Nitiobroges — Wikipédia

Carte des peuples gaulois

Les Nitiobroges sont un peuple gaulois dont le territoire se situait dans l'actuel Agenais. À l'époque de la conquête de la Gaule, il avait à sa tête un roi, Teutomatos, fils d'Ollovico, qui prit part avec ses hommes au siège d'Alésia aux côtés de Vercingétorix.

Nom et étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom même de ce peuple a longtemps posé problème quant à sa graphie et donc son interprétation. Les sources littéraires antiques (César, Strabon, ou Ptolémée) retiennent la forme « Nitiobriges », mais certaines variantes de César ou la « table de Peutinger » penchent plutôt pour la forme « Nitiobroges ». Quant à l'épigraphie, elle n'est d'aucun secours : les inscriptions portant le mot « Nitiobroges » ne donnant que le début du mot. La découverte à Mailly-le-Camp[1] dans l'Aube d'un torque du milieu du Ier siècle avant notre ère portant trois fois l'inscription « Nitiobroges » en alphabet grec a permis de trancher définitivement la question[2].

Présenté au musée Saint-Loup.

Leur nom doit signifier « ceux qui occupent leur propre territoire » [3], « ceux qui sont intégrés à une unité territoriale ou politique donnée »[4] ou « ceux qui ont leur propre pays » par opposition aux Allobroges[5].

Historique[modifier | modifier le code]

écriture sur le torque de Mailly.

L'installation des Nitiobroges dans la vallée de la moyenne Garonne semble assez tardive puisqu'on la date du IIIe siècle avant notre ère, voire seulement du début du -IIe siècle[6].

Au début du Ier siècle avant notre ère, leur oppidum principal était Aginnum (plateau de l'Ermitage surplombant la ville actuelle d'Agen).

Les Nitiobroges apparaissent au cours de la Guerre des Gaules aux côtés des Arvernes, lorsqu'ils menacent la Narbonnaise en -52. Leur roi Teutomatos eut quelques déboires lors du siège de Gergovie. Ils auraient fourni ensuite 5 000 hommes à l'armée de secours de Vercingétorix enfermé dans Alésia (César, BG, VII, 46 et 75).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alain Duval, Le torque de Mailly le Camp (Aube) et les Nitiobroges ; une coïncidance troublante, in Aquitania, 12, 1994, p203-212.
  2. Fages Brieuc et Maurin Louis, Inscriptions latines d'Aquitaines Nitiobroges, Supplément au tome CXVIII, n° 1, Janvier-Mars 1991 de la Revue de l'Agenais, p.9
  3. Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p.234
  4. Lejeune M., Les graffites gallo-grecs du torque de Mailly-le-Camp, dans Monuments Piot, tome 56, 1969, p. 71.
  5. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise : Une approche linguistique du vieux-celtique continental, Errance, , 440 p. (ISBN 978-2-87772-369-5, lire en ligne), p. 235
  6. Marcadal Y., L'Age du fer en Agenais, thèse de doctorat de 3e cycle, Bordeaux, 1971 (dactylographiée, inédite) p. 170. Datation reprise par Fages Brieuc et Maurin Louis, Inscriptions latines d'Aquitaines Nitiobroges, Supplément au tome CXVIII, n° 1, janvier-mars 1991 de la Revue de l'Agenais, p.10