Moyon — Wikipédia

Moyon
Moyon
L'église Saint-Germain.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Saint-Lô
Commune Moyon Villages
Intercommunalité Saint-Lô Agglo
Statut commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Patrice Hardel
2020-2026
Code postal 50860
Code commune 50363
Démographie
Gentilé Moyonnais
Population 1 085 hab. (2021)
Densité 46 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 00′ 03″ nord, 1° 07′ 07″ ouest
Altitude Min. 50 m
Max. 145 m
Superficie 23,74 km2
Élections
Départementales Condé-sur-Vire
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Moyon Villages
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Moyon
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Moyon
Géolocalisation sur la carte : Manche
Voir sur la carte topographique de la Manche
Moyon
Géolocalisation sur la carte : Manche
Voir sur la carte administrative de la Manche
Moyon
Liens
Site web moyon.jimdo.com

Moyon est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Moyon Villages.

Elle est peuplée de 1 085 habitants[Note 1].

Géographie[modifier | modifier le code]

La commune est en Pays saint-lois, au centre du département de la Manche. L'atlas des paysages de la Basse-Normandie situe la commune à l'est de la grande unité de la Manche centrale aux «bocages […] de faible relief, […] perçus comme des espaces fermés où la vue porte peu, [se heurtant] à de fortes haies sur talus »[1]. Son bourg est à 6,5 km au nord-ouest de Tessy-sur-Vire et à 15 km au sud de Saint-Lô. Couvrant 2 374 hectares, le territoire est le plus étendu du canton de Tessy-sur-Vire.

Le bourg est situé entre deux routes départementales localement importantes. À l'ouest, la D 999 (ancienne route nationale 799, voie de la Liberté) reliant Saint-Lô à Villedieu-les-Poêles traverse les lieux-dits le Bosq Lambert, le Carrefour de Paris et l'Isle. Traversant le nord-est, la D 28 relie Saint-Lô à Tessy-sur-Vire. Le bourg est accessible de ces deux axes par deux départementales s'y croisant : la D 27 d'ouest en est et la D 177 du nord-ouest au sud-est à Tessy-sur-Vire. Entre les deux, la D 553 rejoint la D 999 au lieu-dit le Buhot. La D 277 traverse le bourg du nord au sud, y rejoignant Chevry et la D 13 menant de Tessy-sur-Vire à Bréhal. Traversant le sud du territoire, la D 96 joint le bourg de Fervaches, au sud-est, à la D 999 à l'Isle. L'A84 est accessible au sud de Tessy-sur-Vire, à 11 km (sortie 39).

Moyon est très majoritairement dans le bassin de la Vire, par son affluent le Marqueran qui passe au sud du bourg. Seule une petite partie du territoire, à l'ouest de la D 999, donne ses eaux à la Soulles toute proche, dans le bassin de la Sienne.

Le point culminant (145 m) se situe en limite de commune, au nord-ouest, près du lieu-dit le Champ Saint-Pierre. Le point le plus bas (50 m) correspond à la sortie du Marqueran du territoire, à l'est. La commune est bocagère.

Le climat est océanique, comme dans tout l'Ouest de la France. La station météorologique la plus proche est Granville-Pointe du Roc, à 38 km, mais Caen-Carpiquet est à moins de 55 km[2]. Le Saint-Lois s'en différencie toutefois pour la pluviométrie annuelle qui, à Moyon, avoisine les 1 000 mm[3].

Les lieux-dits sont, du nord-ouest à l'ouest, dans le sens horaire : les Fontaines, le Bourg Groux, la Sansonnière, le Buhot, la Roulanderie, la Denisière, le Carrefour de Paris, la Breudière, la Goutelle, le Ponçon, la Maugerie, l'Ognonnerie, le Bosq Lambert, la Venerie, la Ferronnière, le Roulan, la Lande Fossard, la Lionnière, le Fief Mancel (au nord), la Réauté, la Carrière, Bauvais, la Fouquelière, la Fontaine, la Bunouvière, la Bessinerie, l'Aubannerie, la Salmonière, la Marière, le Vert Œillet, l'Oliverie (à l'est), la Patoyère, la Branlière, la Métairie, le Crépin, la Monsuyère, la Prévosté, la Forge Mazure, la Marcaudière, la Noette, Lasserie, le Hamel Mauger, le Parc, la Petellerie, le Paradis, la Hamel au Mière, la Sabinière (au sud), la Havellerie, la Maison Blanche, la Cadairie, la Vallequerie, la Larderie, les Longs Champs, la Rue Geffroy, la Maison Neuve, Mabire, l'Isle, le Hamel au Grand, le Haut Pays, le Bourgroux, la Fosse, la Neuverie, la Genière, l'Azerie, le Châtelet, le Fief du Sens, la Bâle, l'Hôtel Épaule, la Roulerie (à l'ouest), le Village au Chevallier et la Lande[4].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de la localité est attesté sous la forme : Moion en 1027[6].

Albert Dauzat y décèle l'anthroponyme latin Modius suffixé de -onem[6], René Lepelley n'avance qu'une partie d'explication avec le gaulois dunon, désignant une « agglomération sur une hauteur », pour finale[7].

Le gentilé est Moyonnais.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1047, le duc de Normandie, Guillaume érigea la seigneurie en baronnie. Les barons de Moyon siégeait à l'Échiquier de Normandie[8]. Moyon fut un fief de Guillaume de Moyon (en) qui participa à la conquête normande de l'Angleterre où il s'installa et obtint soixante-huit domaines dans les comtés de Somerset et du Dorset[9] dont un fief près de Sturminster Newton. Ce fief, baptisé alors hameau de Moion a perdu au fil du temps son orthographe initiale et s'appelle aujourd'hui Hammoon ; dans ce hameau se trouve encore une maison de « Moyon ».

Il y avait à Moyon une haute justice et un marché qui fut transféré à Tessy[8].

Au début du XVe siècle, on trouve Foulque IV Paynel, baron de Hambye et de Bricquebec, seigneur de Chanteloup, de Moyon, de Créances, d'Apilly (Saint-Senier-sous-Avranches), du Merlerault et de Gacé, puissant seigneur de Normandie, chevalier banneret qui regroupe sous ses armes, quatre bacheliers et de dix à quatorze écuyers. Son frère Nicole Paynel lui succédera[10].

Siège d'une baronnie, en 1415 elle est entre les mains d'Olivier Paisnel[11]. Au XVe siècle Louis d'Estouteville et son épouse Jeanne Paisnel étaient en possession de la baronnie de Moyon. Le dernier baron fut Honoré III Grimaldi (1720-1795), prince de Monaco. L'actuel prince Albert II de Monaco continu à porter le titre[9].

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la commune est l'objet d'intenses combats. Elle est finalement libérée entre le et le par le 116e régiment d'infanterie de la 29e division d'infanterie. Les combats sur la commune, en particulier le carrefour de Paris, coûte la vie à 272 soldats américains. Environ 60 % du bourg est détruit, dont l'église[12].

Le , Moyon intègre avec deux autres communes la commune de Moyon-Villages[13] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Les communes de Chevry, Le Mesnil-Opac et Moyon deviennent des communes déléguées et Moyon est le chef-lieu de la commune nouvelle.

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de Moyon

Les armes de la commune de Moyon se blasonnent ainsi :
D'or à la croix dentelée de sable[14].


Ce blason est celui de la famille de Moyon, anciens barons avant le XIIIe siècle.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

La mairie.
Liste des maires
Période Identité Étiquette Qualité
1798 1808 Henri Leredde    
1808 Luc Henri Vesque    
1815 Beaufils    
1815 1829 Nicolas Gautier    
1830 1845… Gilles-Isidor Beaufils[15]    
1847 1854 Havel    
1855 1868 Ozanne    
1869 1878 Ferdinand Auvray    
1878 1884 Louis Havel    
1884 1905 Gilles Beaufils    
1906 1944 Alfred Hoyvet    
1945 1945 François Ozenne    
1945 1971 Joseph Beaufils    
1971 1990 Raymond Ozenne    
1990[16] décembre 2015 Gilles Beaufils[17] SE Agriculteur
Une partie des données est issue d'une liste établie par jean Pouëssel et Séverine Grillot[9].

Le conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et six adjoints[18]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal de Moyon-Villages le jusqu'en 2020 et Gilles Beaufils devient maire délégué.

Liste des maires Délégués
Période Identité Étiquette Qualité
janvier 2016 mai 2020 Gilles Beaufils SE Agriculteur
Maire de Moyon-Villages
mai 2020[19] En cours Patrice Hardel SE Agriculteur retraité

Démographie[modifier | modifier le code]

En 2021, la commune comptait 1 085 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Moyon[20]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Moyon a compté jusqu'à 1 496 habitants en 1841.

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
1 1781 3461 3671 2311 4691 4901 4961 4801 427
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 3481 3211 3851 2501 2871 2121 1621 1321 205
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 1031 1761 1311 007923973987891927
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2008 2013 2018
8848247126726738941 1021 1321 094
2019 - - - - - - - -
1 093--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Activité et manifestations[modifier | modifier le code]

Sports[modifier | modifier le code]

Le club cycliste Moyon cyclo sports créé en 2015 compte vingt-cinq coureurs qui évoluent au niveau départemental. En 2015, ce club a remporté onze victoires[réf. nécessaire].

L'association Les Loups de Moyon compte 70 adhérents qui participent aux courses locales et organise notamment un 10 km mesuré. L'édition 2015 de ce 10 km mesuré a accueilli les championnats régionaux de Basse-Normandie[réf. nécessaire].

L'Entente cantonale Tessy-Moyon Sport fait évoluer une équipe masculine de football en ligue de Basse-Normandie et deux autres masculines et une féminine à huit en divisions de district[26].

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Leurs descendants tiennent le village au moins jusqu'à la fin du XIIe siècle et peut-être jusqu'en 1204, date du rattachement de la Normandie au domaine royal français où ils prennent le parti du roi d'Angleterre. Leurs terres normandes revinrent au roi de France Philippe Auguste[9].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 156.
  • René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 428.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021.
  2. Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
  3. Le tableau a été retrouvé en 1956, plié en quatre, sur la décharge de Monthuchon.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Les unités de paysage : Unité 4.2.1 : La Manche centrale » [PDF], sur Dreal Basse-Normandie (consulté le ).
  2. Distances orthodromiques selon le site Lion 1906.
  3. « Pluviométrie interannuelle. Normale 1970-2000 » (consulté le ) (archive Wikiwix du site www.basse-normandie.ecologie.gouv.fr).
  4. « Moyon » sur Géoportail..
  5. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  6. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse, .
  7. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2, BNF 36174448), p. 184.
  8. a et b Delattre, 2002, p. 156.
  9. a b c d e f et g Gautier 2014, p. 428.
  10. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 p. (ISBN 2-85882-479-7), p. 80.
  11. André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 61.
  12. Les Moyonnais ont fêté leur libération.
  13. « Recueil des actes administratifs de septembre 2015 », sur le site de la préfecture de la Manche (consulté le ).
  14. « GASO, la banque du blason - Moyon Manche » (consulté le ).
  15. Annuaire du département de la Manche, 12e année, 1840, p 227.
  16. « Gilles Beaufils, candidat et Maryline Feuillet, suppléante », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  17. Réélection 2014 : « Gilles Beaufils réélu pour un 5e mandat de maire », sur Ouest-france.fr (consulté le ).
  18. « Moyon (50860) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  19. « Jean-Pierre Louise succède à Gilles Beaufils », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
  20. Date du prochain recensement à Moyon, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
  21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
  23. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 19.
  24. « Maître-autel, gradin d'autel, tabernacle, retable, tableau : L'Adoration des bergers… », notice no PM50000750, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  25. Guy Le Hallé, Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 103.
  26. « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – Entente cantonale Tessy Moyon Sport » juillet 2017.