Nafisa al-Sayyida — Wikipédia

Nafisa al-Sayyida
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Hasan ibn Zayd ibn Hasan (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Nafîsa al-Sayyida (762-824) est une érudite musulmane, descendante d'al-Hassan ibn Ali dont la sépulture située au Caire fait l'objet de visites pieuses (ou ziyâra).

Biographie[modifier | modifier le code]

Nafisa al-Sayyida est née à la Mecque et a grandi à Médine. Elle est l'arrière-petite-fille de l'Imam Ali[1]. Après avoir épousée l'un des fils de l'imam Ja'far al-Sâdiq, elle émigre en Égypte, entre 809 et 817 selon les sources[2], pour suivre son mari[1]. Cette femme est réputée pour son savoir (elle connaissait le Coran et son exégèse par cœur)[3] et sa piété. Son comportement ascétique, sa pratique assidue du jeûne, forçaient le respect de ses contemporains[2]. Elle aurait de son vivant effectué des prodiges et des guérisons[3],[1] ainsi qu'une crue miraculeuse du Nil[2]. Ces récits de miracles se multiplient à partir du XIIe siècle dans les milieux populaires[2]. D'autres récits évoquent la pratique des larmes, un charisme lié à la piété dans les églises chrétiennes orientales[2]. Décédée un vendredi[2], elle est enterrée au Caire au sud de la mosquée d'Ibn Touloun, à proximité du tombeau d'al-Shâffi'i[1].

Culte et hommages[modifier | modifier le code]

Culte[modifier | modifier le code]

Un culte lui est rendu sur sa tombe dès le Xe siècle[2]. Un mausolée a été élevé sur sa tombe à l'époque des Fatimides[1]. Toutefois, Nafîsa al-Sayyida n'apparaît dans un ouvrage hagiographique musulman qu'à la fin du XIVe siècle[4]. Cette désaffection des lettrés de l'islam officiel, dont Léon l'africain, pour lequel « la dévotion populaire et la conduite exemplaire de la dame n'en font pas pour autant une sainte »[2] et l'historien Al-Dhahabî, selon lequel « rien ne nous est parvenu de ses vertus »[2], tranche avec la dévotion des fidèles et sa popularité qui a dépassé les frontières du pays[2].

Mosquée[modifier | modifier le code]

Une mosquée éponyme est élevée autour de sa tombe en 1314 par le sultan An-Nâsir Muhammad Ibn Qalâwûn, puis restaurée 1760 par l'émir Abd Al-Rahmân Katkhudâ[5]. Sa forme actuelle en 1897, après que l'édifice ait brûlé en 1892[6]. C'est dans cette mosquée qu'on été célébrés les obsèques de la princesse Faouzia Fouad, ex-reine consort d'Iran, en 2013[7]. Le site a été restauré courant 2021 avec des fonds alloués par le sultan Mufaddal Saifuddin (en), 53e Dai des Dawoodi Bohras[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • R. Strothmann : Nafīsa. dans The Encyclopaedia of Islam. New Edition. Band VII, p. 879[lire en ligne (page consultée le 22/01/2023)]
  • Yūsuf Rāġib, Une description inédite du mausolée d’Al-Sayyida Nafîsa au Caire, Arabica 23, 1976, p. 37-41.
  • Yūsuf Rāġib, Al-Sayyida Nafīsa, sa légende, son culte et son cimetière, Studia Islamica no 44, 1976, p. 61-86 (26 pages), [lire en ligne (page consultée le 21/01/2023)]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Dominique Sourdel, Dictionnaire historique de l'Islam, Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-054536-X et 978-2-13-054536-1, OCLC 61457788, lire en ligne)
  2. a b c d e f g h i et j Christian Décobert, « Sayyida Nafîsa, entre culte communautaire et magistère de la sainteté », ACADEMIA,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Audrey Fella, Les femmes mystiques : histoire et dictionnaire, R. Laffont, impr. 2013 (ISBN 978-2-221-11472-8 et 2-221-11472-8, OCLC 852222471, lire en ligne)
  4. Il s'agit d'une courte notice biographique rédigée par Ibn al-Mulaqqin dans les Tabaqât al-awliyâ.
  5. André. Raymond, Le Caire des Janissaires : l'apogée de la ville ottomane sous ʻAbd al-Rahmân Katkhudâ, CNRS éditions, (ISBN 2-271-05283-1 et 978-2-271-05283-4, OCLC 40267282, lire en ligne)
  6. « La Mosquée d’As-Sayyidah Nafîsah 1314 A.H. (1897 E.C.) - islamophile.org - L'islam en français », sur www.islamophile.org (consulté le )
  7. "Death of Princess Fawzia". Alroeya News. 2 July 2013.
  8. (en-US) « Sisi hails efforts of Sultan of Bohra sect in renovating Egyptian shrines », sur Egypt Independent, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]