Mu'ayyad al-Din al-'Urdi — Wikipédia

Mu'ayyad al-Din al-'Urdi
Biographie
Naissance
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SyrieVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Surnom
Al-Muhandis (« L'ingénieur »)Voir et modifier les données sur Wikidata
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A travaillé pour
Observatoire de Maragheh (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Mu'ayyad al-Din al-'Urdi (en arabe مؤيد الدين العرضي) ou, sous une forme plus complète, Muayyad al-Din ibn Barmak Ibn al-Mubarak al-Amir al-Urdi Dimashqi, est un ingénieur et astronome arabe du XIIIe siècle.

Il fait partie des savants dont s'entoure Nassir al-Din Tûsi à Marâgheh[1]. Il critique le modèle ptoléméen du cosmos.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né en actuelle Syrie, soit près d'Alep[2], soit, selon sa nisba, à ʿUrd, entre Palmyre et Resafa[3], aux alentours de 1200. Il est mort en 1266[2] à Marāgha[3].

Il travaille d'abord comme architecte à Damas, où il conçoit des installations hydrauliques[4]. À l'invitation d'al-Tusi, dans les années 1250, il contribue à la construction de l'observatoire de Marâgheh, aujourd'hui dans le nord-ouest de l'Iran[2].

Astronomie[modifier | modifier le code]

Suppression de l'équant dans le modèle d'al-Urdi
Suppression de l'équant dans le modèle de l'astronome al-Urdi par l'ajout d'un épicyle.

Son Kitab fi-l-hay'a (« Livre sur l'astronomie ») est un livre d'astronomie théorique. Conscient des imperfections du système de Ptolémée, al-Tusi y apporte des améliorations afin de le rendre plus conforme à l'expérience. Al-Urdi, à son tour, améliore le « couple » de Tusi. Ce théorème permet de penser le mouvement d'un cercle à l'intérieur d'un autre en le réduisant à un mouvement linéaire et de faire l'économie de la notion d'équant[2]. On le retrouve, associé à un second théorème du nom de Lemma Urdi, qui constitue un développement du théorème d'Apollonius[3], dans les travaux de Copernic[2]. Il a influencé Qotb al-Din Chirazi et est cité par Ibn al-Shâtir[3]. Otto Neugebauer a avancé l'hypothèse que les astronomes de l'école de Maragha, bien que conservant le modèle géocentrique, ont préparé les découvertes de Copernic[5].

Il conçoit aussi des instruments astronomiques. On doit à son fils Muhammad un globe, conservé à Dresde, en Allemagne, qui constitue un catalogue des objets célestes les plus lumineux[4],[6]. Il a lui-même construit un instrument pour al-Mansur, le souverain de Homs, en 1252 ou 1253[7].

Il est l'auteur d'une Risalat al-'amal bi al-kura (« Lettre sur l'emploi du globe céleste »)[4]. Il y décrit l'usage de cet instrument, compare ses avantages à ceux de l'astrolabe et y apporte des améliorations. Il propose un modèle de globe céleste perpétuel, dont l'usage n'est pas limité dans le temps[4].

Les instruments utilisés à Maragha nous sont connus grâce à un texte d'al-Urdi, Risāla fī Kayfiyyat al-arṣād ou Risālat al‐Raṣd (« Traité sur la qualité des observations ») traduit en français en 1809 par Amable Jourdain dans Mémoire sur L’observatoire de Meragah et sur quelques instrumens emploiyés pour y observer. Il décrit les instruments d'observation de l'époque[7]. Il commence par expliquer comment déterminer le méridien avant d'ériger un observatoire[3],[7]. Puis il décrit un quadrant mural utilisé pour déterminer précisément la latitude de Maragha ainsi que l'inclinaison de l'axe de rotation de la Terre par rapport à l'écliptique (obliquite de I'ecliptique). Une sphère armillaire, une armille solsticiale, une armille équinoxiale, une règle dioptrique d'Hipparque[3].

Références[modifier | modifier le code]

  1. Afsaneh Pourmazaheri et Farzâneh Pourmazâheri, « L’observatoire de Marâgheh et son Ecole », sur La Revue de Téhéran, (consulté le )
  2. a b c d et e (en) Soltanova Nazila Baghir. « Pair of Tusi and lemma Urdi in the model at Copernicus » in International Journal of Development Research, juin 2019. [1] lire en ligne
  3. a b c d e et f (en) Petra G. Schmidl, « ʿUrḍī: Mu'ayyad (al‐Milla wa‐) al‐Dīn (Mu'ayyad ibn Barīk [Burayk]) al‐ʿUrḍī (al‐ʿĀmirī al‐Dimashqī) », dans The Biographical Encyclopedia of Astronomers, Springer, (ISBN 978-0-387-30400-7, DOI 10.1007/978-0-387-30400-7_1404, lire en ligne), p. 1161–1162
  4. a b c et d Hossam ELKHADEM, « Le traité de l'emploi du globe céleste d'al-ʿUrdī », Scientiarum Historia 18,‎ (lire en ligne [PDF])
  5. Régis Morelon, « Review of The Astronomical Work of Muʾayyad al-Dīn al-ʿUrdī: A Thirteenth Century Reform of Ptolemaic Astronomy, Kitāb al-Hayʾa », Journal of the American Oriental Society, vol. 115, no 1,‎ , p. 172–173 (ISSN 0003-0279, DOI 10.2307/605367, lire en ligne, consulté le )
  6. (de) SKD | Online Collection, « Arabischer Himmelsglobus », sur skd-online-collection.skd.museum (consulté le )
  7. a b et c (en) Sevim Tekeli, « Al-Urdî's article on "the quality of observation" », Foundation for science technology and civilization,‎ (lire en ligne [PDF])

Liens[modifier | modifier le code]

Le manuscrit arabe 2544 de la BNF comporte une copie de la Risālat al‐Raṣd.

Articles connexes[modifier | modifier le code]