Monoparentalité — Wikipédia

Monoparentalité
Monoparentalité

La monoparentalité est le fait pour un enfant de ne vivre au quotidien qu'avec l'un de ses deux parents, et ce pour quelque raison que ce soit : choisie ou subie, à la suite d'un divorce, d'une séparation, du décès d’un des conjoints ou de la non connaissance d'un des parents.

Historique[modifier | modifier le code]

Avant le 20e siècle, la monoparentalité était principalement marquée par des veufs/veuves[1]. Au Québec, à l'époque de l'entre-deux-guerres, un enfant qui naissait sans père était assimilé à une absence de structure familiale[1].Les femmes monoparentales étaient alors sujettes à des jugements défavorables et à une faible acceptation sociale[1].

L’État providence et l’accès à l’éducation aux femmes rend le divorce plus accessible, ce qui a été un des facteurs associé à la hausse de la monoparentalité[2].Malgré ces changements sociopolitiques[3],une étude récente souligne que la perception d'une femme monoparentale diffère de celle d'un homme dans la même situation; un homme monoparental a 72% de chances de vivre dans une famille biparentale, tandis que la probabilité est de 55% pour les mères seules[4].

Démographie[modifier | modifier le code]

Au Canada, les familles monoparentales représentent 16,3% de toutes les familles[5]. Selon les statistiques québécoises, il y a plus de femmes monoparentales que d’hommes dans cette situation, avec 84% de ces familles qui sont à chefs féminins[2].

Conséquences sociales et économiques[modifier | modifier le code]

Les mères monoparentales du Québec ont une incidence de pauvreté de 59,5% contre 12,2 % pour les couples avec enfants[2].Environ 62% des mères monoparentales ont des revenus classés dans la catégorie très pauvres et pauvres[6].Cela peut avoir un impact sur leur santé mentale, en raison du stress financier lié au fait d'avoir un seul revenu, contrairement aux familles biparentales[6].En 2016 seulement 14,4% des femmes monoparentales ont recours aux programmes d’aide sociale[7].

Femmes réfugiées en situation de monoparentalité[modifier | modifier le code]

L’UNHCR a annoncé en 2018 que la priorité d’accueil pour être un réfugié devrait être des personnes dans un situation de vulnérabilité que ce soit des personnes handicapées, personnes politiquement à risque ou les femmes seules avec leurs enfants[8]. Les femmes seules avec enfant représentent la majorité des personnes réfugiées, 76% des demandes sont des femmes et des filles ayant reçue de la violence physique et qui sont devenues cheffes de familles lors de leur parcours migratoire. De plus, entre 38 et 43% des personnes ont subies une migration forcée en 2019 sont des enfants. Ces personnes en situation de vulnérabilité sont souvent confrontées à des attaques sexuelles, des maladies, une grossesse non souhaitée, un traumatisme psychologique sévère, violence physique et morale causant une isolation[9].

Les obstacles[modifier | modifier le code]

Plusieurs obstacles peuvent rendre difficile la vie quotidienne des personnes réfugiées en situation de monoparentalité lors de leur parcours migratoire[10]. Les familles monoparentales avec un statut de réfugiés traversent des épisodes psychologiques difficiles en rapport avec la perte de leur proche dans leur pays d’origine et la solitude ainsi qu’un sentiment de peur qui s’instaure dans leur pays d’accueil[10]. De plus, un grand nombre de ces familles subissent des situations de discriminations et de racismes. Les centres d’accueil pour réfugiés sont souvent situés dans des zones reculées et dangereuses ayant peut d’accès au service de base comme le chauffage[11].

Les stratégies[modifier | modifier le code]

Quelques ressources viennent en aide aux familles monoparentales réfugiées. Certains anciens réfugiés viennent aider les nouvelles familles qui arrivent dans le pays d’accueil pour mieux les diriger et en facilitant leur arriver pouvant être difficile[9]. Des organismes aident ces familles monoparentales pour leur trouver un logement permanent en leur donnant un logement temporaire et aussi beaucoup de l’aide quotidienne pour leur transport, l'éducation et les soins, ou encore de l’aide pour s’inscrire aux programmes fédéraux et provinciaux[12].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Renée Dandurand, « La monoparentalité au Québec : aspects socio-historiques », International Review of Community Development, no 18,‎ , p. 79–85 (ISSN 2369-6400 et 0707-9699, DOI 10.7202/1034268ar, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Johanne Langlois et Daniel Fortin, « Monoparentalité à chef féminin, pauvreté et santé mentale : état de la recherche », Santé mentale au Québec, vol. 19, no 1,‎ , p. 157–173 (ISSN 1708-3923 et 0383-6320, DOI 10.7202/032301ar, lire en ligne, consulté le )
  3. Renée Dandurand, « La monoparentalité au Québec : aspects socio-historiques », II. La famille ou les familles : objet complexe, insaisissable ?, no 18,‎ , p. 79–85 (ISSN 2369-6400 et 0707-9699, DOI 10.7202/1034268ar, lire en ligne, consulté le )
  4. Claudine Parent, Marie-Christine Saint-Jacques, Sylvie Drapeau et Marie-Christine Fortin, « La vie conjugale et les réorganisations familiales », dans Séparation parentale, recomposition familiale, Presses de l'Université du Québec (lire en ligne), p. 35–50
  5. Ministère de la Justice Gouvernement du Canada, « Précis des faits - La structure familiale au Canada », sur www.justice.gc.ca, (consulté le )
  6. a et b « Égalité homme-femme, institutions et développement (Édition 2023) », sur Statistiques de l'OCDE sur le développement international, (consulté le )
  7. Sule Tomkinson, « Affirmer la laïcité, un pas de plus vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, de Conseil du statut de la femme, Québec, Gouvernement du Québec, mars 2011, 161 p. », Politique et Sociétés, vol. 31, no 2,‎ , p. 163 (ISSN 1203-9438 et 1703-8480, DOI 10.7202/1014362ar, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « Publications », sur Global Focus (consulté le )
  9. a et b « Connectez-vous à votre compte », sur login.microsoftonline.com (consulté le )
  10. a et b Johanna Rosier, Christine Slade, Tim Perkins et Claudia Baldwin, « The benefits of embedding experiential learning in the education of planners », Planning Practice & Research, vol. 31, no 5,‎ , p. 486–499 (ISSN 0269-7459 et 1360-0583, DOI 10.1080/02697459.2016.1229899, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Patricia Martin, Annie Lapalme et Mayra Ro, « Réfugiés et demandeurs d'asile mexicains à Montréal : actes de citoyenneté au sein de l'espace nord-américain? », ACME: An International Journal for Critical Geographies, vol. 12, no 3,‎ , p. 603–628 (ISSN 1492-9732, lire en ligne, consulté le )
  12. Réfugiés et Citoyenneté Canada Gouvernement du Canada; Immigration, « Quel type de soutien les réfugiés pris en charge par le gouvernement reçoivent-ils? », sur ircc.canada.ca, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • La monoparentalité ouvre des droits et des devoirs devant la République et l'État. Art L 523-1 à L 523-3 du code de la sécurité sociale
  • RSA majoré Art L 262-9 et 262-12 du code de l'action sociale et des familles et Décret no 2017-122 du
  • Majoration et calcul du RSA de bases : « parent isolé » forfait « APL » et Forfait « ASF » décret 2014-554 du

Liens externes[modifier | modifier le code]