Niaftasuchus — Wikipédia

Niaftasuchus zekkeli

Niaftasuchus
Description de cette image, également commentée ci-après
Reconstitution par Dimitri Bogdanov de la tête de Niaftasuchus zekkeli, la présence de poils est hypothétique.
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Synapsida
Ordre Therapsida
Clade incertae sedis

Genre

 Niaftasuchus
Ivakhnenko, 1990

Espèce

 Niaftasuchus zekkeli
Ivakhnenko, 1990

Niaftasuchus (littéralement « crocodile du Niafta (ru) ») est un genre éteint d'énigmatiques thérapsides ayant vécu durant le Permien moyen dans ce qui est actuellement la Russie européenne. Une seule espèce est connue, Niaftasuchus zekkeli, décrite pour la première fois en 1990 par le paléontologue russe Mikhaïl Feodosievitch Ivakhnenko à partir d'un crâne mesurant 9 cm de long.

Niaftasuchus ayant une dentition distinctive, il a été interprété comme l'un des premiers thérapsides herbivores connus. Le genre a vécu dans un environnement aux côtés de certains des derniers synapsides non thérapsides, tels que le caséasaurien Ennatosaurus et le varanopidé Mesenosaurus (en).

Niaftasuchus est l'un des nombreux thérapsides basaux et énigmatiques de Russie qui peuvent être basés sur du matériel fossilisé provenant possiblement d'un juvénile. Ses affinités phylogénétiques sont controversées ; il a été classé à de nombreuses reprises parmi les biarmosuchiens, dinocéphales ou parmi les anomodontes, et il a également été suggéré d'appartenir à une lignée à part entière.

Découverte[modifier | modifier le code]

Le spécimen holotype de Niaftasuchus zekkeli est un crâne incomplet sans mandibule, ayant été collecté près de la rivière Peza dans l'oblast d'Arkhangelsk, en Russie, près du Niafta (ru). Il a été nommé en 1990 par le paléontologue Mikhaïl Feodosievitch Ivakhnenko, avec le nom faisant référence à l'endroit où il a été trouvé et honorant le géologue I. D. Zekkel. Ivakhnenko l'a d'abord interprété comme un tapinocéphale, mais a par la suite proposé un ordre monotypique, Niaftasuchida, pour lui seul. En 2000, Battail et Surkov ont soutenu qu'il s'agissait d'un biarmosuchien[1]. En 2001, Ivakhnenko a suggéré qu'il s'agissait d'un anomodonte, mais en 2003, il le classe à nouveau comme un dinocéphale sur la base de nouveaux matériels fossiles[2].

Description[modifier | modifier le code]

Reconstitution.

Niaftasuchus a une dentition distinctive composée de grandes dents couchées en forme de feuille. Il y a trois paires d'incisives, mais les canines ne sont pas particulièrement distinctes des autres dents du maxillaires. Il y a quelques dents palatines. Comme les biarmosuchiens, Niaftasuchus a des orbites exceptionnellement grandes, bien que cela puisse être un caractère de juvénile. Le crâne est bas et élargi.

Les spécimens connus de Niaftasuchus sont très petits ; le crâne holotype ne mesurant que 9 centimètres de long[3]. Sur la base de la taille de l'individu, il a été interprété comme étant basé sur du probable matériel juvénile[4].

Classification[modifier | modifier le code]

La classification de Niaftasuchus est considérée comme très problématique[4]. Il est assigné à sa propre famille, les Niaftasuchidae. Ivakhnenko, qui a été le premier à décrire le taxon, le considère comme un dinocéphale basal, alors que Battail et Surkov ont classé Niaftasuchus dans les Biarmosuchia[1]. Il est également possible qu'il n'appartienne à aucune des deux lignées et qu'il forme un groupe de thérapside distinctif[5],[6].

Il n'existe qu'une seule espèce nommée, Niaftasuchus zekkeli, mais un spécimen pouvant représenter une deuxième espèce est connu. Il diffère de l'espèce type par le fait d'avoir une rangée de dents droites sans les dents du maxillaires élargies[7].

Paléobiologie[modifier | modifier le code]

Niaftasuchus est interprété comme avoir été un possible herbivore, ses dents étants adaptées principalement pour arracher les parties molles de plantes. Sur la base d'éventuels coprolithes trouvés dans la bouche d'un spécimen juvénile, Ivakhnenko a suggéré que les petits ingéreraient des déjections pour développer leur microbiotes intestinals, comme chez de nombreux herbivores actuels[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Niaftasuchus » (voir la liste des auteurs).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Battail et Surkov 2000.
  2. Ivakhnenko 2003, p. 359.
  3. Ivakhnenko 1990, p. 88.
  4. a et b Kammerer 2011, p. 276.
  5. Ivakhnenko et al. 1997, p. 30.
  6. Kemp 2005, p. 31.
  7. Ivakhnenko 2003, p. 372.
  8. Ivakhnenko 2003, p. 371.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Bernard Battail et Mikhail V. Surkov, The Age of Dinosaurs in Russia and Mongolia, Cambridge University Press, , 86–119 p. (ISBN 9780521545822, lire en ligne), « Mammal-like reptiles from Russia ». Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (ru) M. F. Ivakhnenko, « Позднепалеозойский фаунистический комплекс тетрапод из отложени бассейна р. мезень », Paleontologicheskii Zhurnal, no 4,‎ , p. 81–90. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • M. F. Ivakhnenko, « Eotherapsids from the East European placket », Paleontological Journal, vol. 37, no S4,‎ , p. 339–465. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • M. F. Ivakhnenko, « Cranial morphology and evolution of Permian Dinomorpha (Eotherapsida) of eastern Europe », Paleontological Journal, vol. 42, no 9,‎ , p. 859–995 (ISSN 0031-0301, DOI 10.1134/S0031030108090013, S2CID 85114195). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • M. F. Ivakhnenko, V. K. Golubev, Yu. M. Gubin, N. N. Kalandadze, I. V. Novikov, A. G. Sennikov et A. S. Rautian, Permian and Triassic tetrapods of Eastern Europe, Moscow, GEOS, (ISBN 5-89118-029-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Christian F. Kammerer, « Systematics of the Anteosauria (Therapsida: Dinocephalia) », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 9, no 2,‎ , p. 261–304 (ISSN 1477-2019, DOI 10.1080/14772019.2010.492645, S2CID 84799772). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • T. S. Kemp, The origin and evolution of mammals, Oxford ; New York, Oxford University Press, coll. « Oxford biology », (ISBN 978-0-19-850760-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Liens externes[modifier | modifier le code]