Nikolaï Gay — Wikipédia

Nikolaï Gay
Portrait de Nikolaï Gay par Nikolaï Iarochenko.
Naissance
Décès
Nom de naissance
(ru) Николай Николаевич Ге
Nationalité
russe
Activité
Formation
Mouvement
Fratrie
Ivan Nikolajevič Ge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Zoya Ge (d)
Anna Petrovna Ge (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Nikolaï Gay (d)
Piotr Gay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
Œuvres principales

Nikolaï Nikolaïevitch Gay[1] (en russe : Николай Николаевич Ге), né le à Voronej en Russie et décédé le dans le khoutor Ivanovski, actuellement Chevtchenko (ru), oblast de Tchernihiv, en Ukraine, est un peintre russe réaliste de la génération des Ambulants. Il est renommé pour ses travaux aux thèmes historiques et religieux. C'était pourtant un orthodoxe fort peu pratiquant, mais ses œuvres sont profondément marquées par la morale et la spiritualité chrétiennes. Sous l'influence de l'écrivain progressiste Léon Tolstoï, il consacra les dernières années de sa vie à une série sur la Passion du Christ.

Biographie[modifier | modifier le code]

Vue de Voronej.

Nikolaï Gay naquit à Voronej au sein d'une famille noble russe d'origine française. Son grand-père avait émigré en Russie au XVIIIe siècle. Ses parents décédèrent quand il était encore enfant. Nikolaï fut élevé par le serf infirmier de la famille. Il termina ses études au Gymnasium de Kiev et suivit des études au département de mathématiques et de physique de l'Université de Saint-Pétersbourg et de l'Université de Kiev.

En 1850, il renonça à une carrière scientifique et entra à l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg. Il étudia à l'académie en suivant l'enseignement du peintre historique Piotr Bassine (ru) jusqu'en 1857. Il acheva ses études à l'académie en 1857, récompensé d'une médaille d'or pour sa peinture de La Sorcière d'Endor appelant l'Esprit du Prophète Samuel. Selon Nikolaï Gay lui-même, durant cette période il fut fortement influencé par Karl Briullov.

La Cène, 1861.

Sa médaille d'or lui permit d'obtenir une bourse et de suivre des études à l'étranger. Il visita l'Allemagne, la Suisse, la France et en 1860 s'installa en Italie. À Rome, il rencontra Alexandre Andreïevitch Ivanov qui l'influença aussi fortement.

En 1861 Nicolaï peignit la Cène ; en 1863 il emporta la peinture avec lui à Saint-Pétersbourg. Gay a donné sa propre interprétation d'un sujet classique — Sa peinture allait à l'encontre de la vision picturale classique développée par les artistes. Le tableau, acheté par le tsar Alexandre II, fit si forte impression que Nicolaï Gay fut nommé professeur à l'Académie Impériale des Arts.

Le Christ priant à Gethsémani, 1888.

En 1864, il se rendit à Florence, où il devint l'ami d'Alexandre Herzen, auteur russe pro-occidental, dont il fit le portrait. La même année, il peignit aussi les Messagers de la Résurrection et la première version du Christ au Mont des Oliviers. Ces nouvelles œuvres religieuses ne connurent pas en ce temps-là un vif succès et l'Académie impériale refusa de les exposer à l'occasion de son exposition annuelle.

En 1870, Nicolaï retourna à Saint-Pétersburg et changea son thème de travail pour s'intéresser à l'histoire russe. Son tableau Pierre le Grand interroge le tsarévitch Alexis à Peterhof (1871) connut un grand succès, mais d'autres peintures historiques furent considérées comme sans intérêt.

Gay vécut très mal le fait que ses œuvres fussent reçues aussi froidement. Il écrivit qu'un homme devait être destiné aux travaux agricoles et que l'art ne devrait pas être un sujet de marchandise. Il acheta un petit khoutor (une ferme) dans la région de Tchernigov en Ukraine, puis le quitta. Il fit la connaissance de Léon Tolstoï dont il devint un disciple exalté.

Au début des années 1880, il retourna aux peintures religieuses et aux portraits. Il déclara que chacun avait le droit d'avoir un portrait. Ainsi, il accepta de réaliser des portraits pour tout commanditaire qui pouvait se permettre modestement de le payer. Parmi les portraits célèbres de son temps, on trouve celui de Léon Tolstoï, celui de Mikhaïl Saltykov-Chtchedrine et beaucoup d'autres.

Quid Est Veritas ?. Le Christ et Pilate.
La tête du Christ, La Crucifixion, 1893.

Ses derniers tableaux ont trait au Nouveau Testament et furent loués par les critiques libéraux de cette époque, comme Vladimir Stasov, tandis que les conservateurs en art, comme Ernest Renan, les critiquaient. Elles furent interdites par les autorités pour blasphème. Quid est Veritas ? Le Christ et Pilate (1890) furent renvoyés des expositions ; Le Jugement du Sanhédrin : Il est Coupable! (1892) ne fut pas admis à l'Académie annuelle d'exposition des Arts ; Le tsar Alexandre III exigea que le Calvaire (Golgotha) ou Crucifixion (réalisée vers 1893), jugée choquante et blasphématoire fût interdite et retirée de la 22e exposition des Ambulants où elle était présentée pour la première fois.

Nicolaï Gay mourut dans sa ferme en 1894. Son fils aîné, qui s'appelait également Nikolaï, hérita d'une grande partie de l'œuvre. À la fin de sa vie, Nicolaï Gay (fils) légua l'intégralité des travaux de son père à sa bienfaitrice suisse Béatrice de Watteville (en russe : Беатриса де Ваттвилль) en échange d'une rente jusqu'à la fin de sa vie. Elle décéda en 1952, mais personne ne fut en mesure de retrouver les œuvres dans son château. Des esquisses des principales œuvres de N. Gay, ainsi que les illustrations réalisées pour des œuvres de Tolstoï ont été retrouvées par un collectionneur d'art dans une brocante de Genève en 1974.

Ainsi, le destin de beaucoup de ses œuvres reste un mystère.

Quelques œuvres[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Également transcrit du russe sous les formes Gué, Ghé ou Ge ; prononcé « gué ».

Liens externes[modifier | modifier le code]