniel Chaubert, , 273 p. (lire en ligne), p. 114.
  3. a b et c Léon Levillain, Examen critique des chartes mérovingiennes et carolingiennes de l'abbaye de Corbie, Paris, A. Picard et fils, , 406 p. (OCLC 1883809, lire en ligne), p. 206-207.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]