Neretva — Wikipédia

la Neretva
Nera; Zelena ljepotica
Illustration
La Neretva à Mostar
Loupe sur carte verte la Neretva sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 225 km
Bassin 10 380 km2
Bassin collecteur Mer Adriatique
Débit moyen 341 m3/s (Ploče)
Cours
Source Gredelj peak
· Localisation Lebršnik et Zelengora, Alpes dinariques, BiH
· Altitude 1 227 m
· Coordonnées 43° 16′ 01″ N, 18° 33′ 01″ E
Embouchure Mer Adriatique
· Localisation Ploče, Comitat de Dubrovnik-Neretva
· Altitude m
· Coordonnées 43° 01′ 10″ N, 17° 26′ 41″ E
Géographie
Pays traversés Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine, Drapeau de la Croatie Croatie
Principales localités Mostar, Ploče

Sources : OpenStreetMap

La Neretva (ou Narenta ; en croate Neretva, en bosnien et serbe Neretva/Неретва) est le principal fleuve d'Herzégovine et de Dalmatie et un des plus importants de Bosnie-Herzégovine. Les sources de la Neretva sont situées à 1 320 m d'altitude dans les Alpes dinariques près de Jabuka (Gacko) (80 km au sud de Sarajevo). Dans le haut de son cours, la Neretva est un des fleuves les plus froids du monde (avec une moyenne de 7-8 °C pendant les mois d'été), d'eaux extrêmement propres et une flore et une faune endémiques particulièrement délicates.

Géographie et hydrologie[modifier | modifier le code]

La longueur totale de la Neretva est de 230 km, dont 208 km en Bosnie-Herzégovine et 22 km en Croatie, dans le comitat de Dubrovnik-Neretva. En y incluant le bassin versant de la rivière Trebišnjica, qui, comme celui de la Neretva, se situe dans une région karstique, le bassin de la rivière s'étend sur une superficie totale de 10 380 km2, dont 10 110 km2 en Bosnie-Herzégovine et 280 km2 en Croatie ; en Bosnie-Herzégovine, 4 412 km2 du bassin se trouvent dans le canton d'Herzégovine-Neretva et 1 362 km2 dans le canton de l'Herzégovine de l'Ouest[1]. Le débit moyen annuel de la rivière à Žitomislići en Bosnie-Herzégovine est de 233 m3 s−1 et de 341 m3 s−1 à son embouchure en Croatie[1].

Sections[modifier | modifier le code]

Le lac de Jablanica (Ostrožac)

Sur les plans géographique et hydrologique, la Neretva est constituée de trois ensembles[2]. Sa source et son amont sont situés dans les Alpes dinariques, au pied des monts Zelengora et Lebršnik, et sous le pic du Gredelj, à une altitude de 1 227 m.

La première section de la rivière, de sa source à la ville de Konjic, est appelée la Haute Neretva (en) (en bosnien : Gornja Neretva) ; elle coule depuis le sud en direction du nord-nord-ouest, comme la plupart des cours d'eau de Bosnie-Herzégovine appartenant au bassin du Danube et, couvrant une superficie de 1 390 km2, elle s'écoule progressivement selon une pente de 1,2 %. Juste après Konjic, la Neretva coule se répand dans une large plaine fertile propice à l'agriculture. Le lac de Jablanica (Jablaničko jezero) se trouve dans cette section de la rivière, créé artificiellement en 1953 à la suite de la construction d'un barrage près de la ville éponyme de Jablanica.

La seconde section de la Neretva commence à la hauteur de sa confluence avec la rivière Rama, entre Konjic et Jablanica, où elle oriente sa course brutalement vers le sud. À partir de Jablanica, la rivière s'écoule dans le plus grand canyon de son parcours, entre les monts Prenj, Čvrsnica et Čabulja, avec des parois pouvant atteindre 800 à 1 200 m de hauteur. Dans cette section, trois nouveaux barrages ont été construits entre Jablanica et Mostar.

Dans la troisième partie de son cours, la Neretva atteint une région parfois appelée la « Californie de Bosnie-Herzégovine »[réf. nécessaire], la rivière y achève les 30 derniers kilomètres de son parcours en formant un delta alluvial, avant de se jeter dans la mer Adriatique près de Ploče en Croatie.

Affluents[modifier | modifier le code]

Les rivières Jezernica (également connue sous le nom de Tatinac), le Gornji Krupac, le Donji Krupac, la Ljuta (également connue sous le nom de Dindolka), la Jasenica, la Bjelimićka rijeka, la Slatinica, la Račica, la Rakitnica, la Konjička Ljuta, la Trešanica, la Neretvica, la Rama, la Doljanka, la Drežanka, la Grabovica, la Radobolja et le Trebižat sont des affluents droits de la Neretva, tandis que la Jezernica, la Živašnica (également connue sous le nom de Živanjski potok), la Ladjanica, le Župski Krupac, la Bukovica, la Šištica, la Konjička Bijela, l'Idbar, la Glogošnica, la Mostarska Bijela, la Buna, la Bregava et la Krupa se jettent dans la rivière sur sa gauche.

Lacs[modifier | modifier le code]

En dessous de Konjic, la Neretva forme le lac artificiel de Jablaničko (Jablaničko jezero), formé en 1953 après la construction du barrage hydroélectrique de Jablanica et devenu une destination de vacances populaire en Bosnie-Herzégovine.

Villes et villages[modifier | modifier le code]

Počitelj

Les principales villes et les principaux villages situés sur les bords de la Neretva sont, en Bosnie-Herzégovine, Ulog, Glavatičevo, Konjic, Čelebići, Ostrožac, Jablanica, Grabovica, Drežnica, Bijelo Polje, Vrapčići, Mostar, la ville la plus peuplée située le long de la rivière, Buna, la ville historique de Blagaj, Žitomislići, le village historique de Počitelj, Tasovčići, Čapljina et Gabela. En Croatie, les localités les plus importantes situées sur la rivière sont Metković, Opuzen, Komin, Rogotin et Ploče.

Peuplement[modifier | modifier le code]

La présence de nombreuses tombes médiévales monumentales, stećci (Stećak), comme dans les cimetières de tombes médiévales stećci, au croisement des traditions valaques[3],[4],[5] et bogomiles, atteste d'une culture régionale, non spécifique à l'Herzégovine, à la Principauté de Hum ou de la Zachlumie du Haut Moyen-Âge. Voir histoire de la Bosnie-Herzégovine.

La Neretva prend sa source dans la municipalité de Gacko, dans la République serbe de Bosnie ; en 1991, cette municipalité comptait 10 788 habitants, dont 6 661 Serbes (61,74 %) et 3 858 Musulmans ou Bosniaques 35,76 %[6] puis, en direction du nord-ouest, elle traverse la municipalité de Kalinovik qui, en 1991, comptait 4 667 habitants, dont 2 826 Serbes (51,31 %) et 1 716 Musulmans (36,76 %)[6]. En poursuivant sa course, la rivière entre dans la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine, où elle donne son nom au canton d'Herzégovine-Neretva. Elle coule d'abord dans la municipalité de Konjic, dont la population était de 43 878 habitants en 1991, avec une majorité de Musulmans (54,27 %) mais aussi de fortes minorités de Croates (26,23 %) et de Serbes (15,08 %)[6] ; la population de la ville éponyme de Konjic, traversée par la rivière, était estimée à 8 356 habitants en 2009. La Neretva entre ensuite dans la municipalité de Jablanica, dont la population s'élevait à 12 691 habitants en 1991, dont 71,69 % de Musulmans et 18,05 % de Croates[6] ; en 2009, la population de la ville était estimée à 6 455 habitants. Après avoir obliqué vers le sud, la Neretva passe dans la municipalité de Mostar qui, en 1991, comptait 126 628 habitants et se caractérisait pas un peuplement ethniquement mêlé : 34,63 % de Musulmans, 33,98 % de Croates et 18,83 de Serbes[6] ; la ville elle-même, traversée par la rivière, comptait 75 865 habitants en 1991, avec une population estimée à 70 720 en 2009. La Neretva achève son parcours bosnien en traversant la municipalité de Čapljina, qui comptait 27 882 en 1991, avec une majorité de Croates (53,68 %) et de fortes minorités Musulmanes (27,51 %) et serbes (13,46 %) ; en 2009, la population de Čapljina était évaluée à 7 128 habitants.

Environnement[modifier | modifier le code]

La Neretva est l'un des derniers refuges de la truite à lèvres molles Salmo obtusirostris.

Deux autres variétés existent : Truite marbrée Salmo marmoratus et Salmo dentex (en).

Économie[modifier | modifier le code]

Le delta de la Neretva est essentiel à l'agriculture de la Dalmatie méridionale, puisqu'il constitue une des rares zones irriguées de la région.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Internationally Shared Surface Water Bodies in the Balkan Region - Neretva River Sub-basin », sur watersee.net (consulté le ).
  2. (bs) « Hidrografske karakteristike BiH »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur fhmzbih.gov.ba, Site de l'Institut hydrologique fédérale de Bosnie-Herzégovine (consulté le ).
  3. Milošević, Ante (1991). Stećci i Vlasi: Stećci i vlaške migracije 14. i 15. stoljeća u Dalmaciji i jugozapadnoj Bosni [Stećci and Vlachs: Stećci and Vlach migrations in the 14th and 15th century in Dalmatia and Southwestern Bosnia] (in Croatian)
  4. Trako, Redžo (2011). "Stećci: Božanska igra brojki i slova" [Stećci: Divine game of numbers and letters]. Socijalna ekologija (in Croatian). Zagreb: Croatian Sociological Society, Institute of Sociology at Faculty of Philosophy, University of Zagreb. 20 (1): p.71–84.
  5. John V. A. Fine,John Van Antwerp Fine, The Late Medieval Balkans: A Critical Survey from the Late Twelfth Century, University of Michigan Press, 1994 p.19
  6. a b c d et e (bs + hr + sr) « Recensement par communautés locales (1991) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur fzs.ba, Bosnie-Herzégovine - fédération de Bosnie-et-Herzégovine - Institut fédéral de statistiques (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]