Mouvement liturgique — Wikipédia

Le mouvement liturgique est un courant réformateur catholique apparu en France au milieu du XIXe siècle avec Dom Guéranger, et qui prend un nouvel élan au XXe siècle avec Dom Lambert Beauduin.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Le mouvement apparait initialement en France au milieu du XIXe siècle avec la publication de « l'année liturgique » (1840-1851) du bénédictin Dom Prosper Guéranger. Le liturgiste Aimé-Georges Martimort décrit la démarche de Dom Guéranger comme un "un retour au passé dominé par le traditionalisme d'alors"[1].

En Allemagne, il est lancé avec des théologiens comme Valentin Thalhofer (de) (auteur du Handbuch der katholischen Liturgik (1883-1890).

Seconde phase[modifier | modifier le code]

Certains historiens considèrent comme date de départ du mouvement liturgique comme mouvement le , quand Dom Lambert Beauduin présenta au Congrès de Malines son rapport sur la participation des fidèles au culte chrétien[2],[3].

Pour le liturgiste Aimé-Georges Martimort, cette seconde phase a pour caractère "de viser à atteindre les masses" et "de regarder franchement vers l’avenir" (en opposition sur ce point avec la démarche de Dom Guéranger)[1].

Pontificat de Pie XII[modifier | modifier le code]

Le pape Pie XII promulgue, en 1947, la première encyclique entièrement consacrée à la liturgie : Mediator Dei. Il crée le une "Commission pour la réforme liturgique (de)" présidée par le cardinal Clemente Micara (puis le cardinal Gaetano Cicognani en 1953) et dont le secrétaire est Annibale Bugnini (qui jouera plus tard un rôle clé dans la mise en œuvre de la réforme liturgique issue de Vatican II). Des réformes voient le jour : restauration de la vigile pascale en 1951, assouplissement du jeûne eucharistique, simplification du missel. En revanche, Pie XII refuse la concélébration et l'introduction des langues vulgaires dans la liturgie[4].

En 1956, il écrivait que le mouvement liturgique était comme le "passage du Saint Esprit dans son Église"[5]. L'assemblée des fidèles laïcs joue un rôle plus actif en étant placée littéralement autour de l'autel et plus dans la nef. Ce rassemblement des fidèles exige que soit dégagé l'espace situé près de l'autel, là où est célébrée l'Eucharistie. L'autel doit devenir visible de n'importe quel point à l'intérieur de l'église sans que des obstacles architecturaux soient interposés. Cela permet, dans les nouvelles églises construites, de faciliter la participation à la liturgie. Apparaissent alors dans les intérieurs des églises de vastes surfaces, débarrassées de toute cloison, de tout mur ou colonne entre l'autel et l'espace réservé aux fidèles. C'est l'introduction de nouveaux matériaux et techniques qui a permis la réalisation de cette nouvelle organisation des surfaces. Le plan des nouvelles églises vise aussi à augmenter la surface destinée aux fidèles pour pouvoir en accueillir davantage. À cet égard, l'utilisation d'un matériau comme le béton a permis de réaliser de grandes surfaces planes au sol dont le coût était peu élevé[6],[7].

Concile de Vatican II[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Architecture sacrée en France et en Belgique entre les guerres mondiales : Art déco et modernisme
  • École de Beuron

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Martimort 1961, p. 53.
  2. Dom Lambert Beauduin, visionnaire et précurseur (1873-1960): un moine au cœur libre. Editions du CERF; 2005. p. 19.
  3. Bernard Botte. Le mouvement liturgique: Témoignage et souvenirs. 1973. p. 17.
  4. Vezin et Villemin 2012, p. 22.
  5. .“Le Mouvement liturgique est comme un signe de la providence divine pour notre temps ; il était une intervention du Saint-Esprit dans son Eglise, pour rendre les hommes plus accessibles aux mystères de la foi et aux richesses de la grâce, qui coulent de la participation active des fidèles à la vie liturgique.” Pie XII, Lettre au Congrès d’Assise (1956)
  6. Cappronnier p.9.
  7. Cheko p.1120.

Sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie complémentaire[modifier | modifier le code]

Le mouvement liturgique[modifier | modifier le code]

La réforme liturgique[modifier | modifier le code]

  • Annibale Bugnini, La riforma liturgica. Roma 1983, 2e éd. 1997 (collection Bibliotheca Ephemerides Liturgicae. Subsidia 30).
  • La liturgie après Vatican II. Bilans, études, prospective. Par Yves Congar et a. Paris 1967 (collection Unam sanctam 66).
  • Adrien Nocent, Le renouveau liturgique. Une relecture. Paris 1993 (collection Point Théologique 58).