Néchepsos — Wikipédia

Néchepsos
Période Basse époque
Dynastie XXVIe dynastie
Fonction roi « gouverneur » de Saïs
Prédécesseur Tefnakht II (XXVIe dynastie)
Dates de fonction 688 à 672 av. J.-C.
Successeur Nékao Ier (XXVIe dynastie)

Néchepsos ou Nekauba est le nom que donne l'historien antique Manéthon à un roi « gouverneur » (ou régent) qui aurait gouverné Saïs et la région autour pendant 6 ans entre Stéphinatès (assimilé Tefnakht II) et Nékao Ier. Il aurait régné de 688 à 672 av. J.-C.[1] sous la XXVe dynastie.

Attestation[modifier | modifier le code]

Aucune trace contemporaine du roi n'a été découverte. Il n'est en effet mentionné que par Manéthon.

Roi incertain[modifier | modifier le code]

En 2002, Olivier Perdu a publié une stèle de donation de l'an 2 découverte près de Sebennytos et datant du règne de Nékao Ier. Perdu a révélé que le style, la forme et le contenu de cette stèle étaient proches de ceux de la stèle de donation de l'an 8 de Tefnakht Ier, suggérant ainsi que ces deux rois saïtes étaient de proches contemporains et que Tefnakht II aurait régné sur Saïs vers 685 - 678 avant notre ère, juste avant Néchepsos et Nékao Ier, assimilant ainsi Tefnakht Ier à Tefnakht II[2]. Les arguments de Perdu ne sont pas acceptés par de nombreux égyptologues qui ont critiqué les critères épigraphiques qu'il a utilisés.

En 2011, Kim Ryholt a proposé d'identifier le roi légendaire Néchepsos au roi Nékao II à partir de sources démotiques[3]. Le nom du roi serait la transformation en grec de Ny-kȝ.w pȝ-šš (Néchao le sage) et Pétosiris correspondrait au personnage de Pétésis dans les documents démotiques.

Ryholt a également souligné que l'argument susmentionné de Perdu concernant la similitude des deux stèles (bien que Ryholt ait attribué la stèle de l'an 8 à Tefnakht II) pouvait constituer une preuve de l'élimination d'un roi intermédiaire entre Tefnakht II et Nékao Ier ; l'attribution de 6 ans de règne à Néchepsos séparerait les deux stèles d'un minimum de 7 ans alors que si Néchepsos n'existait pas, les deux stèles auraient pu être produites dans un délai d'un à deux ans puisque Nékao Ier aurait été le successeur immédiat de Tefnakht II[4].

Frédéric Payraudeau abonde dans le sens de Kim Ryholt et ajoute que Nékao Ier est considéré comme le « fils de Tefnakht », c'est-à-dire Tefnakht II, dans le Cycle d'Inarôs (ensemble de romans épiques datant de la Basse Époque)[5].

Généalogie[modifier | modifier le code]

Titulature[modifier | modifier le code]

Pseudo-Néchepsos[modifier | modifier le code]

Sous le nom de Néchepsos ou de Néchepsos-Pétosiris circulent des textes revenant à un Pseudo-Néchepsos ou à un Pseudo-Pétosiris. Ces textes écrits en grec traitent d'astrologie, de numérologie ; ils ont été rassemblés par E. Riess en 1891-1893 (Nechepsonis a Petosiridis fragmenta)[6]. Le titre est souvent : Astrologoumena. La date fait l'objet de débats : 80/60 av. J.-C. selon E. Riess, 150 av. J.-C. selon J. Kroll[7] ; ils sont cités dès Thrasylle, astrologue de l'époque de Tibère (empereur de 14 à 37). Néchepsos est présenté comme un pharaon et Pétosiris comme un prêtre à son service, alors que le Pétosiris historique vivait vers -300 et le Néchepsos de Manéthon au début de la XXVIe dynastie saïte).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Selon K. A. Kitchen
  2. Olivier Perdu, « De Stéphinatès à Néchao ou les débuts de la XXVIe dynastie », Compte-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (CRAIBL) 2002, pp. 1215–1244
  3. Kim Ryholt, « New Ligh on the Legendary King Nechepsos of Egypt », The Journal of Egyptian Archaeology,‎ 97, 2011, p. 61-72
  4. Ryholt, op. cit., p. 66
  5. Frédéric Payraudeau, L'Égypte et la Vallée du Nil : Les époques tardives, t. 3, Paris, PUF, coll. « Nouvelle Clio », , 624 p. (ISBN 978-2130591368), page 209
  6. E. Riess, Nechepsonis et Petosiridis fragmenta magica in Philologus, Supplementband 6 (1892), p. 327–394. Ajouter : « Un fragment de Néchepsos » sur des formules apotropaïques pour chasser des maladies par les esprits du mal : Papyri in honorem Johannis Bingen octogenarii, Louvain, 2000, p. 61-71.
  7. W. Kroll, Aus der Geschichte der Astrologie in Neue Jahrbücher für das Klassische Altertum, Geschichte und Deutsche Literatur, 7 (1901), p. 559–577. W. Kroll in Pauly-Wissoa’s Real-Encyclopadie der classischen Altertumswissenschaft, vol. 16 (1935), cols. 2160–2167 ; vol. 19 (1938), col. 1165. F. Cumont, L'Égypte des astrologues, Bruxelles, 1937, rééd. 1982, 254 p. Dictionnaire des philosophes antiques, CNRS, t. IV, p. 601-615.