Mohammed ech-Cheikh — Wikipédia

Mohammed ech-Cheikh
Fonctions
Sultan du Maroc
-
Émir
Marrakech
-
Titre de noblesse
Sultan
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
محمد الشيخVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Fratrie
Conjoint
Sayyida Rabia al-Sâadiya de Tidsi[1]
Lalla Sahâba el-Rehmânia[2]
Lalla Messaouda al-Wizkitiya
Mécia de Sousa[3],[4]
(c.1541-1545/6)

Lalla Halou bint Ahmed al-Wattassi[5]
(1550-1557)
Enfant
Abdallah el-Ghalib
Lalla Maryam[6]
Abd al-Mu'min
Lalla Fatima Zahra[7]
Mohammed al-Harran
Abu Marwan Abd al-Malik
Ahmed al-Mansour

Moulay Mohammed ech-Cheikh ech-Cherif al-Hassani ad-Darai (†1557) est un prince puis roi de la dynastie Saadienne, il est le fils cadet du fondateur de la dynastie, Mohammed al-Mahdî al-Qâ'im bi-'Amr Allah (plus connu sous son surnom d'Al-Qâ'im bi-'Amr Allah, Celui qui exerce la loi de Dieu). Au décès d'Al-Qâ'im bi-'Amr Allah en 1517, son fils aîné Ahmed al-'A`raj lui succède, pendant que Mohammed ech-Cheikh était gouverneur du Sous.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1518, Mohammed ech-Cheikh fait assassiner Yahia Ben Tafouft, chef local des Doukkalas, qui assurait la collaboration avec les Portugais, alors très présents dans la région. En 1525 Mohammed et son frère Ahmed al-'A`raj s’emparent de Marrakech, tout en se reconnaissant vassaux du souverain wattasside de Fès[8]. Mais très rapidement les Wattassides et les Saadiens commencent à s’affronter.

Au lendemain de la reprise d’Agadir aux Portugais (), Mohammed ech-Cheikh et Ahmed al-'A`raj se disputent le partage du butin. Ahmed al-'A`raj est d'abord victorieux[9], mais est battu par son frère le . Mohammed ech-Cheikh l'évince du pouvoir et s'empare de Marrakech[10]. Son prestige devient très grand, d’autant qu’après leur défaite les Portugais se retirent de toutes leurs places fortes, à l’exception de Mazagan, Ceuta et Tanger.

En 1545 Mohammed ech-Cheikh livre bataille contre l’armée wattasside sur l’oued Derna. Le sultan wattasside Abû al-`Abbâs Ahmad est fait prisonnier. Son frère Abû Hasûn `Alî le remplace sur le trône.

Fin 1549, Mohammed ech-Cheikh s’empare de Fès. Fort de son succès, il attaque Tlemcen et une garnison turque de Mostaganem. Abû Hasûn `Alî s'enfuit d'abord en Europe à la recherche de soutiens[11], qu'il trouvera finalement auprès du beylerbey d'Alger, Salah Raïs. Les Turcs reprennent Fès en . Mais ils se conduisent comme en pays conquis et s’opposent rapidement aux Wattassides. Cela permet à Mohammed ech-Cheikh de reprendre la ville à la fin de l’année. Le Maroc est réunifié et Mohammed ech-Cheikh installe sa capitale à Marrakech pour s’éloigner des Turcs. Il commence des négociations pour faire alliance avec les Espagnols d’Oran, dont le gouverneur est le comte d’Alcaudete, afin de mener campagne commune contre les Turcs d’Alger. Cette politique suscite l’opposition des zaouïas qui lui reprochent de s’allier avec des chrétiens contre d’autres musulmans.

Le sultan ottoman Soliman le Magnifique, craignant les projets de Mohammed ech-Cheikh ambitieux de s'étendre vers l'est, et se montrant ouvertement hostile à son égard et aux ambassadeurs qu'il lui a envoyé, ordonne aux Turcs d'Alger son assassinat[12]. Hassan Pacha, nouveau Beylerbey de la régence d'Alger, le fait assassiner le , alors qu’il était en tournée dans l’Atlas, par l’officier turc qui commandait sa garde personnelle[13], entré à son service auparavant après avoir prétendu être des déserteurs de l'armée ottomane. Il est décapité, et sa tête envoyé à Constantinople[14]. Le fils aîné de Mohammed ech-Cheikh, Abdallah el-Ghalib, lui succède. Il poursuivra la politique de son père.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Henri M. Rungs, Les rois de France face à l'Islam, Mémoires de notre temps, Montpellier, 2005.
  • Bernard Lugan, Histoire du Maroc des origines à nos jours, Perrin, coll. " Pour l'Histoire ", Paris, 2000.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Sayyeda Rabia Al-Sâadiya de Tidsi », sur geni_family_tree (consulté le )
  2. Muḥammad al-Ṣaghīr ibn Muḥammad Ifrānī, Nozhet-Elhâdi: Histoire de la dynastie saadienne au Maroc (1511-1670), E. Leroux, (lire en ligne), p. 550
  3. « Mécia de Sousa », sur geni_family_tree (consulté le )
  4. L'identité, choix ou combat?: actes du colloque international organisé à Tunis en mars 1998 par La Faculté des sciences humaines et sociales, Groupe de recherches sur la Méditerranée, Université de Tunis [et] Duke University, Medistudies, Caroline du Nord, Université de Tunis, Faculté des sciences humaines et sociales, (lire en ligne), p. 98
  5. Les Archives berbères ..., Leroux., (lire en ligne), p. 16
  6. « Lala Meriam Al-Sâadiya Princesse du Maroc », sur geni_family_tree (consulté le )
  7. « Le MAUSOLEE DES PRINCES SAADIENS », sur www.cemaroc.com (consulté le )
  8. Jean Jolly, Histoire du continent africain : de la préhistoire à 1600, vol. 1, Éditions L'Harmattan, , 236 p. (ISBN 978-2-7384-4688-6, lire en ligne)
  9. Clifford Edmund Bosworth, Encyclopédie de l'Islam, Fascicle 111, vol. 4, Brill Archive, , 1037 p. (ISBN 978-90-04-09240-2, présentation en ligne)
  10. Auguste Cour, La dynastie marocaine des Beni Wattâs (1420-1544), Braham, (présentation en ligne)
  11. (en) Eloy Martín-Corrales, « Spain, Land of Refuge and Survival for Thousands of Muslims: Sixteenth to Eighteenth Centuries », dans Muslims in Spain, 1492-1814, Wolfgang Kaiser and Guillaume Calafat, (ISBN 978-90-04-44376-1, lire en ligne [PDF]), « 3.1.1 Wattasids », p. 98-100.
  12. Mohammad al Saghir ibn al Hādjadj ibn Abd-Allah al Wofrāni, Nozhet-el hādi bi akhbar moulouk el-Karn el-Hadi : 1511-1670, E. Leroux (Paris), (lire en ligne), p. 79
  13. Henri M. Rungs, Les rois de France face à l'Islam (1510-1610), Mémoire de notre temps, (lire en ligne)
  14. Mohammad al Saghir ibn al Hādjadj ibn Abd-Allah al Wofrāni, Nozhet-el hādi bi akhbar moulouk el-Karn el-Hadi : 1511-1670, E. Leroux (Paris), (lire en ligne), p. 80