Niobé (fille de Tantale) — Wikipédia

Mort des enfants de Niobé, par Abraham Bloemaert (1591)

Dans la mythologie grecque, Niobé (en grec ancien Νιόβη / Nióbê) est la fille de Tantale et l'épouse d’Amphion. Elle est la mère des « Niobides » à qui elle donne son nom — leur nombre et leur nom varient selon les traditions[1].

Légendes[modifier | modifier le code]

Orgueilleuse comme son père Tantale fils de Zeus, Niobé, reine de Thèbes par son époux Amphion, se vanta devant qui voulait l’entendre de sa fécondité et de la beauté de ses 12 enfants. Aveuglée par la fierté, elle se moqua ouvertement de Léto, qui n’avait donné le jour qu’à Artémis et Apollon. C’était là s’attaquer aux dieux, et la malheureuse Niobé l’apprit à ses dépens. Indignés d’une telle présomption, les deux enfants de Léto tuèrent ceux de Niobé à coups de flèches ; seuls une fille et un garçon échappèrent au massacre — Homère ignore cette version de la légende — mais sa frayeur fut telle qu’elle conserva toute sa vie un teint d’une pâleur mortelle. Selon Homère toujours, elle revint dans son pays, où les dieux la métamorphosèrent en pierre.

Entendant les cris de ses enfants agonisants, Niobé sortit de son palais, et à l’horrible spectacle de tous les corps étendus et râlants, elle fut comme pétrifiée. Pris de pitié, Zeus la changea en rocher et la plaça sur le mont Sipyle, d’où coulèrent ses larmes sous la forme d’une source. Pendant neuf jours, les corps restèrent sans sépulture. Au dixième jour selon l’Iliade, les dieux s’apaisèrent et enterrèrent eux-mêmes les enfants de Niobé. Selon d'autres versions, Niobé réussit à protéger la dernière de ses filles, Chloris.

Rocher ressemblant à une ête de femme pleurant.
Rocher de Niobé sur le mont Sipyle.

Au mont Sipylos, on peut apercevoir un rocher qui a effectivement la forme d'une femme agenouillée dans la poussière ; de plus, une source coule de ce qui semble être ses yeux[réf. nécessaire].

Évocations artistiques[modifier | modifier le code]

The Destruction of the Children of Niobe, gravure de William Woollett (1761).

Tableaux et gravures[modifier | modifier le code]

Sculptures[modifier | modifier le code]

  • Une statue visible dans les jardins de la villa Médicis à Rome où se trouve le siège de l'Académie de France, évoque l'épisode Niobé qui réussit à protéger la dernière de ses filles.
  • Un groupe statuaire Pédagogue et fils de Niobé, IIIe siècle, découvert à Soissons, près de l'actuelle rue L. Caillez, en 1831, et vendu au musée du Louvre en 1833 (inv. MA 1339, LP228), puis prêté au musée municipal de Soissons en 1972 et exposée dans l'ancienne église Saint-Léger.
  • Une autre statue de Niobé par le sculpteur lillois Hippolyte Lefèbvre (1863-1935) se trouve devant la tour de Roland à Arles (illustration au nom du sculpteur).
  • Une sculpture monumentale de 1946 et quelques pièces en plâtre par l'artiste Constant Permeke 1886-1952 visibles à Ostende.

Œuvres musicales[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

Postérité scientifique[modifier | modifier le code]

Niobé a donné son nom au niobium (Nb, numéro atomique 41), élément chimique qui dans le tableau périodique des éléments se trouve immédiatement au-dessus du tantale (Ta, numéro atomique 73).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Comme le souligne Aulu-Gelle, Nuits attiques [détail des éditions] (lire en ligne) (XX, 7) : « On trouve dans les poètes grecs une étonnante ou plutôt une ridicule diversité d'opinions sur le nombre des enfants de Niobé. Homère en compte douze, fils et filles ; Euripide, quatorze ; Sappho, dix-huit ; Bacchylide et Pindare, vingt ; quelques autres, trois seulement. »
  2. « André Masson, Niobé, 1947 », sur collection-20e.mba-lyon.fr (consulté le )
  3. « SCH - Niobe (Clip officiel) » (consulté le )

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]