Monts des Ksour — Wikipédia

Monts des Ksour
Localisation des monts des Ksour en Algérie.
Localisation des monts des Ksour en Algérie.
Géographie
Altitude 2 233 m, Djebel Aïssa[1]
Massif Atlas saharien
Administration
Pays Drapeau de l'Algérie Algérie
Drapeau du Maroc Maroc
Wilayas
Région
Béchar, Naama, El Bayadh
Oriental
Province Figuig

Les monts des Ksour (arabe : جبال القصور) sont une chaîne montagneuse de l'Ouest de l'Algérie qui s'étend jusqu'à la province de Figuig au Maroc, constituant une partie de l'Atlas saharien.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le nom de monts des Ksour vient de la présence de villages fortifiés (ksour, pluriel de ksar), généralement implantés sur des sommets de collines[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

Les monts des Ksour sont un massif montagneux de l'Algérie faisant partie de l’Atlas saharien[3] dont ils constituent la partie occidentale extrême[4], entre le djebel Amour à l’est et la plaine du Tamlelt à l'ouest[3], jusqu'à la province de Figuig au Maroc[5], à la frontière algéro-marocaine[6]. Le massif culmine 2 336 m au djebel Aïssa[1].

La chaîne présente une topographie accidentée faite de longs alignements sud-ouest/nord-est. La présence de sources a permis l’existence de vergers et d’une population villageoise sédentaire[7]. La pluviométrie ne dépasse pas 300 mm par an[1]. Toutefois, il neige en moyenne 10 à 15 jours par an[8].

Les monts des Ksour abritent le parc national de Djebel Aissa[4]. La ville principale est Aïn Sefra[3].

Populations[modifier | modifier le code]

Localisation des ksour de l'Ouest algérien.

À la fin de la période coloniale, les monts étaient habités par des villageois sédentaires, des jardiniers qui vivent de cultures irriguées et ils sont parcourus par des tribus nomades ou semi-nomades[9].

Les premiers habitent des villages traditionnels parfois fortifiés, appelés ksours[9]. Plusieurs d'entre eux, très anciens, ont conservé leurs parlers berbères, tandis que d'autres passent pour avoir été fondés il y a quelques siècles par des groupes d'origine diverse quelquefois même tellienne[10]. Au XVIIe siècle, les diverses populations nomades se groupent autour des descendants d'un saint homme qui apparaît comme l'ancêtre ou le patron des Ouled Sidi Cheikh[10].

Après l'indépendance, la région connait la sédentarisation des nomades, qui a commencé par la politique de regroupement appliquée par les autorités militaires françaises, durant la guerre de libération nationale[11].

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Ksar de Boussemghoun.

Les monts des Ksour abritent une quarantaine de ksour, villages tassés de couleur ocre[12]. Les ksour sont généralement implantés sur des sites bien protégés et situés à proximité des sources importantes, leurs jardins s'étalent le long des oueds. Le noyau original était composé par une forteresse, un fossé tout autour du ksar et d'une entrée unique principale[2].

Cet espace dont la capitale est Aïn Sefra s’étend de la frontière algéro-marocaine, jusqu'aux abords du djebel Amour, parmi les ksour de la région : Sfissifa, Tiout, Moghrar, Asla, Chellala-Dahrania, Chellala-Gueblia, Boussemghoun, Arba-Fougani et Arba-Tahtani[2].

Gravure de la station de Tiout.

La chaîne est également connue pour ses stations rupestres, c’est un des hauts lieux de l’art préhistorique. Des gravures sont faites sur des parois de grès par piquetage et polissage et remontent au Paléolithique, les spécialistes distinguent plusieurs styles qui remontent à différentes époques[12].

La station la plus importante est celle de Tiout, ces gravures sont les premières au monde à avoir été signalées comme des œuvres préhistoriques (1847)[13]. Sur une vaste paroi relativement lisse se pressent en grand nombre des bovins, de grande taille et des lions ; entre ces grandes figures se sont glissés des sujets de petite taille. Au voisinage, une autre station, Tiout sud, découverte plus récemment, représente des équidés sauvages. Parmi les autres stations importantes, celles de Moghrar-Tahtani et de l’oued Dermel[13].

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c G. Camps, « Amour (djebel) », in Encyclopédie berbère, 4 | Alger – Amzwar En ligne, mis en ligne le 1er décembre 2012, consulté le 23 février 2015.
  2. a b et c Une mémoire urbaine, une géographie à unifier : les monts des Ksour à Ain Sefra, Liberté du 1er novembre 2005
  3. a b et c Éditions Larousse, « monts des Ksour - Larousse », sur www.larousse.fr (consulté le )
  4. a et b Le parc national de Djebel Aissa « Copie archivée » (version du sur Internet Archive), sur le site du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement algérien.
  5. Olivier Sanmartin, « Frontière, territoire et mémoire à Figuig, oasis des confins marocains », Annales de geographie, vol. 682, no 6,‎ , p. 683–696 (ISSN 0003-4010, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) F. Cominardi, « Au cœur des monts des Ksour: le ksar de Chellala Dahrania », Études et documents berbères, no 8,‎ , p. 135–158 (lire en ligne, consulté le )
  7. Marc Côte, L'Algérie : espace et société, Masson, , 253 p. (ISBN 2-225-85146-8), p. 216
  8. J. Desanges et J. Riser, « Atlas », Encyclopédie berbère, no 7,‎ , p. 1013–1026 (ISSN 1015-7344, DOI 10.4000/encyclopedieberbere.1213, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b Jean Despois, « L’atlas saharien occidental d’Algérie : « Ksouriens » et Pasteurs », Cahiers de géographie du Québec, vol. 3, no 6,‎ , p. 404 (ISSN 0007-9766 et 1708-8968, DOI 10.7202/020194ar, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b L’atlas saharien occidental d’Algérie : « Ksouriens » et Pasteurs, op. cit., p.414
  11. Mohamed Hadeid, « Approche anthropique du phénomène de désertification dans un espace steppique : le cas des hautes plaines occidentales algériennes. », VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, no Volume 8 Numéro 1,‎ (ISSN 1492-8442, DOI 10.4000/vertigo.5368, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Média-Plus, , 319 p. (ISBN 9961-922-00-X), p. 47, 48
  13. a et b G. Camps, « Ain SefraA122. AIN SEFRA », in Encyclopédie berbère, 3 | Ahaggar – Alī ben Ghaniya en ligne, mis en ligne le 1er décembre 2012, consulté le 28 février 2015.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]