Nahman de Bratslav — Wikipédia

Nahman de Bratslav
Image illustrative de l’article Nahman de Bratslav
Tombe de Rabbi Nahman
Présentation
Nom de naissance Nahman Ben Simha
Surnom(s) Nohmen Breslover
Naissance
Medjybij
Décès (à 38 ans)
Ouman
Lieu de sépulture Ouman
Dynastie courant hassidique de Breslev
Prédécesseur aucun
Successeur aucun
Œuvre Likouté Moharane
Ses disciples Nathan de Bratslav
Naphtali de Nemrirov
Prise de ses fonctions 1802
Fin d'exercice infini
Père Simha
Mère Feyga
Épouse 1 Sashia
Enfants 1 Odele
Sarah
Feiga
Haya
Miriam
Fille (morte nourrisson)
Yaakov
Shlomo Ephraim
Épouse 2 Nom Inconnu
Famille Baal Shem Tov
Nahman Horodenker

Nahman de Breslev (hébreu : רבי נחמן מברסלב Rabbi Nahman miBreslev ; yiddish רבי נחמן ברסלבר Rebbe Nohmen Breslover) est un rabbin des XVIIIe et XIXe siècles (Medjybij, Ouman, ), fondateur de la dynastie hassidique de Bratslav.

Né à une époque où l'influence de son arrière-grand-père, le Baal Shem Tov, s'estompe, Nahman donne un nouveau souffle au hassidisme en combinant les enseignements ésotériques du judaïsme avec une étude approfondie de la Torah.

Il attire des milliers de disciples de son vivant et jusqu'à l'époque contemporaine.

Éléments biographiques[modifier | modifier le code]

Jeunes années[modifier | modifier le code]

Nahman de Bratslav naît le , dans la maison familiale du Baal Chem Tov (Besht) à Medjybij.

Sa mère, Feyga, est la petite-fille du Baal Shem Tov et son père, le rabbin Sim'ha, l'un de ses principaux disciples et l'intendant de sa maison.

Nommé d'après son grand-père paternel, Nahman Horodenker, il a deux frères, Yehiel Tzvi et Yisroel Mes, et une sœur, Perl[1].

L'enfant grandit dans une atmosphère hassidique.

Il raconte à ses disciples que, dès l'âge de 6 ans, il se rend régulièrement, la nuit, sur la tombe du Besht et paie son maître trois pièces, outre son salaire, pour chaque page supplémentaire de Talmud étudiée avec lui, afin de l'encourager à couvrir plus de matière[1].

À l'approche de sa vingtième année, il compte de nombreux disciples[2].

Dernières années[modifier | modifier le code]

À la suite d'un incendie qui détruit sa maison en 1810, Nahman est contraint de quitter Bratslav.

Il est hébergé par un groupe de maskilim (Juifs adhérant à la Haskala, équivalent au mouvement des Lumières) d'Ouman, également en Ukraine.

Nahman de Bratslav meurt à 38 ans, emporté par la tuberculose au quatrième jour de Souccot, et est enterré dans le cimetière d'Ouman.

Pèlerinage[modifier | modifier le code]

La sépulture de Nahman devient rapidement un lieu de pèlerinage, institué par le rabbin Nathan pour commémorer les réunions (kibboutzim) autour du maître de son vivant à l'occasion des fêtes de Roch Hachana, Hanoucca et Chavouot.

Le pèlerinage a lieu une fois l'an, à Roch Hachana, d'où le nom de Kibboutz de Roch Hachana.

Il attire des milliers de Hassidim d'Ukraine, de Biélorussie, de Lituanie et de Pologne jusqu'en 1917. La Révolution bolchevique oblige les juifs orthodoxes à se faire discrets et seule une douzaine de Hassidim prennent le risque de se rendre au pèlerinage durant l'ère communiste. Depuis la chute du rideau de fer, un nombre croissant de juifs se presse chaque année à Ouman. En 2008, environ 25 000 personnes participent à ce pèlerinage[3].

En 2010, malgré l'opposition des hassidim de Bratslav, les rabbins du courant principal et le gouvernement ukrainien, le gouvernement israélien ordonne au ministère des Affaires religieuses d'examiner la possibilités de ramener les ossements de Nahman en Israël[4],[5].

Postérité[modifier | modifier le code]

Descendance[modifier | modifier le code]

Nahman a eu huit enfants de Sashia dont quatre morts en bas âge.

Sa fille Miriam est montée en terre d'Israël en 1809, où elle est morte sans descendance.

Ses trois autres filles, Odele, Sarah et Haya, ont eu des enfants[2].

Controverses[modifier | modifier le code]

Nahman vit à une époque de controverses entre les Hassidim et leurs opposants, les Mitnagdim. Il y avait aussi des frictions entre Hassidim et les partisans de la Haskala.

En 1816, Joseph Perl dénonce dans un livre le hassidisme et critique de nombreux écrits de Nahman, décédé six ans plus tôt. La censure impériale d'Autriche va jusqu'à interdire la publication de son livre, de peur qu'il ne génère des troubles parmi les sujets juifs de l'empire.

Nahman rencontre également une opposition au sein même du mouvement hassidique. Ses disciples et lui-même sont attaqués par nombre d'éminents chefs hassidiques, en particulier par le grand Aryeh Leib de Shipolé, dit le Sabba de Shipolé. Selon l'une des explications de la genèse de ce conflit, Nahman avait été invité par les gens de Zlatopol à désigner qui dirigerait les offices des Jours Redoutables. L'homme choisi pour diriger la Né'ila, l'office de clôture de Yom Kippour, ayant perdu ses moyens lors de la prière, Nahman aurait dit qu'il cherchait à se rendre précieux aux yeux de son épouse qui assistait à l'office[6]. Vexé, l'homme dénonce Nahman au Shpoler Zeyde.

Des personnalités hassidiques soutiennent le rabbin contre l'opposition du Sabba de Shipolé. Ainsi son oncle, l'influent rabbin Baroukh de Mezhibizh et les rabbins Levi Yitzhok de Berditchev, Zev Wolf de Charni-Ostrov, Avraham de Kalisk, le Hoze de Lublin (le Voyant de Lublin), qui approuve son livre, et le rabbin Shneur Zalman de Liadi. S'étant réunis à Berditchev, ils lancent la procédure d'excommunication rabbinique (cherem) contre le Sabba de Shipolé pour outrage à un Sage de la Torah. Mais, ayant entendu parler du projet, le rabbin Levi Yitzhok de Berditchev obtient qu'ils y renoncent[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Itshak Besançon, Rabbi Na'hman de Breslev Ed.Meshivat Nefesh, Aix-les-Bains, 1984. #10
  2. a et b Itshak Besançon,Rabbi Na'hman de Breslev Ed.Meshivat Nefesh,Aix-les-Bains,1984. #12
  3. « SCÈNES DE LIESSE EN UKRAINE. L’année prochaine à Ouman », sur Courrier international, (consulté le )
  4. Israel Hayom, Yehoudah Shlesinger, 26 août 2010, pages 21
  5. article sur le site 'בחדרי חרדים' Behadre Haredim, le portail des juifs ultra-orthodoxes
  6. Haïm Kramer et Avraham Greenbaum, Par le feu et par l'eau - La vie de Rabbi Nathan de Breslev, 1992.
  7. Tzaddik #19.

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Martin Buber, Les Contes de Rabbi Nachman, Stock, 1981
  • (en) David Assaf : Bratslav. An Annotated Bibliography. R. Nahman of Bratslav. His Life and Teachings. The Literary Legacy of His Disciples. Bratslav Hasidism in Its Context. Zalman Shazar Center for Jewish History, Jerusalem 2000, (ISBN 965-227-145-4)
  • Greenbaum, Avraham (1987). Tzaddik: Le Portrait de Rabbi Nahman. Jerusalem: Breslov Research Institute. (ISBN 0-930213-17-3)
  • (en) Aryeh Kaplan, (1973). Rabbi Nachman's Wisdom. Jerusalem: Breslov Research Institute.
  • (en) Aryeh Kaplan (1985). Until the Mashiach: The Life of Rabbi Nachman. Jerusalem: Breslov Research Institute.
  • (en)Chaim Kramer, (1989). Crossing the Narrow Bridge. Jerusalem: Breslov Research Institute. (ISBN 0-930213-40-8)
  • Israël Itshak Besançon, Rabbi Na'hman de Breslev Ed.Meshivat Nefesh, Aix-les-Bains, 1984
  • Marc-Alain Ouaknin, Le livre brûlé, Lieu Commun, 1987, Point-Seuil, 1992. (The Burnt Book, Princeton University Press, traduction par Llewellyn Brown, 1995 et 1998)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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