Néritès — Wikipédia

Néritès
Mythologie grecque
Caractéristiques
Nom grec ancien Νηρίτης / Nērítēs
Métamorphose(s) Coquillage ou escargot de mer (νηρίτης / nērítēs)
Résidence Mer
Lieu d'origine Grèce antique
Groupe divin Divinités grecques marines
Compagnon(s) Poséidon
Culte
Mentionné dans De la nature des animaux de Claude Élien
Famille
Père Nérée
Mère Doris
Fratrie Néréides
Premier conjoint Aphrodite
Deuxième conjoint Poséidon
• Enfant(s) Antéros

Dans la mythologie grecque, Néritès (grec ancien : Νηρίτης / Nērítēs) est une divinité marine mineure, seul fils de Nérée et de Doris et frère des cinquante Néréides.

Personnage issu du folklore des marins grecs antiques, il est l'amant, selon les versions, d'Aphrodite ou de Poséidon. Il est métamorphosé (de) en νηρίτης / nērítēs, un coquillage ou un escargot de mer.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le νηρίτης / nērítēs est un animal marin décrit par Aristote[1]. Ce nom est d'origine pré-grecque. Une variante orthographique courante, νηρείτης / nēreítēs, semble être due à l'association avec le terme Νήρειος / Nḗreios, « de Nérée ». D'autres variantes existent, comme ἀναρίτας / anarítas et ἀνηρίτης / anērítēs ; commençant par une voyelle, ces formes contredisent une potentielle connexion avec νηρόν / nērón, « eau »[2].

Mythe[modifier | modifier le code]

Deux versions du mythe de Néritès sont connues, issues de contes de pêcheurs et de marins rapportés par Claude Élien dans son ouvrage De la nature des animaux (Ier – IIe siècle)[α],[3]. Elles se terminent toutes deux par sa transformation en un animal marin — coquillage ou mollusque — le νηρίτης / nērítēs[3], décrit par Aristote dans l'Histoire des animaux, qui ne correspond ni au nérite, ni à un autre animal identifié[1]. Ce sont des contes étiologiques qui expliquent l'origine de l'animal, et toutes deux appartiennent aux récits mythologiques de vengeance des dieux enragés par l'hybris[réf. souhaitée].

Dans les deux mythes, Néritès est le seul fils de Nérée, le « vieillard de la mer », et de l'Océanide Doris, et le frère des cinquante Néréides. C'est un jeune homme d'une très grande beauté[4].

Dans l'une des versions, Néritès est l'amant d'Aphrodite. Lorsque le moment vient pour elle de rejoindre les dieux de l'Olympe, elle souhaite que Néritès l'accompagne, mais il refuse, préférant rester avec sa famille dans la mer. Aphrodite lui promet une paire d'ailes, mais ce don ne le fait pas changer d'avis. La déesse rejetée le transforme alors en coquillage et donne les ailes à Éros, qui devient son compagnon[4],[5].

Dans l'autre version, Néritès est l'amant de Poséidon. Il est la seule créature marine à être assez rapide pour rester à la hauteur du char de dieu[4]. Leur amour est à l'origine d'Antéros (l'Amour mutuel)[5]. Hélios, jaloux de sa vitesse, le transforme en coquillage[4],[5].

Représentations[modifier | modifier le code]

Au XIXe siècle, un groupe de figurines en terre cuite d'Égine est identifié par l'archéologue allemand Karl Bernhard Stark (en) comme une représentation d'Aphrodite et de Néritès[5],[6].

Évocations modernes[modifier | modifier le code]

Zoologie[modifier | modifier le code]

Le genre de mollusques gastéropodes Nerita, comme la famille des Neritidae à laquelle il appartient, plus communément appelées Nérites, tiennent leur nom de Néritès[réf. souhaitée].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Arnaud Zucker, « Album mythique des coquillages voyageurs. De l’écume au labyrinthe : Du nèreitès (et du premier favori d’Aphrodite) », Techniques & Culture, no 52,‎ , p. 114-116 (lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) Robert S. P. Beekes (en), Etymological Dictionary of Greek, vol. 1, Leyde, Brill, , p. 1017.
  3. a et b (de) Leo Bloch (de), « Nereus », dans Wilhelm Heinrich Roscher, Ausführliches Lexikon der griechischen und römischen Mythologie (de) [« Dictionnaire détaillé de la mythologie grecque et romaine »], vol. III-1, Leipzig, Teubner-Verlag, (lire en ligne), p. 241.
  4. a b c et d Pierre Grimal (préf. Charles Picard), Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Paris, Presses universitaires de France, , 12e éd. (1re éd. 1951), 574 p. (ISBN 2-13-044446-6, OCLC 32668250, SUDOC 013349880), « Néritès », p. 315.
  5. a b c et d (de) Richard Wagner (de), « Neritos », dans Wilhelm Heinrich Roscher, Ausführliches Lexikon der griechischen und römischen Mythologie (de) [« Dictionnaire détaillé de la mythologie grecque et romaine »], vol. III-1, Leipzig, Teubner-Verlag, (lire en ligne), p. 272.
  6. (de) Karl Bernhard Stark (de), « Aphrodite Pontia und Nerites, Terracotta aus Aegina », Archäologische Zeitung, no 200,‎ , p. 71-80 (lire en ligne, consulté le ).

Sources antiques[modifier | modifier le code]

  1. Claude Élien, De la nature des animaux, XIV, 28.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]